Bibliotheque d'Alais
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 A Alais aussi les hommes meurent

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MessageSujet: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 20:35

namarië
A Alais aussi les hommes meurent 206554501044f438af83f99

Les soifards, collés au comptoir, n'avaient pas l'air de vouloir s'occuper du cas de la nouvelle venue. Dans le fond tant mieux pour elle. Elle n'y perdait certainement pas. Namarië gardait les yeux posés sur l'homme fouillant ses souvenirs de match de soule, c'est qu'il commençait à y en avoir un bon nombre. Et puis ça lui revint, oh oui, quel magnifique tir elle avait réussi ce jour là.

Oui, je vous remets maintenant. Vous n'êtes pas mal non plus sans oeuf sur la figure.

Elle accompagna ses paroles d'un geste de la main circulaire comme englobant tout le visage de l'individu.
A ce moment là, la femme qui était toujours comme plantée à l'entrée la prit à partie dans la conversation et Namarië lui répondit en soupirant discrètement.


Ne vous inquiétez pas belle Dame, si jamais je le vois où si une de mes filles en entend parler, vous serez mise au courant à l'instant.
Oui repartez donc avant la nuit, les alentours du Lys ne sont pas toujours des lieux sûrs la nuit venue.


La femme sortit et comme Viviane arrivait, elle lui glissa.

C'est pas dans mes habitudes de parler à leurs femmes des hommes qui viennent ici.

A cette idée, elle sourit l'air grave et regarda Viviane pratiquer son art. Le jeune homme n'avait pas l'air intéressé par ses charmes et bien que cela ne fasse pas tourner la boutique, Namarië en ressentait comme une sorte de soulagement.

Bien le bonsoir Agagamemnon et bienvenu dans cet établissement. J'ai de la bière évidement et je crois que vous ne devriez pas refuser ce plaisir à Viviane. D'abord parce que vous manqueriez à vos obligations de gentilhomme et ensuite ...d'un geste doux, Namarië caressa la joue de Viviane... parce que c'est la plus douce et la plus belle des femmes.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 20:37

Agagamemnon
A Alais aussi les hommes meurent 201107136644d356ea4485b

Agagamemnon examina le visage de Namarië à la recherche d'une trace de sarcasme, mais non. Elle semblait sincère. Il sourit.

Je ne suis pas un gentilhomme, mais vous avez raison : je puis éviter d'être un rustre. Ainsi soit-il. Amenez-nous deux bières en ce cas, et même trois si vous avez un peu de temps pour nous accompagner , fit-il avant de fouiller sa besace pour y retrouver les quelques écus de son salaire de journalier qui traînaient au fond. Il se tourna à nouveau vers la jeune femme collée contre lui, lui adressa un nouveau sourire plus avenant que le premier et se poussa légèrement de côté pour lui laisser un peu de place.

Hé bien Viviane, je vous offre une petite pause dans vos activités éreintantes. Est-ce vous qui vous occupiez de l'homme à la main cassée ?
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 20:41

namarië
A Alais aussi les hommes meurent 206554501044f438af83f99

Souriant, Namarië reprenait le chemin du comptoir.

Je vais déjà vous servir deux bières. J'ai quelques petites choses à faire et ensuite j'en boirai une avec vous avec plaisir.

Elle servit donc les bières annoncées et partit ensuite dans la réserve derrière le bar. C'était une petite salle, un peu en dessous du niveau de la batisse, toute humide et noir. Elle allait y récupérer une bonne douzaine de bougies. Vu les moyens de l'établissement, ce n'était pas d'excellente qualité et il fallait donc les changer assez régulièrement. Elle ressortit de la pièce, son petit chargement sous le bras, referma la porte en tirant comme une forcenée dessus parce que ce maudit bois avait encore gonflé et entreprit de remplacer les bougies défaillantes. Elle monta l'escalier pour remplacer aussi celles d'en haut et arrivée sur le palier, elle entendit comme des cris étouffés.
Pas des cris de plaisirs, non même si ici le plaisir non simulé pouvait être considéré comme rare. Plutôt des plaintes que l'on voulait faire taire.
Namarië s'avança à pas feutrés dans le couloir et s'approcha lentement de la porte, l'oreille aux aguets.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 20:44

Viviane du Lys

Si Viviane ne supportait pas une chose, c’est bien qu’on l’ignore ostensiblement , et c’est bien ce que ce malotru venait de faire avant que la patronne ne le reprenne. L’ignorer ….elle…. fallait il avoir une quantité de purin derrières les paupières !
Enfin, il commandait et faisait tourner la boutique, ce n’était pas son boulot d’apprécier la clientèle, mais de la faire consommer, et si ce n’était elle, ce serait les boissons.


Mains cassée ?;.. dit elle dans un sourire équivoque, que non mon beau voyageur, il me semble que je m’en serais rendu compte !

Elle s’empara de la bière que venait d’amener Nam et la leva en direction de son interlocuteur.

Que Saint Jaques vous accompagne à chacun de vos pas.

Et elle éclusa en quelques gorgées la moitié du verre servit avant de le reposer avec force sur la table. Elle remonta une bretelle de sa nuisette et lança un regard interogateur eu voyageur

Dit moi mon tout beau... tu me trouves si moche que ça?
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 20:47

Babette du Lys
A Alais aussi les hommes meurent 73937048545338dc3e9417

Babette était montée avec l'homme vers l'étage. Dans l'escalier, elle s'était permis une belle grimace à Viviane qui se moquait d'elle, en se cachant un peu du client. Arrivée dans la chambre, elle avait fait un peu son cinéma habituel, effeuillage progressif et suggestif, puis se couchant sur le lit, elle avait désigné à l'homme la cuvette d'eau.

Fais donc ta petite toilette mon gros loup, après tu en auras pour ton argent.

L'homme en rechignant s'était exécuté puis avait fondu sur elle comme s'il voulait la dévorer. Pendant qu'il s'évertuait sur son corps passif, Babette avait les yeux dans le vide, la tête à mille lieux de là, à rêvasser allez savoir à quoi.
Et puis, il avait commencer à la serrer, lui tenant fermement les poignets.


Doucement mon gars, je vais pas m'échapper tu sais.

Il n'avait pas l'air de l'entendre, ses yeux devenaient vitreux. Commençant à prendre un peu peur, Babette tenta de se dégager en le repoussant de ses mains. Mais, plaquant une main sur sa bouche, il lui asséna une claque et l'injuriant la frappa encore.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 20:50

Agagamemnon
A Alais aussi les hommes meurent 201107136644d356ea4485b

Agagamemnon trinqua avec la fille assise à sa gauche et l'observa vider la chope, ou peu s'en faut, d'une seule levée de coude.

Belle descente, ma foi, sourit-il...

La serveuse s'était éloignée d'un pas décidé puis avait disparu derrière le comptoir. Non loin de là, deux paysans avinés tentaient de se mesurer au bras de fer. Des bougies avaient été posées sur la table, en sorte que le joueur qui perdait du terrain venait s'y griller gentiment le dos de la main. Un bon moyen pour redonner du coeur à l'ouvrage ou pour abréger la lutte, en fonction de la combativité des participants.

La fille lui posa une question, il tourna la tête vers elle. Difficile de se concentrer ce soir... la serveuse venait de ré-apparaître et se dirigeait vers l'étage où officiaient les employées de l'établissement.


Si, tu es plutôt jolie... mettons que j'aie rarement besoin de payer pour une femme... pour l'instant en tout cas... demain, qui sait ? fit-il en souriant. Les curés ne vous cherchent pas de noises ici ?

Son attention revint vers la serveuse, qui s'était figée en haut de l'escalier. Elle avait légèrement redressé la tête, comme aux aguets. Il la vit s'enfoncer dans un couloir, mais à pas de loup et non comme si elle allait y accomplir quelque tâche habituelle du service. Ou bien les gens d'ici avaient un comportement curieux... bah... pas son problème, il n'était que de passage ce soir. Le brouhaha dans la salle montait et descendait par vagues en même temps que la partie de bras de fer se dirigeait vers sa conclusion. Agagammenon posa sa chope et observa le haut de l'escalier.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 20:53

namarië
A Alais aussi les hommes meurent 206554501044f438af83f99

Il y avait, à n'en pas douter quelque chose d'étrange, ici. Prenant son temps, Namarië appuya doucement sur la poignée qui fermait la porte et la poussa le plus lentement possible. Mais dans ces vieilles bâtisses, on pouvait être aussi prudent que possible, il y avait toujours une latte de bois pour grincer. Et cela se confirma une fois de plus, dès qu'elle posa un pied dans la chambre, l'homme fut averti de son entrée.
Sans lâcher Babette, il se retourna et lançant un regard de dément à Namarië qui cherchait à comprendre ce qu'il se passait.
Elle capta le regard de Babette que la main de l'homme, toujours plaquée sur sa bouche, empêché de s'exprimer et compris au moins qu'elle était effrayée.


Dîtes donc vous, qu'est ce que vous fabriquez ?!! Lâchez là immédiatement !!!

L'homme, très lentement, lâcha Babette et fit mine de se redresser pour descendre du lit. Namarië n'osait trop le quitter des yeux, ne sachant pas exactement ce qu'il pouvait avoir derrière la tête, mais à ce moment là Babette se mit à crier qu'il l'avait battu, qu'elle allait avoir des bleus partout, qu'elle voulait plus le voir ici ...
Cela donna comme un coup de fouet à l'homme. Prit il peur de ce que l'on pouvait lui reprocher, que Namarië appelle la milice de la ville, ou simplement du scandale, toujours est il qu'il se précipita vers elle les mains tendues.
Il la propulsa vers le couloir et Namarië alla frapper lourdement contre le mur, mais avant qu'il ne put fuir, elle lui saisit le bras pour l'arrêter. Elle ne voulait pas qu'il s'en sorte à si bon compte.
Se sentant pris, l'homme revint sur ses pas et la saisissant à la gorge d'une main, la giffla de l'autre. Ne cherchant qu'à se dégager et à lui faire peur, elle sortit la lame qu'elle portait toujours cachée sur elle et lui posa sur le ventre. Elle ne voulait pas vraiment lui faire de mal, juste qu'il la lâche et qu'il recule un peu, mais l'homme enragé, ne sentant pas ce qu'il se passait et gigottant comme un diable, s'empala tout seul sur la lame. Aussitôt, ses yeux devinrent un peu vitreux, il ouvrit la bouche comme une carpe pourrait le faire, et regardant son ventre et le couteau qui en dépassait, il partit en courant dans l'escalier.

D'abord comme tétanisée par ce qu'il venait de se passer, Namarië le suivit en courant.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 20:55

Agagamemnon
A Alais aussi les hommes meurent 201107136644d356ea4485b

Parmi la houle des rumeurs qui lui battait les tempes, Agagamemnon perçut quelques criailleries à l'étage. Une fille qui engueulait un client, apparemment. A sa gauche, le parfum capiteux de Viviane lui parvenait aussi par bouffées, mêlé des relents du vieux vin renversé sur la paille jetée au sol, d'aigres pointes de sueur en provenance du couple qui venait de s'affaler sur le banc à sa droite, et d'un roulement continu de fumées : bougies suiffées, âtre tirant tant bien que mal, pipes en terre brûlant leurs herbes approximatives... Il y eût un mouvement à l'étage : un grand gaillard surgit sur le palier en titubant. Le gars était massif, un cou de taureau, des bras de bûcheron. Il était un peu loin, pourtant Agagamemnon crût voir ses yeux rouler dans ses orbites comme ceux d'un fou. L'homme commença à se diriger vers l'escalier en se tenant le ventre. Il rebondit une fois ou deux contre la rambarde protégeant le balcon qui surplombait la salle. Quelque chose suintait entre ses doigts crispés. La serveuse surgit à son tour du couloir, elle tenait un couteau à la main. La lame en était d'un agréable rouge sombre qui lançait des éclats de rubis dans la fumée des chandeliers.

Agagamemnon jeta un coupe d'oeil rapide sur la salle. Nul ne semblait avoir remarqué la scène. Les clients s'adonnaient tout entiers à leurs distractions, qu'ils payaient sans doute au prix fort. Il repoussa la table, enjamba Viviane pour se dégager et se dirigea rapidement vers l'escalier. Rattraper l'homme avant qu'il ne dévale dans la salle ou ne se fracasse les os dans les escaliers ? En haut, dans le couloir, les cris de colère se poursuivaient, mais ils avaient pris une autre tonalité. Cri d'alerte ? L'homme s'arrêta sur le palier en haut de l'escalier et hésita un instant. Agagamemnon gravissait les marches en hâte mais sans courir, inutile de donner l'alarme tout de suite. Il essaya de repérer ce que faisait la serveuse au couteau ensanglanté. Dans la lueur des torches murales de la salle principale, la fumée qui s'entassait sous le plafond prenait elle-même la teinte du sang caillé. Ils n'ont donc pas de gros bras pour gérer les problèmes, ici ? Curieux... Merdailles ! en plus j'ai laissé mon bâton sur la table...
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:00

Babette du Lys
A Alais aussi les hommes meurent 73937048545338dc3e9417

La porte s'ouvrit lentement, elle la voyait du coin de l'oeil. Comme une bouffée d'espoir ..... on venait la sortir des griffes de cet homme. Namarië apparut dans l'encadrement de la porte, mais l'homme ne lâcha pas Babette pour autant. Mais cette vision, lui redonnant force, elle se mit à se débattre pour se dégager de cette étreinte et l'homme finit par la lâcher.

Nam !!! Ce malade m'a battu, regardes j'ai des traces partout !!!! Fais le sortir en vitesse d'ici !!!

Son cri avait l'air d'avoir aidé, l'homme partait enfin, bousculant un peu la patronne sur son passage c'est vrai, mais au moins il était sorti. Babette se leva de son lit et dans ses mouvements elle continuait à crier de plus belle.

Non mais tu vois ce qu'il m'a fait !!! Il ne faut plus laisser entrer se genre de types ici !!!! J'en ai marre moi de subir des gars qui seraient bons pour l'hospice !!!!

Plus elle allait dans son discours et plus sa voix devenait stridente; elle se laissait entrainer par sa propre colère et son indignation. On a beau être une fille à vendre, on est tout de même pas du bétail que l'on peut maltraiter. Les humiliations quotidiennes étaient suffisantes, il n'était pas la peine d'y ajouter aussi les coups.

Elle avançait vers le couloir, voulant rejoindre Namarië pour lui crier encore son indignation et sa peur, même si ce mot là ne lui était pas encore venu à l'esprit. Quand elle sortit de sa chambre, se fut pour découvrir sa patronne, le dos au mur, tenant dans une main un couteau qu'elle avait taché de sang. Ce fut trop pour Babette qui se mit à hurler de façon hystérique.


On a voulu nous assassiner !!!! Arrêtez le !!!

Elle n'arrêtait plus de crier, toute son énergie passait dans ce cri. D'abord articulé, il ne fut plus qu'un long son que sa gorge répétait à l'envie.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:02

namarië
A Alais aussi les hommes meurent 206554501044f438af83f99

Namarië avait suivi l'homme vers l'escalier. Derrière elle, Babette, en pleine crise de nerf, hurlait à s'en faire exploser les cordes vocales et de la salle montaient les rires et les voix grasses des clients. Namarië ne savait par quoi commencer, calmer Babette ou arrêter l'homme. Elle avait peur qu'il meurt à vrai dire, l'angoisse la tenait des conséquences funestes que tout cela pourrait entrainer.
En approchant derrière l'homme, elle apperçut, debout devant lui dans l'escalier, Agagamemnon qui avait l'air décidé à l'arrêter. Voici une aide bienvenue. La situation maintenant pour l'homme était simple, viser là bas la porte pour sortir mais un homme lui barrait la route, ou faire demi tour pour plutôt s'attaquer à une femme, mais sans espoir de sortie. Il eut l'air d'hésiter quelques instant, puis baissant la tête, il fonça droit sur Agagamemnon pour se libérer la voie. Namarië qui le suivait toujours n'eut que le temps d'attrapper sa chemise qui dépassait de son pantalon afin de le freiner un peu. Et elle cria, bien que cela n'eut aucune utilité.


Attention à vous !!!!

Tout ce bruit avait fini par alerter l'assistance. Les personnes dans la salle, arrêtèrent leurs conversations, et sans se lever, observèrent la scène comme au spectacle. Certains devaient même commencer à prendre les paris pour savoir qui auraient le dernier mot.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:06

Agagamemnon
A Alais aussi les hommes meurent 201107136644d356ea4485b

Par dessus le brouhaha de la salle, Agagamemnon entendit assez distinctement une fille hystérique crier à l'assassin. L'homme en haut de l'escalier n'hésita pas longtemps. Entre une fille qui hurle, une autre qui vous poursuit armée d'un couteau et la perspective de se réduire les os en miettes dans l'escalier puis de se faire écharper en bas par les quelques gardes du corps que devait bien avoir pareille taverne, le simple bon sens dictait son choix. L'homme avait du bon sens malgré tout. Il tourna donc le dos aux furies et se précipita dans l'escalier.

Dans le silence théâtral qui venait de tomber sur la scène, Agagamemnon vit une masse d'os et de muscles lui fondre dessus sans plus de façons. Il eût une bouffée de regrets pour la chope de bière et la jeune femme à moitié nue qu'il avait bêtement laissées derrière lui. Quelqu'un peut-il me rappeler pourquoi j'ai encore essayé de me mêler d'un truc qui ne me regardait pas ? Il eut à peine le temps de poser une main sur la rampe avant le choc. On dit que l'enthousiasme vous soulève. Il n'est pas le seul à y arriver. Les perspectives qu'avait le jeune homme sur le monde subirent une rapide série de modifications : la serveuse et son couteau le regardèrent à l'envers et mon dieu, même comme ça elle avait de fort jolis yeux. Le plancher du balcon passa en tournoyant dans son champ de vision. Ses pieds s'alignèrent un bref instant avec l'une des torchères au dessus de la porte d'entrée. Agagamemnon s'aperçut avec un vague sentiment de détresse qu'il n'était plus désormais à la verticale de l'escalier. Sous ses fesses s'ouvrait à présent un gouffre sombre au fond duquel luisait faiblement le chêne patiné d'une table, l'ambre grésillant des chopes de bière et le regard réprobateur de deux clients.

Le choc lui coupa le souffle. Par une chance inouïe il se retrouva un peu étourdi, à moitié allongé sur la table, à moitié sur les genoux d'un paysan étonné. L'homme avait mis ce temps à profit pour achever de dévaler les escaliers et, poussant un grognement de bête, il se dirigeait d'un pas un peu hésitant vers la sortie. Il se tenait toujours la poitrine d'une main. Agagamemnon se remit debout pour tenter de le suivre. Chemise gluante contre ma peau... ma main teintée de rouge... pas mon sang... le gars saigne comme un boeuf, oui... Le temps qu'il se remette sur pieds, l'homme avait atteint la sortie et plongeait dans la nuit. La serveuse lui collait aux basques. Fichu caractère, cette fille

A l'extérieur, une nuit fraîche règnait. L'homme aurait pu s'y perdre facilement, mais blessé comme il l'était... A gauche, la rivière coulait comme un remords. En face, un verger. La serveuse s'était arrêtée près de la porte et observait les arbres. Des bruits de pas irréguliers en sortaient, un ours ivre piétinant à l'aveugle dans des taillis de branches mortes. Agagamemnon se tourna vers la jeune femme. Elle avait l'air aux abois.


Il n'ira pas loin...

déclare-t-il en montrant sa chemise imbibée de sang. Et, avec un mouvement de menton en direction du couteau :

C'était un mauvais payeur ? Je vous promets que je règlerai les trois bières, mademoiselle...

Bruit mou d'un corps qui tombe. La nuit s'épaissit.
La mort pas très loin d'elle. Il n'avait pas cru si bien dire...
Ils s'avancent tous deux vers le verger soudain rendu au calme.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:09

Viviane du Lys

Viviane comprit presque immédiatement la situation. Travailler dans un bordel depuis plusieurs année vous donne un certain une intuition bien particulière pour ce genre de chose. L’homme taché de sang qui descendait les escaliers, Namarië sur ses talons et son client potentiel qui s’en va se mêler de l’affaire. Vivianne n’eut qu’une seule pensée à cet instant, Babette. L’hétaïre était avec cet homme et elle pouvait l’entendre cirer à l’étage.
Ni une ni deux, Viviane se leva et se précipita dans les escaliers de bois pour aller voire son amie. Elle la trouva dans un état d’hystérie avancée, criant dans le couloir.
Elle s’approcha d’elle et tenta de la calmer.


Babette !… arrête maintenant, il est parti !… Babette, calme-toi !

Voyant que sa collègue ne cessai de crier et de gesticuler, Vivianne employa la seule méthode qu’elle connaissait pour palier à ce genre de situation. Certes elle avait remarqué que le visage de Babette était tuméfié, sûrement la raison de tout ce barouf, mais elle n’hésita pas à lui donner une grande claque et à la prendre immédiatement dans ses bras.

C’est finit ma belle, vient, on va s’occuper de ton visage.

Elle l’entraîna dans la chambre et l’allongea sur le lit. Prenant une étoffe qu’elle humidifia dans la bassine d’eau clair, elle vint le poser sur les visage de Babette pour éviter de disgracieux gonflements. L’hétaïre se calmait, elle avait appris une nouvelle leçon sur le dure métier qu’était le leur, et il faudrait qu’elle en tire les enseignements nécessaires, Viviane ne se départissait jamais de la petite lame cachée dans sa chevelure, elle aussi avait trop souvent connu ce genre de situation.
Elle alla fermer la porte de la chambre et resta près de Babette pour s’occuper d’elle…
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:16

namarië
A Alais aussi les hommes meurent 206554501044f438af83f99

L'homme en courant, avait lourdement percuter Agagamenon, et l'avait envoyé voler contre une table. Sans trop y prêter d'attention, Namarië avait continuer à poursuivre le fuyard. Malheureusement, elle fut ralentie par un attroupement des clients qui voulaient voir de près celui qui mettait un peu d'animation dans leurs vies. Jouant des mains et de la voix, elle se fit pourtant un passage.

Poussez vous de là bandes de bouseux !!

Mais quand enfin, un chemin s'ouvrit devant elle, il était déjà trop tard pour compter arrêter l'homme, il avait passé la porte. Le regard plongé dans le noir, elle cherchait vers où il avait bien pu se diriger. Elle savait déjà qu'il n'avait pas pris le temps de passer par les écuries pour récupérer sa monture, aucun son ne provenait de là-bas.
Agagamenon la rejoignit et voulut plaisanter un peu, mais pour l'instant, elle n'était pas d'humeur et elle ne lui répondit que par un petit grognement qui ne pouvait signifier que.
La ferme !!

Elle écouta encore les bruits qui venaient de l'extérieur mais tous les soulards derrière elle commentaient l'action qui venait de se dérouler et parasitaient l'écoute. Se retournant vers la salle, Namarië prit les clients à parti.


Retourner tous à vos places, je ne veux pas voir un orteil qui dépasse d'une table !!! Celui qui contrevient à cet ordre, je l'expulse d'ici ad vitam eternam c'est clair ?! Et surtout taisez vous !

Cela avait l'air clair, à regret les hommes laisserent là leurs commentaires et retournèrent bien gentiment chacun à leur table. Ils ne voulaient pas risquer de se faire jeter à la porte du seul lieu de débauche de la ville.

Un bruit sourd, là bas vers le verger. Enfin, elle l'avait repéré. Accompagnée d'Agagamenon, elle sortit dans la nuit pour voir de quoi il retournait.
Ils n'eurent pas de mal à découvrir l'homme même sans lumière, il râlait à n'en plus finir. Au son donc, ils s'approchèrent de lui jusqu'à le toucher. Namarië se pencha sur sa victime, il fallait bien prononcer ce mot et posa une main sur son torse. Elle approcha son oreille de sa bouche et fronça les sourcils. Il était en train de mourir, rien ne pourrait y changer. Se relevant, elle ne put réprimer sa colère et filant un coup de pied rageur à l'agonisant :


Espèce d'imbécile !! Quels ennuis tu nous promets toi !!

Il fallait réfléchir vite. Le seul moyen de s'en sortir, c'était que cet homme aille mourir ailleurs, loin du Lys. Si on le retrouvait ici, toutes les dames patronnesses d'Alais, qui ne rêvaient que de fermer l'établissement et de faire enfermer les filles, pourraient s'en donner à coeur joie. Les vieilles chipies !!! Sa décision était prise, simplement il restait un facteur qu'elle ne maitrisait pas .... Elle regarda Agagamenon dans les yeux, mais la nuit qui les environnait l'empêchait de discerner son regard. De se rendre compte de ce qu'il pouvait se passer dans sa tête, et s'il allait parler .... De toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix, elle était seule pour décider. Si seulement Kob était là .... D'ailleurs où était il passé celui-là ? Dans l'après-midi il lui avait annoncé qu'il avait des courses à faire en ville, et depuis pas de nouvelles. Chassant cette pensée de son esprit, elle remit ce problème à plus tard. Chaque chose en son temps. Il n'était plus temps de penser d'ailleurs, il fallait agir.
S'approchant d'Agagamenon, elle lui toucha le bras d'un geste ferme, comme pour capter toute son attention.


Ecoutez moi, je vais faire quelque chose qui va peut être vous paraitre pas très propre. Mais j'ai des gens à suavegarder, me comprenez-vous ? Alors, je vous demande le silence sur cette affaire .... Puis-je compter dessus ?

S'il répondait non, comment allait elle gérer la suite des évènements, quelle décision serait elle amenée à prendre ?
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:19

Agagamemnon
A Alais aussi les hommes meurent 201107136644d356ea4485b

Le gars, bien sûr, était au plus mal. Un joli coup de couteau bien placé, un peu en-dessous du sternum. N'avait pas du passer bien loin du coeur. La fuite éperdue, le choc dans les escaliers n'avaient rien arrangé. L'homme se vidait. Il lui restait deux minutes ou trois sans doute, guère plus. La serveuse lui pris le bras pour lui parler.

Le silence ?

Il sourit.

Priez les dieux que vos clients là derrière soient moitié aussi silencieux que moi.

Agagamemnon fit un mouvement de la main en direction du mourant.

Peut-être aussi vaudra-t-il mieux dissimuler le corps ? Si ce gars est un vagabond ou un paysan, ça ne fera sans doute pas beaucoup de vagues. Si d'aventure c'est d'un artisan ou d'un notable en goguette qu'il s'agit...

Il laissa passer quelques secondes.

Il fait nuit noire. Le fleuve n'est pas loin. Avec une barque, on peut même l'éloigner facilement avant de le mettre à l'eau...

L'homme poussait des râles à peine audibles à présent. Dans l'ombre, la faucheuse taillait sa route. Un peu sur la droite du trio, un hérisson fila. Le fleuve levait de loin en loin une vague odeur de vase. Quel calme...

Qu'a-t-il fait, au juste ?
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:23

namarië
A Alais aussi les hommes meurent 206554501044f438af83f99

Les sons feutrés de la nuit les environnaient, la lune, cachée par les feuillages du verger n'émettait presque pas de lumière, il commençait à faire un peu froid ......... Agagamemnon lui assurait le silence, c'est tout ce qu'elle voulait entendre.

Ne vous inqiétez pas pour mes clients, ce n'est pas eu qui m'inquiète. Il n'y a que les habitués ce soir, et à moins qu'on les tortures, ils n'avoueront jamais avoir mis les pieds dans mon établissement.

Elle rebaissa le regard vers l'homme qui n'avait toujours pas fini de mourrir et soupira. C'était la dernière ligne droite, il suffirait ensuite d'essayer d'oublier tout ça.

Ce qu'il a fait .... Il a pris mes filles pour du bétail, c'est une raison suffisante pour mériter la mort à mes yeux.

Le regard de Namarië se fit glacial, froid comme la lame qui avait ôté la vie à ce porc qui gisait par terre. Peut être même que sa mort fut trop douce .........

Vous allez m'attendre là, je reviens.

A peine avait elle finit sa phrase que déjà elle disparaissait, silencieuse en reprenant le chemin du Lys. Arrivée à hauteur de la bâtisse, elle vit entrer Torpen dans l'établissement mais sans le suivre, elle se dirigea directement vers les écuries. Là, elle prépara son propre cheval et celui de l'homme qu'elle s'apprétait à faire disparaitre. Tirant les chevaux par la bride, elle les fit sortir et les éloigna du Lys. Tout cela faisait un peu de bruit, l'hennissement léger des chevaux à son approche, le bruit de leurs sabots sur les pierres de l'écurie. Tant pis, c'était un risque à prendre.
Quand elle estima être assez loin, elle enfourcha son cheval et tirant toujours l'autre, rejoingnit à un trot rapide, Agagamemnon qui l'attendait sous les arbres.


Me voilà, aidez moi à le monter sur son cheval. Nous allons remonter la rivière et nous le balancerons un peu plus loin. A la sortie d'Alais, il y a un trou d'eau, où il pourra dormir bien gentiment en se faisant oublier.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:28

Agagamemnon
A Alais aussi les hommes meurent 201107136644d356ea4485b

Tandis que la jeune femme repartait vers le Lys de Fer, Agagamemnon se pencha sur le mourant pour l'examiner de plus près. L'homme était à moitié nu. Sans doute avait-il été surpris pendant l'acte et avait-il tenté de fuir. En vain. Le coup de couteau était net et précis. Pas placé au mieux, mais il s'en fallait de peu. Ce n'était sans doute pas la première fois que la fille jouait de cet instrument. Agagamemnon se dit qu'il vaudrait mieux la garder à l'oeil au cas où elle concevrait subitement des doutes sur sa discrétion. Quoique... la confiance qu'elle semblait avoir dans le silence des habitués de son établissement témoignait apparemment d'une certaine naïveté. Il se demanda lequel trahirait ou laisserait courir des bruits, et pour se venger de quoi : d'une fille qu'on lui aurait refusé, d'une contestation d'ivrogne sur le comptage des chopines de la soirée, d'un coup de gueule mal placé de la serveuse ? Il haussa les épaules. Bah... pas mon problème après tout... et puis qu'y faire ? Non, elle avait parlé de "ses filles" tout à l'heure. C'était donc la patronne, la maquerelle. Pas la serveuse.

L'homme, pendant ce temps, avait expiré. La fille revint peu après avec deux chevaux.


L'un des deux est le sien ?

Elle acquiesça.

Mauvais, ça... S'il a un cheval, ce n'est donc ni un vagabond, ni un paysan...

Ils le hissèrent péniblement en travers de la selle de son cheval. L'homme avait beaucoup transpiré, les mains glissaient sur des prises poisseuses de sueur et de sang.

Un instant...

Agagamemnon partit d'un pas rapide en direction de l'auberge. Quand il rentra dans la salle principale; tous les regards se tournèrent vers lui. Les clients cherchaient à comprendre ce qui se tramait. Il parcourut sa salle du regard pour tenter de sentir l'ambiance. Il huma l'air, haussant un peu la tête, ouvrant les narines, comme un animal qui chasse. Un vieux tic, datant des braconnages de son enfance. Certains clients évitaient son regard, d'autres baissaient les yeux après un instant, d'autres non. Evidement. Au comptoir, des siamoises s'occupaient à aguicher un jeune homme d'aspect maladif. Hmmm... bordel, foire aux monstres, meurtres... l'endroit ne manque pas d'originalité...

Agagamemnon récupéra les affaires qu'il avait laissé traîner sur la table. Il n'y avait pas grand chose à voler, mais inutile de tenter les humains. Il vida rapidement sa chope avant de ressortir. Rejoignant la jeune femme, il se hissa à son tour sur le cheval de l'homme mort, tandis que la jeune femme montait sur le sien. Tous deux gagnèrent la route, heureusement déserte pour le moment, puis s'éloignèrent au trot dans la nuit sombre. Agagamemnon continuait de réfléchir à voix haute


Il vaudra mieux maquiller ça en attaque de brigands... lui remettre quelques coups de couteau et de bâton, faire disparaître son cheval, lui enlever ses derniers habits avant de le larguer dans votre trou d'eau... regarder s'il a laissé quelque chose là-haut...

La jeune femme chevauchait un peu devant lui. Il la voyait mal dans la nuit mais il lui sembla que cette tension qui lui barrait les épaules tout à l'heure, à l'auberge, s'était communiquée à l'ensemble de son corps. Elle se tenait raide comme un piquet, silencieuse. Il aurait aimé voir son visage mais elle se tenait un peu trop en avant. Dans la nuit qui poissait de noir tous les contours, il ne devinerait rien. Non, finalement, elle n'avait pas du tuer souvent. Avait-elle mal ? Que ressentirait-il à sa place ? Difficile à dire. Moi non plus je n'ai pas tué. Pourtant, en certaines circonstances... un jour j'aurai à le faire, je le sais. Jusqu'à quel point la mort nous salit-elle ? Nous libère-t-elle ? Est-ce qu'elle brûle, elle aussi, se demandait-t-il encore en observant la trouée noire que faisait le corps de la jeune femme contre le firmament à peine pointillé d'étoiles. Non, vraiment, difficile à dire... Ha, le Chemin... semé d'embûches. Nous accomplit et nous consume. Tout se paye de cendres...

Qui es-tu ? demanda-t-il doucement. Je ne connais même pas ton nom. Question délicate en ces circonstances, mais la réaction serait assurément intéressante, sinon la réponse elle-même.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:33

namarië
A Alais aussi les hommes meurent 206554501044f438af83f99

Il était reparti vers le Lys, pour y faire quoi ? Quelle importance au point où elle en était .... En l'attendant, Namarië, ne voulant pas regarder l'homme couché en travers de son cheval, se tourna vers la ville au loin. On ne pouvait pas la voir d'ici en pleine nuit mais ça lui occupait l'esprit d'imaginer les autres en train de vivre tranquillements, assoupis sur leurs paillasses. D'une main lasse, elle flatta l'encolure de son cheval près d'elle. La chaleur de la bête lui faisait du bien, ce grand corps musculeux avait quelque chose de rassurant. Et puis la pensée revint, alors qu'elle scrutait la place que devait occupait la route qui depuis le village menait au Lys : où était passé Kob ? C'était tout de même étonnant une si longue absence .... Elle n'eut pas l'occasion de pousser plus loin ses pensées, il revenait.
Remontant à cheval, elle le poussa au trot sur la route. Pas d'inquiétude à avoir de ce côté là. Vu l'heure, ils ne croiseraient personne. Elle n'écoutait pas vraiment ce qu'Agagamemnon disait, elle se concentrait plutôt sur le chemin pour ne pas rater la trouée dans les arbres qu'elle recherchait. Encore une fois c'était plutôt un échappatoire à l'écoeurement qui la gagnait qu'autre chose. Elle connaissait la route par coeur, et même de nuits elle savait où la trouver.
De temps en temps, elle se retournait à demi, sentant le regard du jeune homme posé sur elle : il pense trop ......... ce n'est bon pour personne ........

Et puis elle l'entendit lui poser une drôle de question. Elle hésita, était ce bien le moment de faire les présentations et à quoi bon ? Puis finalement.


Namarië c'est le nom que mes parents m'ont donné.

Elle accéléra encore, il fallait en finir, un gôut de pourriture envahissait sa bouche, elle devait se débarrasser de tout ça, se permettre l'oubli.
Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent enfin à l'endroit qu'elle cherchait. Ici aussi tout était calme. Le monde extérieur se foutait de tout ce qu'il était en train de se passer. Ëa continuait d'exister en dehors d'eux.
Descendant de cheval, elle atterrit légèrement sur le sol et le prenant par la bride, l'entraina sous les arbres en direction de la berge. Là on pouvait entendre la rivière gronder un peu plus fortement, plus profondément enfoncée dans son lit.


Allez descendons le, et terminons la besogne.

Ils firent glisser l'homme à terre, le déshabillèrent complètement et Namarië fut saisi d'un moment de faiblesse. Elle se releva, s'appuyant d'une main à un arbre et respirant doucement pour reprendre ses esprit. L'instant le plus dur arrivait.... Elle releva les yeux vers Agagamemnon et d'une voix à peine audible lui demanda :

Pourquoi fais tu tout ça ? Je ..... tu n'as rien à voir là dedans ... tu devrais repartir


Dernière édition par le Ven 29 Déc - 21:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:38

Agagamemnon
A Alais aussi les hommes meurent 201107136644d356ea4485b

"- Qui es-tu ? - Namarië." Voilà. Comme beaucoup de gens, instinctivement, elle se définissait par son nom. Elle aurait pu lui répondre par une rapide allusion à son métier, à sa vie, à sa ville, à son amant, à n'importe quelle autre altérité. Non. Namarië. Je suis ce que je suis. L'être, dense et fermé comme un noyau, la source noire, ce qui ne peut jamais vraiment se dire autrement qu'en référence à soi. Namarië, qui ne me dit rien et tout en même temps. Il tourna et retourna le nom dans son esprit pour en soupeser le poids, les contours, la rugosité, pour en deviner le goût.

Namarië, un nom d'automne, il a le goût des pierres moussues au pied des arbres secs. Le parfum d'une feuillée jaunie, la couleur chaude des bronzes qui marquent l'achèvement du cycle avant le sommeil et la renaissance. Le ton profond des nostalgies.

Il parlait à mi-voix, elle l'entendrait si elle le voulait et comme elle le voudrait. Les mots, ils m'échappent. Je les offre à la nuit, ils volètent à l'aveugle et vont vers les lumières.

Ils avaient fait glisser l'homme à terre avec de curieuses précautions, comme s'ils craignaient de le blesser. Il devinait Namarië pâle comme la mort dans la nuit noire, son souffle était oppressé. Il trouva un gros caillou à ses pieds et le saisit, s'apprêta à en donner quelques coups sur le crâne du mort. Namarië jouerait du couteau. Elle était près de vomir, un mètre derrière lui, mais il pensait qu'elle voudrait le faire quand même. Elle ne semblait pas du genre à esquiver les épreuves. Il achèverait le... maquillage... avec sa pierre, puis ils feraient basculer le corps dans son lincueil d'eau et de vase. Lui restait indifférent à ces derniers préparatifs. Un cadavre, seulement un cadavre. Il recula un peu pour ne pas gêner Namarië. Elle était appuyée d'une main contre un arbre, le regarda comme aux abois, sa voix coulait à peine au-dessus des flots chuintants de la rivière, mais elle ne tremblait pas.


Ne t'en fais pas, je repartirai bientôt. Je fais cela...

Il réfléchit, s'approcha d'elle presque à la toucher, bien assez près pour sentir son parfum. Fleurs séchées, arbres et pierre lui aussi, et l'odeur vague des fumées. Et l'odeur de la peur en dessous, une bête blessée.

Je le fais parce qu'il est mort et que cela ne le ressucitera pas si tu as des ennuis. De toutes façons, je ne crois pas que tu l'as vraiment tué. Il était déjà mort en dedans. Et puis...

Il haussa les épaules et recula d'un pas, se tourna vers la rivière. Lui aussi parla à voix très basse.

Il y a plus de beauté en toi que tu ne le crois. Prends garde à toi. C'est elle qui pèse. La beauté a bien des visages. Il est difficile de l'apprivoiser avant qu'elle ne vous ronge. La beauté brûle. Elle transforme. Si tu la maîtrises, elle t'accomplit. Si tu perds la lutte, elle te détruit. Je t'ai aidée cette nuit, mais à peine... Parce que j'espère qu'un jour tu gagneras.

Il inspira profondément. L'impassibilité du fleuve était comme une signature. Rien ne se doit esquiver. Il entendit Namarië se mettre en mouvement derrière lui, une infime brindille craquait sous son pied et son parfum bondissait dans la nuit.

In girum imus nocte et consumimur igni, murmura-t-il. Finissons-en vite...
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:42

namarië
A Alais aussi les hommes meurent 206554501044f438af83f99

Tout cela devenait trop intimiste .... ce ne devait pas être le mot exact, mais c'est celui qui lui vint à l'esprit. Il fallait revenir à la normale et vite. ne pas se laisser entraîner trop loin dans cette nuit. Il était là, à chercher à comprendre, à tourner milles idées alors que tout cela avait l'air de le laisser froid quant à lui même. Quant il s'approcha d'elle, elle recula un peu, gênée de se sentir si démunie dans cet instant.
Il faut reprendre le dessus Namarië, assumer tes choix !


Tu parles trop, et moi je n'agis pas assez. Laisses donc là ce que je peux être, tu te tromperais de toute façon. Je ne suis rien d'autre que moi même et ma vie est ce que j'en fais.

Elle avait été un peu brutale dans sa réponse, mais cela n'avait pas réellement de rapport avec lui. C'était sa façon à elle de se remettre en selle, de reprendre la maîtrise de ses nerfs.
Passant devant lui, elle s'approcha de l'homme qui avait tout de même finit par laisser échapper les derniers lambeaux de vie. Dans un infime geste, elle fit apparaitre la lame qui ne l'avait pas encore quittée et relevant un peu ses jupes s'accroupit. D'un geste ferme elle planta sa lame en divers endroit de ce corps froid et étrangement cela ne lui fit pas le mal auquel elle s'était préparée. Non, rien, pas une once de frisson, pas une seule raideur dans son corps. Les gestes lui venait naturellement, elle refaisait ce qu'elle avait appris il y avait bien longtemps.
Sa tâche achevée, elle se releva et s'approcha du cheval de l'homme. Elle lui retira sa bride et sa selle en lui parlant doucement d'une voix qui sonnait d'accents étrangers. L'animal ne bougeait pas, comme l'écoutant. Quand il fut débarrassé de son arnachement, Namarië lui donna une petite claque sur la cuisse et il partit d'un trot serein s'enfoncer dans la forêt. La nuit et les arbres l'engloutirent.
S'approchant de la rivière, elle y jetta la selle et la bride, il n'était pas question de garder ça. Ils disparurent dans un bruit d'éclaboussure qui se répércuta sur les berges surélevées à cet endroit.


Nous y sommes presque.

Un soupir, peut être de soulagement lui échappa. Debout, elle regarda le jeune homme effectuer les derniers préparatifs. Des préparatifs, comme pour une fête. Le mot qui lui était venu la fit sourire dans le noir. Etrange ..... Il était de dos, elle était étonné de ce calme étrange qu'il dégageait. Etonnée de la confiance qu'elle avait placé en lui. Tout à l'heure, elle avait esquivé sa réponse quant aux clients du Lys. Laissant entendre qu'ils ne parleraient pas. Quant lui serait parti il faudrait pourtant qu'elle s'occupe d'en effrayer quelques uns. Mais ça elle savait faire, refaire son coup de la sorcière aux oreilles trop pointues. C'était la peur qui leur clouerait le bec à tous.
D'une voix qui avait retrouvé son calme, à défaut de sa sérénité, elle s'adressa encore à lui.


Sais tu où dormir ce soir ? Il y a de la place au Lys si tu veux, tu pourras t'installer là.
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MessageSujet: Re: A Alais aussi les hommes meurent   A Alais aussi les hommes meurent Icon_minitimeVen 29 Déc - 21:47

Agagamemnon
A Alais aussi les hommes meurent 201107136644d356ea4485b

La pierre tenait bien en main. Il la brandit assez haut et l'abattit à trois reprises. Un coup sur la tempe, il saisit l'épaule gauche du cadavre et la souleva, faisant tourner le corps et découvrant la nuque. Un coup à l'arrière du crâne. Il relâcha l'épaule. Un coup sur la machoire. L'os et les dents craquèrent. Ca devrait suffire, si tant est qu'on recherche et qu'on retrouve le cadavre... Il était resté concentré sur son travail et n'avait pas répondu immédiatement à la question de Namarië. Se concentrer sur le geste, aboutir au geste pur, décontextualisé. Pas d'émotions, pas de passions, pas de questions, juste la ligne du mouvement comme un coup de pinceau entre un commencement et une fin. Comme une étoile. Juste un point dans la nuit. Mais quelle beauté ! Il pensa à Lyselle à cet instant, juste comme l'os brisé faisait courir sur sa peau un vague frisson d'horreur. Lyselle. Si loin derrière lui. Si loin devant lui. Entre les deux, la nuit. Lyselle, la lumière. Namarië, la nuit. C'était cela, peut-être. Peut-être...

Il se redressa enfin, prit son élan et jeta la pierre le plus loin possible dans la rivière. Il y eut un bruit d'éclaboussures par dessus le grondement des eaux noires, mais ça aurait pu aussi bien être le saut d'un brochet. Il huma l'air. L'aube, encore lointaine, serait à peine fraîche, la saison restait chaude. Pas de pluie à craindre ici. Il écouta les grésillements de la nuit. Tout était calme. Pas de loup sans doute. Bien moins de loups que d'hommes en tous les cas. La nuit serait paisible. L'hiver qui venait en rampant, par contre, risquait fort d'être rude. Autant profiter des derniers moments de répit avant que les choses ne basculent.


Non, merci. Il fait doux, je dormirai dans les bois. Je serai sur la route de Nîmes avant même que le soleil ne soit levé. Aide-moi, tu veux ?

Il saisit le cadavre par les épaules. Namarië s'avança et lui prit les pieds. Ils le balancèrent de droite à gauche pour prendre leur élan. Une... deuuuux.... trois ! L'homme était vraiment lourd, leur tir ne porta pas bien loin. Pour le peu qu'il en vit, le cadavre partit pourtant en tournoyant dans le courant. Jusqu'où irait-il avant que les eaux ne relâchent leur fardeau pourrissant, c'était une autre affaire. Pas bien loin sans doute mais peu importe. Le Lys de Fer n'était plus à côté. Le reste dépendrait du silence des clients de l'établissement. Et du silence de ses filles.

Agagamemnon alla reprendre ses affaires qu'il avait jetées au pied d'un arbre et les chargea sur son épaule. Il se planta face à la jeune femme, la regarda dans les yeux. Un grand sourire lui vint aux lèvres devant son air sérieux de petite fille. Et pourtant, elle n'avait pas grand chose d'autre d'une petite fille... Il se demanda s'il devait lui règler les deux bières avant de disparaître. Le côté déplacé de la question lui donna envie de rire.


Tu as de belles dents quand tu mords, Namarië. Prends soin de toi. Au revoir, peut-être.

Il tourna les talons pour disparaître dans la nuit qui sentait bon les fleurs séchées, l'arbre, la pierre et les fumées.
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