La Mort de Fleur de Lys

Kobkob31_


Elles est encore en vie...

Ces mots dans la bouche d'Alvin avait sorti Kob de sa stupeur, alors qu'il transporté Fleur au Lys pour lui rendre un dernier hommage.
Revenu à la réalité et osant enfin regarder ce visage tout blanc, Kob suivit Alvin jusque chez lui où il déposa la blessé sur le lit.

Alors que tous s'affairait, qui donnant des ordres, qui sortant en courant pour aller chercher Aurumette, le videur du Lys se mit à genoux au pied du lit pour regarder le visage de Fleur.

Ses cheveux noir s'opposait à la paleur de son visage.
Un souffle très faible sortait de sa bouche entrouverte.
Kob essayait de surprendre un mot, une preuve qu'elle était consciente.

Puis, d'une voix douce, il reprit sa litanie, comme si le temps s'était arrété sur le lieu du combat et qu'il s'approchait pour lui prêter main forte:

Tiens bon, Fleur! Tiens bon.
Auru va arriver et on va te sauver.
Tiens bon, Fleur!

Kob levat la tête vers Alvin comme pour lui demander que ce qu'il disait n'était pas un mensonge, qu'il ne mentait pas à Fleur.

Namarië


Namarië marchait, tête baissée, quelques pas derrière Kob et son fardeau, elle avait lâché ses cheveux pour ne pas qu'on la voit trop pleurer. Et puis, comme un rayon de soleil sur cette journée, Alvin s'était mis à crier ce que tout le monde voulait entendre.
Namarië leva la tête et regarda Fleur, mais elle était trop loin, elle s'était laissé distancer, elle ne pouvait la voir. Elle suivit donc le cortège chez Alvin et l'aida à chercher des bandages, à préparer se dont Auru aurait sûrement besoin.

Par dessus son épaule, elle posait un regard, de temps en temps, pour se rendre compte de l'état de Fleur. Serait ce possible ..........

Tromal


Tromal suivit le cortège jusqu'à chez Alvin...Kob allongea Fleur qui respirait encore legèrement...Tout espoir était encore permis, mais l'heure semblait si grave...

Tromal aurait voulu s'approcher de Fleur...lui prendre la main...Mais elle était entre les mains d'Alvin et Kob, qui avaient tissé avec elle des relations fortes...Lui meme n'avait jamais été qu'une source d'ennuie pour Fleur...Et pourtant il l'aimait beaucoup, mais avait la nette impression qu'elle ne le saurait jamais...

Assis dans un coin de la masure, Tromal resta la en silence...à attendre sans oser bouger..

Sebwood


Sebwood repris ses esprits doucement accoudé à un arbre.
Sa tête raisonnait encore du coup qu'il avait reçu.
Il ne se souvenait pas même après ces longues soirées passées au Fer d'avoir déjà ressenti un tel effet de résonnance.
Le décor autour de lui semblait particulièrement flou dans ses contours.
Il chercha dans sa chemise sa flsque.
Il bu une gorgée d'eau de vie de poire pour se remettre les idées en place.

Le décor restait vague mais sa mémoire bien nette

Il cria "FLEUR ! "

Tromal


Cela faisait maintenant quelques temps que Fleur ne bougeait plus, Tromal s'approcha de Kob et Alvin...Il vit que Fleur semblait respirer difficilement

" Alors....elle va s'en tirer? Pourquoi elle parle plus? Elle a parlé tout à l'heure et la elle parle plus...Jme demandais...à partir de quand elle va pouvoir retourner au Lys?"

Le silence de Fleur inquiétait Tromal au plus haut point.

AlvinMaker


La respiration était lente. Alvin, assit près du lit où fleur était allongée, posait régulièrement des bandes de tissus d'eau fraîche sur le front de son amie. La plais qu'elle avait au ventre semblait ne pas vouloir guérire et saignait toujours abondamment sous les pansements qu'on lui changeait régulièrement.
Voilà deux jours qu'elle était entre la vie et la mort et son état semblait aller de mal en pis. Il ne savait plus quoi faire. De temps à autre, il lui parlait doucement, sans savoir si elle entendait quoi que ce soit, doucement, au creux de l'oreille.

Fleur, bas toi... reviens nous... tu peux le faire... donne nous un signe... je t'en prie Fleur, ne nous laisse pas, reviens....

Il essuyait promptement des larmes qui lui venaient, elle n'aurait pas aimé que l'on pleur, il l'entendait, l'imaginais "Mais vous avez finit de vous lamenter comme ça! c'est pas vous qui êtes sur un lit de mort que je sache! Aller! remuez vous un peut, on va pas y passer la journée! tout le monde doit y passer un jour!" ... il sourit à cette idée, cela lui faisait du bien.
De nombreuses personnes le relayaient, venaient au chevet de la patronne du Lys de Fer. Tromal était là lui aussi, il était de ceux qui étaient les plus inquiets.

Je ne sais pas Tromal... je ne suis pas médecin, mais son états ne me dis rien de bon... elle perd trop de sang et ne mange pas, elle s'affaiblie d'heure en heure. Mais c'est une femme forte notre Fleur, elle peut survivre à ça, j'en suis sûr...

Et sitôt il se penchait de nouveau sur elle, lui prenant la main et lui soufflant sans arrêt des mots qu'elle entendait peut être...

Floei


A son retour du Puy, Floei avait appris les terribles événements qui s'étaient déroulés pendant son absence. Celà faisait plusieurs jours maintenant que Fleur de Lys menait contre la mort un ultime combat acharné. Celui-ci n'avait rien de spectaculaire : la Dame reposait inconsciente sur un lit, dans la maison d'Alvin Maker, qui lui prodiguait avec dévouement et discrétion les soins nécessaires à sa survie.
Et la Camarde se tenait à distance respectueuse de cette couche, repoussée sans doute par la force de caractère de la Dame, qui parvenait encore à l'empêcher d'achever son oeuvre.
Néanmoins, nulle amélioration n'etait intervenue dans son état. Et chaque journée, chaque nuit arrachées à la mort, entamaient davantage les forces faiblissantes de Fleur.

Ce jour-là, Floei avait passé un long moment dans le jardin du Lys de Fer, à regarder tomber la puie, en compagnie d'un curieux Oiseau qui s'était attaché à ses pas. En quittant les lieux, elle avait cueilli l'un des derniers lys de la saison, altier et parfumé, qu'elle voulait apporter au chevet de la Dame.
Couvrant rapidement la distance qui séparait le Lys de la maison d'Alvin, Floei se présenta devant la porte, et toqua doucement.
Pas de réponse...
N'osant entrer, Floei déposa la fleur en travers du seuil, avant de partir à regret.
Elle esperait qu'Alvin comprendrait.
La mort ne lui laisserait peut-etre pas le temps de revenir.
Pourtant elle eût aimé pouvoir dire adieu à la Dame.

Fleur de Lys


La lutte se faisait de plus en plus difficile. Seul quelques voix et la sensation de quelqu’un à ses côtés lui permettait de lutter dans les ténèbres où elle évoluait. La grande Lumière renouvelait ses attaques de plus en plus souvent, de plus en plus attirante.
Mais Fleur ne voulait pas partire, et pourtant elle sentait la fin proche, imminente. Dans un ultime effort, elle s’arracha aux ténèbres et réussit à ouvrire les yeux.. la lumière du jour l’aveugla, bizarrement elle n’avait pas faim, elle n’avait pas soif. Elle fit le tour de la pièce du regard et vit Alvin . Il était assis sur une chaise et portait au front de la malade un linge humide. Elle murmura.

Alvin….. je… je n’en peux plus.. je suis si las…

Il la regarda et se jeta à genoux tout près d’elle, la suppliant de ne pas parler, de ne pas bouger, de garder ses forces. Mais elle savait, elle savait qu’elle était arrivée au bout.
Elle esquissa un sourire et dans un ultime effort serra faiblement la main de son ami dans la sienne.

Je m’en vais Alvin… prend soins de mes filles… je te les confits… Alvin… mon ami…tu ..

Elle avala un reflux de sang qui vint lui chatouiller la gorge et toussota faiblement. Alvin la suppliait de se taire alors que des larmes coulaient sur ses joues, lui disant que non, qu’elle était forte et qu’elle surmonterait cette épreuve comme les autres.

Alvin…. Ce n’est pas grave… il faut tous que nous partions un …un jour…. J’ai étais heureuse ici … je …. J’ai tant de choses à me faire pardonner… je ….Alvin…. j’ai peur….

Elle serra un peu plus la main. Alvin ne disais plus rien, il avait compris lui aussi. Fleur toussota encore, maculant les draps blanc d’une petite constellation de gouttelettes de sang. La douleur se faisait plus forte. La respiration difficile… le cœur lutter pour goûter aux derniers instants de la vie.

Au revoir…. On se rejoindra….. Alvin….

Dans un ultime effort elle esquissa un sourire et ne lutta plus. La lumière l’envahit totalement et enfin elle fut délivrée de son fardeau.
Fleur de Lys venait de quitter cette terre…

kobkob31_


Depuis un moment déjà, Kob observait la scéne debout près du lit.
Il voyait Alvin s'affairait près de Fleur.

Un moment déjà qu'elle ne parlait plus.

Alors quand sa voix se fit entendre, Kob s'approchat.
Il essayat d'entendre les mots qu'elle murmurait à Alvin.
Il voulait lui crier : je suis là, Fleur.
Mais ça n'aurait servi à rien, il comprenait qu'il assistait à ses derniers moments.

Pourquoi ne peut-on empécher la mort des gens que l'on aime, là d'un claquement des doigts ?
Pourquoi est-on impuissant face au départ toujours tragique d'une amie ?
Pourquoi Fleur demain ne sera plus avec nous ?
Pourquoi ? Pourquoi ?

Tout ces mots s'agitaient dans sa tête.

Fleur se mit à sourire mais ce sourire n'avait déjà plus la vie que Kob lui connaissait.
A sa manière elle essayait de rassurer tout ceux qui étaient présent chez Alvin.
Elle semblait dire :
Je m'en vais, mais on s'est bien marrés, non?

Pour Kob, c'était un moment insoutenable.
Il réussit à s'approcher du lit, étendit son bras et touchat la main de Fleur, délicatement, tendrement.
La bouche ouverte, il semblait chercher son souffle.
Une grande inspiration, enfin les poumons du videur se remplissait et la douleur et le chagrin emplissait tout son être.
Ce grand homme se mit à pleurer sans bruit, sans larmes.
Il lachat la main de Fleur, se retourna vers la porte et après l'avoir ouverte, se mit à courir au hasard dans les bois d'Alais.

Namarië


Namarië avait essayé de s'occuper tout ce temps, apportant de l'eau à Alvin ou des linges humides, tout ça pour ne pas trop penser. A quoi bon, la tête tourne toute seule, et le corps n'y peut rien.
Un dernier sursaut, Fleur essayait de parler. Sans s'approcher, Namarië la regardait par dessus l'épaule d'Alvin, pauvre corps meurtri, alors qu'elle avait été si forte. Les filles du Lys, voilà se qui l'inquiétait, elle quittait ces rivages et sa dernière pensée n'avait pas été pour elle ..... Cela reflétait parfaitement la vie de cette femme à Alais. Un dernier soupir ..... voilà, Fleur avait fini de raconter son histoire .... elle les laissait continuer sans elle. Namarië ferma les yeux et mentalement adressa un prière à ceux qui là bas devaient encore l'écouter.
Kob sorit, accablé de chagrin et rien ne servait de lui courir après. Namarië s'approcha d'Alvin, lui posa la main sur l'épaule et sans chercher à le consoler, elle en était incapable, elle lui proposa simplement.

Je vais rester Alvin, je vais t'aider à la préparer ........

Une larme, doucement, coula sur sa joue ..

AlvinMaker


Alvin ne bougeait plus. Il avait gardé dans sa main celle de Fleur, si faible, si pale. Il avait tenté de lui dire de ne pas faire d'effort, de se battre, mais aucun son n'avait réussit à dépasser ses lèvres.
Alors que le dernier souffle d'air quittait les poumons de son amie, de sa sœur, il se contenta de serrer un peu plus la main, essayant de l'aider, de l'accompagner, il aurait tant voulut faire ça pour elle. Mais elle partait lui et les laissait tous sur la rive.

Une larme coula sur sa joue et tomba sur les mains réunies. Puis vint le flot de peine, le manque soudain, le vide laissé. Il entendit au loin la porte claquer de Kob, puis les paroles de Nam.

Merci Nam, Je ... je vais prévenir Sidjil...je.. je ne sais pas quoi faire d'autre....

Il posa la main sur celle de Nam, sur son épaule, et se contenta de baisser la tête pour laisser le chagrin l'envahire.

Elle n'avait pas le droit... elle n'avait pas le droit de nous laisser comme ça... Fleur... si forte..

La colère se mélangeait aux pleurs, mais cela ne dura pas. Il se leva et en remettant la main de Fleur sur sa poitrine. Il remonta le draps et la couvrit comme on borde un enfant.
Il alla écrire une lettre et l'envoya par pigeon avant de revenir s'assoire près d'elle, pour la veiller, comme si elle n'était pas morte, comme si elle allait d'une seconde à l'autre ouvrire les yeux et dire "Non mais c'est quoi ce bordel?! vous allez me faire le plaisir de vous activer un peu au lieu de glander!".. cela le fit sourire une seconde, mais un sanglot l'effaça comme la neige les dernières pousses d'automne...

La lumière déclinait et la pièce se faisait sombre alors que la pluie tombait toujours sur la vitre de la chambre. Il remonta une mèche de la Dame Alaisienne pour lui dégager le front.

Nam… il y a des bougies dans le meuble de la pièce à coté, et il faut trouver des draps propres…

Il parlait à Namarië sans quitter la défunte des yeux. Il se concentrait sur son visage, tachant de faire abstraction des taches de sang qui maculaient les draps, tachant de garder d’elle … tachant de la garder.

Namarië


Namarië restait plantée là, une main sur l'épaule d'Alvin, comme pétrifiée. Elle regardait Fleur et pas une pensée cohérente ne traversait son esprit. Puis c'est son chagrin à lui qui la ramena sur terre. Il avait l'air si désemparé, qu'elle se secoua pour faire les choses bassement matérielles qu'elle ne voulait pas lui laisser faire.
Elle partit dans la pièce d'à côté chercher les bougies et une fois allumées les déposa autour du lit. Puis elle se mit en quête de drap propres. Elle ne fut pas longue à les trouver et revint dans la pièce les bras chargés de literies. Elle mit provisoirement tout ce linge sur un fauteuil et regardant Alvin, s'approcha de lui doucement.
Elle se baissa, lui prit la main pour qu'il lâche Fleur et d'une voix qui se voulait un peu ferme :

Alvin, il faut la laisser maintenant, je vais m'occuper d'elle, ne restes pas là. Trouves moi une des filles du Lys et dis lui qu'elle me ramène des affaires propres pour Fleur.

Le sentant hésiter à la quitter, Namarië lui serra un peu plus la main :

Allez vas Alvin, elle doit être belle, aujourd'hui plus qu'aucun autre jour.

Tuilinelle

Le jour maudit où Fleur rencontra ces assassins, Tuilinelle crut qu'elle n'a pas soutenu le coup lâche dans le dos porté par l’un d’entre eux. Il la crut morte. Il se laissa emporter par la rage et la haine et poursuivit l'assassin avec une seule idée en tête : venger Fleur. Tuili se rappelait s'être retrouvé devant le meurtrier, de lui avoir porté un coup d'épée. Il ne savait pas ce qui se passa après. Il se reveilla sur un lit dans un endroit qu'il ne connaissait pas. Il apprit plus tard qu'il avait passé la nuit ici. Cet endroit s'est révelé être la maison de Darkendorf. Tuili se leva difficilement, la douleur aux côtes s'était accrue. Il sortit de la pièce et retrouva Darkendorf. Ce dernier était accablé de chagrin. Le silence ne fut rompu que par un seul "merci" bredouillé par Tuilinelle. Il quitta la maison la tête baissée et le visage inexpressif. Il traina jusqu'aux portes d'Alais où le desastre s'est produit. Il revit la marre de sang seché... vision qui le remplit de desespoir. Les larmes lui monterent aux yeux. Pas de doute, Fleur ne pouvait être que chez Alvin. C'est à la qu'il se dirigea. Arrivé, il poussa doucement la porte et entra. Il trouva Alvin dans une chambre assis près d'un lit, penché. Mais le lit n'était pas vide! Quelle était la surprise de Tuilinelle quand il vit Fleur allongée sur ce lit! Il accourut au lit et vit son visage pâle. Alvin tenait sa main. Tuili exclama : "Elle vit?!?"
Alvin lui dit doucement qu'elle respirait, qu'elle avait essayé de parler, que son état était grave, mais elle se battait. Elle se battait! Il ne pouvait pas y avoir de doute! Un énorme espoir renaquit dans le coeur de Tuilinelle. Cette faible lueur était aveuglante dans la noirceur du desepoir qu'elle chassait. Tuili serra les poings, se pencha et murmura à l'oreille de Fleur, il la suppliait de ne pas abandonner. Il s'assit à côté d'Alvin et ils restèrent silencieux pendant un long moment, Tuili regardait Fleur, plongé dans la reflection tantôt remplie de terrible effroi, tantôt rassurante. Plusieures heures s'écoulèrent ainsi. Finalement Tuili pensa laisser Alvin seul à seul avec Fleur. Il se leva à contre coeur, embrassa Fleur sur le front très doucement, serra la main d'Alvin lui regardant dans les yeux en essayant d'exprimer toute sa douleur et compassion et partit sans mot dire.
Tuili refit quelques visites chez Alvin, mais elles étaient brèves et tout aussi silencieuses. Tuilinelle s'arrêtait à chaque fois à la porte et restait sur le seuil pendant longtemps avant d'oser entrer. Combien de dangers a-t-il bravé! Combien de fois a-t-il affronté la mort! Dans quels endroits sombres et horribles s'est-il retrouvé! ... La peur? Il croyait ne plus la connaître! Mais là, devant cette porte il en était paralysé. Devant cet inconnu qu'il ne voulait presque pas dévoiler, cette réponse qu'il ne voulait pas savoir tellement elle pouvait être cruelle, froide, déchirante!
Souvent il ne rentrait même pas. Après un long moment de stupeur il osait regarder à l'intérieur de la pièce à travers une petite fenêtre et y voyait toujours Alvin qui ne quittait jamais le chevet de la dame Fleur. A cette vue il levait les yeux au ciel. Puis baissant la tête repartait.
Un jour pluvieux.. pluvieux comme le jour maudit, il arriva à la porte de la maison d'Alvin. N'osant pas la franchir il alla de nouveau à la fenêtre. A l'interieur il vit Alvin, Namarië et Kob. Il entendit des bribes de leur conversation. Comme un foudre s'abattit sur Tuilinelle. Une expression d'effroi transfigura son visage. Il s'élança vers la porte et failli se heurter à Kob qui courut dehors et qui semblait avoir perdu la raison. La porte claqua et ce son fut comme un tonnerre. Ce coup sec... c'était ça la réponse... Le couer de Tuilinelle se serra et le claquement ne cessait de resonner dans sa tête. Il leva au ciel les yeux rougis par les larmes qui montaient, et lança un regard de colère et d'incompréhension qui se transforma bientôt en un regard de douleur. Un hurlement intérieur, un "Pourquoi???" n'arriva pas à s'échapper, comme une barrière infranchissable se dressa dans sa gorge. C n'est plus Tuilinelle qui marchait, ce sont ses peids qui le menerent à l'intérieur de la maison d'Alvin, dans la chambre de Fleur.

AlvinMaker


Il ne voulait plus la quitter. On la soustrairait bien trop tôt à ses regards. Mais Nam avait raison, ce n’était pas à lui de faire tout cela. Il se leva à regret, ne quittant pas des yeux le visage de Fleur, en quête d’un mouvement, d’un signe qui lui permettrait d’espérer, mais rien ne venait, seul la pâleur semblait s’accentuer de minutes en minutes.
Il détacha son regard et se tourna vers Nam. Les larmes ruisselaient toujours mais c’est d’une voix claire qu’il s’adressa à elle.

Tu as raison, je vais prévenir Viviane, Sidjil doit venir prendre le corps dans quelques heures normalement. Merci Nam.

Il se tourna une dernière fois vers Fleur, s’attarda un peu, puis tourna les talons et sortit de la pièce. Dans la salle principale, Tuilinelle s’avançait vers la chambre. Alvin le regarda et fit un léger signe de négation de la tête, puis il poursuivit son chemin sans mots dire.
Il sortit de sa maison, il ne sentait pas la pluie ruisselée, mais elle masquait le chagrin qui resterait toujours quelque part en lui.
Il partit dans la ville, sans but précis, et c’est plus par instinct que par volonté qu’il s’approchait du Lys de Fer.
Il alla y trouver Viviane et lui expliquer de quoi il retournait. Elle s’en fut presque immédiatement après avoir enfilé une tenue descente. Alvin resta au comptoir devant un verre plein, il devait le rester longtemps encore…

Sidjil le Fossoyeur


Sidjil arrêta sa charrette devant la maison et en descendit lentement. Il gravit les marches du perron et pénétra à l’intérieur sans frapper à la porte, il savait par expérience combien cela pouvait être mal accueillit par des personnes en deuil. Il traversa la grande pièce commune et arriva dans la chambre éclairée de quelques bougies.
Deux personnes veillaient sur la morte qui reposait dans un lit, couverte de draps propres. Il ôta son chapeau et baissa la tête pour adresser une prière silencieuse à Aristote. Il resta là cinq minutes sans bouger et sans mots dire.
Puis il s’approcha du lit et couvrit le visage du drap et enroula celui ci autour de la défunte. Toujours sans un mot, il prit le corps dans ses bras et le souleva.
Il s’adressa à la jeune dame aux traits élfiques.

Toutes mes condoléances. Elle sera inhumée dans le cimetière d’Alais selon ses vœux, je me charge du reste, vous serez prévenu lorsque viendra la cérémonie. Madame.

Le corps inerte dans les bras, il traversa une fois de plus la demeure. A l’arrière de la carriole se trouvait ouvert un cercueil ouvragé de bel facture. Il déposa Fleur avec grand soin à l’intérieur. Sur le seuil de la maison il remarqua une fleur de Lys fraîchement coupée. Il s’en saisit et la posa sur la poitrine de la jeune femme avant de fermer et de sceller à jamais le couvercle de la dernière demeure de la patronne du Lys de Fer.

Il monta à l’avant, prit les rênes de Philoctète, sa mule grise, et les claqua sur l’arrière train de l’animal. Le véhicule s’ébranla et partit doucement dans les rues de la ville. Les gens, sur son passage, ôtaient leurs couvre chef ou baissaient la tête en signe de deuil que la pluie fine contribuait à dramatiser. Il sortit de la ville et arriva près du cimetière.
Il aurait à faire avant la cérémonie.

Namarië


Le voilà parti ... En attendant l'arrivée de Viviane, Namarië entreprit de refaire le lit. Ca ne prit pas longtemps, puis elle alla remplir une bassine d'eau et ramena des chiffons propres et fit en sorte de laver Fleur de toutes ces souillures de sang. Doucement, elle trempait un chiffon dans l'eau, l'essorait et frottait le corps qui commençait déjà à avoir une certaine raideur. Elle avait fini quand Viviane arriva. Les deux femmes se regardèrent, il n'y avait pas grand chose à dire alors sans attendre plus longtemps elles mirent en devoir de l'habiller. A elles deux, la tâche ne prit pas trop de temps.
Tout ce temps, ni l'une ni l'autre n'avaient prononcé un seul mot,et pas une larme n'avait coulée. Mais maintenant que Fleur reposait propre et dans ses vêtements qu'elles avaient l'habitude de la voir porter, on aurait pu croire qu'elle dormait et que bientôt elle se relèverait. Il y eut comme un déclic dans le coeur de Namarië, elle avait fait ce qu'il fallait, elle n'avait plus à agir, rien pour canaliser ses pensées et tout le chagrin endormi par l'action se réveilla. Les larmes coulèrent sans bruit et c'est dans les bras de Viviane qu'elle chercha le réconfort qui ne viendrait pas.

Un bruit de charette à l'extérieur. Le fossoyeur était là. Namarië sêcha d'une main nerveuse, les larmes sur son visage, le salua d'un simple signe de la tête et le regarda emporter Fleur vers sa dernière demeure ........

Posté le: Ven Oct 06, 2006 12:01 pm