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 Chapitre Cinq : Le Touche à Tout

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Le scribe
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MessageSujet: Chapitre Cinq : Le Touche à Tout   Chapitre Cinq : Le Touche à Tout Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:57

Le Touche à Tout

Joseph des Roussiles
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 88224518746f5335578d33

Retour chancelant au bercaille après une escapade façon chat de gouttière. Tout le monde veut devenir un chat, parce qu'un chat quand il est bat, retombe sur ses pattes. C'est faux ! Parce que le Joseph au moins, n'est pas tout le monde. S't'un besogneux honnête, qu'fait bien ce pour quoi il est payé et qui demande rien d'autre que de garder les pieds sur terre. Qu'on vienne pas lui chanter les voluptés de l'altitude, les jouissances frénétiques du vertige. Des nèfles ! S'qu'il lui faut, c'est tout bêtement la douce chaleur de son pieu. Ni plus, ni moins.

Montée d'escalier pesante, troisième marche qui grince, idiot mais ça peut compter. Poussée de porte pré endormie et affalement des voiles. Hola matelot ! filons vers le large et mortecouille ! qu'on ne lui parle plus de charpente jusqu'au prochain jour. Il faut saluer au passage, la ténacité mise en œuvre par l'oreiller, dans sa tentative de sauvegarde de l'intégrité physique de la bicoque en étouffant les ronflements du sieur.

S'est même pas préoccupé d'savoir si le Chicard était arrivé à bon port ou pas. T'façon, s'qu'un porc La Chique ... Et voici comment une vanne foireuse poursuit son chemin dans les circonvolutions houleuses d'un esprit épuisé, pour donner naissance à des images de porc galopant sur les toits à la poursuite d'un arlequin bariolé.



Babette du Lys
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 73937048545338dc3e9417

Maison silencieuse, bercée par le bourdonnement régulier d'un Joseph écrasé de sommeil. Elle a rallumé un feu qui en ces journées de froidure devient nécessaire. Ce n'est pas un déjeuner qui est dégusté, c'est la qualité de l'instant. La sensation de retrouver ses anciennes habitudes de chatte passive, à croquer du bout des dents toutes les douceurs qui lui tombaient sous la main. Gourmande Babette ? sans conteste possible. Ses rondeurs l'attestent.

Sa vie devant à nouveau bientôt changer de direction, elle profite des moments de calme comme on goûte un grain de raisin roulé sur la langue. Acidulé et juteux. Elle n'ira pas le réveiller, chaque tremblement dans sa respiration de dormeur est gagné sur l'énergie qu'il faudra déployer quand tout le monde sera debout.

Elle aime l'ambiance du lieux mais ses préférences vont vers l'inaction lascive, la paresse volontaire. Tous ces hommes exigent une quantité de préparation culinaire qui la fatigue rien qu'à y penser. Nourrir un Joseph n'est pas une mince affaire et gaver un Chicard pas une sinécure et comme si cela ne suffisait pas à sa charge de travail, ils lui avaient ramené le Maître en surnombre. Petit, mais ne crachant pas sur sa part.

Devenue experte en étirage de minutes et multiplications de secondes, elle repousse le moment où il deviendra impossible de reculer et où il faudra se lever pour monopoliser son corps dans des tâches ménagères.



Madelon
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 109253339745e9cbd2d9523

L'air froid parisien lui fait resserrer ses bras autour d'elle. Sauvegarder sa propre chaleur. Il ne faut toutefois pas se plaindre, l'hiver enferme les odeurs de la ville. Quand l'été parisien exulte en senteurs prenantes et entêtantes amenant au bord de la nausée, l'hiver se fait caresse aux narines sensibles. Il ne manque qu'une pluie pour nettoyer la ville.

Il n'y a qu'à remonter la rue sans même avoir à changer de trottoir pour passer d'une intrigue à ses coulisses. Les yeux au sol, elle constate l'état de fait et se demande si ..... Quelques secondes d'arrêt, elle se retourne, cherche à évaluer la distance, moue dubitative. Cela faisait tout de même un peu de chemin. Persuadée que ce n'était pas quelques malheureux mètres qui allaient fournir entrave à ses idées, elle réserve cela pour une discussion avec le Maître qui devrait se terminer par la mise en pratique de ses désirs. A Mademoiselle, rien d'impossible.

Elle bifurque à l'angle de la rue, à cette heure la porte principale de la boutique restait close, il fallait connaitre son entrée particulière pour pouvoir y pénétrer. Tout de silence, rien ne diffuse à travers le battant clos, la maisonnée avait encore les pierres embuées de sommeil.

A l'intérieur, la saveur âcre de la suie, le relents de graisse que la chaleur de la pièce fait suinter des murs et Babette, à son habitude alanguie à ne rien faire. Cette dame de petite vertu a le don de porter sur les nerfs de Mademoiselle par son inactivité perpétuelle. Même quand elle est en mouvement, ses gestes ont un tel poids que la vie a tout l'air de s'accrocher des deux mains à ce corps. Un salut de la tête, ses effets trouvent un crochet dans le mur et ses jupes une chaise.


Bonjour Babette, la maison est bien calme. Tu serais gentille de servir le thé et d'aller me réveiller tout ce monde, réunion sur le champ. Je les veux tous ici dans un quart d'heure au pire.


Asdrubal Vermillon
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 1381468370472f3831c06fa

La canne retombe en saccades régulière, à peine une arythmie, reste de fatigue, pas vraiment, trois plombes de sommeil, ça l'chagrine pas, c'est l'écot du besogneux d'la ciboule, il s'enfourne une nouvelle chouquette dans l'claque bécot, mâchouille, déglutit, y'a un chicot qui l'chicane, une tracasserie à l'entourloupe des ses rouages, l'turbin est huilé tout d'même, devrait pas lui r'venir en loucedé, le maître renifle un oubli, un brimborion, un détail agaçant, et impossible de foutre le panard dessus.

Asdrubal en engloutit une autre douceur, pousse la lourde à la pointe de sa bottine, la demoiselle est là, mais le thé point. Ennuyeux. Après la caille à canard ça ravigote, Le galurin se soulève, on a ses manières, juche son joufflue sur une chaise, absent derrière ses bésicles, ça l'trotte cette histoire, un tic pas accordé au tac, intolérable.
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MessageSujet: Re: Chapitre Cinq : Le Touche à Tout   Chapitre Cinq : Le Touche à Tout Icon_minitimeLun 24 Déc - 19:00

Joseph des Roussiles
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 88224518746f5335578d33

Grognement de refus de réveil. Y'a pas, on peut lui chanter l'air de "J'ai les chicots qui trempent" sur tous les tons, il bougera pas de son galetas. Barbe sur ou sous la couverture il sait pas, mais toujours, elle a son emmélage du j'y suis, j'y reste. Pourquoi faut-il qu'on vienne vous arracher à vos rêves alors que vous êtes si près de balancer le porc dans les pattes du funambule. Leur a galopé aux fesses tout ce temps pour rien, on le secoue alors que ses doigts venaient de se refermer sur la graisse du goret et que l'autre était en ligne de mire.

Dernier sursaut du combattant nocturne en retourné sur matelas, en vain, la femme aura raison de lui. Pas un mot à Babette, juste un signe de la main, sinon il lui hurlerait des choses ... vaut mieux pas y penser. C'est ça, sors, disparais de ma vue ! De l'eau sur la gueule, en faisant semblant de croire que ça pourrait servir à quelque chose.


P'tain, j'veillis ....

Y'a des jours comme ça, on sait que le temps vicieusement a fait son œuvre. Des lendemains qu'on aurait préféré pas voir venir si vite. Quand la tête prend tout loisir pour se remettre en route, quand la langue reste collée au palais, quand c'est plus du pâté qu'on a dans la bouche mais tous les pavés du parvis d'Notre Dame. Les yeux en couilles d'hirondelle et la mèche broussailleuse, il entame une descente d'escalier à l'image de son humeur. Pas bonne à l'instant du réveil, exécrable pour le reste de la journée.

Une paluche en grattage de bajoue, une autre qui pousse la porte, arrêt. Clôture de mirettes et soupire de résignation.


Et merdaille ....

Mademoiselle posée, toute fraiche, au milieu de son petit déjeuner. C'était bien garder de le dire ça la Babette. R'garde là, l'est pas fière d'ailleurs, toute qu'elle est à s'activer sur le feu en tournant le dos. La porte finit par retomber, pas l'choix de toute façon et puis quand faut y aller ... Il se pose en bout de table, sa place et attend qu'on vienne le servir. Ca traine pas, bol fumant et tranches de pain apparaissent sous son nez avant qu'il ait fini de penser, m'font tous suer.

Silence respecté en dehors des bruits de mastication des hommes en présence. Personne n'aurait l'idée de l'ouvrir et ce n'est que sagesse. Pas violent Joseph mais expressif dans la torgnole. Dernière lampée, pour constater que l'Chicard a pas encore ramené ses miches et que vu la tronche de la gamine on risquait pas d'éviter la conversation. T'façon si elle a fait le déplacement c'est qu'd'une manière ou d'une autre y'a un truc qui tourne pas rond.

Le bras se détend, geste lent, crochète la porte, l'ouvre et le tonnerre gronde.


CHICARD RAMÈNES TOI OU S'MOI QUI T'SORS DE TON PIEU !

A priori, la menace devrait suffire.


La Chique
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 198448594246f65839bfa12

Houaaaaaa ! con de bouse de chier de foutrecul de pisse sans dieu de merdalors'pasbon !

Vouais, vouais j'me transporte, bouge pas !

Ca c'est le refroquage le plus rapide qu'il ait jamais fait. Quand l'a la voix des grands jours comme ça l'Jo, celle qui se matérialise pour vous taper directement entre les deux yeux, faut pas chercher à discuter, suffit d'courrir. Pédalage en chute libre dans un escalier qui est le témoin navré d'une fin d'habillage de La Chique. La troisième marche a rougi.

Tel un boulet porté par tous les espoirs de ceux qui l'ont tiré pour qu'il aille s'éclater dans la tronche de l'ennemi, il fait son entrée sous l'oeil noir du Joseph. Ratatinage parfait, plus un centimètre de cou visible.Sourire pourri de chicots noircis et œil de chien fidèle.


Heu la m'amzelle, ben s'fait plaisir d'vous voir.

On lui aurait demandé son avis, il l'aurait préférée plus couillue mais comme on le faisait jamais hein .... En même temps, il sent bien qu'c'était pas ça qu'il fallait dire. Rattrappage de branchages qui forcément vont se briser sous ses doigts, seulement il prend pas souvent l'temps de s'rappeler qu'c'est toujours comme ça.

Bien dormi ?


Madelon
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 109253339745e9cbd2d9523

L'arrivée de La Chique est accueillie par un air navré de Mademoiselle et à bien y regarder, cela doit être contagieux car tous les occupants de la pièce se trouvent au diapason de ce sentiment. Il est le premier à rompre le silence attentif, le seul assez inconscient pour oser le faire.

Depuis le temps qu'ils travaillaient ensemble, elle avait jugé urgent de comprendre les fonctionnements de son comparse. Si l'on s'y intéresse, on constate que le mutisme de Joseph est compensé par une expression corporelle explicite. Tout en crispations et relâchements savamment dosés. Là, il faut épier les épaules tombantes, les doigts qui réveillent le cuir chevelu. Passer outre sa communication épidermique n'expose qu'à la démonstration mentale d'une huitre refusant obstinément de vous dévoiler sa perle. Les clefs de Joseph sont dans le respect de ses silences.

Ses yeux sourient à la force brute qu'il dégage, aux mouvements mesurés au millimètre près, aux tensions musculaires plus loquaces que ses lèvres, la voix est celle qui commande réponse.


J'ai vu notre client aujourd'hui, il était un peu abimé et avait l'air plutôt bien informé de votre existence. Une évidence frontale lui a offert le lien entre vous et moi. Une explication peut être ?

Tour de table interrogatif, lequel des trois se lancera le premier ?


Joseph des Roussiles
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 88224518746f5335578d33

Il devait y avoir un petit quelque chose dans cet univers qui faisait qu'elle était toujours au courant de tout sans qu'on ait besoin de lui dire. Pas possible autrement. Ca c'était passé y'avait à peine le temps d'un rêve ridicule. Quelle que soit la raison, l'était pas ravi qu'on vienne lui titiller le nerf du réveil avec des reproches qu'il méritait pas. Ni lui, ni les deux autres compères.

Sa main s'abat sur le bois de la table, apprenant la gigue à tout ce qui se trouvait dessus. Un bol se prend même une envie de liberté et tente une envolée pour échapper aux lois de la gravité.


Y'a rien à expliquer, l'oiseau de Mademoiselle manque de cervelle, je lui entre du plombs dans le crâne !

Ca fait déjà une longue tirade pour le monte en l'air, mais elle permet de porter le volume sonore à une intensité qui amène son auditoire à l'attention active. Un index vient se promener sous le nez de la gamine ajoutant une dimension physique pourtant peu nécessaire au développement.

Il déboule dans nos pattes comme un imbécile, qu'il s'estime heureux d'être encore en vie.

Reprise de souffle, maîtrise de la colère grondante qui lui fait clignoter l'oeil droit. S'il se laisse aller, il est bien capable de lui coller une baigne pour lui apprendre à garder ses distances. Mais c'est pas comme ça qu'on travaille en équipe, en tout cas pas avec elle. Et puis quoi, ils commençaient à se connaitre, il s'avait bien avant qu'elle ne le dise que cette histoire n'échapperait pas à une mise au point.

Toujours, le boulot a été fait.

Il aurait pu ajouter et bien fait, mais dans la faisande on a sa fierté et pas l'habitude de s'auto complimenter. Les mains se croisent, doigts mêlés, deux poings massifs posés sur la table. Il a dit.
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MessageSujet: Re: Chapitre Cinq : Le Touche à Tout   Chapitre Cinq : Le Touche à Tout Icon_minitimeLun 24 Déc - 19:04

Madelon
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 109253339745e9cbd2d9523

Un sursaut sur sa chaise. On a beau s'attendre à ce qui va suivre, le courant d'air passe tout de même bien près. Froncement de sourcils sévères. Ca va, elle a compris, pas besoin de lui faire un dessin du bout du doigt. Peut être qu'elle ne pesait pas 198 livres de carcasse mais la nature l'avait dotée d'un peu de poids en cervelle. Ainsi donc le bel animal s'était précipité dans les mâchoires de l'ours. Bien sur, vu comme ça ... Un regard pour la mine renfrognée que Joseph affiche. Ses mains viennent caresser machinalement le bois de la table, un soupir s'exhale de ses lèvres.

Au moins la prochaine fois, si tu pouvais éviter la tête.

Si on commençait par lui casser son jouet à coup de masse, il ne serait plus la peine de courir sus aux intrigues et autres entourloupes. Il fallait le traiter en douceur, le choyer tel le plus précieux des trésors, l'entourer aussi fidèlement qu'on conserve un grand cru. Il était son millésime à elle, sa cuvée spéciale des grandes occasions, à en surveiller la décantation avec tendresse et envie. Juste la bonne température, juste le temps qu'il faut. Son physique comptant autant que la robe d'un vin de prix, son esprit pour la saveur qui vous caresse la langue. Fruité, un peu corsé, elle en avait eu la preuve le jour même et en gardait une pensée souriante en coin de souvenir.

Mais, laisser là ces considérations et puisqu'en effet le travail commandé avait été exécuté, passer à la suite. Voir avec le Maître si l'idée qu'elle avait eu pourrait être réalisée et dans quel délai et s'acquitter de la commande supplémentaire qu'il lui avait faite. A Joseph d'abord, cela le ferait réfléchir et permettrait d'occuper sa mauvaise humeur alors qu'elle traite avec Asdrubal.


Il y a du nouveau. Il nous faut un piano. Pour Madame si j'ai bien compris, et c'est évident que c'est le cas. Il faudrait quelque chose de .....

Deux doigts viennent effleurer une tempe où se cache la réponse.

... d'imposant je dirais. Un objet à côté duquel on ne pourrait passer sans s'y arrêter deux fois pour être certain que cela existe. Plutôt vénitien, enfin autant que possible.

Si cela était dans ses manières, elle laisserait filer un sifflement admiratif au visage que lui offre Joseph. Expression qui devait se situer entre, je vais la tuer lentement et laisser sécher son corps sur la place publique, et, bon, c'est décidé, je meurs aujourd'hui. Exactement cela, il était en train de trancher la question de savoir qui serait la victime de sa fureur. Mademoiselle se compose un sourire angélique, il n'a jamais rien su refuser à ses dix-neuf ans, et se penche vers le Maître, une main posée à la sienne.

Maître, je dois vous féliciter pour le travail déjà accompli. Si, si, vraiment, une pure merveille de discrétion et tout à fait ce qu'il vous était demandé. Mais voyez .... en venant ici tout à l'heure, je me suis rendue compte que la boutique est sur le même trottoir que l'hôtel que nous visons. Et hmm ...

Elle sent par avance que cela va être un peu délicat à faire avaler mais vraiment vraiment, elle en a envie.

Pour faire simple, je veux une entrée directe dans l'hôtel en partant d'ici.

Un coup de talon frappe sur le plancher de la cuisine en indication concrète du point de départ.


Asdrubal Vermillon
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 1381468370472f3831c06fa

Sursaut, à force de tricoter des méninges, il en était rendu à trousser une réponse pas piqué des hannetons à son correspondant de Bâle, ce dernier osant lui soutenir dans sa dernière bafouille, un torchon innommable, à bavasser des ronds de chapeau par les fonds de culottes, que le cuivre seul convient aux délicats rouages d'horlogerie, alors qu'il est d'une évidence à dépuceler vierge sans les mains, qu'un alliage composé pour dixième de...

Ah ! Ouais ! C't'sûr, l'taf a été fait, hein Jo' ?

Coup d'œil au Joseph, vire ses bésicles en vitesse, vue la gueule, autant pas la lorgner, essuyage soigneux, remise en marche des connexions limbiques, vrai, boulot aux p'tits oignons, et confits encore, même si l'autre claque joyeuse l'admettra des nèfles. Pourtant ça l'turlupine, y'a un hic pas ad hoc... Passons...

Un genre de taupinière, un faufilage à dentelle, l'truc matois à ramoner, y'a moyen, l'idéal, une g'lerie en voutes plein cintre, à soutenir un rumine 'stote sans un pet d'traviole, où alors un caisson graissé au suif, encastré comme l'darron dans la rombière, à coulisser du piston à l'aise, non, mieux, on creuse à s'en bourrer la sous ventrière, on balance d'la flotte façon déluge, système d'écluses à contre poids, j'ai d'jà les plans du machin, l 'doge voulait farcir la s'rénissime en sous main, l'a reculé le jean foutre, la trouille de couler Venise, mais c'est valab'...

Il renfouraille ses lorgnons, accuse le coup, Joseph semble prêt à éclater, la Chique s'cure la nasoire des deux pouces et la demoiselle écarquille des mirettes. Asdrubal remue un peu du jarret, soupir distinctement audible, trempouille une chouquette dans un thé fumant, la suçotte, glisse un regard sur le fessier charnue de Babette, prendrait bien ses aises dans son joufflu, p't'être qu'une boite à musique, ou bien l'automate vicelard, fonctionne pas encore au poil de fion, mais... Silence pesant, nouveau soupir.

Ouais, sinon y'a les égouts...

A vous débecter du labeur, d'la gagne misère ce bastringue, un barouf pareil pour fourguer du meuble, bien la peine d'frétiller du ciboulot pour de l'ébénisterie... Valseuses à chicard !

V'là ! On m'presse, on m'triture, on m'asticote, j'ai réglé l'hôtel pour du vide ! On s'rait cru dans la tronche à la Chique, 'lors qu'il va être farci à dégouliner des esgourdes, manière calebasse à Mademoiselle ! J't'en fiche, t'accorde pas un violon comme un orgue !

L'est tout sourire le Vermillon, soulagé d'un poids, il a trouvé la taquinerie, s'enfile la théière et finit les mignardises pour le coup.


Joseph des Roussiles
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 88224518746f5335578d33

Un piano ....Elle se rend compte ou pas. Sûr qu'elle sait très bien ce qu'elle demande et qu'elle se fout de savoir comment ça va être fait. Ho, vouais ! t'peux bien me faire tes yeux de tourterelle, s't'encore moi qui vais m'détruire le dos avec ton truc. Un piano et où j'le trouve ton morceau de bois ? L'est pas compliquée la vie pour Mademoiselle, elle n'a qu'à désirer et Joseph le fait. Ben ça commence à bien faire justement ! Vénitien qu'elle dit, est ce que j'sais seulement où ça s'situe s'patelin.

La moustache maugrée, tressautant au rythme des pensées qui affluent. Il n'a pas bougé d'un quart de centimètre, masse compacte toute occupée à maudire un petit bout de femme qui lui a pourri sa journée en quelques mots. Il dépense son énergie à plomber l'atmosphère par sa seule présence silencieuse.

Reste un soucis, un de plus. Elle n'a pas encore donné l'échéance et quand elle dit rien comme ça, c'est que c'est maintenant pour tout d'suite. Chaque fois, y'a pas à s'tromper. L'Jo' il est sensé lui fagoter un plan ficelé mieux qu'le roti d'sa grand-mère en moins de temps qu'il lui en faut pour plumer un pigeon. Et faut encore qu'ce soit parfait, qu'y'ait pas un accroc dans la partition, sinon on a droit aux foudres de Mademoiselle. Un piano ... elle veut pas des fanfreluches roses aussi sa Dame ! Ca pèse carrément moins lourd. Imposant, oui ben tant qu'à s'détruire la santé, autant le faire pour un truc qui va m'bousiller en une seule fois. Faudrait pas faire souffrir le Jo' inutilement.


Pour quand le machin là ?

L'a même pas pu le prononcer tellement il sent qu'il pourrait devenir impoli sur le sujet. Mais elle s'en tamponne le coquillard de la question, l'est déjà partie à essorer quelqu'un d'autre. Une blanchisseuse Mademoiselle, quand t'as fini de passer entre ses pognes, te reste plus une goute de liquide dans le corps. Elle t'a fait user toute ta sueur, épongé, torché, rincé. Alors, à quelle sauce qu'elle va le manger le Maître .... Un ? Pas certain d'avoir bien compris ......

D'un bloc, toute la taille du bonhomme retrouve la verticalité. Venise peut être pas, mais Pise n'est pas loin. Ca penche et pour pas manquer de soutien, il pose une paluche enserrante sur l'épaule de la gamine.


Un trou ! Tu veux m'faire un trou dans la boutique ! Mais t'es complètement ravagée ma pauv' fille ! On creusera rien du tout, même pas la peine que l'Maître se fatigue sur le problème, y'a pas d'problème, parce que y'aura pas d'tunnel !

Il la lache, se rassoit, prend les autres à témoin d'un regard qui demande confirmation, tout d'un coup il doute.

S'pas moi quand même, c'est bien elle qui débloque ....


Madelon
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 109253339745e9cbd2d9523

Elle plisse les yeux sous l'attaque langagière du Maître. Le Sieur appréciait l'image explicite plutôt que les longs argumentaires. Pas tout à fait dans les habitudes auditives de la demoiselle. Toutefois la virginité outragée ne fait pas partie de son registre de sentiments, elle écoute donc, attentive à la réponse, faisant fi des implications physiques envisagées.

Une cathédrale souterraine n'est pas pour la satisfaire, non plus qu'un canal St-Martin, quant à la pénétration en douceur de notre mère la terre .... passons. Reste donc, les égouts. Un froncement de nez. Ce n'était pas exactement ce qu'elle avait imaginé. Galoper dans les effluves des rejets parisiens n'était pas ce qu'elle appelait une entrée royale. Pas plus que la visualisation de ses pieds trottant dans le cloaque bourbeux qui devait s'écouler dans ces lieux.

La plongée en sous-sol lui fait rater l'expansion géographique de Joseph. Mais l'outrage de sa main posée brutalement sur elle, lui, ne passe pas inaperçu, même sans compter sur la manière dont il ose parler d'elle. Crier, hurler, s'époumoner et autres délires vocaux ne sont pas dans ses manières. La colère est gérée comme le reste de ses affaires. Elle réprime le frisson nerveux qui remonte de son ventre, la voix doit être posée, les choses doivent être dîtes sur un ton qui n'admettra pas plus de débordements dans cet échange.


Aurais tu oublié le but de tout cela ? Crois tu qu'il faille se contenter de nos façons habituelles !

Elle le regarde, observant la réponse à ses questions affleurant à ses yeux. C'est pour le coup qu'elle lui emprunte la tension des épaules, la crispation musculaire. Il faut qu'elle se lève, qu'elle marche. Evacuer cette surcharge électrique, ce trop plein d'énergie, pour retrouver la sérénité propice à sa réflexion. De la porte à la table, de la table à la porte. Elle stoppe sa déambulation devant un Joseph encore récalcitrant.

Nous n'y arriverons pas sans avoir accès à sa vie quand bon nous semble et chaque fois que le besoin s'en fera sentir. Alors s'il faut faire un trou au milieu de cette pièce, ainsi il sera fait. Et puis, ça te procurera une sortie supplémentaire en cas d'évacuation d'urgence.

Là, bas les armes. La chose était entendue et le message passé. Sans plus de mots qu'il n'en faut, la montagne barbue et la demoiselle en jupons se sont compris. Il est le seul à connaître l'objectif de tout cela, le seul qui puisse savoir quand elle a raison ou se trompe de direction. Une main blanche se pose sur une épaule titanesque. La paix est scellée.

Il faut revenir à la fin du discours du Maître, il avait dit certaines choses qui contrariaient vilainement les humeurs déjà bien remuées de Madelon. Une expiration lente, deux doigts viennent pincer l'arrête du nez.


Vous avez réellement cru que tout ceci vous était demandé pour un hôtel qui resterait vide ?

Question, le Maître aurait-il tellement de talent dans les doigts qu'il ne lui resterait plus une once de logique à l'esprit ? Cela ne servirait à rien d'épiloguer sur le sujet, en tout état de cause, les passages pourraient toujours servir à se déplacer dans l'hôtel, mais voyons.

Qu'est ce que cela implique, qu'y perdons nous ?
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MessageSujet: Re: Chapitre Cinq : Le Touche à Tout   Chapitre Cinq : Le Touche à Tout Icon_minitimeLun 24 Déc - 19:06

Asdrubal Vermillon
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 1381468370472f3831c06fa

Il louche sur le fond de sa tasse, serait pas en train de se faire prendre de haut par la jeunesse arrogante des fois, l'impression que ça donne, 'vec ses simagrées de pimbêche mal grossie, toujours la même rengaine, sous prétexte qu'ça allonge l'pèze, la politesse passe à l'as, le petit homme se lève, remets en place le pli de son futal, empoigne sa canne, s'y appuie en tordant à peine les lèvres.

Qu'est-ce que vous y perdez ? Une paille, la résonance va se barguigner dans les coins, l'écho s'barre en sucette, les timbres s'ront engourdis par le bois, dépends d'la disposition, des tapisseries, d'un vase foutu à la ramasse ou ajusté à la morbaque sur l'bon poil. L'attention et la précision, v'là c'que vous y paumez.

Léger tapotis ferré sur le plancher. Asdrubal toussote, envoie un rictus rogue.

Dans ma pratique, on n'croit pas, j'renaude la grenouille ? S'agit pas d'foi, mais d'netteté, d'mesures, finesses et détails. J'fais pas dans l'ambigu, dans l'approximatif, pour le vague, s'adresser aux loufiats, j'conjoncturais qu'la demoiselle entravait la différence.

Haussement d'épaule déçu, à rien de toucher son galure et de tourner les talons, sans l'estime portée au Jo', la porte aurait déjà claquée.


Madelon
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 109253339745e9cbd2d9523

Morsure de lèvres, ne jamais oublier que l'artisan a plus de fierté que la noblesse elle même. Qu'il a d'ailleurs bien plus de raisons valables que ces péteux prétentieux de leur seule naissance. Qu'il a l'orgueil de la chose bien faite, de la certitude qu'il sait se servir de sa tête,de ses mains et que ce qui en émerge n'est que de son fait. Moue contrariée, elle n'aime pas qu'on lui rappelle que parfois elle oublie sa place, qu'à elle aussi il peut arriver de prendre trop de diagonales dans ses paroles.

Hors, il n'est pas envisageable de se passer des services de l'homme, quoi que sa propre fierté en dise. Une main vient en appuis à son ventre, celui qui gronde de le laisser partir, qu'il ne mérite pas l'effort qu'il va falloir produire. Toujours la vicieuse mesquinerie de Mademoiselle vient se loger là, juste au creux d'une couture à sa peau. Expiration lente,


Allons asseyez vous, mettons cela sur le compte d'un manque de communication.

Là, elle ne pouvait guère mieux. Il ne fallait pas attendre de sa part plus que la faculté de découvrir un troisième laron que l'on pourrait accuser du tort. Enfin, puisqu'il était établi de façon claire et sans forme possible d'objections que le Maître méritait son titre, la solution au problème soulevé s'imposait d'elle même.

Vous serez donc le chef d'orchestre de l'ameublement de l'hôtel, vous direz quoi et où, il n'y aura qu'à suivre vos indications.

Elle récupère ses effets au crochet abandonnés, les revêt, se tourne vers eux, sourire franc aux lèvres.

Dans deux jours, avant huit heure à sa porte. Tout le monde devra être là, j'y compte. Et pour l'entrée des artistes et bien .... faites au mieux de votre talent Maître, je gage que je ne pourrais qu'admirer le chef d'oeuvre accompli.

Elle a salué le monde d'un mouvement de tête, la main posée sur la poignée, porte tirée, elle s'arrête. Elle avait failli oublier.

Ho Joseph, piano compris bien sur.

Départ froufroutant sur touche de début d'après midi piquant de froid. Il lui faut passer à la suite de sa journée.
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Le scribe
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Le scribe


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MessageSujet: Re: Chapitre Cinq : Le Touche à Tout   Chapitre Cinq : Le Touche à Tout Icon_minitimeLun 24 Déc - 19:10

Joseph des Roussiles
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 88224518746f5335578d33

Toux d'emmerdements possiblement lourds de conséquences. Quelle chieuse ! La fermer c'est bien, s'pas l'Jo' qui dirait l'contraire, mais pas savoir l'ouvrir à l'oreille qui le mérite, ça devient un sale défaut. Elle avait encore à apprendre, sûr et faudrait qu'elle se dépêche d'acquérir quelques finesses en la matière si elle voulait pas nous foutre en l'air le beau projet qu'elle avait su monter. Beaucoup d'imagination mais comme un manque de jugeote parfois. Pas tout à fait ça d'ailleurs, juste une foutue habitude de jamais vouloir faire confiance à personne.

Bon, procédons par ordre. Rattrapons les conneries de la môme.


Ho La Chique ! On remet ça, on va se faire le dernier repérage. Tu ramènes les charriots. Et bordel cette fois, me fous pas un corbillard sur le pallier ! De suite.

L'a beau gueuler le Joseph, ça l'empêche pas de penser. Droit et ferme. T'veux un piano, j'vais t'en trouver un, pas plus tard que demain. Pas besoin des carrioles aujourd'hui, juste dégager l'Chicard. Si Mademoiselle avait les lèvres trop vérouillées, celui là pouvait avoir l'esprit trop englué pour qu'on lui confie quoi que ce soit. Passé le fatras provoqué par le départ ventre à terre d'un gars qui répond toujours au quart de tour aux besoins du Joseph, un coup d'oeil suffit à faire disparaitre Babette.

Il se lève, va récupérer un litron cuvée princesse qui traine encore dans les cageots entassés dans le coin. Deux verres, un coup de poignet pour combler leur vide, la bouteille entre eux. Geste habituel à toute entame de discussion, une paluche réorganise les mèches. Il observe quelques instants la mine pas trop réjouie du Maître.


Vouais elle est un peu ..... m'enfin faut pas ....

Jamais était fort en explication psychologique le bonhomme. C'est plus du ressenti que de l'analyse. Barf, autant pas s'étaler sur le sujet, il saurait se faire son idée le gaillard. Au fait. Levée de verre en invite à la dégustation. Une lampée, un claquage de langue, sainte bouse, elle sait picoler la princesse.

Dîs voir Asbrubal, Levan, ça te dit quelque chose ?

Longtemps qu'ils se pratiquent tous les deux, peuvent se permettre quelques familiarités quand le moment est d'importance. Explications en dessins aériens, déroulage de plans en futur envisagé, la pelote de fils se démêle, deux hommes deviennent seuls dépositaires des artifices de Mademoiselle.Le temps qu'il faut pour vider une bouteille, le Maître se trouve au jus d'une histoire en devenir. Dernière rasade.

Qu'est ce que tu dis d'ça l'ami ?


Asdrubal Vermillon
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V'là, vire tes miches en gouttes de flotte, ça t'évitera l'estouffade dans la mauvaise foi ! Asdrubal se rassoie, mine de matou repus ayant laissé la souris regagner son trou. Profite de l'agitation pour zieuter le plancher en pianotant des doigts, une trappe planquée, à deux battants, système de pivots, charnières dans les nœuds, ouverture possible aux deux cotés, une triple sécurité de blocage, à dérouter les cognes et autres fureteurs, il envoie un coup de talon, ouais, forcément, va falloir renforcer, effectuer quelques dérivation souterraines, prévoir l'itinéraire bis à esquive d'anicroches, une larme de maçonnerie, et repérer la sortie idéale. Une paille.

Emerge de ses fumasseries face au Jo' et au godet, renifle le trousse caillasse, approbateur, d'la boisson d'gaillards, pas plus mal qu'la Chique soit esbigné.


Ouaip, elle est surtout... faudrait la...

Les doigts claquent au pif, se sont compris, pas l'même turbin, mais l'même horizon, la crasse des bas fonds, il écluse la fine, trogne ravie, ah ouais, quand même, aut' chose qu'la rincette à mimile.

L'niveau d'la boutanche descend à mesure qu'monte l'attention du petit maître, bouge plus un cil le Vermillon, c'est pas du gros coup, c'est du légendaire, à faire bavasser toutes les truandes du continent, il s'humecte le gosier à la dernière goutte, repousse le galure de guingois, fourrage sa barbiche et s'guimbarde une canine.


J'en dis qu'a clamser, autant l'faire en gaudrioles.Et qu'va falloir prévoir l'transport, pire qu'les jolis faons du 'nibal, à la fluvial j'dirais...

L'a jamais panné l'intérêt de s'encombrer d'biches dans les alpes, bizarre des fois les ancêtres... Un rictus roublard lui tressaute la face, l'cul maigrichon, mais les épaules cossues la demoiselle, va pour cogiter à ses frais, y'a pas d'mal à assurer ses vieux jours, p't'être moyen d'négocier la Babette au passage. Un truc le triture encore.

Et l'autre arpette, le blanchâtre, va nous encombrer les rotules lui, l'est en pâmoison printanière la patronne ?

Le Jo' et lui, sont à l'abri, la Chique, c'est limite, alors les donzelles, si ça commence à s'humecter, bonjour le foutoir.


Joseph des Roussiles
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 88224518746f5335578d33


Elle pâme l’oiseau j’dirais.

La paluche mime l’anguille sous falaise, la baleine sous rocher, l’cul d’la mère Michau sous les lucarnes du père Louis, l’enrobage façon sables mouvants, le tu m’vois, tu m’vois plus. Le truc, vaut mieux l’montrer que tenter d’l’expliquer.

Toute orchestration a b’soin d’une introduction, ben c’est la notre.

Tiens il a l’jus d’treille imagé aujourd’hui. Il s’étire, s’étale, se déplie, le Joseph prend ses aises, bouscule la moitié d’l’air contenu dans la pièce pour se faire sa place. Jambes étalées, coudes calés au dossier, d’guingois, tranquille. Un sourire pointe son coin matois sous la moustache, se fraie passage entre trois poils de barbe.

Maître, s’que j’pense moi, c’est qu’elle a p’tête pas fini d’nous les …. Mais lui il a pas terminé d’en ….

Il joue du point d’suspension comme on colle une calotte. L’art de n’rien dire pour appuyer l’idée maîtresse. L’éloquence silencieuse. S’il avait l’temps, presque il le plaindrait l’tourtereaux. Vu les aptitudes qu’il avait montré à ramasser sans broncher, r’marque bien, possible qu’il sache aussi encaisser la moufetance modeste.

‘Fin, le v’la d’meilleure humeur et pas qu’ça à foutre qu’d’user sa conjugaison à détailler les malheurs qui guettaient l’sésame. Il avait un truc sur le feu qui demandait un peu plus que l’activation du Chicard pour être mis en branle. L’était encore bon pour une traversée d’Paname et une conférence explicative. Et vu la donzelle … Aller on s’remue l’cep.

La chaise est repoussée, renvoyée à sa vacuité, le Joseph se regroupe. Verticalité et deux mains qui claquent pour donner le signal de départ.


P’tite commission à faire, une fable de deux heures à peine. T’vrais rester dans l’coin jusqu’à d’main. J’t’emmènerais en balade. Quand j’rentre, j’te narre la broutille.


Asdrubal Vermillon
Chapitre Cinq : Le Touche à Tout 1381468370472f3831c06fa

Deux plombes de galéjades, de quoi taquiner le sieston, le maître va caler sa flemme à distance idéale du foyer, assez proche pour être douillet sans cuire dans son jus, ses neurones gazouillent en sourdine, la bourre du fauteuil moelleuse à mouler d'la michetonne exigeante sans faux plis, tabouret assurant impec' les bottines, soupir délassant les muqueuses, mirettes en croque baillés sur les flammes. Parlotte en messes basses, se berce la comptine à savourer la bectance du roupillon.

Ah ouais, 'troduction... manque pas d'culot la mouflette, si elle en met, r'marque, une 'tite bouffarde j'suis rarement contre, d'la bavaroise, me rappelle celle... l'en 'filait qued' au p'tit déj', là ou y'a d'la guêtre y'a pas d'plaisir qu'elle mouftait... quand rien n'va, tout n'va pas... on finit jamais de... elles termine t'jours par... à la glinglin l'zinc, ça filoche le pas d'vis corniaud...

Sa barbiche s'enfouit dans son gilet, petits soubresauts des pattes, le marmonnement s'éteint, Asdrubal Vermillon se paye une tranche d'écrasage des familles, et ses rêves... Suffit de dire qu'il y a une ville sous cloche, des pigeons mécaniques, des saladiers de rouages en cristal, des fourmis fumant la pipe et Babette sortant d'un coucou helvète. Et ça f'ra la rue.
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