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 Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul

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Le scribe
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Le scribe


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MessageSujet: Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul   Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul Icon_minitimeLun 4 Fév - 0:18

M'dame Carline
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 1229129051475db0802101f

Pousse la chariote, pousse sur les pavés de la grande trainée, pousse la chariote, pousse la plèbe qui se presse vers les étals.
Le soleil tarde à pointer le bout de ses rayons, feignasse celui là aussi, tiens !


Allons, la mémé, va la pousser sa marmaille, y’en a qu’aimerais aller gagner honnêtement leur vie
Et toi, l’marmot ôte tes sales pattes de mes radis, j’vais pas rincer la gueule à tout l’quartier !


Les doigts se crispent sur le brancard, la voix s’enflamme pour empêcher la gorge de geler. Les déchets qui s’amoncellent en une croute pourrissante sont d’autant plus glissants que le verglas nocturne a fait son office.

Crédieux, d’sa sainte vierge, l’a décidé d’m’en faire voir de toute les couleurs, ton fiston, la marie… t’as vu l’temps c’matin ? R’garde ça, s’offre une féerie d’glaçon pour son anniversaire, ton marmot ? Ah, enfin, m’y v’là… Pas trop tôt, j’ai les panards gelés.

La chariote heurte les pavés, pas trop fort cependant, faudrait pas que le précieux chargement maraicher s’en aille se faire la malle sur le pavés des halles.

En trois souffles blanchâtres, l’étal se déplie. Tréteaux et planches s’enmanche comme coq dans poule. Salades, poireaux, carottes, rutabaga, navets, potimarron, radis s’égaient joyeusement dessus.

Prenant place sur un tabouret, les mains callées dans la douce chaleur de ses miches, les yeux à l’affut du client, M’dame Carline attend…



Verdun
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 63471247846cb66305b871

Y'a comme des incohérences dans la façon d'penser des grands. On crevait tranquillement de faim en campagne, z'ont voulu qu'on transporte nos creux et gargouillis en ville. J'vois pas bien la différence sauf qu'ici en plus, y'a de quoi t'tenter l'estomac. Pis, pour piquer dans les vergers merci. Ca pousse pas sur les pavés les pommiers. J'ai la dalle moi ! J'suis pas bien haute mais faut tout d'même que j'me remplisse. Pis j'me caille, rha ! j'aime pas cette ville. S'que j'ai perdu en gamelle, j'l'ai gagné en os. Sûr que j'risque pas d'en perdre un sans m'en rendre compte. Pling !

J'voudrais qu'on m'explique s'qu'on est venu foutre ici. Qu'on m'dise un peu. Si c'était simplement pour regarder le pater picoler toute la journée et ramasser encore plus de torgnoles qu'avant, c'est assez réussi. Si y'avait un but caché, faudrait commencer à creuser pour l'sortir de son trou.

Pis j'm'ennuie. Y'a trop d'monde et personne ici. Les potos sont restés là-bas eux. Pas tous les parents qui sont aussi bouchés que les miens. S'pas d'veine quand même, fallait qu'ça tombe sur moi. Jamais eu d'bol tout' façon. J'devrais même pas m'étonnée.

Rho .... c'est des pommes d'hiver ça .... et là, s'quoi .... arf un potimarron …. moui ben ça ferait l’affaire quand même. Si j’lui fais mes yeux d’môme affamée, est ce qu’elle va me lâcher un p’tit quelque chose la grosse ….



Joseph des Rouscilles
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 88224518746f5335578d33

En ce moment, son deuxième chez lui, c'était ici. Il passait son temps à venir récupérer du monde sur ces pavés. A croire qu'c'était un coin à plaisantin agile de la pince. Y'en a y font dans l'champignon, lui il fait dans l'vide-gousset. Un aut' genre de culture. Moins fatiguant pour le dos. Rare qu'il ait b'soin d'se mettre à g'noux pour les débusquer.

Aujourd'hui, va pas tergiverser du cul, direct à l'objectif. Ca l'interesserait assez d'être rentré avant qu'le Chicard se r'pointe avec son gros lot. Il avise la cause de son déplacement sur le bord d'une allée. En même temps ... quand t'vois comment elle est michetonnée, tu t'dis qu'tu la r'pousserais sur l'arrière, ben ça changerait pas grand chose. S't'un problème avec elle, tu lui causes melons, t'sais jamais trop s'ton esprit ferait pas un amalgame hasardeux. Fin là, on est en hiver, l'est pas question d'melon, pis s'est fixé une ligne de conduite, ça s'ra oignons, rien qu'ça !

S'pose devant l'étal, mais dans les poches, à contempler ses ... légumes.


Adieu la mère. J'v'nais voir comme ça qu'des fois vous assureriez les livraisons. Mettons quèque chose comme dans deux jours. Si s'té possible.

Ebauche au fusain, on prend la température, on s'assure de la liberté de mouvements, on teste la disponibilité. Un coup de galoche dans un caillou qui traine, vieux plaisir de môme, l'envoit rouler au loin voir si y'aurait vraiment la plage.


M'dame Carline
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 1229129051475db0802101f

Et ça passe et ça passe. Ca pour passer, ça passe. Mais est ce que ça s’arrêterais pour acheter quelque chose ? Queue d’chie ! Ca reluque mais ça sort pas ses écus. Y’a bien que le froid qui paie sa tournée.
Et l’autre crevette là, elle espère pt’ être que je vais lui refiler un trognon ? Ben, elle s’goure ! J’me tue pas la santé pour nourrir les marmots qui trainent. Suis pas la vendeuse du cœur moi, naméo !


M’dame Carline ronchonne. La colère lui tient chaud. Elle regarde avec pitié ses légumes se transformer en sorbet, cherchant désespérément comment refourguer tout ça. Elle a beau réfléchir, pas une exécution publique de prévue dans les prochains jours. Pourtant, c’est rentable les exécutions. Les légumes un poil trop murs, juste un poil hein, allez pas croire qu’elle vend des légumes blettes, s’y vendent comme des p’tits pains.

Le regard ne quitte pas la foule qui déambule, surveille, l’air de rien les mains de la fillette, se contrefichant de son regard de clebs affamé.

Quand soudain, fendant la foule comme un iceberg en mer du sud, hirsute et sombre, surgit Joseph.
Si, elle n’avait pas les zigomattes gelés, M’dame Carline s’offrirait le luxe d’un sourire. Le géant s’approche, l’air de rien. Droit au but, comme à son habitude. Mais M’dame Carline est d’humeur à minauder, c’est qu’elle s’ennuie sur ses halles de glace et taquiner le prince de la maraude…


Une livraison ? Faut voir… C’est qu’mon étal est très demandé ces temps ci. J’viens d’me recycler dans l’sorbet. Tu veux gouter ?
Elle serait rentable, c’te livraison ? Pour toi, j’peux faire un effort…En souvenir du bon vieux temps.


Sourire emplis de sous entendus. Z’ont plus besoin de se parler pour se comprendre ces deux là. Trop longtemps qu’ils fricottent ensemble. Ca crée comme une télépathie, un téléphone rouge sur fibre optique…


Verdun
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 63471247846cb66305b871

Hé ben, elle a la langue aussi pendue que ses nénés la grosse. Mais pas prêteuse. J'vais t'faire ma grimace de la mort qui tue tu vas voir. Blaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Ca va, j'ai compris, j'peux m'coucher là et mourir sous tes yeux, au mieux, tu vas m'pousser du bout du pied pour dégager la voie. Méchante, pas belle qui pue du ..........

Ouwa ! Qu'est ce que c'est ça ? Mon vieux mais c'est un géant ! Dis donc, dis donc, dis donc, jamais vu un truc pareil. Tout droit sorti d'une des histoires de ma mémé. Avant qu'elle clamse bien sûr, parce que maintenant elle doit plus raconter autre chose que des histoires d'os. J'me demande ... c'est y qu'la grand mère elle aurait pas bavassé dans le vide. Ca vit dans une grotte un machin pareil ? Ha non ... ou si, mais faudrait s'assurer qu'c'est pas un ogre. J'me rappelle, elle disait comme ça, les ogres vivent dans la terre, c'est la seule qu'est assez grande pour les accueillir.

S'te folle, après ça, j'ai plus osé creuser d'trou pendant un mois. Tu t'imagines qu'le monstre il s'pointe de ton enfonçure, toutes dents en avant. Brrrrrrr. Après, j'me suis dit comme ça que au pire, tu sens un tremblement dans la terre avant qu'il émerge. Obligé vu la taille. Il fait pas juste plop le bidule. Un moment, j'ai bien réfléchis à la question, pis j'en ai déduit que nan, ça d'vait être des anneries, qu'vu l'nombre de trous qu'j'avais déjà fait et quand tu penses à tous les mômes qui creusent, c'était forcé que si ça existait, on s'rait tombé d'sus un jour.

'Fin ... lui y me remet le doute. D'un coup j'sais pu. Faut qu'ça m'revienne, y'avait un truc pour les r'connaitre à tous coups, sans tromperie possible. Une broutille façon poil de cul, si c'est ça, tant pis, j'me résoudrais à pas avoir la réponse. Non mais s'té pas ça ..bien un machin avec les poils mais ...
Ha vé ! J'le tiens, ils ont les poils de nez qui font des huit ! Voyons voir ...



Joseph des Rouscilles
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 88224518746f5335578d33

Lève la main en refus de bectance. Avec la vinasse qu'il a éclusé, ça pousserait trop à la fermentation intestinale ses verdures. D'ailleurs, le voilà à tenter de se regrouper, il s'est entendu prononcer des paroles qui retraçaient trop ses pensées. Deux jours qu'il a dit, s'té l'compte des nibards qu'il venait de mettre à jour. Vacillement, d'un pied sur l'autre, petite voix, pour une fois.

Pour d'main en fait.

L'homme a ses faiblesses, la femelle ses avantages, quand l'un induit l'autre ... bref. Oignons, oignons, oignons, pas lâcher la fixation de départ.

S'va pas t'mettre à l'abri pour tes vieux jours, mais sûr que tu pourras t'renflouer pour finir l'hiver au chaud. Pis c'est quartier chic, ça t'changera des petites gens.

Il évacue l'évocation du bon vieux temps de son esprit, faut rester concentré. Les rondeurs chaudes de la dame l'entraineraient encore à bafouiller trois conneries minutes. Là, trop de monde autour pour jouer de la formulation précise, ça l'amène à cogiter un peu ses phrases. Alors par pitié qu'on lui remue pas la hanche gironde sous le nez.

Y'a une noblesse qui s'rait prête à faire un échange meublant contre nourriture. Faudrait juste savoir lui faire assez de tintouin pour amuser un peu la galerie. Façon déballage de printemps.

Y'a un truc qui lui chiffonne la couenne à penser. Un p'tit détail de rien, une impression pourrie. L'œil de Caïn, un truc du genre. Passe une pogne en bout d'tarin, pourquoi cette sensation qu'il a l'pif qui tressaute. Baisse les yeux, se r'trouve g'noux à nez avec une mouflette. Ben ça qu'est ce qu'elle a la marmaille. Coup de pied tassé au derche, juste de quoi la faire décoller d'ses chausses.

Dégage !

Il fait pas dans la crèche le bonhomme, ni dans l'amuseur à moutards. Pour les p'tits ch'vaux bois, c'est la mauvaise adresse.

Vouais ... qu'est ce que j'disais ... Plutôt dans l'après-midi, quatorzième coup d'cloche.


M'dame Carline
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M’dame Carline regarde d’un œil connaisseur l’envol de piaf affamé. Y’a pas à dire, il sait s’y prendre le Joseph avec les moutards et pis l’a toujours la jambe gaillarde.
Pourtant, elle le sent hésitant, comme préoccupé, le v’là même qui se gourance dans sa commande, c’est dire.
M’dame Carline se sent réchauffée, pour le coup, elle prend ses aises, répands ses rondeurs derrière son étal, à son avantage, sur son terrain.


Dans deux jour, d’main, faudrait savoir l’Joseph. C’est qu’les livraisons chez les bourge ça ç’mitonne, faut pas les décevoir ses gaillards sinon vont s’plaindre aux cognes et c‘est encore le p’tit peuple qui trinque

Voila, c’est dit. Tout Joseph qu’il est, faut qu’il certifie de la sureté de la chose. Parce que tant qu’a se geler les miches, M’dame Carline préfère encore sa masure. Là bas, au moins, elle est sure des punaises qui peuplent son lit. Elle les connaît, sont devenues copines avec les temps. Alors qu’ailleurs…Hum, on sait jamais sur quoi on tombe.
Mais baste, ça la tente tout de même. Et prendre un peu de repos à regarder les autres se geler pendant quelques semaines, ça se refuse pas.


Mettons qu’se soit faisable. Y crèche où ton client ? Pour combien d’temps, il aurait b’soin d’mes services ? Et tant qu’on en est à la questionnade, Y’aura une arpette pour prêter main forte, ou faut qu’j’me dépatouille toute seule ?

Reprise de souffle. Trop de question, l’aime pas ça l’Joseph, mais l’affaire à l’air pressante alors foin de diplomatie.

Quatorzième coup d’cloche, tu dis ?


Joseph des Rouscilles
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 88224518746f5335578d33

Clac ! C’est le tour de verrou qu’il vient de mettre à l’humeur. Si quelques instants, il s’était laissé aller à l’errance contemplative de ses miches, la mère venait de lui refourguer le plus gros cadenas qu’on ait pu trouver.

Jamais laissé personne derrière moi.

Elle lui a crucifié le souvenir. Il porte la couronne d’épines de l’art et de la manière, les stigmates du travail d’équipe. Les enchristés, c’était pas à lui qu’on pouvait les reprocher. Jamais abandonné un au clou rouillé d’la bleusaille. Même les plus merdeux, avec qui il a eu à traîner parfois, s’en sont toujours sortis sans se taper le chemin de croix. La seule foi qu’il connaisse est celle de la parole donnée, il t’embauche et te débauche sans bobos ni boulettes.

Finies les gueules énamourées, les divagations en rondeurs chaudes. La seule courbe qui glisse entre ses mains est celle d’un navet qui finira en soupe si ça lui chante. Il le tourne, le retourne et quand les fanes retournent taquiner l’étal de la matrone, il le découvre garni d’une adresse, d’une heure, de trois mots en sa chair gravés. Plutôt violenter un légume que la femme derrière ses nib'. Le souvenir du bon vieux temps lui évite la rouste qui frétille à son bras. Toujours ça de gagné pour elle.


A demain.

Préfère pas en dire plus, il deviendrait impoli. Un coup d’épaule dans un badaud qui venait fourrer son nez dans les quatre saisons quand il remet les voiles. Pas d’excuses, le transbordeur quitte le port, qu’on lui fasse place.
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MessageSujet: Re: Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul   Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul Icon_minitimeLun 4 Fév - 0:26

La Chique
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 198448594246f65839bfa12

Impasse derrière l'hostel Sainct-Paul, bordure de Seyne


Grand jour. Le soleil darde de timides rayons sur les peux transies. Lui a bien d'autres soucis en tête. Le froid ne figure parmi ses préoccupations. Car ce trente décembre symbolise bien des choses : Le retour à le richesse, entre autre.

Quelques mois auparavant, la petite équipe s'en était allée commettre un beau larcin. L'Hostel de Montmorency. Quel bonheur. Opulence de bijoux et tableaux, qui à la revente, leur avait permit d'amasser un pactole conséquent. Mais l'on prend vite goût à la richesse. Le train train quotidien s'en trouve bouleversé.

Prenons un exemple. Notre La Chique, plus débile qu'un ongle incarné. Vous vous demandez probablement ce qu'une telle fiente humaine pouvait bien faire de ses journées ? Et bien rien. Si ce n'est quémander quelques derniers à la sortie de la messe et arracher les sacs des mémés. Ah, la vie était bien injuste...

Sa rencontre avec le Jo' avait tout changé. Il en a dans l'calbut', le Jo'. Le premier vol changea tout. La Chique s'était enfilé de la putain de premier choix. Ripailler grassement et jouir sans fin...

Mais aujourd'hui, il n'a plus rien.

Voila pourquoi il se faufile dans l'impasse desservant l'hotel. Sa silhouette de sous défection épouse l'ombre, progresse doucement. A quelques mètres du but, il s'immobilise. Puis se retourne. Un regard inquiet fuse à l'intention de ses compères. Laisser le Jo' donner l'ordre d'agir...



Joseph des Rouscilles
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 88224518746f5335578d33

Impasse derrière l'hostel Sainct-Paul, bordure de Seyne

La Chique foutremerde, reviens ici !

Qu'est ce qu'il lui prend à celui là de planter le charroi en plein milieu de la rue pour finir la route à pied. Il a des fourmis dans les guiboles peut être, ou alors ... Un oeil soupçonneux se pose sur la face digne d'un conte d'horreur pour mômes à l'âme peu sensible.

T'as bu Chicard ... vide tes fontes.

Déballage en bafouillements, entre bouts de cordes, boutons de culottes, pourquoi il a ça dans ses poches lui ?, un canif , trois cailloux, un mouchoir crasseux, une flasque confisquée aussi sec, justement parce qu'elle ne l'était pas ... sèche ... , la vérification apporte satisfaction, pas de marteau. On pourrait rétorquer au Joseph qu'un tel outil est tout de même un peu gros à trimballer sur soi, il vous répondrait, vous, vous connaissez pas Chicard. Et il aurait raison. Pourquoi ? parce qu'il est capable de vous démonter la tête d'une seule main et sans forcer. Difficile de trouver meilleur argument. Grognement d'approbation, un coup de menton aussi explicite que reposes ton derche là dessus et les charrettes se remettent en branle.

Il avait bien étudié son coup le fouineur de bicoques, façon, si tout ce passe bien, ça devrait aller. Il existe une croyance chez les braqueurs organisés en groupe de plus de un, plus t'as préparé l'affaire, plus y'a de chance pour qu'une hirondelle vienne te faire le printemps. C'est assez obscure pour les non initiés, il faut bien l'admettre. Mais, le Joseph y croit dur comme la trique à Chicard devant un damoiseau tortilleur de jambonneau.

Longeant la Seyne qui clapote paisiblement sans se soucier le moins du monde de ceux qui la longe, ils aboutissent au pied de la façade recherchée. Grosse demeure fleurant le meuble cossu à plein blaire. Il a prévu deux chariots au cas ou, mais l'objectif du jour n'est pas de vider les lieux, ce qu'ils sont venus ponctionner c'est ... Tout le monde saute à bas des engins, le Joseph tend l'oreille, il manque quelque chose dans l'air. Une peccadille, même pas la peine d'en parler en fait, mais ça lui ferait bien plaisir d'ouïr autre chose que le ouwa ouwa du chiot qui aboie.



M'dame Carline
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 1229129051475db0802101f

Rue devant l’hostel Sainct Paul

La Notre Dame chante ses quatorze coups. M’dame Carline déboule au bout de la rue poussant sa charrette devant elle.

C’est pas tout les jours qu’elle est conviée dans les beaux quartiers, alors elle a bichonné sa livraison : Tout ce qu’elle a pu trouver qui roule, boule, s’écroule, s’écrabouille est réunis avec en prime un joli tas de maquereaux qui sont venu de la mer à pied, pour le moment sagement endormi au fond de la carriole et qui offriront leurs doux fumets en tant voulu.
Par-dessus tout ça, comme un angelot de noël au sommet d’un sapin trône la p’tite Verdun.
Sait pas trop pourquoi elle l’a embarqué la p'tiote mais quelque chose dans son regard lui dis qu’elle pourrait être utile.

M’dame Carline avise la foule qui déambule dans la rue. Ce spectacle la ravie au plus haut point. Y’a pas, le Joseph a toujours de bonne idée ! Carrant son rictus des mauvais jours, poussant sa charrette avec la détermination d’une charge de taureau, M’dame Carline chuchote à la p’tiote :


Bon, tu sais c’que t’a à faire. J’te laisse vouère quand tu l’ouvre, c’est toi qui l’sent.

Aussitôt, elle se lance :

On s’pousse, on s’pousse, y’en a qu’ont à faire. Mais c’est pas vrais, z’ont des racines aux pieds les parigots, c’midi ? C’est la noël qui vous cloue sur place ? On s’prend pour des dindes dans leurs jus ?
Et qu’on m’amène l’cantonnier, c’quoi ces pavetons ? Ca glisse, ça cahute, j’vais perdre mon chargement moua ?
Bon, l’est ou, c’t’hostel ? Ah, l’v'la. Mais fais donc attention, l’zigue…Pousse touaaaaa, mais pousse touaaaaaaa,

Aaaaaaaaaaaah, Aaaaaaaaaaah, Ma chariote m’échappe, mon chargement………Nooooooooooooooon, l’Marie fait quequ’chose, viens à mon s’cours !!! Y’a mes étrennes qu’s’font la malle sur l’paveton.

Boudiou, l’est ou s’cornichon qu’a fais verser, qu’j’lui fasse sentir ma façon d’penser ?


D’un discret mouvement de hanche, M’dame Carline fait verser sa charrette. Juste devant la porte de l’hostel Sainct Paul. L’joseph s’ra content. Pile à l’heure.


Verdun
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 63471247846cb66305b871

Rue devant l’hostel Sainct Paul

Jour de fête entre tous, j'ai carrément le fion posé dans la boustifaille. Y'en a qui sont nés une cuillère d'argent dans la bouche, moi, j'ai le cul bordé de légumes. S'tout d'même aut' chose. Et en plus, j'me paie une balade en chaise à pousseur. J'suis la reine du potager, la princesse du salsifis, la dauphine du carré d'salades.

Un hochement de tête, sûr que j'ai bien compris s'que j'dois faire. La souplette offerte précédemment a bien aidé à l'acquisition totale du concept de cette journée. La cloche qui donne le temps et qui dit c'est l'heure de grailler ou de pisser braves gens termine son oraison glingondande et moi j'ouvre les vannes. A toute blinde, la voix qui taquine les nuages.


Les carottes ça a des poils,
Les radis ça a des poils,
Les betteraves des longs comme ça,
Les tomates ça n'en a paaaaaaaaaaaaaaaaas.


Un coup d'aigue sur la fin pour bien souligner le a, important le a et hop encore une tit' louchette.

Dans le jardin de tonton,
Y'a tout sauf des cornichons,
J'y ai demandé pourquoi,
Il m'dit ben ça t'regarde pas
Alors jme suis retourné,
Je suis allé voir Renée
Je lui ai dit pourquoi tonton,
Il aime pas les cornichons?


J'me suis levée, les pieds calés entre un chou fleur et un romanesco. Faut de la stabilité dans l'entreprise de vocalise. Ma m'am elle dit toujours, quand elle est pas en train de se prendre la gueule avec le daron, Verdun, quand elle a les deux pieds bien campés au sol et qu'elle ouvre la bouche, c'est l'moment d'ranger l'peu d'vaisselle qu'on a.

Blarf ! V'la la dame qui renverse le chargement. Acte II. Je rouleboule, me rape un chouilla su'l'pavé, merdouille, mauvaise réception. Une inspiration profonde, faut remplir tout bien les poumons, agripper la jambe en gardant les fesses au sol et l'oeil humide du chaton mouillé. Expiration.


Aïiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie !!! Il m'a cassé la patte ! Il m'a cassé la patte j'vous dis ! J'vais mouriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir !!

A toi la mère, moi je garde le tempo vocalise.



Personne cite jamais Mezrahi, erreur réparée
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MessageSujet: Re: Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul   Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul Icon_minitimeLun 4 Fév - 0:32

M'dame Carline
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 1229129051475db0802101f

Déballage d’hiver devant l’hostel Sainct Paul

La marée légumière se répand, tsunami potager, avalanche maraichère…Quand y’en a pour un, y’en a pour tous !

La petiote s’égosille, rejoint le pav’ton sans cesser de brailler. Une perle c’t’e môme. En l’écoutant, M’dame Carline en a le cœur qui miellise dans sa poitrine. Une môme pareille, pensait pas qu’ça existait, la mère cucurbitacée ! Tout juste si elle l’adopterait pas, là, tout de suite, rien que pour la qualité de son trémolo.

Ca lui parle, ça l’attendrit, elle se reconnaît dans c’t’aigüe. Elle, en plus p’tite ! Bondiou ! La Marie, t’est généreuse c’t’année. Un extra joséphien et un ange grégorien tombé d’la charrette !

Mais c’point l’moment d’faire dans le sentiment, y’ a un turbin à poursuivre.

M’dame Carline se précipite vers l’enfançonne à terre. Ouvre ses bras, hurle à l’assassinat :


Mon enfant, ma fille, mon trésor, ma carotte d’amour……Il t’a tué, il t’a détruite….AAAAAH Saligaud……..M’ôter la chair d' ma chair…J’vais lui faire passer l’gout d’la vie……Ou est il ? J’te vengerais mon ange….

Aussi vite qu’elle a attrapé Verdun et l’a enfouie entre ses deux mamelles, M’dame Carline la relâche et se précipite sur la foule qui reluquait le spectacle un sourire niais au bec.

Ouvrant son corsage dilaté, elle matraque à grand coup de mamelles ceux qui passent à sa portée. Ils tombent, tombent, tombent, tombent et s'lon les avis compétents il paraît que cette hécatombe fut la plus bell' de tous les temps.



[Merci à Messieur G. Brassens pour ses mots.]


Joseph des Rouscilles
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 88224518746f5335578d33

Impasse derrière l'hostel Sainct-Paul, bordure de Seyne

Ha la douce voix de la mégère au coin de la rue. Le voilà le détail qui manquait dans le paysage sonore d'un Paris étreint par l'hiver, du pavé glissant à souhait, de l'entourloupe plaquée à l'angle du quartier rupin. Pile à l'heure la commère, s'té l'équipe qui s'était dandinée du fion trop prestement. Les paluches du Joseph s'offrent une petite danse collées serrées en preuve de satisfaction. Y'a pas, le tout c'est de savoir choisir les gens avec qui on travaille. C'est la base de tout coup qui se veut un peu construit.

Tranquillement, il va chercher le matériel dans la carriole et pose la sacoche de cuir aux pieds du Maître. A lui d'officier. A priori rien de bien compliqué pour le charmeur des serrures, l'enjoleur du cadenas, l'ensorceleur de la porte fermée. Deux battants de chêne condamnent l'entrée réservée au petit personnel, pas plus compliqué pour le Maître que de s'envoyer une motte de beurre.


Maître à toi les honneurs de la dame.

Un pas en arrière pour lui laisser la liberté de mouvements nécessaire. Plutôt un expressif dans son genre le Maître, pas grand, ça c'est sûr, mais une grosse capacité à bouffer de l'espace vital.

Un coup d'oeil à la rue ne dévoile que la présence d'un matou malingre à la recherche d'un truc à se coincer sous les ratiches. Tellement maigre qu'y'aurait même pas de quoi se tailler des gants dans sa fourrure. A la limite se faire des cure dents avec ses os.

Joseph et La Chique, dos au petit Maître, bras croisés, jambes campées sur le sol, pourraient, pour un anthropologue visionnaire pré-figurer ce que sera le vigile de demain. Ils ont l'oeil balayant rasibute et la mine à la, tu t'approches du grisbi, tu ramasses, tarte aux doigts en promotion exceptionnelle et du rab même sans demande.

Le raffut des dames de l'histoire se propage et gagne en ampleur avec l'arrivée des curieux, sous une moustache, un sourire se planque. Faut jamais vendre la truffe à Chicard avant qu'il se soit mouché, mais on a le droit de profiter de l'instant.



La Chique
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Impasse derrière l'hostel Sainct-Paul, bordure de Seyne

Gnahgnahgnahgnah

Le Maître... Quel petit bouffon. La Chique le déteste. Il ne doute que la dernière réprimande de son compère, au sujet de la carriole, provient indirectement d'un commentaire du Maître. Infâme petite créature. Y'a qu'un chef, et c'est le Jo'.

La Chique de plonger son regard en le futal du croche serrure, pour marmonner ensuite dans sa barbe :


Un jour, j'te f'rai l'fesses mon gaillard.

Argh, non, pas maintenant. La jaunisse qui hurle au comptoir... Il hésite, un instant, à se vider la au milieu. Mais, à coup sur, le nabot aurait trouvé à redire, et la Chique n'était guère d'humeur à s'énerver. Pour sur que cela s'achèverait en bagarre. Les poings fuseraient. Il se sentirait mieux, certes, mais... Il convenait de ne point mettre en péril le braquage.

Aussi rebroussa t'il chemin. Il sortit son matos - Ouah, méga bien gaulé La Chique - et déversa une pisse abondante pile au milieu des deux tonnelets sur lesquels il venait de jeter son dévolu...

Ah, instant magique que procure une telle libération...

Le brigand leva les yeux au ciel et s'emporta dans un profond soupire...
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MessageSujet: Re: Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul   Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul Icon_minitimeLun 4 Fév - 0:38

M'dame Carline
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Dans la rue devant l'hostel Sainct Paul


M’dame carline matraque, pour ne pas dire autre chose, et ce pugilat la ravie. Longtemps qu’elle ne s’était pas amusée ainsi. Allez savoir si c’est ses « arguments » ou la portée de sa mélodie mais la foule encaisse plus qu’elle ne répond aux coups.
Par contre moult voix s’élèvent soit pour encourager soit pour huer la million mamelle baby ce qui n’est pas pour lui déplaire.
Du bruit avait dit Joseph ! Et bien il était servit, tout le quartier était dans la rue. Et si le silence avait l’outrecuidance de vouloir pointer son nez ne serait ce qu’un centième de seconde, M’dame Carline le renvoyait dans ses pénates illico.


Ma fille… Toucher à ma Fille ! T’as un commentaire à proférer toi, l’gamin ? Tiens, ça t’rappelle ta mère un des comme ça ! Et ben profites de l’aller et retour parcequ’t’en verra plus jamais…
Et qu’est ce qu’elle veut la ribaude ? Défendre son rejeton ? Ben fallait pas l’pondre si c’est pour faire des niaiseux pareils !

Et toi là, avec ta tronche de poire, tiens un choux fleur pour aller avec, ça fera une soupe cuisine nouvelle !


Evidemment parfois le légume a la désobligeance de revenir vers sa propriétaire d’origine mais ce n’est que pour mieux gagner le droit à un petit voyage aérien vers une trogne dépassante.

Toute à son occupation, M’dame Carline sent pourtant que l’intérêt de la foule se déplace légèrement sur la droite tout en opérant une sorte de mouvement reculatoire.
Les nez se dressent vers le ciel, des sifflotis minequerienesques font leurs apparitions. Y’a comme une cohue d’anges qui passent et CA, ça ne dit rien qui vaille à la baolboette ses trottoirs.
Suspendant un pourtant splendide lancer de navet, M’dame Carline se retourne tout, mais alors tout doucement. Elle ne sait pas pourquoi mais quelque chose lui susurre à l’esprit qu’elle sait le genre de monstre qu’elle va découvrir derrière elle. Son pire cauchemar ou l’évocation même du simple nom intime l’ordre directement à ses jambes de se mettre en mouvement sans même faire un détour par le cerveau.

M’dame Carline finit son mouvement rotatif, ouvre les yeux… Et ils sont là !!! Les CONDES, La pire engeance que la terre n’est jamais portée. Les redresseurs de tords, les matraqueurs de petites gens, les empêcheurs de se castagner en rond, les…, les….


Pas une minute à perdre ! Verdun cavale jusqu’au grand barbu, y a l’feu à la casbah, faut filer dare dare. Bouge tes guiboles et ferme ton clapet ! Pas la peine de leur indiquer l’chemin !
Vite p'tiote, court comme tu hurle !


Là pour le coup, M’dame Carline voit rouge. L’amusement tourne à la farce sinistre. Rameuter les traines matraques, c’est pas déloyal, c’est carrément…de la triche, y a pas d’autre mots !
Sur que c’est les band… mou de l’hôtel qu’on donné l’alarme. Saleté d’richars ! Z’aime pas l’odeur du trottoir ? Ben vont l’avoir quand même ! L’a une p’tite surprise de dernière minute la Carline, vont s’en souvenir longtemps !


Z’avez un souci là d’dans ? Voui, vous les peteux d’soie ? Tenez, j’ai du maquereau pour vous ! Ca vous va t’y pas comme un gant ? Bien fumeux, bien juteux ! Vous m’en direz des nouvelles ! Trois semaines qu’ils fermentent… Rien que pour vous ! Cadeaux d’la maison ! Nigauds !

Les maquereaux miasmatiques s’imaginent un instant poisson volants alors que Carline les envoient par poignée dans les fenêtres qui se brisent sous la déferlante marine. Et bien du courage à ceux qui vont subir l’odeur pendant des semaines. Un nettoyage n’y suffira pas, ni deux…

Et maintenant, il est temps de prendre la poudre d’escampette. Abandonnant tout son chargement sur le pavé, Carline entreprend avec réussite de battre la foule à sa propre course. De ruelle en portes dérobées, elle est bientôt loin de ses poursuivants. Furibarde mais loin !



Verdun
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Dans la rue devant l'hostel Sainct Paul

C'est pas une dérouillée version pachyderme, c'est un feu d'artifice de torgnoles, la grande foire de la rouste parisienne. Elle distribue les gnons encore mieux qu'le 'pa. Faut avouer, il est moins bien loti question protubérances mammaires le paternel, tout d'même, su'l départ, j'en suis restée comme deux pauv' oeufs brouillés. Quand c'est que j'l'ai vue s'débalonner, toutes miches dehors pis qu'le premier est tombé, j'dois dire, j'ai applaudi. J'en ai même oublié de gueuler. Ho pas longtemps, allez pas vous affoler. Il est pas né le nichon qui me la fera fermer.

Fallait qu'j'en sois aussi et vu qu'le bon peuple en était à un point où on avait oublié la cause première du raffut et qu'on se castagnait pour le simple fait que ça réchauffe et qu'ça fait circuler l'sang, j'ai pas hésité à m'remettre sur mes cânes. Planquées derrières les rondeurs fessières d'la dame Carline, j'ai appris la recette d'la ratatouille aux légumes d'hiver. PAF ! Une pour toi. PAF ! Une pour l'vilain d'à côté. A quelle journée ! Tout ça accompagné par une voix poussée à son paroxysme par l'enthousiasme.


J'suis qu'une tite maraichèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèrE
J'ai l'légume frétillant
Pour dire si sont point cheeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerE !
J'te les fous dans les dents !


Ah ! qu'c'est bon une betterave
C'est bien mieux qu'le chou rave
On en redemandrait
Sauf pour articuler

Tsoin Tsoin !


Emportée par la foule, je me coule dans la houle à en oublier les boules de ces moules qu'on tourneboule. Juste comme j'entamais l'arrachage consciencieux d'une paire d'esgourdes, v'là la mère qui m'crochète le bras pour v'nir me jacasser de sales nouvelles en coin de gueule. J'suis trop p'tite pour avoir une vision périphérique, c'est comme qui dirait qu'il me manque de la hauteur, tout s'que j'capte c'est des guiboles qui ont tendance à toutes reculer sans même avoir à s'concerter su'l pourquoi du comment. Sûr, j'la crois, parole ! Adieu les belles feuilles chou violacées par mon étreinte, j'ai une mission de première urgence. A moulinet des guiboles en dérapage plus ou moins contrôlé, la recommandation d'la fermer s'avère pas trop nécessaire. Y'a pas assez d'air pour faire les deux en même temps toute façon.


Impasse, derrière l'hostel Sainct Paul, bordure de Seyne


L'angle de la rue, j'détalle, je vire, je tourne, encore un coup d'accélérateur dans la dernière ligne droite et dégazage à la vas y comme j'te bafouille.

La .... bleusaille ... là-bas .... plein ...

J'ai l'poumon façon pompe à merdaille, fait plus d'bruit qu'tous les éventails des bêcheuses jours de grand soleil. Faut qu'j'crache, sinon j'la langue qu'va rester collée au palais, pis alors ça, jamais !


Joseph des Rouscilles
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Impasse, derrière l'hostel Sainct Paul, bordure de Seyne

Pour minutieux qu'il est, le Maître pourrait bien devenir exaspérant de lenteur. Sauf qu'y'a comme un petit intérêt à prendre son mal en patience. Si jamais quelqu'un l'ouvre pour lui faire remarquer qu'un escargot est en train de le doubler à la course on est bon pour deux heures de discours braillé sur l'art et la manière et le respect du boulot bien fait et que si on veut bosser avec des branquignoles, on n'avait qu'à pas venir le chercher et que puisque c'était ça, pour de bon il allait nous montrer ce que c'était que prendre son temps. Et si encore on échappait à un véritable pugilat, on pourrait s'estimer heureux. Ceci étant acquis dans les profondeurs de la conscience du milieu, on ronge son frein en silence et on s'occupe comme on peut.

En l'occurrence, le Joseph s'échine à compter le temps entre chaque clapotis de la Seyne contre le bord du quai. Résultat, pas beaucoup. Passionnant. On passe son temps à attendre dans la truande. On attend pour se dégoter une petite affaire juteuse, on attend que les compères se rassemblent, on attend d'avoir réuni tout le matos nécessaire, on attend qu'Asdrubal ait ouvert cette PUTAIN DE PORTE ! Attention, confondons pas, il s'énerve pas le Joseph, il frétille à peine.

Et l'Chicard qui marque son territoire ... vraiment des moeurs étranges ...

Juste comme la montagne de sérénité allait se lancer dans l'étude de cette espèce dont le seul spécimen connu, que la création en soit remerciée, est La Chique, une mini aspiratrice d'oxygène déboule sans crier gare, porteuse d'un message qui clôt l'attente et la construction mentale d'une encyclopédie dont de toute façon le monde pourrait parfaitement se passer.

L'homme du guet fait parti intégrante du quotidien des faisandeurs, le voir débouler, même si cela ne soulève pas les applaudissements auxquels eux- mêmes se croient peut être en droit de prétendre, ne leur attire pas non plus avalanche de reproches. C'est le revers de la médaille, y'a ceux qui prennent et ceux qui sont pas d'accord avec l'idée de partage des richesses. Mais si les truands reconnaissent l'existence de la force royale, ce n'est pas pour autant qu'ils ont pour habitude de lui mâcher le travail en l'attendant gentiment et ne poussons pas le vice, lui indiquant le chemin.

La môme sous un bras, Joseph va poser ses fesses et sa mauvaise humeur sur le siège du chariot.


Camarades en voiture, l'asticot que voilà nous annonce une visite inopportune. On se presse pas, mais on fait ça sérieusement s'il vous plaît.

On se répartit dans les charrettes, à partir les pognes aussi vides que le crâne de La Chique, le Joseph se retrouvait avec une petite course à faire, seul. Oreilles étonnées à l'éclatement dans son dos, un quart de tour de cul pour poser un regard incrédule sur le gugusse apparu à son horizon. Ils balancent des gaillards par les fenêtres les rupins ? Pas forcément courant comme pratique mais fallait s'étonner de rien, le richard c'est connu pour gâcher, les gens comme les choses. Pis non, tout compte fait, nous voilà en présence d'un compatriote de bastringue, le Joseph tend une paluche pour arracher l'minot du sol parisien.

J'te largue à l'auberge, place de Grèves.

Les canassons sont lancés avant même que l'invité ait senti le contact du bois sous son arrière train. Pas tellement pris le temps de soupeser le pour et le contre, on laisse pas un gars derrière avec un grouillement de poulailler en fond sonore. Qu'il fasse pas parti de la troupe n'est qu'un détail vu la situation. L'métier, c'est l'métier, qu'on débute ou qu'on soit déjà un vieux roulant.

Y'a pas à s'affoler, l'temps qu'ils éparpillent la masse dans la rue devant l'hôtel, eux peuvent remonter l'impasse sans trop craindre pour leur arrière train. Très exactement, on se presse pas mais on fait ça sérieusement. Sur le cliquetis des charriots, chacun prend le chemin de son futur proche. La Chique et le Maître en retour à la boutique et un Joseph affublé d'une jeunesse en partance pour boire un coup. Adieu les bords de Seyne refoulant du bec, bonjour les demoiselles planquées derrière les comptoirs.
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MessageSujet: Re: Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul   Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul Icon_minitimeLun 4 Fév - 0:51

Joseph des Rouscilles
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 88224518746f5335578d33

Y'en a pour aimer les balades parisiennes, pour l'Jo, ça devient juste un décor usé dans lequel tout ce qui ressort, c'est les opportunités de faire du vide dans s'qui a l'air d'être trop plein. Une bicoque, il la soupèse à l'aune de ses ouvertures, au renflement de ses murs, à la taille de sa porte. Plus elle est gironde, plus elle tente de cacher des choses derrière ses battants. Si faut pas être couillon pour ainsi gueuler au monde, r'gardez comme ma porte est bien fermée. Faut pas s'étonner qu'y'ait des malins pour tenter de prouver le contraire.

Arrêt d'une charrette désespérément légère en chargement le long du mur de l'auberge, retour au pavé dans un soupir désapprobateur à cette journée qui lui tirait la tronche. Il se cale au diapason de l'humeur du temps, le soleil en moins. Un geste vague pour son compagnon d'infortune.


Te v'la assez loin des emmerdements pour pouvoir prendre le large sans avoir à galoper. Mais avant qu'tu choisisses ta route petit, j'aimerai assez qu'tu viennes poser tes miches dans s't'auberge, qu'tu m'racontes un peu s'que tu foutais sur mes plates bandes. Ca m'taquine un brin ta façon d'me tomber sur les chausses.

Pas une obligation, juste que ça s'fait, quand on a d'la politesse de voyou, de s'fendre d'une bavette explicative. On n'est pas des férus du télescopage de plans dans l'genre. A lui d'voir de quel côté de la barrière de la truande il se place, les p'tits trous du culs ou les droits en gueule. Personnellement le Joseph s'en tamponne.

Il pousse la porte sans regarder si l'autre a suivi ou pas et constate, la moustache basse, qu'elle est tout sauf visible. Bon, va pour donner de la voix. Tendant le bras par dessus le comptoir, il chope un Roland ronflant autant que dégoulinant par l'épaule et secoue la chose comme s'il était possible de le sortir de sa torpeur par ce simple procédé.


Elle va ouvrir un oeil l'outre à mauvais vin et elle va me servir un godet.

La voix poussée dans les orages cascadant de grave qui amènent à la résonance. Si avec ça, elle le capte pas, il faudra passer aux baffes.


Madelon
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Le livre se referme, sans commentaires, inutiles, la plume et l’encre retrouvent leur place. Le regard parcourt la liste établie, rien d’exceptionnel. Un souffle pour éteindre les lampes qui n’éclaireront plus sa présence. Quelques secondes en suspens pour que l’oreille confirme à l’esprit. Un nez qui se plisse en signe d’étonnement inquiet. Une voix qui ne devrait pas se trouver en cette heure en ces lieux.

Remontée en salle, des yeux qui se croisent, une demoiselle passant derrière un comptoir, décor à une scène. Compréhension tacite, les rôles sont sur mesure. Une attention captée par un spectateur silencieux, dissimulation d'incertitude par un verre saisi, un tavernier repoussé, une phrase à la salle lancée.


Installez vous, que dois je vous ... apporter ?

Un mot appuyé, en messager échangé. Une question voilée, une interrogation sous jacente. Texte en improvisation, au petit bonheur ... la chance.


Joseph des Rouscilles
Chapitre Sept : Hostel Sainct Paul 88224518746f5335578d33

Encore mieux qu'un heurtoir, plus efficace que les clochetons des curés, tiens pour un peu, y'en aurait pour dire qu'un coup de biniou de Joseph fait apparaitre les anges. Le tavernier pour une fois a rempli son office, c'est pas si souvent que ça lui arrive alors qu'il le fasse même à son insu ce doit d'être souligné.

Le pas se déroule jusqu'à amener un battoir saisir une chaise se lamentant d'être si vide. Raclement du bois sur le sol, raclement de gorge pour ne pas être en reste. On va pas se faire moins causant qu'un meuble. Le voyage à la table est l'occasion de constater que le touriste spécialiste des gaufres se perd dans la contemplation de la fortune de l'auberge.


Alors petit, tu viens déposer ton auguste postérieur pour partager un verre et me raconter une histoire ou tu vides la baraque ?

Démêlage de moustache pensive, coup d'oeil inexpressif pour la serveuse. Choisir le pourquoi et le comment on ouvre la bouche.

Deux godets Mademoiselle, et n'allez pas me les, hmm, rater. Si vous avez une meilleure cuvée, n'hésitez pas à nous la servir.

Les mains fouillent pour dénicher les pièces à faire cliqueter sur la table. L'habit ne fait pas le moine.


Madelon
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On pourrait écrire que l'air se fige et prend une consistance murale, mais ce n'est que l'impression pesant sur les épaules de Mademoiselle. Les nouvelles avaient beau être fraîches, elles n'en étaient pour autant pas d'une saveur à son goût. Trop épicées. Les verres sont servis pour être déposés d'un geste sec sur la table occupée par les deux hommes. La voix est suffisamment travaillée pour ne pas laisser transparaitre la crispation d'humeur.

Je suis désolée monsieur, mais pour une cuvée plus accessible, il faudra patienter un peu. C'est que nos délais de livraisons sont courts.

Une incohérence qu'elle laisse filtrer sciemment en empochant les pièces déposées à son intention. Un sourire tout commercial se fixe sur ses lèvres alors qu'elle utilise la distance jusqu'à l'autre table qui vient de trouver locataire, à repasser quelques conversations ici ou ailleurs entendues. Debout à ses côtés, elle songe que l'information requise n'étant pas dans sa mémoire, il fallait espérer que le filon représenté par cette auberge ne soit pas épuisé. Cela lui arrache un soupir tout destiné à cette journée de service qui se profilait.

Et pour le jeune homme ce sera ?

Le point d'interrogation flotte en fin de phrase pour s'évanouir dans un courant d'air traitre, sale temps pour les demoiselles.


Joseph des Rouscilles
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Evidement, s'aurait été trop beau qu'elle nous aligne une adresse dans la seconde. Fallait pas rêver, c'était pas non plus l'agence de tourisme du parfait monte en l'air la gamine. Ca lui tire tout d'même un soupir chagrin au Joseph, on n'était pas encore dans la mouise mais il sentait déjà ses effluves venir lui chatouiller la narine.

Qu'est ce qu'il leur restait ? A peine plus de douze heures pour mettre la main sur le paquet à livrer, sans compter qu'il faudrait aussi prendre le temps de charger le reste. Pas impossible, juste serré niveau emploi du temps. Ca promettait la nuit blanche, encore. Foutremerde, le lascar lui aura couté quelques heures de sommeil depuis le départ de cette mascarade. Il aurait intérêt à se montrer plus rentable par la suite.

La voix de son voisin de table le ramène au moment. Il l'avait déjà oublié celui là.


Hein ... Jess tu dis, c'est bien joli prénom.

Plus rien à faire ici, Mademoiselle était au courant, elle ferait ce qu'elle pourrait, eux se taperait la partie "au mieux", y'avait plus qu'à attendre. Il envoie le contenu de son godet lui réchauffer l'arrière salle du foie et se lève. Juste un salut de la tête au mioche et pour la forme un ...

J'te la souhaite bien bonne.

Les jambes s'en vont bouffer du parquet pour arriver jusqu'à la porte et se la franchir en se disant que les autres allaient pas être jouasses des nouvelles qu'il ramenait au bercail. Foutue journée pour de bon. Il pose son derche sur le siège de la charrette, un coup sec de la langue pour faire bouger le canasson et il s'enfonce dans le flot des passants.

Retour au bercail en louvoiement de cul, il a la charrette qui tire sur la droite, c'est rien, juste un détail mais ça lui titille un nerf dans l'épaule en crispations nerveuses sur les guides. Sûr, il a une roue voilée. Rien qu'le Clac ! sur le pavé apporte la preuve irréfragable qu'il a encore le jus pour ces questions là. Le matériel c'est comme le p'tit personnel, faut s'lever tôt matin pour dégoter une affaire.

L'charreton à l'arrêt devant la boutique, il pousse la porte pour retrouver l'atmosphère attentive autant que refroidie. Sont tous là, la mioche compris, à attendre qu'on leur donne la suite du programme. Ben la voilà, aussi simple qu'une partie de pêche.


On attend.

Rien d'autre à ajouter, de toute façon pour leur raconter quoi, en deux mots tout est dit. A passer le temps, autant s'occuper de la roue capricieuse, il va engranger ce qui fait besoin et ressort, l'oreille tout juste retenue par les conversations qui repartent.

Travailler des mains ça le pose, y'a pas à s'esquinter l'ciboulot en vaines cogitations. Poser l'épaule contre le montant, d'une main soulever, de l'autre enquiller la calle ... il aurait du faire charagiste.


Madelon
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Passent les heures, s'écroulent les minutes, l'ennui fait rage. Mademoiselle soupire. Ce n'est pas l'occupation qui manque, c'est l'intérêt qu'elle y porte. Le service a été rendu à Roland, à grand renfort de mots fleuris. Les échanges l'ont distraite le temps d'une averse, guère plus.

L'oreille à la traine, elle contemple régulièrement la couleur du ciel sur la rue. Le soleil poursuit sa route, un jour comme un autre. D'une salle à la suivante, ses jupons trainent partout, remuant personnel, prenant décision. Si une affaire est à la traîne, il ne faut pourtant pas négliger celle-ci. Monseigneur étant loin, les récriminations parties avec lui, il s'agissait de faire ce qui aurait du l'être depuis longtemps. Se débarrasser enfin du Gratte Cul, cette tâche dans le parcours de l'évêque.

Reconversion sera le terme employé par Mademoiselle pour expliquer à certaines dames qu'elles n'avaient plus leur place en ces lieux. Terminé le bouge, il fallait se renouveler, cette partie deviendrait lieu de restauration. Comme il faudrait agrandir les cuisines, tant pis, elle engagerait artisans afin d'amputer quelques mètres carrés sur cette salle. Si Monseigneur y trouvait à redire, il serait de toute façon trop tard et l'argent serait dépensé. Elle essuierait les invectives en ployant les épaules, le sourire faussement désolé et ce serait chose entendue. La porte claque sur les mécontentements ouvriers, mais comme c'est bien celle de sortie, Mademoiselle n'en a cure. Qu'ils aillent hurler leur dégout des méthodes patronales ailleurs pourvu qu'on ne les revoit plus.

Elle ne se frotte pas les mains, simplement parce que ce n'est pas dans ses manières, l'intention pourtant y est. Installée sur un bout de comptoir, elle compose. Pas de jolies rimes, non, la poésie de Madelon est logique, point rimaille. L'auberge doit se doter de serveuses. Elle même n'en aura plus le temps, encore moins l'envie et Roland seul ... Point besoin de commentaires. Ainsi donc elle fait.


Ici on demande : a écrit:
Serveuses, bonne présentation, expérience souhaitée, salaire à la hauteur des compétences.

Envoyer courrier à Monseigneur Kad Cyril D'Azayes, Evêque de Narbonne ou à Madelon, chargée d'affaire de l'énergumène près cité.


Le vélin rejoint l'affichage à la vue de tous dans la rue, il n'y avait plus qu'à attendre les propositions. Elle ne doutait pas que l'emploi trouverait preneuse rapidement, les jeunes filles dans l'urgence de salaire faisaient office de fleurs aux pavés de la ville.

C'est à la fin de ces multiples agitations que la libération prit corps, portée par les voix d'un petit groupe installé à la Rose. Un nom, il ne lui en fallait pas plus, il venait de lui choir à l'oreille, plus doux qu'un mot d'amour mielleux. Quel sourire elle a offert là et comme il est léger le pas qui les enlèvent, elle est ses jupes, au plancher de la salle. Récupérer de quoi se couvrir les épaules ne lui vole qu'un souffle, la nuit est venue, il faut aller porter la clé si longtemps attendue.
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