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 Chapitre Trois : Hostel de la Suerte

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Le scribe
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MessageSujet: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 24 Déc - 17:50

Lépreux de la Miséricorde
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Hotel de la Suerte, une nouvelle vie pour les vieilles pierres


Le jour, la ville est multiple, arborant tour à tour face gracieuse, moue maussade, trogne farouche, air pincé, manières minaudières, matamore portant jupons, laisse se déployer sa verdeur en moisissures de rubans, le fleuve tranchant sa chair, semblant céder aux avances de ses époux, attendant la nuit. Lors elle se retrouve, s'offrant à ses amants.

Ils suivent fidèlement les instructions, étendant leur terrain de maraude, sortant des limites imprécises de la Cour, chacun sa charge, en silence, oubliés de la terre, rongés du sel de la maladie, ils repèrent soigneusement les trajets, observent les habitudes des maisonnées alentour, mémorisent les visages, entourent l'hostel particulier d'une vigilance feutrée, ainsi il a dit, ainsi ils font.

Aux franges extrêmes des Miracles, à la lisière des quartiers aisés, la Suerte se dresse, rue montorgueil, entre l'abbaye Magloire et les Innocents. Coeur battant, au ralenti encore, de l'activité des séides du livide, ils sont l'une de ses murailles. Ses yeux et ses oreilles, cachés par la fange, leur fonction prime, entités exclues de la société des humains, l'absence compose le monde, qui s'approche d'un lépreux, fut-ce de la pointe d'une hallebarde...

Les Miséricordieux attendent, au delà de la patience, le temps leur fut ôté, se répandent silhouettes confondues, dans la nuit d'une cité occidentale.



La Chique
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Elle avait dit : trouvez le moi. Et qui qu'on y a collé ? Mézigue !

Galoper tout Paris, fourrer le nez partout, discutailler, secouer, fouiner. Deux s'loperies de jours avant de le dégoter son loupiot. Pour découvrir quoi en plus ? Qu'il est déjà plus surveillé que les joyaux de la couronne qui orne la tête d'la douairière. Parce qu'on va pas la lui faire au La Chique, des pouilleux à qui y manque des bouts qui rampent dans toute la ville, ça pouvait pas tenir de la coïncidence. L'était pas trop malin mais fallait pas pousser mémé dans les orties. Pis pour dire s'il s'était pas trompé, le Jo' il avait fait sale gueule quand il lui avait annoncé. Ha ! si c'est pas une preuve ça !

L'avait cogité un moment le Jo', sans moufter, le nez collé à la fenêtre. S'pour dire, s'pour dire si c'était foireux s't'histoire ! Quand même, il avait fini par se gratter la barbe et ça, c'est plutôt bon signe chez lui. Mais faut avouer que s'qu'il a dit ensuite nous a tous laissé comme deux ronds d'flancs aux pruneaux. "Si on peut pas passer par l'entrée, on ira par les toits." Mot pour mot p'tain ! Par les toits ! avec tout l'berzingue à trimbaler. Dingue ...

Voilà, voilà comment on en arrive à crapahuter sur les toits parisiens, en pleine nuit, en priant le saint patron des voyous de pas s'casser la gueule au moindre conduit de cheminée rencontré. Pis si qu'encore on avait eu les mains libres, mais tu parles, s'aurait été trop simple. Et qui qui passe devant parce que c'est lui qu'a levé la perdrix ? Mézigue !

En plus, pour s'qu'y'a à voir comme paysage à s't'heure. On s'rait plus à l'aise aux fonds d'nos paillasses. Marche La Chique et surtout, regarde pas en bas. Le v'la s'foutu hotêl. Encore bon que le repérage ait été précis. Parce que, parole, s'il avait en plus fallu chercher, sûr qu'on y aurait tous laissé nos dents. Bon s'pas l'tout d'râler, plus vite s'est fait et mieux on s'porte, au turbin.

En douceur, déjointer suffisamment de tuiles pour qu'on passe mais pas n'importe lesquelles pour qu'on aille pas tester la résistance des pavés parisiens. Tiens au hasard, le première qui saute dans l'trou c'est qui ? Gagné !



Joseph des Roussiles
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Si y'en a qui se demandent pourquoi le fameux La Chique est l'acolyte privilégié de Joseph, voici la réponse. Parce que même quand il en pense pas moins, qu'il pourrait vous faire avaler ses chausses, il ferme sa gueule.

Le voilà déjà dans la place et faut s'agripper des deux harpions pour pas glisser en lui passant les planches et autres clous et visses et tout le toutim. Bosser à la chaîne à vingt mètres d'altitude, bien la peine de pas vouloir taffer pour un patron. A faire gaffe à chaque geste, on y passe un peu de temps. Mais conjuguer les deux impératifs, silence et prudence pour tes miches, ça peut pas se faire en deux minutes.

Tout le matériel entré, faut descendre le petit Maître. Pas question de le laisser sauter et qu'il aille se péter les doigts, c'est de l'or ces doigts là, ou pire qu'il s'escagasse la tête et qu'il oublie son art. Petit homme le Maître, pas nain, juste petit. Doucement, lentement, lui faire suivre le même chemin qu'à son matos, et pour le Joseph, sauter à sa suite.

Personne dans la bicoque a priori. Ca devrait se passer pépère, genre gobage de cerise. De la tendresse et arrivé au coeur, plus qu'à cracher le noyau. Tour d'horizon histoire de situer les lieux. Les combles, évidemment, on s'attendait pas à se retrouver déjà au centre névralgique. Noir comme dans un four, l'extérieur avec sa lune produit plus de lumière. A tâtonner en se marchant sur les pieds les uns des autres, on finit par dégoter la porte. Encore beau que ce soit pas une trappe. Plus qu'à suivre les couloirs et les instructions du Maître, le plus dur est passé, reste qu'à jouer des muscles bêtement, sans réfléchir.



Marlowe's
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Il prends son temps, une prime rencontre, ça se savoure. Sans Nom, à l'unisson de l'humeur du cavalier, fait tranquillement résonner ses fers sur le pavé, à la hauteur de l'abbaye Magloire, vue son pas, pour un peu, c'est elle que l'on croirait propriétaire.

La nuit est jeune, pour un marlou nocturne, la grande rue animée, il observe les fourlineurs du Grand Tröéne à l'oeuvre, tout en délicatesse, l'esbrouffe des Miracles turbine à grandes eaux sur le boulevard, mordiable, à présent de retour, le manque de la ville apparait par son absence soudaine. Il donne enfin réponse à Lancelöt, lequel ouvre des mirettes écarquillées sur l'agitation, dirigeant sa monture vers la rue Montorgueil, coupant au travers de venelles peu éclairées.


Ce qui mijote ? Un copieux ragoût, épicé à souhait, de taille à flamber les papilles en brasier dévorant, un dîner à finir cravaté à Montfaucon.

Aux gargouillis s'élevant en diapason, il comprends que la question a frugale base, il se marre doucement.

Promis, juste un coup d'oeil et on s'offre un gueuleton.

Il en est féru de ce mioche, et c'est le sourire aux lèvres qu'il débouche face à la Suerte. Frisson à l'échine, exactement ce qu'il lui faut, idéalement situé, mais nécessitant un rafraichissement, et deux trois aménagements, un bruissement rapide à sa dextre lui attire l'oeil. Il démonte d'un saut, et s'approche d'une silhouette enveloppée de larges tissus et de bandages.

Bref échange murmuré.


...Personne ? Bien. ... Non, plus tard. ... Oui, Montmorancy. ... Pas encore fait ? ... Bougez vos miches alors. ... Rire commun T'en reste une, et...

Ting.

Silence, filez, et ce môme, toujours un regard sur lui, vous en répondez aussi.

Il cherche un instant la source du bruit fugace, fouaillant le sol, hausse un sourcil, s'accroupit, s'empare d'une petite vis, la considère, pensif, redresse la tête, scrute les toits, longues minutes, pas un mouvement, silence absolu, hausse les épaules, se redresse, hésite.

Et puis baste. Garde moi ça, et bouge pas cette fois tudieu.

Il lance son mantel à l'écuyer, se hisse vers les hauteurs à l'aide d'une goutière, sans doute rien, mais pour Marlowe's, le moindre prétexte est bon à tenir pour explorer les toits, puis, faut bien visiter.

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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 24 Déc - 17:55

Asdrubal Vermillon
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Asdrubal s'amusait comme un fou. Est-il besoin de le dire ? Son pas court et sautillant n'en est-il pas la suffisante preuve ? Le voilà dans la place, le galurin rejoint l'arrière du crâne, faut s'aérer la cervelle pour opérer. Les autres le suivent dans un silence presque religieux alors qu'il arpente la bâtisse.

Peut pas s'empêcher de marmonner ses calculs à l'instant où ils se font jour dans son esprit. Il scrute les murs, les tâtant de la main. Pas de lumière, il faut donc faire confiance au touché. Sentir leur texture, subodorer l'épaisseur. C'est long, mais nécessaire. La demoiselle avait été assez précise sur ses désirs, pas du boulot de sagouin.

Quelques découvertes lui font faire la grimace, y'a des maçons qui méritent pas ce nom. N'importe quoi. Un coup à se retrouver la tanière sur le coin de la tronche au premier tableau posé. Faudrait pas s'amuser à toucher ces murs là. La profession n'y perdrait pas à faire un peu de ménage dans ses rangs. Comment voulez-vous bosser correctement en passant après des gâcheurs pareil !

De haut en bas, des communs jusqu'aux chambres, en passant par ce qui présage d'être un bureau ou une salle de balle, trois fois le tour sera fait. Et chaque fois il désigne.


Ici ... là ... pas là, touchez à rien dans cette pièce ... hmm le mur de droite ...

Dans son dos, il entend le gratouillis fébrile du Jo' sur le bout de vélin usé et regratté dix fois. Il entend aussi l'effarement muet de La Chique au fur et à mesure que se dessine le boulot à abattre. En silence et sans lumière ... un truc à devenir fou avant la fin de la nuit.


Joseph des Roussiles
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Fin de l'inventaire qui se conclu par un passage de paluche dans la tignasse et un sombre résumé murmuré.

Ben mon con ...

Même avec le peu de lueur qui filtre des fenêtres, il aperçoit les deux billes à la monde hareng saur du La Chique. Pour une fois, ils se comprennent.

Bon hmmm, j'crois bien qu'on va s'y mettre, s'agit pas qu'on voit le soleil se lever à travers ces carreaux là. S'parti.

Désigne d'un coup de menton un des murs indiqué par le Maître pour s'assurer qu'ils vont pas taper dans le tas pour rien. Et non ... pierre par pierre, à vérifier à chaque fois si on enlève celle là ou l'autre. A faire les finitions en même temps qu'on avance. A coller un taquet au Chicard parce que c'est quoi encore qu'il a dans les pognes là ?!

Cout' moi bien Chicard, j'vais essayer d'être clair pour pas avoir à me répéter.

Posément la caillasse toute fraichement extirpée de la promiscuité de ses consœurs rejoint le sol et trois doigts viennent tirer l'oreille qui doit se montrer particulièrement attentive.

Je

Ne

Veux

Pas

Que

Tu

Touches

Un

MARTEAU !


Marlowe's
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Il erre sur les routes depuis ses quatorze ans, n'a jamais rien possédé, hormis ses armes, et son sourire. En soi, cela lui importe peu, il s'amuse de la constitution d'une garde robe étoffée, mais ses désirs reposent sur l'humain, non sur la jouissance matérielle, si Marlowe's se retrouve nantis d'une propriété particulière sur Paris, les raisons en sont nombreuses, l'utilité, la poursuite de ses objectifs, l'agencement précis de ses plans, la Suerte est un engrenage supplémentaire dans le mécanisme d'horlogerie complexe qu'il est en train d'assembler, rien de plus, rien de moins.

Toutefois, découvrir que son acquisition est pourvue d'une toiture trouée l'énerve passablement.


Carogne ! Mériterait que je lui fourgue un piano mité aux vers ! J'ai déjà assez d'une ruine à Vendôme...

Des bruits lointains lui font plisser le front, semblerait que l'habitation soit livrée avec rongeurs en prime. Bouche en moue à l'extrême lisière de l'exaspération, il dévale, limite prudent, l'escalier menant aux étages inférieurs, se sentant d'humeur à dératiser la demeure de la cave au grenier.

Belle bâtisse au demeurant, spacieuse, des portes partout, plancher affiné, lambris cossus, note machinalement de les faire virer, jamais pu blairer ces machins tarabiscotés, dalles pouvant être de marbre, difficile de juger dans la pénombre, puis à mesure de sa progression, son attention s'écarte de la décoration, les rats couinent salement en sourdine, pas un air à aimer le fromage, l'établissement n'est pas encore ouvert qu'il attire déjà les néfastes, rien de mieux pour le foutre en rogne, sans réfléchir plus avant, il débarque en pleine démolition minutieuse. Mais c'est qu'ils lui démontent la baraque ces jeans foutres.


Le toit d'abord, les murs ensuite, et après, ils comptent s'attaquer au parquet de la salle de bal ? Oh, je note, pas de marteau, ça s'exprime dans le fignolage soigné. Ces messieurs désirent un coup de main peut-être ? Un foutu coup de pogne dans la face oui !

Il en repère trois dans l'obscurité relative, pourraient être douze, rien à battre, le marlou est fumasse.

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Joseph des Roussiles
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Gestes en suspens. Nerfs vrillés. Chacun tente de replacer la voix dans le décor, de répondre à la question : mais qu'est ce qu'il peut bien foutre là ?!! Personne n'a ouvert la bouche. On n'est pas des fillettes à pousser des petits cris de souris à la moindre surprise. Non, juste la contraction des muscles qui dénote l'espèce de paire de boules qu'on vient de s'attraper. Il a pas fini de dire "face" le mariole, que Joseph a décidé qu'il se taperait ce coup là avec un bois. Il aurait bien eu un fer sous la main mais ... non, un bois suffirait. Bonne distance, objectif parfaitement visible, vent nul.

Dans les demi ténèbres d'une bâtisse parisienne, retenti le bruit mat et sourd d'une planche de chêne en 15, venant percuter de plein fouet la tête d'un petit acrobate qui avait voulu se faire plus gros que le Jo'.

"Extrait du Manuel de Savoir-Vivre à l'usage des chevaliers et redresseurs de tort :

Comment se comporter en cas de visite nocturne et non désirée de votre propriété.

Il est communément reconnu dans nos sociétés actuelles le caractère sacré de la propriété. Donc oui, celui qui détient de son bon droit un bien est parfaitement légitime à s'offusquer qu'on vienne le profaner. Quelques conseils sur l'attitude adéquat. Si vous n'êtes pas en forme ce jour là, ouvrez la fenêtre et hurlez : Au Guet ! Classique mais ayant fait ses preuves. Si le malandrin est seul et petit, voire même chauve, pas d'hésitation à avoir, pétez lui la tronche. Dans les cas fâcheux, où leur nombre est supérieur à deux, n'ayez pas honte, prenez vos jambes à votre cou et fuyez. Après tout c'est assez désuet la propriété comme notion.

Mais toujours et quelques soient les cas de figure (voir graphique A) : Ne jamais surgir dans le dos de Jo' lors il bosse. Jamais !"


Monsieur Desproges, bonjour.
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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:02

Marlowe's
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A peine le temps de percevoir qu'il n'est pas tombé sur des baltringues, et la tension envahissant leur attitude, du sur mesure à loufiats expérimentés. Pas l'occasion de regretter sa désinvolture par contre, la planche lui arrive en raccord impeccable, le gaillard pourra toujours se reconvertir dans la charpenterie, Marlowe's, lui, choisit la voltige.

Le déplacement d'air lui fait pressentir ce qui arrive droit vers le coin de sa tronche, instinctivement, il sait n'avoir aucune chance d'esquiver, alors, exact opposé de l'acte d'un homme sain d'esprit, il ne bouge pas, relâche ses muscles, décolle ses talons du sol, amortir, suivre ce qu'on ne peut éviter, et se mange le plat du bois pleine tête.

Décollage, marlou en orbite, pierrot en direction de la lune, les étoiles habituellement nichées dans ses yeux tourbillonnantes autour de son crâne. Léger, aérien, la salle est grande, ça plane pour lui, atterrissage en comète limandeuse, la glissade est longue et belle, se retrouve adossé à un mur, souffle court, le cerveau en cloches tintinnabulantes, paupières battantes à toute berzingues, sont pas trois en fait, sont... Recompte, houla, tout ça.


...

Non, pas le moment de s'épandre en jurons, pour tout dire, il serait bien en peine d'en trouver un adéquat. La cloison le redresse selon un angle à la gite particulièrement vicieuse, il n'existe pas assez de degrés pour tout les angles que la pièce et ses occupants semblent vouloir occuper, un grec n'y retrouverais pas sa diagonale.

Ah ! Voulez jouer à ça ! Chez moi ! Viendraient pas chialer !

Trois pas, ça tourne, comprend soudain l'origine de l'expression gueule de bois, se déporte en zag chancelant assortie de zig titubant, croche un vase oublié, pas de remord, il est hideux, le balance à la volée en revers approximatif, encore quelques instants, et il sera en état de dégainer sa rapière. Du moins si il se souvient en porter une.

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La Chique
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Pas même le temps d'esquisser un geste de retenue que le Joseph avait déjà mis en œuvre ses plans de déstructuration. Aller hop, on externalise la cervelle. Sauf que y'avait comme un accroc de taille. Pas moyen de se tromper sur l'allure générale, c'était LE gazié. Tout en jambes, la fesse ferme, un régal à se mettre sous la langue. L'oeil affolé contemple l'envolée, la trique se laisse dire qu'avec une telle souplesse ... Quel gâchis d'abimer un petit mâle de cette qualité. Qu'il serve au moins d'abord ! L'avait eu tout l'temps d'l'observer le Chicard pendant ses recherches sous pavés. Pas croisé souvent mais l'avait du goût l'bonhomme et un mâle un jour, un mâle toujours. Et çui là ... pas garanti qu'il le laisse à une pouffe ! Ca donnait faim ce genre de petites choses.

Rattraper la masse du Joseph bien décidé à éclater celui qui vient lui titiller le poil de barbe alors qu'il est vraiment pas d'humeur. Si jamais des fois il est d'humeur. S'accrocher à son bras qui déjà se relève pour aller finir de faire entrer dans le crâne du margoulin une leçon express sur le sommeil.


Rète tes annêries ! S'lui !

A un poil de cul près .... Pfiou, l'a eu chaud le gonze.


Joseph des Roussiles
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Il en reste pantois le détrousseur de demeures. Il avait failli tuer la poule aux œufs d’or avant même qu’elle ait pu pondre un seul œuf. C’était donc lui le sésame de la gosse … Bah pourquoi pas dans le fond, c’est pas Joseph qui allait se fendre d’un comparatif sur l’apparence physique d’une clé. Grimace de réprobation. On n’a pas idée aussi de venir se jeter dans les pattes de ses maçons avec une telle volonté de trépasser. Forcément ça donne envie de faire plaisir.

Il le regarde tituber à la recherche du meilleur côté où tomber. Si jamais la gamine apprend ça … Les yeux se plissent pour dénicher l’ampleur des dégâts. Toujours, l’est pas mort, c’est quand même un bien. Tellement vivant qu’il gueule un coup pour s’en persuader lui-même.


Et non p’tit, on n’a pas apporté les mouchoirs.

Récupération en catastrophe d’un vase volant parfaitement bien identifié. C’est qu’il allait rameuter tout le quartier le fou. On pouvait pas lui en vouloir en réalité, s’té plutôt dans son intérêt de son point de vue. Pas de bol pour lui, on n’avait pas le temps de faire une réunion de co-propriétaire pour trouver un terrain d’entente.

Une tape sur l’épaule de La Chique pour le faire bouger. Vu s’que le môme se paie, y’a pas long à lui agripper la carcasse. Le voilà pourvu de deux gardes du corps. Il en a de la veine. Mademoiselle fait jamais les choses à moitié. Un pour chaque main. La Chique à gauche, le Jo' à droite. Deux mots.


Ligotage, placard.


Martel est Cloche
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Alors on se présentent comment

Quand on a été embauché à la sauvette, nos sac a dos empli de clou de vis, que l’un a un facies taillé au burin et l’autre au marteau ? Figure quasimodé sous couvert de cagoule brodée. Nous sommes les frères jumeaux. Enfants de la cloche, reconverti dans la décoration, l’ameublement et la rénovation de bâtiment.

Alors on se présentent comment ?

L’un sourd l’un muet, tout deux moitié d’aveugle, un oeil chacun, nos figures sont pieds de nez à ceux qui disent que Dieu nous a fait à son image. Dans ce cas, dieu aussi à pieds bot. Tronche a miroir inversé. Minois a défrisser les figures imobiles des nonnes peintes en Sainte Eglise. Les saints en perdent leurs ailes. Identiques à l’effroi nous sommes. Un bras qui compense l’autre. Lui le gauche moi le droit, à moins que ce ne soit l’inverse, à force de faire la bouche et lui l’oreille, (ou l’inverse) à la longue… On s’y perd. Frappons donc à cette porte.

BANG BANG BANG

Hostel de Suerte. Nous ne sommes pas des personnes particulièrement sociables. Pour cause… Peut être notre tronche de biais, lui vers la gauche moi vers la droite (serais ce l’inverse ?). Enfant des miracles, donc nous sommes. On a opté pour la multiplication des pains. On en a déjà pris pas mal dans la gueule faut dire. Nous, cher lecteur, si tu le veux, nous te parlerons, à toi, parce que les autres vont avoir du mal à nous entraver. Par chance, pour nous, mots ne sont pas utiles, la compréhension passe par d’autres biais, parfois même violent. Parfois uniquement mental.

Nous main d’œuvre, de belle œuvre, ils nous trouverons donc sot, moche, diminué mais compétent, nous vous laisserons, Lecteur, je l’espère, l’occasion de voir, par vous-même, que nous sommes des artistes.

Nous. Veniir. Travaux.

Avez-vous essayez de parler sans oreille ?

Les bras presque collés, nous sommes. On multiplie par deux. Le concept d’union, nous le connaissons. A plus tard, nous avons l'impression, qu'on vient.
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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:06

Marlowe's
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Marlowe's est un jongleur de contradictions, une alliance complexe de contraires, fonctionnant sur la base d'un principe d'une extrême simplicité : l'incompréhension crée son propre mouvement, de préférence bordélique, à l'inverse, le décryptage se fait immobile, la réflexion s'inspire du détail imprévu, l'évidence née de l'observation intuitive.

La logique voudrait qu'il se débatte, le voilà méditatif, se laissant porter par les deux gaillards, toute pause est bonne à prendre, et la pensée renoue les fils épars.

Il est quelqu'un pour ces inconnus. De fait, ils ne peuvent être là pour s'emparer du vide meublant sa nouvelle demeure, c'est sa future présence qui en fera la richesse, assertion confirmée par l'attention portée à sa personne, attention bourrue certes, mais... Hors peu sont au jus de ses projets, et seulement en partie. Les possibilités sont restreintes.


Elle couvre ses arrières. Laissons lui le bénéfice du doute, admettons qu'ainsi elle s'occupe des miens.

Cheminement mental exprimé à voix posée, sans se soucier de la manière dont la perception se fera chez ses vis à vis. Non point fataliste, assurance du marin sachant mettre son navire à la cape, pour mieux reprendre sa route une fois la tempête essuyée.

Deux choses toutefois. D'une part, en me privant de mobilité, vous retardez objectifs communs, d'autre part, la picaille sort de mes poches...

Le marlou dédie un sourire éblouissant à la Chique, la situation a tendance à l'amuser, si Madelon est capable d'ourdir dans son dos, cela confirme surtout la solidité du choix de sa, possible, partenaire.

Quand aux mouchoirs, un conseil, procurez-vous en promptement. Je la connais peu, mais la demoiselle me semble pas le genre à laisser passer pareil branlement dans ses rouages. Elle est méticuleuse non ?

Le temps d'exposer sa vision des choses les amènent devant la menace d'enfermement, les salles vides de l'hôtel résonnent alors des coups portées sans douceur aux portes, assortis de trois mots gutturaux. Le funambule laisse échapper un petit sifflement.

Vue leurs tronches, me doutait qu'ils étaient loufoques ces ouvriers, mais de là à se pointer en pleine nuit... A vous de voir les gonzes, moi, au pire, je passe quelques heures dans un placard, m'en fiche, j'ai du sommeil en retard. Vous, par contre, va falloir trimer pour rattraper le coup, vue l'engagement.

Un temps. Il secoue un peu la tête, la migraine se confirme.

Le silence a ses avantages... Et ma parole est celle des Miracles.

Il laisse peser son poids, étouffant un bâillement, vrai qu'un somme lui fera du bien.

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Joseph des Roussiles
Chapitre Trois : Hostel de la Suerte 88224518746f5335578d33

Sait pas s'il est capable d'ouvrir beaucoup de portes le mariole mais en tout cas qu'est ce qu'il jacte. Et le Joseph, la mine fermée et les doigts serrés sur son poignet, la main accrochée à son épaule, il écoute. Il écoute et il aime pas ce qu'il entend. Il apprécie pas qu'on s'amuse à tirer des conséquences de trois mots volés à cette enclume de La Chique. Pouvait même pas l'accabler de reproches le Chicard, s'il l'avait pas ouverte, à la minute qu'il est, y'aurait plus qu'à espérer que l'autre avait préparé son testament.

Sûr que faut se décider à quelque chose. Le ciboulot tourne alors que le trio traverse la pénombre pour aller présenter sa nouvelle piaule au proprio. La picaille hein ... si tu savais gamin ... Presque ça le ferait marrer le Joseph si c'était dans sa nature.

La bâtisse résonne des coups de butoir portés à l'entrée. Pis l'minot refile pile la pièce manquante aux cogitations du bonhomme. Arrêt net devant l'objet de leur petite marche de complaisance. Une chose à mettre au point. Il se colle face au môme, une main crochetée sur chaque épaule. Obligé de se baisser pour venir capter un regard.


Perd l'habitude de parler d'elle comme ça.

L'a tellement pris le plis de jamais l'ouvrir à son sujet, que ça lui arrache les oreilles que l'autre se permette d'en causer aussi ouvertement. Comme apparement s't'é pas bien la peine de faire semblant de pas comprendre de qui il était question autant que les choses soient claires. La messe est dite. Bonne nuit. Le poing se détend pour venir frapper la tempe juste ce qu'il faut pour mettre fin au débat et l'envoyer visiter le royaume de Morphée. Des fois que de l'autre côté, il se trouve des compagnons plus enclins à dégoiser des heures avec lui. L'empêche de tomber en le repoussant dans les bras de La Chique, trop content du cadeau qu'on vient de lui faire.

J'ai dit placard, c'est placard.

L'est venu pour faire un boulot le Joseph, s'ra pas dit qu'un p'tit môme de rien viendrait lui coller des bâtons dans les roues. Trente ans de bourlingues, ça vous a laissé le temps de tester quelques trucs. Un coup de pogne dans les frisettes pour évacuer la tension et il part s'occuper des nouveaux arrivants. P'tain, s'pas d'la cahute à charbonnier, y'a long à arriver jusqu'à la porte. A crécher ici, va pouvoir dépenser son énergie le sésame, t'cours un marathon chaque fois qu'tu veux pisser un coup.

Une prise de respiration profonde, la main débacle la porte et ... ha en v'la des trognes ! En piste.


S'lut les gars. Bien qu'vous arriviez maint'nant, on va pouvoir avancer l'boulot. C'est l'patron qui va être content.

Un écart pour les laisser entrer, le coup d'oeil réflexe dans la rue et la porte se referme sur les manigances d'une gamine secondée par un ours.


Martel est Cloche
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Légère hésitation. Il nous regarde. Alors nous aussi. Ha ! L’air grave et la gueule d’équerre, des types avec nez si droit, ne peuvent être que droit. Ou loyaux. Ou les deux. Bien qu’avec des cheveux qui cachent constamment les yeux, il était probablement plus loyal que droit. Observation terminée.

La porte se ferme dans notre dos. On préfère rien dire, sauf quand c’est utile. Pour se que ça change… Un. Entité complète, dans un seul regard, même séparé. On regarde l’entrée. Croyez-le ou pas, cher lecteur, la maison elle-même savait bien comment elle devait être agencée. huit moi, jusqu’au bout du hall. Sept moi, de largeur. Alors au milieu on ferme les yeux.

Courte échelle. Un moi et demi de haut. Sans se regarder on sait que les proportions sont bonnes. Appuyer dos a dos l’un sur l’autre, nos deux hémisphères rejoigne. Pour Pâle, donc.
Nous établissons une liste.

Fin. Léger. Lumineux comme un ciel noir d’orage.

Manœuvrer par leurs bras épais, ils commencent à retirer le superflu. Toutes ses choses qui tiennent aux bonnes briques, par la grâce du Saint Esprit.

CRAAaaaaK

De la double efficacité, de deux paires de bras. Munies de la même volonté. Oui, nous faisons du bruit. Mais diantre, ce que nous le faisons bien.


La Chique
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Hop, réception en douceur du rigolo. Ca sent bon la jeunesse, ça laisse présager de la qualité de la peau sous les doigts. V’la qu’il s’emballe La Chique. Un p’tit cul pareil, sûr qu’il saurait quoi en faire. Foutu métier, jamais l’temps de profiter. Pourtant s’qu’il devait être accueillant, s’que ça devait être moelleux … L’œil pétille d’envie purement primaire. S’encombre pas de considérations sentimentales le Chiquard. Une bonne pétée, voilà s’qui lui fallait. Pis au moins, les sons qu’il en tirerait seraient d’un tout autre intérêt que tout son joli discours. Il s’en attrape une crampe.

Mais v’la, faudrait réserver ça pour plus tard mon mignon. Quand même, il s’offre la joie vicieuse d’un ligotage en règle. Toutes ces cordes ça l’électrise. C’est pas fait pour lui détendre le braquemart. Quand il le range enfin dans sa penderie, il en a les gouttes qui perlent au front. S’pas humain d’se priver comme ça. Tudieu de merdasse ! s’pas humain !
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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:10

Joseph des Roussiles
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Putefigue ! Il fait un bond le Joseph. Sont en train de leur faire tomber la baraque sur la tronche. Mais ça s’pas l’plus grave, le hic, c’est le bordel sans nom qu’ils prennent plaisir à accompagner chaque geste. Il s’avance, pas trop sûr de l’attitude qu’il faut adopter avec un assemblage pareil. Va faire au plus simple. Un doigt se porte aux lèvres qui laissent filtrer l’universel :

Chuuuuuut.

On a pas idée de lui faire autant de ramdam au Jo’. Ca s’t’un homme de silence. De silence et de calme. Foutue nuit ! S’il s’en tire pas avec une tignasse blanche à l’aube, ce s’ra miracle. Enfin, toujours, ils sont pas causants les deux … un et demi. Bref, l’ouvrent pas la bouche. Il leur en est reconnaissant.

Galopade derrière lui. C’est le Maître qu’est v’nu vérifier s’qu’on était en train de faire comme mal à son chef d’œuvre. Sans un mot, il contemple le bouzin, s’dandine un brin, et accorde un satisfecit d’un coup de menton. Boooooon, ça a l’air de s’arranger plutôt bien finalement. Chacun turbine de son côté et les bébés à rapière s’ront bien gardés. A noter : surtout pas oublier de le sortir de là avant de partir.

On reprend les grands travaux donc, un peu plus serein qu’au départ et avec une marge de manœuvre qui d’un coup vient d’se payer une largeur de Seine. Refroidit l’Chicard d’un regard et l’envoie se passer les nerfs sur la caillasse. Tordu çui là … Lui va s’occuper ailleurs. Il s’active les pognes autant que la tête. Pis si qu’des fois y’avait une oreille attentive dans l’coin, elle l’entendrait ruminer des pensées qui l’pous’rait à chier dans son froc l’ami des porte-manteaux.



Martel est Cloche
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L’autre qui souffle , on a pas entendu, faut dire qu’on déplace de la poussière, qu’on fait un peu de bruit, et qu’on est très occupé. Alors On agite du chef dans sa direction, pour le silence ou pour juste fermer sa bouche, ça on en sait rien, mais on dit oui quand même. Les murs sont comme de grandes toiles vierges. Et puis vous en connaissez beaucoup vous des rénovateurs silencieux ?

Nous nous déplaçons donc de pièce en pièces, orchestrant l’tintamarre On retire ce qui est plus bon, on fait place nette, d’abord. Intérêt qu’ils aient prévu une charrette. Au milieu de chaque pièce bientôt s’étends un charivari de bois, de brique, de broc, de marbre fissuré, de machin truc et de bazar muche. A certain moment certaine chose récupérable, et soigneusement entassé dans des coins, poli sur les cotés, bien astiqués, pendant que le grand œuvre persistait dans la sueur et la douleur. La nuit allongent son temps pour nous.

Faire du lisse. Comblé les fissures. Sortir d’un grand sac de toile quelques planches gravées. Elle n’était pas temps que cela malade, au final. Nos mains ont soigné la maison, caressant les nervures, comme la seule maîtresse qui voudra jamais de nous. Reconnaissante, elle semble emplir ses poumons d’air, nettoyer son sang de ses imperfection laissée par le temps et les larmes d’abandon s’évadent se tarrissent, pour ne laisser que le blanc du nouveau départ, de la toile à peindre dans l’avenir d’un autre occupant.

Saisissant sans saisir certaines instructions d’un petit homme qui à l’intelligence des doigts. Nous ne parlons pas le même langage, mais nous servons un but commun, l’œuvre se poursuit, toujours. Les moulures renferme leurs secrets, cliquetis audacieux, les gravures dans le bois se rejoignent parfaitement pour ceux qui savent les comprendre. Mieux, les toucher la ou pudeur ne sied, ouvrira à l'intime, on lui adresse un sourire entendu.

Les mystères de l’homme peint, comme ses couches successives, prenne forme dans le beau. Son hostel sera donc a son image, cher lecteur, refermant en son sein mille portes, dont l’on dit que l’une ouvre sur l’été.


Asdrubal Vermillon
Chapitre Trois : Hostel de la Suerte 1381468370472f3831c06fa

On lui avait accordé des orfèvres, des doigts de fées à face de babouins. Un conte à dormir debout à eux tous seuls. Mais le Maître s'en tamponne de la tronche des artistes. Savent bosser, pas à dire. En moins de temps qu'il en faut à La Chique pour vider un godet et pisser un vase, vous ont arranger la sauce, de quoi déguster un homard.

Il court et galope le petit Maître, à pas toucher terre. En haut, en bas, ici et là, à rectifier la ligne droite de Chicard d'un coup de pied au derche, à presser le Joseph et ses gestes précis. C'est que l'heure tourne et le temps presse. On jointe, calfeutre, marie, recouvre. On offre à la bicoque de quoi se payer une âme. Il en a l'oeil qui pétille. Là le bois prend vie pour devenir pulpe sulfureuse sous le doigt, là la pierre ménage place pour logement discret.

Tout le monde de s'activer pour donner naissance au chaos organisé. Tic, tac, tic, tac, le temps fait son œuvre et voit croitre une merveille. Les enjoindre à la prudence, ne pas trop violer le silence.



Marlowe's
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C'est un été éternel. Lumière à perte de vue, allongé en creux de sables, il mâchonne une graminée sucrée, derrière la dune, où est-ce la suivante, le tendre ressac de la mer lui berce les oreilles. Il niche ses orteils entre les grains brûlants, étourdit de soleil, offrande nue, visage et torse à la caresse ardente, étirement lent, yeux mi clos à la blancheur lumineuse, pas un soupçon de vent, juste la chaleur, sueur se mélangeant au sable, juste un jour parfait au sein d'un été éternel.

Ses pas s'effacent, à la lisière des eaux tranquilles, là où la plage s'offre aux milliers de baisers salés d'une si ancienne étreinte, à la rencontre d'un amour inéluctablement renouvelé, franges d'écumes chatouillant la plante des pieds, l'horizon sans trêve en point de repère, un soleil de cuivre fondu embrase les flots, cette nuit encore les comètes strieront le ciel d'encre en pluie étincelante, cette nuit encore les premiers vivants se rassembleront sur les rivages de la méditerranée.

Les sourires sont offerts du plus profond des yeux, des tréfonds de l'âme, les feux de bois flottés parsèment la grève, les longues défenses d'ivoires sculptées renforcent la mélopée en ligne grave, continue, et les corps dansent à l'unisson, mouvement continu, fluide, sans début ni fin, s'insinuant entre la trame des possibles, dansent vers les limites de la transe, en brisant les frontières, explorateurs d'un cosmos de sens purs, en partage de l'être, communion de l'ailleurs, les danseurs de l'aube font vibrer le monde.

Et l'aube nouvelle d'un éternel été revient, dans le silence des matins de l'univers, face aux reflets jouant d'étincelles sur le miroir de la mer, il attends, glissent entre ses doigts coquillages polis des tempêtes, une démarche souple fait crisser le sable derrière lui, il ne se retourne pas...

...pas encore.

Ligoté, serré dans un placard de la Suerte, Marlowe's dort et rêve, détendu, profitant de sa première nuit dans sa nouvelle demeure.


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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:16

Joseph des Roussiles
Chapitre Trois : Hostel de la Suerte 88224518746f5335578d33

Si la bicoque a fait peau neuve, c’est maintenant le Joseph qui se trouve vermoulu. S’il est facile, peut être même plaisant, pour vous de lire ces lignes, lui a laissé sueur et muscles dans ces pierres. Lissage en point final, le bras retombe le long du corps, appesanti de fatigue. Expiration libératrice d’une nuit passée à câliner une baraque comme on s’occupe de sa femme. Ils l’ont couverte de nouveaux trésors, lui ont céder une part d’énergie. La voilà dotée de tous les attraits de la féminité.

Tout le monde a terminé son ouvrage, chacun sa part belle dans la tâche nuitamment menée. Tous les yeux ornés de nouvelles poignées, les mines défaites, le dos mâché. Et pourtant tous le sourire. Sacré boulot qu’ils venaient d’abattre là. Chicard le cul au sol, épaules calées contre un mur refait à neuf, a l’air de sombrer dans les bras de l’épuisement. Il va pourtant falloir encore un peu jouer des biceps. S’il avait trouvé solution pour évacuer leur propre chantier, il avait maintenant celui des faces de pets en plus à cogiter. Pas homme à abandonner un tel bouzin derrière lui. Ca lui ferait mal qu’on puisse dire que l’roi d’la cambriole est un sagouin avéré. Il fait place nette, toujours. M’enfin là, le problème est épineux. Comment diable vont-ils pouvoir se débarrasser de cet amas de caillasses. Les trop plein de la dame en quelque sorte. Hors de question de le faire à la vue de tous. Le p’tit rigolo avait eu le loisir de contempler leurs trombines, s’té déjà largement trop. Et puis ramener tout ça par ….

Il part à grands pas vérifier que l’idée est jouable. Grimpée d’escalier quatre à quatre. Retour à l’air libre sur les toits. Le jour pointe son nez. Il se penche, évalue, découvre avec bonheur que derrière l’hôtel s’étale une cour intérieure merveilleusement entretenue. Ceux là ne sont pas de ses clients, ils auront surprise en ouvrant les volets au réveil. Retour aux maçons. Il explique, mime pour ses complices du moment qu’ont pas donné l’impression de piger autre chose. Et oui, on ne rêve pas quand on joue de la faisande, on est pragmatique. Faut bien que ça sorte de quelque part et puisqu’ils s’étaient ménagé un moyen d’évacuation des impuretés, ils n’allaient pas se gêner pour s’en servir. Deux heures de plus pour tout faire passer de l’intérieur vers le reste du monde, vingt mètres plus bas. Deux heures supplémentaires à suer comme un âne, à maudire Mademoiselle, à promettre les pires supplices au funambule.

Ca a foutu un vacarme digne d’un sabbat soir de pleine lune, mais c’est fini, cette fois,enfin. C’est bien l’moment où il aurait pas craché sur un godet l’bonhomme. P’tain ! même de l’eau ça aurait fait l’affaire. Serrage de pognes aux décalés fiers maçons, merci pour tout les hommes, bonsoir. La Chique et le Maître prennent le chemin des montes en l’air. Lui, il lui reste un oiseau à libérer de sa cage. Ouverture du placard magique pour découvrir que le bougre s’est réellement tapé le roupillon du siècle. Aller, s’pas un mauvais gars le Joseph, pas du genre à faire du mal quand y’en a pas besoin. Il étale un sac en toile de jute au sol, extirpe la jeunesse de son armoire et l’installe, pas trop mal, pour finir sa nuit. Au passage, il récupère les cordes qui ont servi à assurer leur tranquillité. Ce serait dommage de gâcher. Une bonne corde, ça peut toujours être utile.

A son tour, il quitte définitivement les lieux, passe encore quelques minutes à remettre les tuiles en place et vagabonde sur les toits parisiens pour un retour prudent à son propre repos. Le décor est planté, la pièce peut commencer.



Lancelöt
Chapitre Trois : Hostel de la Suerte 245766133474f21f580f16

J'attendais depuis des siècles, et des siècles, et encore des siècles.
J'réfléchissait... Marlowe's qui s'installait à Paris entre or et velours... c'était un sujet de réflections!
J'étais sur les toits, où il m'avait laissé, j'entendais d'une oreille distraite les bruitages de l'intérieur, je jetait un oeil distrait a Sans Nom attachée à mes pieds et aux affaires du maitre, utilisées de coussin.
Oui, s'était sur que s'il me voyait, il m'en collait une... mais d'ici le temps qu'il me voit, qu'il se souvienne qu'il avait un écuyer... On venait de manger, il faut comprendre, donc de là pendant quelques heures, il allait m'oublier, puis, quand son ventre gargouillerait, il viendrait à moi. Mais, j'étais sur, donc, d'avoir encore quelques heures devant moi.
Alors je sommeillait...
Et contrairement à mes suppositions de jadis, c'est moi le premier qui me suis rappelait que l'autre existait. C'était mon ventre qui gargouillait, et moi qui sursautait.


Hein? Quoi? Non j'dormais pas!

Ouais à peine, mon oeil, à qui t'essaye de mentir, toi?
-Ben... a moi...
-Taré.
-Ouais ben j'ai faim, ok?!

Après ce petit dialogue avec ma conscience évanouie tout de suite après, je me levai, je me grattai le dos, je m'étirai, je pris les affaires du marl' et je sautait à terre près de Sans Nom à qui je caressai la crinière. En réponse de quoi, un grognement de rat. C'sur... elle m'avait pas encore pardonné l'abandon Margencien.
Bref... oui, ça faisait pas longtemps qu'on avait bouffé... mais Oh! j'étais en plein croissance moi, je devait m'nourrir et ça, c'était le job du maitre, pas d'l'ecuyer, sinon 'ttention, je démissionnai.

Bon, après cette conviction extrême qu'il était de nouveau temps de miam-mier, j'étais entré dans la demeure du maitre. 'Ttention, j'ai dit du maitre. J'allais faire grève moi. Pas intérêt a m'enfermer a Paris toute ma vie non plus!
Non car franchement, même si je m'y sentais enthousiaste a la fin, j'ai découvert bien vite que Paris n'était qu'un bled pourri. Que ça puait. Que c'était gris, que c'était moche, horrible, affreux, scandaleux.
Peut-être pas tout, mais alors là, on pouvait pas me faire coupable du fait que Mônsieur le Livide ai choisi le pire coin d'la ville.
Ah ça non! Je voulait retourner même en guerre moi.
Même pas une journée ici, je trouvait déjà la capitale monotone.
Alors oui, la demeure du maitre, et moi, greveur de première, je ne me plierais plus à ses volontés -mais il avait toujours l'obligation de me nourrir et me loger, c'était une grève particulière hein, ne croyez pas!- du moins jusqu'à ce qu'il m'emmène refaire campagne a la campagne. Ta! Decidé! -Sans son accord, m'bon... y fera avec, il pouvait pas s'passer d'moi-

Donc rentré dans la demeure du maitre -comme je disait avant des nombreuses divagations- après quelques recherches, le voilà que je le trouve bien ronflant. Visiblement, je ne lui avait pas trop manqué -je m'en étais douté.
Je me postai près du lit... et... Inspiration...


TUTU RU TU TURUUUUUUUUU!!! DÉBUT SOLDATS!!! ON ATTAQUE LA VILLE!!!

Bon, c'était un habitué de la guerre, nan? Si avec ça il ne se réveillait pas... c'est que vraiment, je pouvait aller me tuer avec Sans Nom


Marlowe's
Chapitre Trois : Hostel de la Suerte 15247926734692cfb19f96a

Une main jaillit, une dague apparait dans l'autre, Marlowe's, pas encore réveillé, se retrouve avec Lancelot maintenu sur sa cuisse, lame sous la gorge. Décollement de paupières, bâillements soutenus, la dague se retire, voltige entre ses doigts, craquement de nuque, un roupillon pareil est un don divin, il claque un gros bécot sur le front de son écuyer.

Tu passes ton temps à disparaitre ! Bon... P'tit déj. File aux halles, ramène de quoi remplir les cuisines, lésine pas sur les différentes boustifailles, pense aux desserts, et oublie pas les boutanches ! Chope un ou deux commis pour la livraison, au trot.

Il lui balance une bourse pansue, et se lève enfin en s'étirant. Claque des doigts brusquement.

J'oubliais, dans les fontes, tu trouvera un rouleau de parchemins, profite pour en accrocher sur le chemin, on s'occupera du tailleur et du reste à ton retour, file galopiot.

Au loin, Nôtre Dame sonne la demie de neuf heures, Marlowe's reste pensif, certes, il a bien dormi, mais l'œuf de pigeon sur sa tempe lui reste en travers du gosier. Possible que Madelon n'est pas compris une ou deux petites choses sur ce qui pourrait passer pour leur association...

Une galopade matinale n'est pas pour lui déplaire, sifflotant un air appris en corps de garde, il enfile son mantel et sort de la Suerte, matinée splendide, le marlou pressent la journée prometteuse.


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Martel est Cloche
Chapitre Trois : Hostel de la Suerte 143263426347398aac1a0f5

Peindre, c’est un peu comme mettre une autre image devant son monde, une image, qui nous plait. Loin la crasse, les pavés qui saignent. Nous regardons le monde, avec notre âme alors, et le mur, en deviens le reflet. Nous avons vu de belles âmes. Une tresse de bleu pour leurs ciels emmêlés. Une main ouverte pour le partage. Une mélancolie de vert qui pousse en la paume, comme épanouissant les rêves. Un ensemble qui n’est pas figuratif du réel, il est l’essence de ce qui nous entoure. Un ombre lumineuse regarde la scène, arborant un sourire. C’est nous.

Nous l’avons vu partir, nous lui avons adressé un signe, mais il avait l’air ailleurs, pressé peut être, d’accomplir son destin. Les autres sont partis, fatigué mais fier. Comme nous. Bonheur noble qu’est le devoir accompli. Les murs sont peint et les décors changent, les saisons se croisent, reposant, frais, chaud, vivant. Le blanc du mur parfois a peine touché par une image. Celle de traces de pas sur plage de sable, par exemple. Comme pour les nuages, ont peut y voir ce que l’on souhaite, à l’envie, à l’humeur. Mais les métaphores sont comme les sourires. Chacun les interprètes comme il veut, reste le sens propre, reconnaissance...

Ainsi cher lecteur, nous recouvrons les murs, avec ta part de rêve.
Ca ne peut être que beau, puis ce que c’est toi qui décide, n’est ce pas ?
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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 22 Déc - 2:04

Wiatt

Un petit page courant laisse ce pli scellé là où on se doit de deposer courrier...Il s en retourne en Margency. Galopant dans sa livrée de couleur vive. Il n aime pas vraiment le pavé et l air de l intra muros Parisien.


Citation :
Marlowe's,

Par la presente lettre t affranchis de toute dette.
Ni piano, ni suite, ni compte en reserve, garde tout, je le refuse.
Et si vraiment cela t ennuies, même si j en doute, tu n auras qu à donner aux pauvres, ils ne manquent pas.
L Hotel est tien, considere que c est... cadeau.
Que la Suerte prospere contigo.

Wiatt Diane d Azayes
Comtesse de Brantôme
Plume Libre


Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Sceauxdebrantomern7

Ni plus ni moins...Une Comtesse met de l ordre dans son Ordre et dans sa vie.
Epurant, faisant defaisant des liens.
Elle peut se le permettre...C est voulu aussi, de ces gestes plein de grandeur. Aucune importance vraiment.
Nul doute que l endroit prendra essor plus facilement sans etre plombé...
Marché de dupe, Wiatt n aime pas le preté pour un rendu...
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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 22 Déc - 2:11

Cordoba Marloë

Machinalement il agrippe la gouttière, prêt à se hisser sur les toits de la Suerte, plisse une fossette, se ravise, repose pied à terre, s'écarte et contemple l'hôtel dans le petit jour, sa demeure, sa main en caresse aux flancs de pierre, gravit les degrés du perron tel un marin embarquant pour sa prime course au vent du large, Paris rengorge de galions aux panses pleines, de rades discrètes à louvoyer entre les écueils, et ce navire est apte à faire rendre gorge aux multiples flottilles de corsaires croisant dans les parages.

Par porte dérobée de service, trio de ladres entrainent un nain défait vers les cales profondes, Cordoba Marloë gage qu'ils useront judicieusement des atours de son hospitalité. Il reste peu de temps avant la livraison, si Mademoiselle tient les délais, un vin chaud meublera l'attente, dénouera ses pensées, aux amis perdus, à l'enfant en devenir, à tout ce qui risque de lui tomber sur le coin de la tronche et dont il ne sait rien.


Sur des mers plus ignorées...

La gueule de l'hydre, sculptée en relief sur la porte, crache une missive à ses doigts, le cachet est connu, sa lecture, dans le vaste vestibule vide, l'emplit de rage froide, camouflet cuisant à sa reconnaissance, il remet le pli entre les mains de son écuyer, voix blanche.

Mes échéances sont toujours honorées. Fut-ce à ma façon. Conserve cela...

Une pause, un abime, un sourire, caresse la joue de l'enfant ensommeillé.

J'imagine que tu as moult à me conter, voyons cela devant un encas.

Volte rapide, s'engouffre dans le couloir menant à la cuisine, manquant de peu la mine soudain effarée de Lancelot, et découvre, outre un marmot assoupi sur la table, guerrière pensive, se balançant sur une chaise. Les paroles du Mont Hurlant revienne en écho, une requête...

Moue légère, il se cale près du feu murmurant, la considère avec attention, la fatigue se lit sur les traits de la jeune femme, la fatigue, les expériences de l'existence, les mois, où est-ce les années, à son propre visage existent-ils semblables traces, sans doute.


Ilmarin... Serais-je en dette avec toi aussi ?

Il s'empare d'un verre, se rince la bouche de raisins assoupit, calme attente, crépitement des braises, l'insomnie donne le roulis du mouillage, la Suerte a encore les voiles ferlées.




Ilmarin

[...]
Ses yeux clignent, papillonnent comme une chouette qui se serait pris une lanterne en pleine face. Serait-il... Déjà? Ici? Avait-il oublié? Avait-elle oublié?

- M... Murmure brûlant d'un nom qui lui était cher. Lui avait-elle seulement dit? Même seulement laissé entendre? Ombre bienveillante de Libertad.
Il lui manquait... Et seulement en cet instant elle en prenait réellement conscience...

Je n'aurais pas dit en dette. De vieilles connaissances peuvent-elles avoir des dettes l'une envers l'autre? Tout au plus... Peuvent-elles se parler...

Observation mutuelle. Quel est donc cet éclat dans les yeux du funambule? Elle se retirait si loin, de tout, de tous. Devenant chaque fois plus ermite pour ne plus infliger cette Présence insupportable, même pour elle.
Pourquoi s'isolait-elle toujours ainsi? En le contemplant, en le redécouvrant, elle mesurait la hauteur des murs qu'elle dressait, chaque fois plus épais, chaque fois plus lisses. Ne laisser aucune prise, aucune entrée. Jusqu'à l'explosion qui laisse pantois car invisible et imprévue.


J'aurais aimé qu'on se croise dans d'autres circonstances tu sais. Je... Oui, boire une gorgée devrait finir d'embrumer les idées et ce serait pas du luxe. Je voulais te parler. Mais... A quoi bon? C'était il y a des mois - ou des années? - que j'aurais voulu le faire. Et j'en étais incapable.

Dans un crissement du cuir de sa ceinture large sur le tissu de son corset, elle s'extirpe de sa chaise, retenant une grimace née dans ses reins, pour se rapprocher, sans le quitter des yeux. L'insomnie ravageait leurs traits, comme un deuxième visage prenant la place, insidieusement, du premier.

Comment va le Rey? Bien, je pense. Sinon, tu ne serais pas si. Calme.
Une nouvelle page s'est tournée. Je veux savoir comment tu vas.



Martel est Cloche

Bonjour, lecteur, cela faisait un moment, non ? Pas vraiment, en fait, nous sommes fidèles a nous même parcourant les lieux dans leurs musiques internes, les mots sont des heurts, chacun le définissant comme il veut. Nous ne sommes passés qu’en coup de vent dans la cuisine, antre sobre s’il en est encore, juste parfumée d’épice et de la créativité de l’hôte. Face à cela, nous ne pouvons rien d’autre, sauf imprimer la fraîche chaleur qu’il sied des murs à nus, Lui laissant place. Une empreinte juste peut être, alors que fausse note tinte dans nos esprits. Douleur qui aime à être endolorie, plainte, aimée pour ses travers obscurément.

Difficilement supportable. Alors sans réellement fuir de ce maelström vague de question, nous nous permettons, d’y ajouter forme. Nous vous avions déjà dit que nous ne voyons pas très clair. Là c’était l’impression d’aveuglement qui précisément nous donnait l’impression d’y voir plus clair. Nous mesurions sur l’échelle des douleurs présentes, celle physique étant la plus supportable, celle mentale qui était tout bonnement astronomique. Car soir sans étoile est néant, et nous en mesurions le vide. Nous étions véritablement chargés d’énergie négative. Il ne nous fallait plus peindre, là. Une salle d’arme peut être, où le rouge serait sur tous les murs, d’éclats rubis en tâche hémoglobine, dirigeant les coups d’épée sur nous même alors, saignés à blanc, à l’image de l’incomplétude assise là.

Mais nous avions toujours sagesse de mettre à profit douleur dans le positif.

Lui être complet. Toi pas. Toi venir faire chose utile.

Nous tirions donc sur la chaise, calmement.

Toi souffrir, toi pas obligée.

Nous mettions l’être incomplet, entre nous, ou autour, la poussant vers la salle de bal. Nous lui offrons un pinceau, lequel de nous sourit, lequel de nous parle, nous avons trouvé la manière d’être complets. Figure d’horreur, oui, nous sommes conscients de notre laideur, mais elle n’as pas d’importance. Nous rendons à la vie. Le beau est suggestif, n’est ce pas ?

Toi mettre couleur. Toi donner vie. Toi un peu arrêter détruire. Toi aller mieux après.
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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 22 Déc - 2:14

Madelon

Oubliée la fatigue, les heures de sommeil chapardées, les carrioles roulent au labeur des chevaux vers le terme d'une transaction. Les femmes, toutes à la confiance de la conduite d'Hector, mènent discussion serrée où s'accrochent les pointes d'agacement de Mademoiselle. Elle s'est ménagée place à l'arrière, laissant Babette et Verdun sur le siège, cernée de ses livres, tellement présents dans ses journées qu'elle finirait par se sentir seule si on devait lui soustraire. L'inventaire des meubles enrichi des annotations de Joseph, agrémenté des commentaires du Maître. En pattes de mouches s'étale la vindicte des deux compères. Fleurissent les jeux de mots douteux, caricatures faisant fioritures au coin des pages, remplaçant lettrines d'ors. Les yeux parcourent les lignes pendant qu'une fois encore elle ressasse l'argumentaire.

Arrête donc un peu Babette, il suffit de geindre. Ton Monseigneur n'est pas un homme gentil et bon, s'il savait où te trouver crois bien qu'il préparerait ton extrême onction et que la fosse commune serait toute prête à t'accueillir. Là-bas tu seras en sécurité, anonyme sous tes habits de soubrette.

C'est au tour de Babette de tenter encore une fois d'éviter la corvée de l'emploi, elle développe son thème et Mademoiselle continue sa lecture, fronçant les sourcils sur une note de bas de page, maîtrisant tant bien que mal le tressautement du volume à ses genoux.

Hector sera là, de quoi te plains tu à la fin, ce n'est pourtant pas si terrible et tu as fait bien pire dans la vie. Nourrie, logée, dans une demeure qui vaut plus à elle toute seule que l'accumulation de celles que tu as traversées.

Le dit Hector entre dans la danse, jouant de mots caressants et si Mademoiselle ne lève les yeux sur la scène elle ne doute pas un instant qu'il n'y a pas que les phrases qui s'enroulent et font le jeu de la persuasion. La conduite y perd en efficacité, le ballotage se fait plus sec, les minutes s'égrainent aux gloussements travaillés qu'ils échangent et lors enfin la charrette arrête sa course lente il lui faut réclamer qu'on veuille bien lui tendre la main pour rejoindre le pavé.

La Chique passe une tête hirsute au coin de la bâche à la recherche de ce qui n'est pas là et devrait y être. Une fois n'est pas coutume, le regard de Mademoiselle est à l'unisson du questionnement. Où peuvent ils bien être ? Penser qu'il ait pu leur arriver du vilain lui fait moue disgracieuse, à l'orée de l'inquiétude, le Chicard ne dit rien, chose rare, dans l'expectative tout comme elle mais plus certain de son Joseph, chien fidèle, il sait lui qu'ils arriveront à temps, il ne peut en être autrement.

Huit heures commencent de naitre.

L'ébranlement des cloches ramène le mouvement, il ne servirait de rien d'être tous en retard, geste rapide, elle croise les doigts puis réajuste sa mise. Une main à la porte, un ordre.


Attendez moi là.

Pas d'argent, pas de meubles, les termes exacts et précis. Elle goûte le trac de la reprise de la pièce alors qu'elle traverse l'entrée , instant grisant dans lequel viennent s'agglutiner les incertitudes,. Au couloir qui part sur la gauche le spectacle étonnant des peintres en escorte à une femme, l'information glisse, elle ne pensait guère trouver du monde en dehors d'eux pour l'échange. Voici qui la contrarie, un témoin potentiel n'est jamais une bonne affaire.

Du temps égaré à dénicher son oiseau et l'arrivée dans les cuisines, par défaut, lors huit heures ont fini de choir. Elle y a pénétré comme on le fait chez soi et se trouve interdite devant la vision offerte. Allons donc, cette maison était pleine d'étrangers. Ce moquerait on de Mademoiselle, aurait on délaissé le rendez-vous fixé ? Un enfant assoupi et un homme jamais croisé pour tout accueil.


Excusez mon intrusion dans votre matinée mais je devais être attendue par Messire Marlowe's, auriez vous idée de l'endroit où il se terre ?

Elle note l'avancement des travaux, ici comme dans les pièces entraperçues, décidément ces peintres atypiques font des merveilles, il faudrait se donner l'occasion de contempler leur travail et peut être leur proposer engagement. L'attitude est froide, le maintien distant, visage fermé, ce froncement de nez typique qu'elle ne peut contrôler lors les choses ne vont pas comme elle le souhaite, au rouage près.



Cordoba Marloë

Les pupilles de Ilmarin s'offrent à la lecture, il en décrypte des lueurs connues, des éclairs resurgis de cieux lointains, disperse la compréhension d'un haussement d'épaules, il est possible, à chaque pas, à tous les tournants, de revenir sur son histoire, y poser nouveau regard, la décortiquer en parcelles éparses, et la réajuster, la raconter, une fois de plus, encore, et encore, et puis... La foulée suivante devra pourtant s'accomplir.

Sa chaise craque en oscillations fugaces, botte en appui, le bretteur a dégagé son espace, rapière en vipère assoupie, le funambule joue d'équilibre, au coin de sa bouche, il arrime un bâtonnet de réglisse, s'en amuse du bout des dents.


Les circonstances n'ont pas de lois. Parler ? Mhm, arpentons nous la même rive du fleuve... Et aux remparts de ce royaume, tu as choisis d'en défendre l'ordre. Irai-je jusqu'à évoquer un immobilisme moral ?

Murmure soyeux, pointe du pied battant mesure assourdie, elle se pose aux lisières de son mortel hiatus, défini par l'allonge de la miséricorde enfouraillée.

Le Rey, à la grâce du sommeil fut sauvé de l'égorgement, par ma lame. Chance ou fatigue, je ne sais, mais le même calme m'eut habité. Ainsi tu veux... Voyons... Je vais. La toile se tisse, les marionnettes gigotent, et les vers applaudiront à tombes fermées.

Les artistes font irruptions dans la cuisine, plusieurs oui, tant, si porte solitaire seulement existe, leur moindre apparition semble en créer à tout interstices, plafond compris. Martel est Cloche s'emparent de la femme, l'entrainent, l'embarquent, sans rémission, sans compromis, mission de sauvetage où l'idée principale reste bien de couler la bouée.

Complet. Marlowe's frémit, Cordoba ricane et Truffian grommèle.

Des roues cerclées de métal arrêtent leur fracas au perron de l'hôtel, partage de ponctualité, Mademoiselle la travaille, il la remet au hasard. Le vin se termine sur le frisson du dallage à la prestance de Madelon, et un sourire d'ange déchu accueille sa frimousse méfiante, par bonheur, sa phrase est suffisamment longue pour qu'une étincelle de lucidité, surgie à l'improviste, certes pas invitée, éclaire sa conscience du quiproquo généré par le remplacement du masque.


Vous fréquentez cet individu ? Fi, un minois de si cristalline eau mérite interlocuteur moins rustaud.

Est-elle adorable de la sorte fulminante, tête inclinée, grignotant la saveur de l'épice, il la contemple, si les nuits de Cordoba abondent de surprises, ses journées arborent air décidé à ne pas se laisser damner le pion.




Madelon

Un comique, prétentieux. La journée commençait parfaitement, absolument, tout à fait, indubitablement de façon déplaisante. Elle s’avance.

Je suppose que j’ai la grande chance de découvrir ce jour celui qui saura ce que je mérite ou non.

Sur le dormeur elle s’incline, observant les traits de l’enfant, un soupir. C’était une étrange façon de mener ses affaires que d’inviter à y prendre part un gamin point repu de sommeil. Horripilant de désinvolture. A la table, elle prend appuis, affiche son sourire de service, celui concocté tout exprès pour le client à la finesse d’un bœuf se rappelant qu’un jour il a détenu l’équipement complet.

Et bien sûr rustaud vous ne l’êtes point. Juste un accroc à vos manières, vous ne répondez pas à la question posée.

Chevilles croisées sous ses jupes, elle contient l’envie de pianoter nerveusement des doigts sur le bois, sages les nerfs manquant de repos, l’intermède pourrait permettre à Joseph d’arriver enfin.

Me direz vous où l’individu se cache ? Et si vous n’en avez connaissance faites le savoir, je n’ai guère de temps à accorder aux discussions stériles, Monsieur.

Elle l’observe, à la dérobée, joli garçon, épuisé lui aussi, le regard rehaussé des larmes bleues des nuits sans sommeil. Décidément on ne dort que peu aux abords de ces lieux. Faut-il que qui côtoie Messire Marlowe’s se condamne à vieillir vivant tel oiseau nocturne, n’apercevant le soleil qu’à travers les brumes de l’insomnie.

Monsieur comment d’ailleurs. Si vous devez être mon sauveur, celui qui m’épargnera tous les maroufles de la ville, que je sache vous nommer.

A la chaise, cuir et fer de sa connaissance. Il n’était donc pas si loin le bretteur ayant abandonné sa lame en plus de sa demoiselle pourvoyeuse de meubles et petit personnel. Allons, elle finirait bien par obtenir réponse.
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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 22 Déc - 2:17

Cordoba Marloë

Point un sourire, une valse, s'achevant par pirouette, se redresse en voltige, pose nonchalante, appui léger au bois de la table, s'empare d'un radis égaré, le grignote, pensif, elle a du répondant, et camoufle fort bien son irritation latente, à peine la nuque se trouve rehaussée d'une courbure appuyée. Il s'agace la tignasse de sa main lasse, le théâtre de la vie aiguise ses sens, un bain chaud serait à propos, une passe d'arme tout autant, Cordoba repousse ces faims, en compagnie des autres, s'incline galant et accentue le voile de sa voix.

Ce malotru vous éviterait donc... Tachons de le dénicher de concert, il me tarde à rencontrer cet oiseau rare, fuyant la perfection offerte.

A l'écrin des pupilles de la dame se loge éclat de silex, il offre son rire en retour, s'empare du baudrier, tirant un pouce d'acier de Tolède.

Manifestement il aime à délaisser la beauté... Soit. Je ne puis m'emparer de votre sourire, je garde le tranchant en compensation. Il me rappellera celui de vos paroles. Croyez-vous que ce... Marlowe's... ridicule sobriquet au demeurant, m'en voudra ?

Il ceint ses hanches de l'épée, ajuste la miséricorde, retient un bâillement, indique la porte.

Voulez-vous ? Il y a une curiosité qu'il me siérait de suivre. La chance... Mhm...

Il délaisse la cuisine, emportant une poignée de radis, en remplacement du réglisse, les croquant en noisettes. Dans ce jeu désinvolte de marlou, nulles intentions blessantes, simple envie de partager d'autres limites, en moqueries communes.

Elle imprègne ces lieux non ? Votre présence en est, non une preuve, mais la consécration. Voyons, où sont-ils logés... Ah !

Le battant poussé ouvre sur le spectacle d'Ilmarin, un pinceau en main, Marlel est Cloche, tenant peinture à ses cotés, attentif, inscrit dans un présent si fugitif qu'il donne la juste note de l'éternité. Le funambule, adossé à la chambranle, se retourne vers Mademoiselle, l'invitant du geste à s'approcher.

Voilà... Certes, ce n'est point votre butor à l'imprononçable patronyme, toutefois... Quand à moi, je fus nommé Cordoba Marloë.

Un radis, d'une pichenette s'élève, termine sous les dents rieuses du bretteur. La Suerte en ronronnerait presque.



Madelon

La voix a fait naitre le doute, le mouvement ancré la certitude. Passant sous son nez, d'un geste elle balaie les sucreries, un détail la préoccupe plus que le sort à faire subir au plaisantin. Traversant la salle, elle salue les peintres, se refusant à la comparaison avec son rendez-vous, la dame et rejoint la fenêtre espérant qu'elle ne jette pas son regard dans la cour, derrière l'hôtel.

Le battant est tiré, au fer ouvragé elle se penche, étouffe un soupir d'agacement à la vision des charrettes attendant sagement sans avoir été rejointes par le piano et lentement se retourne, une main à la balustrade, l'autre en caresse à ses tissus. La fraicheur de la matinée, matoise, en profite pour s'immiscer dans la scène et Mademoiselle n'avoue pas qu'après tout, le sursis n'est pas si mal venu.


Messire Marloë ...

Les pas résonnent dans la grande pièce vide, un tour d'horizon offre la vision de l'agencement futur. Ne manquait guère qu'une estrade pour accueillir les musiciens et la touche de couleur, murs rehaussés des fantasmagories vivantes des créateurs de chimères.

Deux doigts subtilisent un radis au sieur, le voici croqué pendant qu'elle le contemple, s'arrêtant sur les rides aux coins des yeux, les virgules de son sourire.


... force nous est de constater qu'il n'est pas là.

Lui faisant face, à reculons, elle l'entraine sur le plancher, visant la porte du fond, laissant glisser ses souliers sur la brillance cirée.

La rareté est précieuse au coeur non ? Cherchons ailleurs.

Elle prend moue inquiète, se fait le sourcil interrogateur, pare le sourire d'une teinte amusée en partage de jeu.

Imaginez qu'il soit en grand péril, comme ... tombé dans un pot de miel tout collant.

A nouveau il faut croiser l'étonnant trio formé par les ouvriers en bâtiment, gros œuvre et compagnie.
A leur hauteur elle prend le bras de son Jenesuipala, mime révérence à leur encontre et d'une montée sur pointe de pieds se renseigne à son oreille, désignant la femme d'un regard coulé.


Qui est ce ?

Oui, Mademoiselle est curieuse, d'autant plus quand on lui fait gigoter une inconnue dans ses transactions. La dame n'avait rien d'une apprentie dont le plus profond désir est d'améliorer sa dextérité dans le maniement du pinceau, il fallait donc qu'elle ne soit pas autre chose que ce dont elle avait l'air, une enquiquineuse.
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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 23 Mar - 1:20

Elderlyne

Une paluche de quinze livres qui lui écrase l'épaule provoque un réflexe purement animal, et longuement exercé.
Une dague pointe dans sa main, mouvement souple du poignet et cliquetis de ressort, ça, c'est un truc que lui a appris la vie et le frangin.
La gueule qui lui fait face en impressionnerait plus d'une.
Une rangée de dents avec des restes plus ou moins identifiables coincés entre les chicots et une odeur....
Sur qu'il a bouffé de l'ail en guirlande le gonze.

Ca tombe mal, elle a le nez sensible et elle est pas d'humeur.
Il fait quoi lui ici ?
Elle se serait trompée de baraque ? Non... mais lui p'te bien.

La main s'avance, la dague pique le lard sur le ventre, un peu au dessus du nombril, la zone de l'estomac persillé.
L'autre main monte, et pousse la pogne qui la maintient.
C'est pas qu'elle soit farouche l'écuyère, mais elle préfère choisir ses partenaires, et jamais au premier rencard, surtout impromptu.
Elle fait face.
Les yeux verts dévisage le visage qui porte de telles ratiches.
Froideur calculatrice, elle prend son temps pour répondre, évalue l'homme, sa taille et sa vêture.
Après tout, s'il doit l'occire, autant savoir à quoi il ressemble.
Finalement, elle recule d'un pas, histoire de permettre à ses narines agressées de sentir des odeurs plus saines.


- C'que je fous là ?
Ca t'regarde pas.
Par contre, ce que je peux foutre avec la dague sur ton bide, ça, ça te regarde.
Alors d'abord, tu m'lache, et ensuite on cause... si j'ai envie.

Certaines personnes comprennent mieux les sensations que les sons.
Pour ponctuer son discours, elle approfondit son argument, chatouillant un peu plus la chemise de la pointe de la dague. Pour le reste, pas la peine de crier, parait que Paris est une ville civilisée peuplée de gens éduqués.





Joseph des rouscilles

C’est une constante, cause à une gonzesse même quinze secondes, même sans faire exprès et les emmerdements déboulent. C’est comme les hérissons, ça se fout en boule tu sais pas pourquoi et ça sort direct les piquants. Elles sont incapables de répondre clairement à une question toute simple. Faut que ça développe, que ça ergote deux plombes sur des arguments foireux qui alourdissent la conversation plus qu’autre chose.

La sensation au bide confirme le cliquetis cachottier. Sauf que là, c’est pas le moment de lui touiller le gras. Deux doigts surmontés d’un vieux sourire vachard écartent la lame pendant que l’autre main envoie la rouste lui câliner la joue.


T’es pas du genre à savoir jouer du piano, faut du doigté. Toi t’as juste une bouche trop grande pour ton allonge.

Il a qu’une règle le Joseph, l’acier faut garder ça pour les grands jours, les fois où t’as pas d’autre choix parce que t’as épuisé toutes les autres formes de négociation. Mais si tu dois lui faire prendre l’air, faut pas causer, faut y aller franco. S'il prenait le temps d'y réfléchir, il pourrait bien se découvrir quatre autres principes à graver dans l'éphémère des nuées mais il se garde le jeu pour plus tard.

Un ronflement léger lui tombe dans l’oreille droite, celle qui s’était promis des vacances. Y’a un chiard affalé sur une table, bien tiens, il manquait plus que ça au tableau.


Il fait collection de pique assiettes ou quoi ?

Il laisse tomber ce problème qui n’en est pas vraiment un pour se recentrer sur la minette, au pire, les fenêtres feraient usage d'évacuation. Il se colle un coup de défroissage de chemise.

Et maintenant t’as envie ou faut réellement qu’on se mette les poings sur les i ?

C’est pourtant pas compliquer de bosser sa communication, il avait pas été agressif, presque jovial, aller poulette, m’oblige pas à poursuivre l’investigation corporelle, je sais pas lequel de nous deux y prendrait le plus de plaisir.
_________________
Du silence les enfants, surtout du silence !




Elderlyne

Sont tous les mêmes, chatouilleux du bas ventre et obtus du ciboulot.
Elle s'entaille la lèvre sous le coup et finit les quatre fers en l'air.
Y'a pas à dire, c'est pas son jour.
Elle sait même pas ce qu'il veut le larbin.
Faudra qu'elle touche deux mots au frangin. Il a des progrès à faire dans le recrutement de petit personnel !
Heureusement, la nature a doté les hommes d'un point qui fait parfois leur orgueil mais cause souvent leur perte.

Semblant reprendre ses esprits, elle allonge subrepticement les jambes.
C'est long des jambes de cavalière, fin mais noueux , façon vieux cep de vigne.

Alors qu'il s'avance en posant une question sans aucun sens, elle calcule.

Envie ? Envie de quoi ? Faut être outillé pour ça.

Son pied décolle brusquement du sol, pointe du pied en avant, direction la couture des braies, là où les aiguillettes se croisent.
Douleur dans le cheville, et un curieux bruit de viande malaxée quand son gros orteil cueille une partie délicate de l'anatomie masculine.
Enfin, délicate, faut le dire vite.

Curieux comme les hommes ont tous le même réflexe dans cette situation.
La couleur vire délicatement du rouge sanguin au verdâtre alors que les mains en coupe rejoignent hâtivement la partie meurtrie la plus importante de leur anatomie.

Ce petit répit lui permet de se relever et de saisir une chaise par le dossier, pieds en avant.
Faut pas croire, grandir aux miracles, ça forge le caractère.
Le maintenant à distance façon dresseuse dans la cage aux fauves, elle crache sur le sol une trainée sanglante, avant de répondre.


- Piano ? M'est avis que t'en as pris un sur le caisson toi !
J'crois que j'ai pas envie non. M'étonnerait que tu puisses avant un p'tit moment de toutes façons.
Les poings tu les gardes et tu m'expliques où je peux trouver le maitre des lieux.






Joseph des rouscilles

Rhaaaaaaaaa mais non mais qu’est ce que c’est que cette gonzesse, elle en a pas assez de ses griffes faut qu’elle refile des coups de pattes en traître. Typique un plan pareil, un gars il t’éclate la tronche à la régulière mais ces machins qui pèsent pas plus lourd qu’une de ses godasses ça vous a des idées qui fleurent la pourriture à vingt lieues. Sous prétexte que quoi ? elles seraient moins bien pourvues en musculature, ben merde, le Jo’ veut bien lui refiler quelques grammes de biscotos en échange d’un peu de souffle.

Ca lui coûte mais faut qu’il le fasse, abandonner les frangines qui hurlent à la mort pour se permettre un peu d’amplitude de mouvement. Ho pas grand-chose, juste choper le pied de la chaise qu’elle lui brandit en paravent à sa pudeur, bien aimable à elle, sauf qu’il préfère se la carrer à l’aise la pudeur.


Mais lâche ça bordel !

Y’a des relents de propriétaire chez la môme ou d’amoureuse transie pour le bois tourné. Une teigneuse qui s’accroche façon tique. Va pas lui falloir une demande en douze exemplaires tout de même, formulaire B2875, tampon de l’amirauté et tout l’tremblement. La pauvre montagne qui pleure ses roubignoles sans trop savoir par où commencer à avoir mal se retrouve à jouer à scions du bois pour la mère de Nicolas, un peu qu’il tire, beaucoup qu’elle démord pas de son étreinte, il finit par devoir y mettre une dose d’épaule pour qu’elle cède.

Un soupir de soulagement accompagne le clac de la chaise sur le sol et le dépôt de cul du Joseph. Y’a bien un chapelet de jurons qui lui viennent mais faudrait y dépenser trop d’énergie, la seule qu’il s’accorde étant de lever la main pour demander une trêve. Deux secondes jeune fille, j’arrive, dès que ces demoiselles auront réintégré leur place au sous sol. Pas à dire, si la nature les a mises ici et pas ailleurs c’est qu’elles sont pas faites pour être déplacées.

Les minutes filent dans le silence, le Joseph se fait une descente chromatique en usure de patience puis clôture le débat intérieur les coudes fixés dans les genoux et le regard sur le minois de la rouquine.


T’as quand même pas cru que … rhooo mais t’as l’esprit dévissé ma belle.

Celle là, elle est forte, accuser le Jo’ de propositions grivoises, ça pourrait bien lui couper le souffle une seconde fois.

Faudra nettoyer tes glaviots, c’est cradingue de faire ça n’importe où. T’es pas sur un champ de course là, faut te tenir un peu.

Sûr c’est pas Mademoiselle qui cracherait par terre, note qu’elle balancerait pas non plus de coups de latte dans les roustons, sert à rien de comparer mais si jamais elle découvre qu’on lui pourrit le foncier à la bave de crapaude elle pourrait bien devenir casse burnes à sa façon.

J’explique rien gamine, je cherche aussi, même que j’me demande qui ça peut bien être le bébé qui fait des bulles sur s’te table. Tu l’connais ?

Un bras se détend avec une lenteur pesante pour crocheter la jumelle de son reposoir à fessier et la dépose près de la demoiselle.

’site toi, faut que j’récupère pis toi idem, s’ra toujours temps de s’alpaguer quand on aura récupéré la forme hein. Alors, d’où tu sors petite ? Si c’est pas trop indiscret de ma part bien sûr, j’voudrais pas te froisser.

Elle plisse sévère, autant lui mettre les formes de l’ironie goguenarde, ça épargne l’ambiance entre autre. Position détente, les guiboles s’étendent, les doigts se croisent sur le bide, le merdeux perdait rien pour attendre, il y gagnerait même sûrement un chouilla de fioritures.




Elderlyne

Lutter pour la chaise, c'est distrayant, mais pas trop longtemps.
Il est costaud le bougre, et ça serait dommage de se faire abimer pour un meuble.
Finalement, elle lui accorde cette petite victoire, et cède le territoire réclamé.

Sans commentaires, elle attrape une pomme dans une coupe, récupère sa dague et coupe le fruit en deux.
La fraicheur est apaisante sur sa lèvre meurtrie, qui pulse douloureusement à chaque battement de cœur.
Elle observe l'homme reprendre une couleur plus naturelle et son souffle.
Faudra qu'elle remercie le Coucou pour les longues heures de patience pendant leurs passes d'arme amicales.

Une chaise lui ai tendue, gage d'une trêve au moins passagère.

Elle hoche la tête en remerciement, décale le siège. Toujours conserver deux longueurs de bras de distance, la prudence est mère de sûreté.
En échange, elle offre la moitié de pomme.
Donnant, donnant. Dans la vie les cadeaux n'existent pas, tout à un prix.

Croquant dans le fruit, elle écoute, et observe la pièce à présent.
Visiblement, elle intrigue. A moins qu'il ne masque ainsi autre chose, cherchant à gagner du temps. Le ton narquois et moqueur lui déplait, mais une leçon par jour, ça suffit.
Elle ré-installe soigneusement sa dague dans son étui avant de prendre la parole.


- Je m'appelle Elderlyne.
Je viens de dehors... la cour. Et toi ? tu fais quoi dans cette baraque ?

T'accueille toujours les donzelles comme ça ?


Elle contemple le sang qui orne le sol et hausse les épaules.


- J'suis pas là pour faire le larbin.


La main calleuse désigne un endormi que la lutte brève n'a pas réveillé. Curieux, mais avec Marl... Fataliste elle hausse les épaules.


- Nan, je sais pas qui c'est le rouquin. Pas de la famille...
Marl', il fait souvent dans le chat perdu... c'est ses affaires.


S'il y a deux choses qu'elle sait sur son frère c'est :
Règle 1 : Faut pas se mêler de ses affaires sans son accord.
Règle 2 : Si on le cherche, on ne le trouvera jamais. C'est lui qui décide.

Finalement, elle se lève et repousse la chaise.


- Je vais crécher ici quelques temps... Evite de m'alpaguer trop souvent, comme tu dis.
Et pour Marl, un conseil. Si tu veux le voir, le cherche pas. Il te trouvera quand il en aura envie.
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MessageSujet: Re: Chapitre Trois : Hostel de la Suerte   Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Icon_minitimeLun 23 Mar - 1:29

Akzanss
Chapitre Trois : Hostel de la Suerte Avatartenebrflozp9

Déjà le gamin détale, la piecette qu'il vient de lui remettre soigneusement enfouie dans les replis de ses hardes.
Akzanss soupire, hausse les épaules, et lève le nez vers la façade qui le surplombe.
Cossu, rien à redire.


Suerte, donc... marmonne-t-il entre ses dents.
Nouveau soupir.
Cossu, certes... mais vide, également. C'est du moins ce que semble confirmer le long écho qui roule dans les profondeurs du bâtiment, lorsqu'il heurte le vantail.
Sans la moindre réponse à son coup de semonce, il se décide à faire tourner la poignée, qui n'oppose aucune résistance.
Quelques pas dans l'entrée obscure le convainquent que l'hostel n'a pas été occupé depuis quelque temps. Des tas de paille et de chiffons dans les recoins marquent le passage de vagabonds qui ont dû s'abriter là, et emporter les objets de valeur qu'ils ont trouvés, car l'immeuble est pratiquement vide, hors quelques vestiges de meubles désarticulés. Odeurs d'urine et de renfermé.

Akz s'apprêtait à tourner les talons, lorsqu'un motif mural attire son attention. Il s'approche, recule, revient sur ses pas pour ouvrir une porte. Un rai de lumière traverse la pièce, et vient mourir au pied du mur qu'il observe. La scène qu'il distingue à peine dans la pénombre le captive. D'improbables volutes naissent des personnages fantastiques, plumes d'anges à brune chevelure, vagues aux couleurs éteintes dans le clair-obscur environnant. Un éclair d'amadou fait danser leurs ombres mouvantes aux nuances chatoyantes, jusqu'au plafond qui semble lui aussi peuplé d'êtres colorés.

Il s'abîme un moment dans les méandres de la fresque, songeur.
Voici donc la maison où le blême fils de la vieille folle bretonne l'avait convié à le rejoindre. Ainsi donc son visage d'albatre faisait face à ces explosions colorées. L'homme était décidément bien surprenant.

Quoi qu'il en soit, la demeure était désormais abandonnée. Sans doute avait-il trop tardé à revenir à Paris, la vie avait porté ses pas en bien d'autres lieux...
Il ne lui restait plus dès lors qu'à retourner aux méandres de la Cour, retrouver l'antre, qui sait... peut-être encore habitée.

Un dernier regard vers l'hostel de Suerte, avant de tourner à l'angle de la rue.
Sa vie aurait pu être ici...
Sa vie serait ailleurs.

Il le regrettait presque.

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"Meurs, si tu ne vis pas vraiment". Calembredaine...



Martel_est_cloche

Martel

Nous sommes revenus, il y a quelques jours, lecteur.

Voyez-vous, ça nous a fait mal. On l’avait soignée, bichonnée, caressée.

Nous l’avions aimée. Nous sommes restés, couchés dans la grande salle, observant l’ange au plafond.

Plusieurs choses déplaisantes nous vinrent à l’esprit. L’œil en crachait l’offense. Et finalement, nous avons jugé que le silence, en ces lieux, n’avait que par trop duré, que les odeurs malignes donnaient des humeurs, et nous avons repris le nettoyage par le vide. Ainsi. Et de nuit. Comme la première fois où nos doigts ont œuvré de concert céans, manœuvrant avec une maladresse calculée, une pudeur réellement prise en nous. Vint le temps de la confiance. Nous avons vu respect dans les yeux. Ici.

Un peu ailleurs, un peu nulle part.

Nous espérions l’étrange intelligence des doigts, nous espérions le loyal, nous espérions le pâle, nous espérions l’ange. Et même une chiquenaude au destin.

Nous t’espérons toujours, lecteur. Toi et tes yeux magiques. Nous ne voudrions pas t’en demander trop. Juste une étincelle.

Merci.



Et de voir s’allumer les lampes, voir jaillir lumières vacillantes dans l’antre des courants d’air. Les mouvances d’un rêve, le sortir d’un cauchemar. A nouveau, caresser tous les contours, regretter les meubles moelleux à l’œil. Et de nos puits sortir toutes les eaux. Et de tous vos visages, penche toi, tu peux te voir, aussi.

Phoenix, demeure, nous t’avions vu renaître. Phoenix, demeure, nous t’avons vu mourir. Reviens encore au jour, au milieu de la nuit, tes flammes ne sont pas mortes d’avoir trop brûlé. Tu n’as pas encore vu les gens danser sous tes plafonds, et ton corps n’a pas abrité d’amant. Nous sentons ton cœur à nos pieds, mais demeure, Phoenix, tu n’as pas fini de pleurer.

Et l’eau de glisser du perron, sur les marches d’honneur vers le trottoir. Tes larmes pures exercent leurs ondes salvatrices.

Et le froid novembre se fait ressentir sous tes battants. Claques, demeure, claques. Tu as ta place entre nos murs. Les voiles élimés sont arrachés, ta nudité est sans conteste plus émouvante que ton affront. Et quand le jour perce sous les fenêtres, ton éclat paraît. La chance est avec nous.

Nous avons fait les poussières…d’étoiles. Et des toiles d’araignée. Un autre jour fera briller la nuit de tous ses feux.

Alors que la musique se tût, que les oiseaux chantent à ton nom et nos corps épuisés crient merci. Nous nous adossons, chacun appuie tête de l’autre, emmêlons nos cheveux fibreux, et tes yeux, nous bercent encore… Nos chœurs s’amenuisent, nos esprits règnent en silence sur notre immobilisme soudain.

Nous attendrons le temps qu’il faudra, nous aimons, la chance est avec nous.
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