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 La Peste soit d'Alais !

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MessageSujet: La Peste soit d'Alais !   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 12:49

opus.kaii Posté le: Lun Avr 02, 2007
La Peste soit d'Alais ! 37865556946103bee6902f

Le moment de payer est arrivé pour punir cette populace qui a eu des rêves de libertés et de justices sociables. Des mécréants qui ont osé contester l’autorité d’un Duché placé là par la volonté scolastique d’Aristote.
La peste ! La peste arrive, elle hantait les murs…
Pour y échapper ? Une seule issue la fuite vers le nord avant que les contrées voisines ne ferment leurs frontières.
La main de Dieu va frapper et infliger ainsi une leçon à tous ces sots avides d’égalité.

La Peste soit d'Alais ! Peste7bl3 Bientôt ceux qui restent n’auront plus de souvenir et d’espoir, plus d’illusion, ils ne pourront que se contenter d’attendre ce qu’ils ont provoqué et de se confronter enfin à l’absurdité de l’existence qui la renvoie à la précarité sans comédie de la condition humaine. Il faut des forts et des riches, ils faut des gens serviles et pauvres c’est ainsi et Aristote l’a voulu.
La Peste soit d'Alais ! Peste2ky5
La maladie inguinale progressera et la tension montera. L'épidémie gagnera du terrain. Les cercueils et les planches viendront à manquer. Il y aura tellement de victimes qu'il faudra à la hâte jeter dans les fosses communes les dépouilles couvertes de bubons durcis mais suppurant par l’intérieur et rongeant encore les entrailles. On mourra dans la rue, en taverne, dans les lits des bordels... Rien n’y pourra : ni ex-voto, ni calvaire, ni conjuration du mauvais sort dans la bénédiction.

la messe de requiem a déjà débuté, les officiants : poux, puces, punaises, cette vermine parasitaire du mal qui répand la terreur célèbre l’oraison. Elle était à Nîmes et de l’avoir souhaité elle est maintenant dans vos murs.

La Peste soit d'Alais ! Penitentzn4 Pénitent ! ton capuchon et la marque en croix de ton vêtement ne suffiront pas à apporter la repentance. Colère divine ou divine comédie, l’hystérie collective gagne à l’exhortation de la clémence mais peut-on pardonner à un chien d’avoir mordu la main qui l’a nourri même si celle-ci était en décomposition?
Le fléau n’est plus à votre mesure, vous servez maintenant de monture aux cavaliers de l’apocalypse
. La Peste soit d'Alais ! Pestefinji5

Qu’elle soit noire ou brune, le résultat sera le même. Il ne restera plus rien que la mort hideuse et une odieuse odeur de pestilence émanant des humeurs résiduelles des esprits ....

Fuyez tant que vous le pouvez encore, ce duché est maudit…
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MessageSujet: 3 p'tits pois   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 12:59

floei
La Peste soit d'Alais ! 15889363794547cddaebb22

Les rues d'Alais puaient la haine et la vanité. La vanité n'a pas d'odeur? Que nenni ! C'est lourd. Sucré à l'extrême en tête, gluant à coeur. Et le sillage, au fond, n'est qu'un relent d'âcre fumée.
Alaisiens, souvenez-vous ! Vous n'êtes que poussière, et retournerez à la poussière.
La tête lui tournait, et elle avait du mal à respirer. Elle se mit pourtant à chanter aussi fort qu'elle le pouvait :


Six pieds sous terre, six pieds sous terre, six pieds sous terre, terre, terre

Une quinte de toux la suffoqua : elle se plia en deux, et chancelante, posa une main sur le mur pour expectorer quelques glaires, entre deux immondices.
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MessageSujet: Le Conseil des Villageois   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:03

opus.kaii
La Peste soit d'Alais ! 37865556946103bee6902f

le temps de rendre des comptes est venu
Pénitence ! Pénitence pour vos péchés, vos idées subversives et vos rêves de communautarisme. Acceptez la malédiction qu’Aristote vous impose.
La peste ! la peste est à vos portes…
La maladie va se répandre… Au petit matin, certains alaisiens se sentiront faibles, fiévreux… De drôles de bubons apparaitront sous leurs aisselles… La fièvre , les douleurs se feront cuisantes, insupportables…
La Peste soit d'Alais ! Peste3od8

Puis des lieux publics, elle envahira vos logis, pourrira vos récoltes, décimera vos porcs.

Imaginez les lendemains qui s’annoncent on pourra lire dans la gazette locale:


Citation :
D’une dizaine de malades, le décompte est rapidement passé à 10, puis 100…Et l’on a fini par ne plus compter…

L’horreur est dans la ville… Plus impitoyable que jamais. La mort frappe sans sourciller, sans trembler, sans discrimination. Hommes, femmes, enfants, animaux… pauvres, riches, voleurs, violeurs, prostituées…tous sont atteints, anéantis, détruits…

Les hurlements des malades se sont mêlés aux plaintes des survivants.

L’inquiétude s’est vite transformée en peur, la peur en panique… La panique en débandade…

Les instincts les plus bestiaux se sont réveillés. On prie, on se tourne implorant vers les hommes d’église, on essaie d’acheter sa place au paradis car ils vous faut expier et le châtiment n’est pas encore assez fort.

Dans ce délire de mort, elle joue sa propre farandole : Luxure, pillages, viols, meurtres… Alais s’offre une dernière danse macabre.

La Peste soit d'Alais ! Peste1gm6

Le temps des plaintes et des regrets est dépassé. Il faut faire un exemple contre vous mal gauchis influencé par des parasites et des estrangers venu comme des rats porteurs d'idées révolutionnaires qui ne peuvent engendrer que le désordre et l'anarchie.
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MessageSujet: Re: La Peste soit d'Alais !   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:07

floei
La Peste soit d'Alais ! 15889363794547cddaebb22

Toute la journée, elle avait attendu le retour d'Alvin, cherchant à se convaincre qu'il arriverait bientôt, qu'on ne pouvait pas le garder enfermé. Que tout rentrerait bien vite dans l'ordre.
Qu'il ne saurait en être autrement. Evidemment.

Son coeur bondissait à chaque bruit de pas approchant de l'auberge, elle guettait le joyeux "Boujou !" qui ne manquerait de retentir, couvrant le tintement de la clochette de l'entrée. Sa main se tendait machinalement en direction de la bouteille de muscat dont elle s'apprêtait à emplir son verre habituel, celui qu'il tenait sous le comptoir. Un sourire s'epanouissait déjà sur ses lèvres...
pour laisser place à un abattement à chaque fois une peu plus immense
lorsque le profil qui se dessinait dans l'embrasure s'avérait n'être point celui de l'homme qu'elle esperait.

Pourtant, à chaque battement de semelles dans la rue son espoir renaissait, toujours plus fou, plus pressant à mesure que le temps s'écoulait, que soleil déclinait, que le jour cédait devant l'avancée de la nuit.
Les clients se succédaient : voyageurs de passage, villageois altérés par les cancans qui allaient bon train de par la ville agitée de rumeurs et de bruits de bottes.
Moins nombreux qu'à l'ordinaire, les villageois.
On évitait l'auberge, on changeait de chemin.
On allait se montrer là où l'on pensait qu'il fallait être vu...

Floei n'en avait cure. Elle se traînait, soucieuse, abattue. Derrière le pâle sourire qu'elle adressait aux rares clients, les propos convenus échangés sans réel entrain, son esprit s'évadait pour rejoindre l'homme dont l'absence emplissait ce lieu qu'il avait fait vivre.

Le soir était venu, et elle avait mis les barres à la porte bien plus tôt que d'ordinaire. Seuls quelques habitués avaient pris pension à l'auberge, elle avait servi le dîner et ils sauraient se passer de sa présence.
Après quelques hésitations elle avait mis dans un panier un morceau de fromage et une miche de pain, choisi quelques belles pommes qui avaient passé l'hiver sans trop se friper. Elle posa sur le tout une couverture de laine pliée, jeta sur ses epaules sa longue cape et sortit par la porte arrière. S'ils ne le libéraient ce soir, au moins mangerait-il un bout.

L'accueil des policiers avait été glacial : le prisonnier était interrogé, et il n'etait pas possible de le voir. Oui, on lui remettrait le panier, plus tard... Non, demain non plus il ne serait pas visible, on allait le transférer à la Cour de Justice où il serait jugé. On ignorait quand, mais les audiences étaient publiques, même pour crime de haute trahison...

Haute trahison !
Elle avait chancelé à cette annonce. Haute trahison !
Mais c'était impossible : jamais Alvin n'avait attenté à la sécurité ni du Comte, ni du Roi Levan !

Elle était sortie à pas lents, anéantie par cette nouvelle aussi terrible qu'absurde. C'est à peine si elle avait remarqué le planton qui soulevait la couverture et plongeait une main avide dans le panier destiné à Alvin. Son regard s'était arrêté un instant sur l'homme, mais il ne servirait à rien de protester.
Décidément, rien n'avait changé.
Sans y penser elle redressa son dos douloureux, franchit le seuil et revint au Cratère.
Un mouvement dans le cabanon du jardin, alors qu'elle rentrait dans la courette. Grouik avait certainement reçu sa pitance : Alvin ne manquait jamais de lui apporter les reliefs de repas avant de partir le matin.
Et puis la nuit était sombre, et elle n'eut pas le courage de traverser le clos pour affronter un verrat sans nul doute contrarié par l'absence de son maître.
Ses tempes battaient, et en dépit de la fraicheur nocturne ses joues brûlaient. Elle referma donc sur elle la porte de l'office, et monta se coucher, bien qu'elle sût par avance que le sommeil déserterait sa couche désespérément vide.
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MessageSujet: Home de Paix et d'Amour   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:10

opus.kaii
La Peste soit d'Alais ! 37865556946103bee6902f

Bientôt ce sera l’hystérie. Les hommes et les femmes chercheront dans des étreintes aussi pathétiques que désespérées le soupçon de vie qu’ils voient s’envoler. On se vautrera dans le stupre à deux pas de cadavres à peine froid, pour s’allonger bientôt dévoré de douleurs à leurs cotés et les rejoindre dans la mort.

On tuera, assassinera toutes personnes à l’air un peu mal en point, souhaitant que ce bain de sang purifie les corps et lave la ville de ce mal qui la dévore….

Mais ni le sang, ni le sperme, ni les prières n’arrêteront la propagation du mal. Il est insidieux, pervers, malsain… et surtout ravi d’être là !


Le silence prendra peu à peu la place aux cris… L’odeur de pourriture s’installera omniprésente…
La Peste soit d'Alais ! Peste6gm5

Au loin, les corbeaux vont faire leur apparition pour un festin que nul ne leur disputera.

Peut être faut-il chercher la rédemption dans la confession si votre homme d’église est suffisamment croyant pour pouvoir vous absoudre ou alors fuyez Alaisiens ! Fuyez avant qu’il ne soit trop tard. Passez vite les frontières du Languedoc…
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MessageSujet: La rue des Bouchers   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:15

GrouikgrouikIII
La Peste soit d'Alais ! 184641511744d4bab9badcf

Mais où était il?...; voilà plusieurs jours que le porc n'avait rien dans son auge et son maître n'était toujours pas apparu. C'est qu'il commençait à perdre du poids à vue d'oeil le Grouik!
Il s'était décidé à quitter son enclos, et aller chercher l'homme qui le nourrissait de par les rues de la ville. Il écumait tous les recoins habituels où il l'avait traîné par le passé; la place où un homme sentant le bois lui avait donné un breuvage étrange qui lui avait fait perdre la tête.
L'étable où tant d'indélicats Alaisiens lui étaient monté sur le dos pour lancer une hache sur une stupide cible; le grand saule où son maître aimait à ce reposer et à ecrire d'incompréhensibles textes sur la soit disant beauté des choses. Mais rien. Nul part ne ce trouvait son maître. Le cochon sentait une détresse monter en lui à l'idée qu'il ne le reverait pas, à l'idée surtout qu'il devrait lu même se trouver une pitance, au lieu de ce la faire chaque jour servir.

Il trottinait l'air hagard, cherchant sans relâche, espérant à chaque coin de rue que son maître se trouverai là et qu'il pourrait lui faire une scène pour l'avoir si ingratement abandonné à son triste sort. Mais toujours rien, nul odeur de son maître, de son seul compagnon, de sa seule famille.
Il déboucha à l'angle d'une rue pavée où coulait dans la rigole centrale un liquide rouge et épais. Il emprunta le passage et s'enfonça entre les échoppes qui affichaient toutes des têtes d'animaux variés. Il n'était jamais venu ici, son maître ne l'y avait jamais conduit. Le groin au sol il cherchait désespérément la piste, lorsqu'il butta sur deux bottes de cuire.
Le cochon releva doucement la tête pour observer, curieux, l'homme en blouse blanche tachée de rouge qui le regardait d'un oeil étrange. Si il avait sut communiquer il lui aurait demandé s'il n'avait pas vu un gars bizarre avec un chapeau transpercé d'une flèche, mais il ne savait pas, il ne pouvais qu'essayer de lui faire comprendre d'un regard suppliant.
L'homme sourit, détacha de derrière son dos une masse énorme et la leva haut dans le ciel.

L'épais morceau de métal qui s'abattit sur le crane du cochon fut la dernière chose que Grouikgrouik vit de sa vie bien remplie...
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MessageSujet: La rue des Bouchers   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:16

l'instant
La Peste soit d'Alais ! 23078424460aaffb4e27c

Une silhouette replete s'avançait dans la rue, chantant d'une voix gouailleuse :

Tout est bon dans l'cochon
Du groin jusqu'au jambon, c'est bon.
La rate et les rognons,
La queue en tire-bouchon, c'est bon.
Désormais je veux chanter le cochon
Le pâté, le saucisson.
Répétons sur cet air polisson:
"Qui c'est qu'est bon : c'est le cochon.
C'est bon !"


Halte devant un étal de charcutier : la petite bonne femme toute ronde, bouille réjouie, cheveux bouclés, lorgons, hume un jambon suspendu au crochet, echange quelques mots avec le marchand, puis reprend son chemin. Et sa chanson :

Je pourrais dire bien des choses
Sur son talent.
Il a la couleur des roses
Sans leur piquant
Et puis quand on a terminé
Les bons morceaux,
Reste de quoi faire des souliers
Et des pinceaux.

...Et ça c'est beau!

Tout est bon dans l'cochon
Du groin jusqu'au jambon, c'est bon.
La rate et les rognons,
La queue en tire-bouchon, c'est bon.
Désormais je veux chanter le cochon
Le pâté, le saucisson.
Répétons sur cet air polisson:
"Qui c'est qu'est bon : c'est le cochon.
C'est bon !"


Une tête de porc au groin frisé de persil orne la charcuterie suivante. Notre chanteuse l'honore de sa visite, lui chatouille les oreilles, et resurgit la chansonnette :

Ah c'est pas le régime allégé.
La résistance
Passe par le gobage effréné
De rillettes du Mans(se).
C'est une drogue, un' friandise,
A un tel point
Qu'on en planque dans les valises
Comme Jean Gabin.

...Et ça c'est pas bien.

Tout est bon dans l'cochon
Du groin jusqu'au jambon, c'est bon.
La rate et les rognons,
La queue en tire-bouchon, c'est bon.
Désormais je veux chanter le cochon
Le pâté, le saucisson.
Répétons sur cet air polisson:
"Qui c'est qu'est bon : c'est le cochon.
C'est bon !"


Une marchande lui présente un plat de grattons frits : elle pioche un morceau, qu'elle croque sans attendre. Et la bouche encore pleine, elle postillonne à pleins poumons :

Le cochon est tellement sage
Qu'en son honneur,
Je vous délivre un message
Qui vient du coeur.
Battons-nous pour les droits de l'homme
Avec raison
Puisqu'on dit souvent que les hommes
Sont des cochons.

Tout est bon dans l'cochon
Du groin jusqu'au jambon, c'est bon.
La rate et les rognons,
La queue en tire-bouchon, c'est bon c'est bon c'est bon !
Désormais je veux chanter l'cochon
Le pâté, le saucisson.
Répétons sur cet air polisson:

Prenant une grosse voix :Ouh la mon petit gars je vais te dire :
Qui c'est qu'est bon? C'est le cochon...

C'est bon !


La petite bonne femme tourna au coin de la rue, alors que le boucher claquait derriere lui la porte de son echoppe.
Depuis le milieu de la ruelle, une large trace ecarlate semblait montrer la boutique du doigt.



HRP : merci à JULIETTE !
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MessageSujet: Panneau des annonces   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:19

opus.kaii
La Peste soit d'Alais ! 37865556946103bee6902f

La peste est de retour, la peste se réveille
Et elle envoie ses rats mourir sous le soleil
Dans une de ces villes où plus rien ne se passe,
Où chaque carrefour conduit à une impasse

Les statues des grands hommes, silencieux à jamais,
Médiocres idoles qui trônent sous un ciel épais,
Avec leurs faux visages de bronze ou bien de pierre
Servent encore de prétexte à d'infâmes prières

Et quand les habitudes étouffent les soupçons
Cette ville a tellement honte qu'elle vit sous un faux nom
J'entends des mots sanglants puant comme des rats morts
Des mots qui assassinent sans l'ombre d'un remord

La Peste soit d'Alais ! Peste006xt3

Il y a quelques fous, aveugles ou bien lâches,
Qui croient encore en dieu, le fétiche qui crache
Le bon sens répugnant d'une nuit de cristal
Au fond de leurs yeux rouges et dans leurs bouches sales.
La foi préfère au doute l'Ignorance Sacrée,
Celle qui croit tout savoir et s'autorise à tuer

Et quand les habitudes étouffent les soupçons
Cette ville a tellement honte qu'elle vit sous un faux nom
J'entends des mots sanglants puant comme des rats morts
Des mots qui assassinent sans l'ombre d'un remord

La peste ne meurt ni ne disparait jamais,
Les victoires provisoires ne peuvent pas cacher
L'interminable défaite qui se lit chaque fois
Dans les livres qu'elle brûle dans ses grands feux de joie

Et quand les habitudes étouffent les soupçons
Cette ville a tellement honte qu'elle vit sous un faux nom
J'entends des mots sanglants puant comme des rats morts
Des mots qui assassinent sans l'ombre d'un remord.


(d'après Fred Alpi/chanson: La peste)
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MessageSujet: Le verger   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:22

floei
La Peste soit d'Alais ! 15889363794547cddaebb22

C'etait le dernier arbre qu'elle visitait, et son panier maintenant était devenu lourd.
Bien assez lourd.
La carte du verger dûment cochée fut affichée sur le portail d'entrée, à sa place habituelle où le prochain cueilleur la trouverait pour à son tour la compléter.

Il lui restait quelques menues tâches d'entretien à accomplir ici. Accrocher des pièges à moucherons dans les arbres, redresser quelques branches... Fort peu de choses en fait, mais elle cherchait à retarder l'instant où elle reviendrait au Cratère pour trouver la salle vide, le feu mourant, l'absence criante d'Alvin.

Floei s'octroya quelques instants de repos. Les fesses posées sur le 3e degré, le pied gauche remonté sur le second echelon de l'escabeau toujours adossé au tronc du cerisier, elle laissa aller ses epaules contre les montants de bois, pencha sa tête à droite puis à gauche, la fit lentement rouler d'une épaule à l'autre pour étirer sa nuque endolorie, avant de la renverser vers la ramure chargée de fleurs immaculées.
Curieuse courbature, elle n'avait pourtant pas fourni d'effort inhabituel... et pourtant se sentait vidée de toute force.
La détention d'Alvin la minait. Depuis son arrestation, à chaque instant ses pensées la ramenaient vers lui : où était-il, l'avait-on convenablement traité, avait-il mangé, dormi.. Pourvu qu'il n'ait pas froid, lui avait-on remis la couverture ?... Pourquoi s'acharnait-on ainsi sur lui : son seul tort avait été de faire confiance aux gens d'Alais, et de vouloir leur rendre les choix qui leur appartenaient...
Mais à ces questions qu'elle retournait vainement depuis deux longs jours et deux nuits interminables, elle n'avait pas de réponse.
Elle poussa un profond soupir, massa brièvement ses cuisses douloureuses, et s'arracha à son appui. Vertige fugace, elle ferma les yeux.
Puis elle noua le bord de son tablier, et fouillant dans la poche de son jupon, elle en sortit son couteau qu'elle déploya et verrouilla soigneusement.

Un traitement dépuratif, voilà ce qu'il lui fallait, tant pour sa tête que pour le reste.
Scrutant l'herbe renaissante, elle eut tôt fait d'amasser dans son tablier suffisamment de pissenlits pour purger un régiment.
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MessageSujet: verger   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:25

opus.kaii
La Peste soit d'Alais ! 37865556946103bee6902f

Les alaisiens s’étaient tant abandonnés au péché que Dieu avait décidé de les punir. Mais la plupart d’entre eux ne comprenaient pas en quoi ils avaient fauté, tant avait été grand leur abandon au vice. Ils avaient tellement pris goût aux plaisirs de la parole retrouvée qu’ils ne se rendaient même pas compte qu'ils allaient à l'encontre des idées divines que sont la monarchie, le monothéisme, l'allégeance et la servitude sans compter aux seigneurs .
La décision de punir ces impies serait irrévocable.

La Peste soit d'Alais ! Pestexc5

La maladie est insidieuse, pernicieuse et vicieuse. elle a décidé de frapper là ou on l'attend le moins...
La proie qui se présente est presque trop facile mais elle est choisie et elle doit payer ! pas de pitié !

Plus de lumière et plus d'espoir
Même si c'est son bon vouloir
Elle va pleurer de tout son sang, des larmes couleront de tout son corps
Son visage ne brillera plus de cet éclat d'or
Le chemin trop long pour s'en sortir,
Son aventure à elle n'est plus à venir,
Dans le temps, tant de folie et de joie,
Maintenant, vie lugubre et sans voie,
Plus d'odeur, plus rien que la douleur de la maladie
Elle va délaisser sa vie.

La Peste soit d'Alais ! Squeletteqx5

Expiez ! Expiez ! pendant qu'il en est encore temps.
Allez à confesse ! suppliez le curé qui doit connaitre les paroles si c'est un vrai homme d'église
Ou fuyez car il n'y a plus rien à faire pour votre pardon.
La peste exécute ses basses oeuvres et ce n'est que le commencement.

Privé de sa gardienne les fruits sur les arbres vont pourrir et la récolte se tarir mais ce n'est que justice
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MessageSujet: 3 p'tits pois   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:37

opus.kaii
La Peste soit d'Alais ! 37865556946103bee6902f

Souffle glacial.
Miasmes méphitiques.
Bubonique pestilence.


Ad Patres, Ad Patres, Ad Patres, très, très
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MessageSujet: Banc de l'échangeur   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:40

floei
La Peste soit d'Alais ! 15889363794547cddaebb22

Les Echangeurs sont revenus.
Cette fois, il n'est pas question qu'elle les manque.
Rentrant du verger, floei s'arrête pres du Banc qu'ils ont dressé ; contemple, curieuse, le poisson présenté ; ecoute l'histoire en fermant les yeux...
Luna et la naïade dans son esprit s'entremèlent, la Belle plonge dans la vague, les eaux sans fin se referment, et le pêcheur aux grelots lance son filet, plein d'espoir...

Nulle esperance ne réside plus en floei : une image, un visage emplissent son esprit. De son absence aiguë son âme est envahie.
Mais quel tramail enfin pourrait lui rendre Alvin ?
Le verger l'a rendue à la sérénité, mais le conte de Luna l'a bouleversée.
Les portes de la quiétude s'ouvriront-elles pour elle ? Et si le jardin-même lui procurait la clé ?

Elle fouille dans sa poche. Ecarte le greffoir, froisse un brin de lavande.
Tout au fond dans le coin, roule un noyau de cerise, poli et nettoyé d'une bouche gourmande. C'etait en mai dernier.
Poursuivant sa quête elle trouve une clé. Celle de l'appentis qui leur sert d'atelier : ce n'est pas ce qu'elle cherche.
Farfouillant encore, elle finit par trouver l'objet quelle poursuivait. Le bois lisse et dense sous ses doigts s'arrondit. Elle retire de sa poche l'objet longtemps enfoui, le cache dans sa paume, sourit.


Arobas, Luna, j'ai bien peu à offrir. Mais j'étais ce tantôt au verger. Ces jours il est fleuri, abondamment.
Passez-y un moment, dans le parfum sucré des milliers de corolles que les insectes visitent.
La Peste soit d'Alais ! Cerisiertg3.

Vous y entendrez le merle donner son recital.


Elle déploie son poignet, ouvre enfin ses doigts sur un morceau de buis, blond, tourné.
Le portant à ses lèvres, elle souffle doucement. Une modulation s'élève.
Depuis le verger, une trille lointaine lui répond. Puis une autre, venue d'un grand peuplier... Tous les merles d'Alais se répondent maintenant.
Souriante, elle écoute le concert improvisé.


Tenez : c'est un appeau. Dans son ventre il recèle le chant de ces oiseaux. Prenez-le ! Car je n'ai plus le coeur à les entendre désormais.

Puissiez-vous y trouver la clé de certaine porte qui tient mon Coeur enfermé
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MessageSujet: Banc de l'échangeur   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:43

luna.ciredutemps
La Peste soit d'Alais ! 54130875443f4bccf66469

Luna se tourne vers Floei, sourire ravi et main tendue en signe d’amitié. Les grelots se font chantants, tempo saccadé du rire en cascade des enfants

Dame Floei, votre visite nous comble de joie et nous honore. Je dois avouer l’avoir secrètement espérée et ne plus oser y croire…

Mais vous êtes là, toujours aussi délicate de surcroit. Votre présent restera près de mon cœur, je le protègerai du froid.

Il ouvre bien plus que les portes de l’imaginaire…

Pour vous, Dame à la beauté rare, laissez-moi-vous conter cette histoire :


La Peste soit d'Alais ! Fairywithbirdstx5



Dans le champ d’hellébores, le matin à trouvé, petite enfouie, n’osant se montrer, une perle un trésor, une corole encore fermée.
Fragile espoir par ses feuilles masquées, des intrépides venimeuses elle espère se protéger.

Poussée par l’envie, aimantée par la vie, peu à peu elle s’est dépliée offrant aux regards son innocente pureté.
Lumineuse beauté, chatoyante naïveté, elle a offert son cœur à celles la même qui voulaient la dévorer.

Jalouses hellébores, que jamais un regard n’honore que pour en appeler à la mort, sur le sol ont répandu leurs sucs de maldoror.

A la fin du jour, lorsque les cigales chantent l’amour, la douce corole a plié. Vaincue par les ardeurs arides des hellébores aux humeurs acides qui n’ont eu de cesse de l’assassiner.

Un à un les doux pétales sont tombés, les feuilles se sont fanées à jamais, les étamines ne seront point fécondées.

Sous les coups de boutoirs des entêtés, ce soir se meurt une fleur nommée………..


Luna n’achève pas sa phrase, chacun en son sein aura le loisir de la faire rimer.

Penchant la tête en un infime salut vers la belle Floei, personne ne saura dire si ce qui illumine les yeux de la bateleuse sont larmes de joies, de tristesse ou de fierté.

Déjà, elle s’en retourne au coté de son amant, à ses pieds les grelots recommencent à tinter, appelant d’autres amateurs de légendes oubliées.
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MessageSujet: Banc de l'échangeur   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:44

floei
La Peste soit d'Alais ! 15889363794547cddaebb22

Sa main tremble en déposant l'objet dans la main de Luna. De ce piètre souvenir, puisse-t-il nul mal advenir.

Un timide sourire, une larme. Un élan qu'elle réprime.
La douleur qui l'accable ne doit point rejaillir.
Elle frissonne encore, et sa voix tremble un peu.


Dame Luna, depuis fort longtemps ma visite vous était promise.
Rien au monde ne m'eut fait déroger.
Ce Banc tant désiré, en Alais s'est enfin posé. Et une fois déjà je vous y ai manqués. Une fois de trop, la honte m'en brûle encore.
Merci à vous de m'avoir accordé cette seconde chance, faveur insigne, je le sais.
J'aurais aimé un temps serein pour mieux vous accueillir, mais ainsi va la vie. Et ainsi elle fuit.
J'aurais aimé ma main nouée à une autre pour vous rendre cette visite.
Ce simple bonheur m'est hélas refusé, le sort sur nous s'acharne, et les geoles languedociennes sur une part de moi se sont fermées.

Luna, et vous Arobas, ce fut un privilège pour moi que de vous rencontrer.
Cette ville est aveugle, elle ne sait voir par delà les apparences, se soule de vanité. Son destin m'est désormais étranger, seuls mes amis m'y attachent encore.

Que votre route soit longue, et belle.
En d'autres lieux nul doute que nous nous reverrons.
Si vous etes patients...
Un sourire, mi-contrit, mi-mutin.

Elle tend la main, caresse l'image offerte. Merveille.

Sur ce qu'il me reste de chemin, elle m'accompagnera.
Et le conte, Luna, aux heures noires me reconfortera.

Merci encore à vous.
Et que dieu vous préserve.


Sur la pointe des pieds elle s'eloigne.
Tremblant de fièvre.
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MessageSujet: La place d'Alais   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:47

opus.kaii
La Peste soit d'Alais ! 37865556946103bee6902f

Un remugle de pestilence envahit la place. on ne peut l'ignorer maintenant. Comme une comptine qu'on oublierait à chaque récitation, répétée sans cesse jusqu'à l'épuisement fatal, une ode à la mort revient inlassablement... La peste! Celle du corps et de l'esprit


Ring-a-Ring-of-hellebor
Ring-a-ring-of-hellebor
A pocket full of posies
Achoo! Achoo!
We all fall down.


La Peste soit d'Alais ! Squeletteue0

Comment peut on etre assez fou
pour croire qu'un cercle de fleurs fanées et pourrissantes peut protéger de la maladie?
Les eruptions vont survenir après la fièvre.
Fleurs du mal pour une couronne mortuaire
Dans un râle elle crachera sa vie, ses forces diminueront.
Elle n'a plus envie de lutter, son double châtiment prend fin :

- Elle ressent la douleur au plus profond de ses entrailles, privée de son amour
qui décompose ses rêves dans les geôles du duché.

- Souffrance physique de la peste brune parée de ses plus beaux atours

Sonnez le glas ! La pandémie ne fait que commencer.

La Peste soit d'Alais ! Peste3bo1

Namarie, Kob, et bientôt Floei...
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MessageSujet: Le projet de Sebwood   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:49

floei
La Peste soit d'Alais ! 15889363794547cddaebb22

Etait-ce le parfum vénéneux des ellebores ? Ou plutôt un coup de froid qui l'aurait saisie au verger, ou au Cratère ? Ou encore l'abattement qui l'avait envahie depuis l'arrestation d'Alvin... Des frissons la parcouraient tout entière, en longues lames de fond, irrepressibles.

Quittant à regret le Banc des Echangeurs, elle avait le coeur lourd, et comme un goût amer d'inachevé. Le conte de Luna l'avait bouleversée, l'absence d'Alvin la broyait.
Elle était désorientée.
Alais, dans un manège fou, tourbillonnait autour d'elle.
Elle ferma les yeux, tendit le bras au hasard, trouva au bout de ses doigts un appui auquel s'accoter.
Mais le carrousel ne cessa pas pour autant de tourner.
Une pulsation incessante envahissait ses tempes, sa tête douloureuse, et son visage flambait d'un fièvre soudaine.
L'image d'Alvin disparaissant, emporté par les sbires comtaux, ne la quittait pas : elle la revoyait sans trève. A cette idée la panique la frôlait de son aile décharnée. La sueur perlait à son front, et son souffle était court : elle se contraignit à respirer plus posément, gonflant ses poumons puis soufflant lentement.

Enfin, elle se risqua à ouvrir les yeux. Cillant sous l'assaut brutal de la lumière, elle détourna la tête, posa les yeux sur sa main. Elle était appuyée à un pan de bois chantourné. Levant les yeux, elle se trouva sous un surplomb strié de fientes d'oiseaux. Quelques secondes lui furent nécessaires pour reconnaitre l'édifice : c'etait la statue de Tromal, le monument érigé par Sebwood en l'honneur de Mister Alais.

Reprenant sa route, elle sourit au souvenir de l'industrieux charpenteur. Elle revit leur récent duel lors du concours des Gosiers sans Fond, où elle s'était si imprudemment aventurée face à des buveurs invétérés. Elle s'était, bien naturellement, inclinée devant plus fort qu'elle : il n'eut pu en aller autrement. Ce souvenir la ramena, par la pensée, au petit atelier dont son ami lui avait si généreusement ouvert les portes afin qu'elle puisse expérimenter la fabrication d'un instrument de musique dont elle avait eu l'idée. L'ébauche n'en était meme pas terminée... mais lorsqu'elle elle l'aurait achevé, elle comptait bien trinquer avec l'Homme des Bois, et goûter (enfin !) à cet hydromel qui régalait ses amis... et dont elle n'avait, par quelque sort obstiné, jamais pu approcher.

Sa bouche était sèche...

Une odeur âcre la tira de ces pensées. Par la trouée d'une rue, devant elle, on apercevait les murailles de la cité. Et par delà, une noire colonne de fumée s'élevait vers le ciel. La direction, pour autant qu'elle puisse en juger, était celle du Lys de Fer. Pourtant, à sa connaissance, on n'avait pas signalé de campement de charbonniers dans les parages. Voila qui était surprenant : elle se promit de questionner Namarië. Pour sûr, la maquerelle serait au courant : aucun mouvement de journaliers ne pouvait lui echapper, la prospérité de son commerce en dépendait. Dès qu'elle irait mieux, elle rendrait visite à son amie. Leurs interminables discussions autour d'une chope de bière dévoraient une bonne partie de leurs nuits. Et lorsque Kob, Alvin, ou d'autres amis fidèles les rejoignaient, les nuits trépassaient. Mais qu'importait la fatigue, et les yeux qui parfois se fermaient tous seuls durant la journée : à refaire ainsi le monde ils oubliaient les divisions qui secouaient Alais, ils partageaient leurs joies et allegeaient leurs peines, ils riaient à n'en plus savoir mais. Les fardeaux des uns et des autres etaient oubliés. Kob et Nam se chamaillaient sans cesse, pour le seul plaisir d'entendre l'autre gronder de feinte fureur. Ces deux-là étaient inséparables, et leur revèche complicité pimentait les débats. Alvin, pipe en main, se marrait en les ecoutant chicaner, quand il ne les taquinait pas entre deux ronds de fumée...
Alvin...
Son sourire se figea : quand donc lui rendrait-on son homme ? L'enseigne du Cratère se balançait mollement, au bout de la rue... au bout du monde, semblait-il.
Un vertige à nouveau, le pavé l'appelait, elle s'appuya au mur froid. Lentement, elle approcha son front du mur de pierre, l'accola aux moellons, avide de leur fraîcheur. Elle termina la route peniblement, s'arretant fréquemment, sa main rebondissant sur les murs et s'accrochant parfois à un volet, quand le tournis la reprenait.
La gueule familière du Cratère s'ouvrait là, à quelques pas.
Tout son être ne tendait plus qu'à l'atteindre et s'y engouffrer.
Enfin.
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MessageSujet: Le Cratère   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:53

floei
La Peste soit d'Alais ! 15889363794547cddaebb22

Elle s'agrippa, haletante, à la poignée du Cratère, laissa aller son épaule contre la porte de bois pour reprendre son souffle. Une douleur aiguë à l'aisselle la redressa brutalement. Elle ferma les yeux, s'adossa précautionneusement à la porte, bouche ouverte, telle un poisson sorti de l'eau. Puis elle tira une clé de sa poche, se retourna pour l'engager dans la serrure. La porte s'ouvrit dans un carillonnement joyeux.
Elle était arrivée.
Dieu ! qu'Alais était vaste ! Jamais encore elle ne l'avait aussi douloureusement mesuré. Le chemin pour revenir de la place, qu'elle parcourait chaque jour sans même y penser, lui avait été aujourd'hui un calvaire interminable. La fièvre l'avait prise sur la place, et elle ne la lâchait plus. Sur la fin du trajet, chaque pas lui avait coûté un effort fabuleux.

Pour l'heure elle était épuisée, et certainement pas en état d'ouvrir l'auberge. Elle repoussa la porte derrière elle, attrapa la barre et l'engagea dans ses crochets.
Une chaise était proche : elle s'y laissa tomber, exsangue. D'une main prudente elle explora son bras endolori, trouva sous l'aisselle une grosseur dont le contact était douloureux. Elle grimaça. Quand on prend froid... non, ce n'etait surement pas ça !
Mais elle était trop vidée pour réfléchir davantage. Sa tête paraissait vouloir eclater, sa gorge sèche...
Elle avait terriblement soif.
Elle se releva donc, se traina jusqu'au bar, prenant appui sur les tables et chaises qui parsemaient son chemin. Enfin elle atteignit la jarre où l'on tenait l'eau fraîche, repoussa la rondelle de bois qui la couvrait, y plongea une chope et but. Longuement. L'eau fraîche emplissait sa bouche, coulait, bienfaisante, dans sa gorge dessechée. Mais le soulagement était de courte durée. Elle emplit à nouveau la chope, passa un peu d'eau sur son visage brulant de fièvre, sur sa nuque...
Un long frisson parcourut son echine : le froid soudain se répandit en elle, la sueur qui trempait sa chemise l'engonça dans un carcan glacé.
Elle lança un regard désespéré vers l'escalier dont les plus hautes marches se perdaient dans l'ombre à l'étage, soupira : jamais elle n'aurait le courage de se traîner jusqu'à un lit. A cette idée déjà ses jambes se dérobaient sous elle. Et elle n'avait d'aide à attendre de personne : l'auberge était vide, et Alvin, hélas... Alvin était retenu dans quelque cachot, sous bonne garde.
S'appuyant au bar, elle progressa en direction de l'office, attrapa au passage sa longue cape et les quelques vetements pendus au mur, qu'elle jeta au sol. Puis elle s'allongea sur les frusques, se couvrit de la cape. La fièvre à nouveau la brûlait. La douleur envahissait son epaule, arrachait son bras. Elle ferma les yeux, s'abandonnant au neant.
Dormir, ne plus rien sentir...
Et au reveil tout irait mieux.
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MessageSujet: Le Cratère   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:54

AlvinMaker
La Peste soit d'Alais ! 17805767645278a7d07008pi9

La nuit tombait doucement sur la ville. Elle allait bientôt s’endormir et ses bruits ne faisaient écho que de quelques travailleurs regagnant leur logis, des marchands en retard qui fermaient leurs étals, et quelques soûlot qui rejoignaient les tavernes.
Une silhouette se faufila discrètement le long du mur de l’Alambic, et on put distinguer en l’espace d’une seconde le visage d’Alvin sous la pâle lueur des chandelles qu’avait allumé aurumette.
Quelques heures plus tôt, il avait réussit à s’échapper de la prison du château. Il avait soudoyé un garde avec les quelques écus qui lui restaient, et avait réussi à se sortir sans encombre des couloirs souterrains. Le plus dur avait été de passer par delà la grande cour où rôdait en permanence la garde comtale. Mais il avait réussi à se cacher dans la charrette d’un marchand de vin venu livré quelques tonneaux de nectar pour la haute.

En quelques heures de marche, il avait rejoint alais. Bientôt il serait au Cratère pour aller chercher Floei afin que tous deux reprennent les chemins et qu’ils quittent le languedoc qui ne les voulait plus. Il avait dû attendre la nuit à l’abri de la forêt avant de pouvoir franchir les remparts, de jour, il aurait couru le risque certain de se faire reconnaître et qu’on le mette au pilori pour ce qu’il avait fait.
Enfin, lorsque le soleil déclina, il put se faufiler le long de la muraille d’enceinte et accéder à la petite porte de secours. La progression fût longue dans les ruelles, les passages réguliers l’avaient obligé à se cacher et à trouver des voies détournée. Il dépassa l’Alambic et contourna le lavoir pour arriver dans la rue des charpentiers. L’atelier de sebwood, à l’intérieur le frottement régulier d’un rabot precautionneux. Il passa entre deux maisonnées et traversa furtivement une ruelle en passant devant la bicoque biscornue de Tromal, celui là devait être en taverne à cette heure ci.
Enfin, après avoir traversé un jardin potager, il arriva dans l’arrière cour du Cratère. Il la traversa à pas pressés, la hâte de revoir sa douce et de l’emmener loin d’ici était grande. Il ouvrit la porte arrière et entra dans la taverne du rez de chaussé. Seul le crépitement du feu de cheminé donnait une note de vie, pas un client, l’auberge était vide.

Il grimpa quatre à quatre les escaliers et se précipita dans sa chambre, certain d’y retrouver sa douce. Mais la pièce était vide. Un peu perplexe, il commença à s’inquiéter… et si les alaisiens avaient rejeté sur elle sa faute ? Ces braves gens étaient prompts à l’accusation et ne voulaient jamais voir les évidences.
Il redescendit, voulant attendre sa belle près du feu qui le réchaufferait, mais entendit une toux étouffée dans l’office. D’abord pris par la peur d’être découvert, il se pétrifia, mais, un instinct, une voix, un élan le poussa à aller voir. Il poussa doucement la porte, sur ses gardes, mais quelle ne fut pas sa surprise de découvrir sa douce allongée là, emmitouflée.
Il s’approcha doucement et se baissa à ses côtés. Il lui caressa la joue.


Ma douce, lui murmura t il, ma douce, c’est moi, viens ma belle, nous…. Sa peau était si chaude, trop chaude, son teint d’habitude si éclatant était plus pale que la neige d’hiver. L’effroi envahit chaque centimètre du corps de l’aubergiste, les rumeurs… non…. Flo ! Flo !? ma belle, que t’arrive t il? Je t’en prie réponds moi…
La certitude se faisait forte, les larmes coulaient sans qu’il s’en rende compte…
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MessageSujet: Le Cratère   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:56

floei
La Peste soit d'Alais ! 15889363794547cddaebb22

Son bras !
On lui arrachait le bras !
Elle était en enfer, au cœur de la fournaise,
et un diable au long bec de canard lui arrachait le bras en ricanant.
Elle se débattit, mais l’étau qui enserrait sa tête affermit son emprise.
Une longue flamme s’éleva : sa langue mouvante prit la forme d’une chevelure ardente, qui blanchit, encadrant une ombre aux contours familiers. On eut dit le visage de Kob. Un visage déformé, une bouche hurlante. Elle tendit sa main valide, mais la flamme d’effondra soudain, enroulant dans une longue volute le visage de son ami.
Et le flamboiement rejaillit, double cette fois, deux colonnes qui se fondirent en leur sommet, effigie de Namarië cette fois, tordue de douleur.
Floei hurla d’horreur, et dans son cri le brasier, puisant une force nouvelle, fit pousser plus haut encore une flamme qui devint bifide, double silhouette féminine, symétrique, bientôt réunie dans un baiser ardent.
La flamme retomba brutalement : son propre cri résonnait encore dans la pièce où elle s’eveilla en sursaut. La douleur lancinante envahissait son côté, empirant encore à chaque frisson. Devant elle, dans la pénombre, des formes arrondies. Elle essuya ses yeux larmoyants, et la vision se fit plus nette. Des chaudrons. Quatre chaudrons, rangés le long du mur, posés à même le sol. Regardant plus haut, elle identifia la crédence, les plats de grès : elle était dans l’office du Cratère, allongée sur le sol. Elle remonta un peu la couverture qui avait glissé ; sous ses doigts le col rugueux de sa cape de laine, la première qu’elle ait tissée… Sa respiration était difficile, entravée par le mal qui paralysait son côté. Elle fit des yeux le tour de la pièce, avant de les refermer, percluse de souffrance.
Dans ce cadre familier elle revoyait Alvin ramenant une brassée de buches pour le foyer, roulant un tonneau vide, découpant une volaille, ou s’approchant, rieur, sur la pointe des pieds, pour déposer en douce un baiser dans son cou. Elle voyait Alvin, accoudé au comptoir, s’esclaffant à quelque facétie de Tromal, ou accordant son luth à la guitarra de Tuilinelle. Elle le voyait encore, repoussant de toutes ses forces un GrouikGrouik rétif et pesant bien quatre fois plus lourd que lui, qui avait subitement décidé d’aller gouter sur pied les choux du potager. Et Alvin encore, au pied du phare de la Rochelle, hurlant son enthousiasme devant les vagues déchainées, puis elle le voyait, juché sur leur charrette, fustigeant Pavane qui ne voulait plus avancer. Elle le voyait encore, son porte-voix en main, gesticulant, euphorique, lors d’un match de soule endiablé. Et Alvin, toujours, debout sur la place, haranguant la foule pour la convaincre d’adopter la charte qu’il voulait offrir aux alaisiens. Puis, dans une peine immense, elle le vit disparaître au coin de la rue, emmené par les gens d’armes vers les geoles de la ville.

Alvin ! Alvin, attends-moi !
Mais sa bouche, muette, ne lui obéissait pas, les mots restaient bloqués dans sa gorge : il ne l’entendrait pas.
Alvin ! Réponds-moi !

Je t’en prie réponds moi ! Flo ! Flo !? ma belle…
Un frôlement sur sa joue… Et voici que maintenant elle entendait la voix aimée murmurer à son oreille…
Elle sourit tendrement. Alvin…

Alvin !?

Incrédule, elle ouvrit les yeux.
Il était là.
Elle articula péniblement :
Alvin… Mon Cœur…
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MessageSujet: Le Cratère   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:57

AlvinMaker
La Peste soit d'Alais ! 17805767645278a7d07008pi9

Ma douce… que t’arrive t il ?….. la question n’attendait pas de réponse, il savait le mal qui la parcourait, le sang noir, l’odieuse face de la peste qui déformait la peau et rendait si douloureux chaque mouvements. Il savait le mal qui parcourait, qui anéantissait sa bien aimée.
Il ôta son chapeau et sa veste pour s’agenouiller pres d’elle et mit doucement la tête de floei sur ses genoux en lui caressant les cheveux, espérant calmer la douleur par ses caresses tendres.
Ne bouge pas ma Floei, je suis là, tout va bien, lui dit il réprimant une larme, je suis avec toi et plus jamais ne te quitterai, oh ma belle, ma douce, bientôt nous retournerons sur les chemins, nous irons voir le phare de la Rochelle, sentir le vent de la mer sur nos visages, bientôt ma douce, les vagues nous mouilleront les pieds, nous serons libres, enfin libres ma douce. Nous irons voir Paris et la magie de ses rues animées , nous traverserons les frontières et irons voir des pays si beaux que les rêves n’osent pas les insuffler… il essuya d’un revers de la manche la perle salée qui coulait le long de sa joue, ma douce.. seuls les oiseaux pourront savoir quel bonheur nous vivrons, seul le soleil planté dans le ciel, les roseaux dérivant au vent pourront savoir notre félicité. C’est une nouvelle aube ma douce… un nouveau jour, une nouvelle vie où nous serons si bien toi et moi. Seuls, le poisson dans l’océan, la rivière qui court librement, la fleur qui éclot sur l’arbre pourront goûter un peu notre bonheur.
Ma douce, ma belle…
sous ses mains, le front si chaud, le calme serein d’un corps las, et dans son cœur tant de tristesse, tant de peine, il déposa un baiser sur les lèvres pâles, il ne la quitterait pas, jamais, pour toujours ensemble… pour toujours.
Nous serons heureux mon amour, comme la libellule s’éveillant au petit jour, le papillon s’ébattant, en paix mon amour, tous les deux… il détourna un instant la tête pour étouffer une quinte de toux, et essuya discrètement le sang qui avait jailli de ses poumons, le mal partagé faisait son oeuvre, plus vite qu’il ne le pensait, moins vite qu’il ne l’espérait.
Je suis là ma belle, et plus jamais je ne te quitterai.
Il lui prit la main et la tint doucement, en caressant le revers du pouce.
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MessageSujet: Le Cratère   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:58

floei
La Peste soit d'Alais ! 15889363794547cddaebb22

Elle le dévorait des yeux : il était là, bien là…
Alvin…
Elle eut voulu lui dire de fuir, ne surtout pas rester là. Courir se mettre à l’abri, loin…
Loin d’elle, oui, s’il le fallait.
Il le fallait. L’horreur ne devait pas l’atteindre. Pas lui ! Pas Alvin…
Il lui fallait se protéger, s’abriter des miasmes putrides derrière ses ronds de fumée.

Mais ses forces l’avaient quittée.
Seuls ses yeux désormais pouvaient lui parler, et elle se consumait à le regarder, infiniment, amoureusement…
La douceur de ses gestes, la tendresse de ses caresses, le bercement de sa voix… Elle s’abandonna, fermant les yeux sur l’image de l’homme aimé. Plus rien n’avait d’importance, que l’effleurement de ses doigts sur sa peau, et la musique de ses mots à ses oreilles.
Ils s’en iraient, et ils seraient heureux. Oui, ils s’en iraient sur les chemins… tous les deux… comme avant…
La voix d’Alvin lui parvenait comme dans un rêve, tantôt forte et tantôt lointaine, comme ces vagues qui enflent, déferlent et refluent sur la grève. Et par cette onde elle se laissait porter, qu’importe où elle aborderait, pourvu que ce soit avec lui.
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MessageSujet: Le Cratère   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 13:59

AlvinMaker
La Peste soit d'Alais ! 17805767645278a7d07008pi9

Les doigts de floei se desserrèrent doucement, et le cœur d’Alvin se brisa en mille éclats de verre. Il la serra contre lui en pleurant silencieusement, sa vie s’enfuyait avec son aimée. Toutes ses joies, ses éclats de rires, partaient comme volutes aux vents, semblant accompagner l’âme de sa douce dans son dernier voyage.
L’aubergiste s’allongea tout contre elle et la prit dans ses bras en une dernière étreinte. Il se pelotonna tout contre elle, le corps parcouru des spasmes d’un profond sanglot. Jamais il ne la quitterait, plus jamais, il lui avait promis, tout deux ensemble, à jamais.
Son mal serait sien, et tous deux parcourraient à jamais les terres fertiles de cet ailleurs tant imaginé.

Au petit matin, alors que le coq chantait sur la petite ville d’Alais, on découvrit dans la remise du Cratère, les deux propriétaires, tendrement enlacés. La vie les avait quittés, et on ne comprit jamais comment la peste avait pu si vite détruire Alvin, jamais cette maladie n’avait fait son œuvre avec autant de hâte. Et son visage était si détendu, presque heureux dans la mort, comme en ces instants où il regardait son aimée vaquer à ses occupations, se noyant dans une contemplation de sa moitié.

Tous deux, heureux, à jamais….
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MessageSujet: Le Cratère   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 14:00

opus.kaii
La Peste soit d'Alais ! 37865556946103bee6902f

Un seau empli de sang
Une brosse détrempée
Un bras immense se dressant,
Geste ample, déterminé.

Une large croix carminée
Barre la porte condamnée.



La Peste a frappé !
La Peste a tranché !


Tremblez, gens d’Alais : la Peste est sur vous !
La Peste est en vous !
La Peste vous emporte…

Tremblez !
Ou fuyez...

Oui, c’est ça : FUYEZ !

Fuyez cette ville devenue morte
Qui a perdu son âme…
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MessageSujet: Vent de panique   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 14:01

gotainer
La Peste soit d'Alais ! 36626984945e72732c0e6f

Gotainer qui patrouillait dans la ville, sous ordre de ses superieurs, ricana a l'entente du discours de ce "prophète"

Monsieur je vous pries de ne pas troubler le calme et la sérénité de la ville en répandant d'atroces nouvelles... sachez que si peste il y a des mesures seront prises afin d'éviter pertes et fracas.
C'est pourquoi je vous prierais de bien vouloir cesser toutes activités susceptibles de jeter un vent de panique parmi nos citoyens...


Puis il attendit que l'homme s'en aille de son plein gré.
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MessageSujet: Vent de panique   La Peste soit d'Alais ! Icon_minitimeJeu 12 Avr - 14:03

Barent
La Peste soit d'Alais ! 132040336045ba0cb8334ce

Le vieux Barent attendait un rendez vous. Pour patienter il taillait un bout de bois avec son poignard, vestige d'un époque révolue, pendant laquelle il chevauchait sous l'oriflamme royal. Perdu dans ses rêveries, un discours apocalyptique le tira soudain de ses rêveries... La peste, oui on en parlait de plus en plus ces temps ci. Etait ce vrai? Revenait elle de nouveau frapper les hommes? Le discours était des plus sombres...

Voilà qu'un jeune soldat raillait l'homme qui appelait à la pénitence et au repentir. Le militaire ne savait probablement pas de quoi il parlait pour prendre avec tant de légereté ce fléau... Barent se leva de la buche sur laquelle il attendait, et rejoignit le soldat.


Hé ptit gars, tu es jeune et plein d'espoir, mais tu ferais bien de pas prendre à la légère l'avertissement de cet oiseau de mauvais augure. Il fut un temps assez proche ou le seul nom de la peste a fait trembler les épaules des plus braves. Ce fléau a ravagé le royaume il y a à peine un siècle... Si le mal est véritablement de retour, alors cette fois je donne pas cher de notre peau.

Toi qui es jeune et vaillant, tu ferais bien de rassembler tes biens et de quitter le comté au plus vite.


Il se tourna vers les badauds et reprit d'une voix plus forte

Et ça vaut aussi pour vous tous!! Fuyez ce comté pauvres fous où vous êtes perdus !! Quand la peste sera là, il sera trop tard ! Partez tant qu'il en est encore temps... L'enfer est sur nous, et il ne nous fera pas de quartier !!
_________________
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