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 Chapitre Quatre : Plumes et remparts

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MessageSujet: Chapitre Quatre : Plumes et remparts   Chapitre Quatre : Plumes et remparts Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:21

Plumes et Remparts

Marlowe's
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Il est possible de reprocher énormément de chose au funambule, ses façons de joli cœur, son impertinence, sa désinvolture, son arrogance, toutes agaçantes à la déraison, mais difficile de le chicaner sur sa ponctualité, ce mot est absent de son vocabulaire, et sa définition floue, remise depuis toujours dans les mains du hasard.

Il se fout donc des dix coups pointés par les cloches aux abords de la seine, tout au plus admire l'envol des pigeons aux tours de la cathédrale, en un floute floute velouté, contrepoint aux carillons assourdissants, et le fleuve adopte les reflets mordorés de ce piquant matin d'automne finissant, cherchant moyen satisfaisant et profitable de tirer les oreilles de la demoiselle.

Une vingtaine de minutes se passent ainsi, au pas de sa monture le menant aux portes de Margency, la vue du pont levis dressé l'interroge trois minutes de plus, Sans Nom piaffante sur l'avancée du bâtit de pierres surplombant les douves, assis non loin, un homme portant bure noire et masque parait attendre l'ouverture depuis un nombre incalculable de siècles.


Un bal costumé peut-être, et celui ci a laissé tomber son morceau de pain...

Dans le monde du marlou, les madelons devraient tomber du ciel quand il le désire, foutue réalité, ingénieuse à loisir pour compliquer, retorse à lâcher prise, sa cavale, unisson de son cavalier, souligne sa phrase et ses pensées par vingt et trois tapotements de sabot, il soupire et relève la tête vers les remparts clos.

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Madelon
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En haut, en bas, ici et là, partons et puis non, pas vous en fait, ho puis après tout si, je vous offre la grâce de venir vous cueillir là où je vous ai abandonnée, et maintenant, marchons, la porte et avec le sourire encore. Parlez, non taisez vous, rendez moi ce service, dîtes moi tout ce qui ne me concerne pas, oubliez le reste. Voici l'intrigante qui est à la base de tout, non plutôt la nounou, pourquoi pas la bonne du curé aussi !

Ce n'est plus un livre de compte qu'elle tient la demoiselle, c'est une thèse complète sur la dose de couleuvres qu'un corps humain normalement constitué est capable d'avaler. Si jamais quelqu'un avait des questions sur le sujet, on pouvait venir lui mander réponse, elle détenait le nombre exact, à la reptation près.

A la porte donc, pour découvrir une nouvelle matérialisation anthropomorphique d'un des sept péché capitaux. On a beau avoir les nerfs solides et la pensée affutée, il arrive un instant où le monde n'a plus l'air de vouloir vous considérer comme faisant parti de ses cercles. Comme si vous étiez absent de ses calculs et qu'il n'en faisait qu'à sa tête. Devenant portion congrue dans ses suites logiques, une accumulation d'incohérences se fait jour. Comme cette obstination particulièrement saisissante à la mettre en présence de ces guerriers en robe de bure dont, ô grand jamais, elle n'aurait voulu croiser le chemin. Alors ... la bure de trop .... le masque qui fait déborder l'eau ... la voilà qui plante à son tour la Dame pour grimper quatre à quatre les marches qui mènent au dessus de la porte.

Elle a besoin de prendre de la hauteur. De se rappeler qui elle est, pourquoi elle est ici, que cette maison de fous écervelés ne pourra pas influer à ce point sur sa vie. Arrivée à l'air libre, inspiration profonde, il fallait à tout prix retrouver un peu de cohérence avant ... Elle se penche pour mieux voir. Serait il possible que cette journée soit à ce point distordue que le cheval, qui attend là, porte celui qu'elle a fait chercher dans tout Paris ? Ho bien ! Et puis après tout, si Aristote était joueur en ce moment, elle aussi. Ha on niait son influence ! Ha on s'amusait d'elle à ses dépend ! Quand l'esprit s'emballe, qu'on en est plus à aligner un pas après l'autre et qu'on finit par se persuader qu'en ce jour tout est possible, il faut s'appeler Madelon pour en exiger la preuve. Debout sur le parapet, elle ne se donne même pas la peine d'un regard évaluateur avant de sauter dans le vide. Le destin est parieur, Madelon renchérit. Pour voir !



Marlowe's
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A peine le temps de voir. Deux bottines noires jointes en prière pointue, centre d'une corole d'étoffes superposées, ça ne floute pas, ça froufroute, est-il le pigeon, le dindon ou la farce, Marlowe's n'a guère l'opportunité de pousser l'investigation, l'œil du bretteur, affiné de la danse des rapières, note en fulgurant éclair un, non deux, non, trois, pas moins, jupons voletant, pupille perplexe sur le sens de la broderie du dernier, question à creuser ultérieurement, et enfin, des bas assortis, montant jusqu'à...

Le mystère restera, se haussant sur les étriers, en un double réflexe audacieux il fait volter Sans Nom du genou, et referme ses mains sur une taille fort bien prise, posant la demoiselle en amazone sur l'encolure, robes, jupons et autres fanfreluches s'épanouissent à ses flancs, la cavale renâcle, l'air de signifier un pourrait pas chevaucher comme tout le monde celui là, dure vie que d'être la monture d'un funambule.


Vous tombez bien ! Nous avons à causer, de certains arguments frappants... Je vous emmène déjeuner !

Sans s'étonner plus avant de l'impromptue, l'univers le surprend uniquement lors il se permet de valser dans un autre sens que le sien, il tourne bride, commence à faire sérieusement faim, et le premier repas de la Suerte, Marlowe's ne laissera à personne le soin de le préparer, les pavés claquent sous le léger galop, la demie n'a point encore sonné, et le destin se marre à s'en démantibuler les mâchoires.

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MessageSujet: Re: Chapitre Quatre : Plumes et remparts   Chapitre Quatre : Plumes et remparts Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:26

Hotel de la Suerte, une nouvelle vie pour les vieilles pierres

Madelon
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Mâchoire subissant massage, peut être un peu sèche la réception. Mais au moins, preuves étaient faites que les jupes ne sont absolument pas aérodynamiques, que les jeunes filles ont une capacité de pénétration de l'air particulièrement impressionnante, et que les funambules ont la main heureuse.

Trajet en silence mis à profit pour remettre de l’ordre dans le cheminement de ses pensées. D’abord, réserver dans un coin la proposition énoncée par le sieur Leviathan, puisqu’il avait eu la gentillesse de lui épargner recherches et s’était présenté lui-même. Ensuite cataloguer les affaires concernant Monseigneur, qu’elle venait de quitter de façon si cavalière. Finir par se demander ce que c’était que cette histoire d’arguments frappants.

Toutes choses difficiles à entreprendre, si délicatement posée soit on, sur l'encolure d'un cheval trépignant de visiter Paris au pas de course. Les sacs de farine ne sont pas connus pour leur puissance de concentration, les Madelons balottées comme tel, non plus. Elle finit donc par considérer que l'occasion d'explorer cette voie viendrait d'elle même et qu'il valait mieux attendre plutôt que courir.

Point trop de regards pour la ville avant que d'arriver à destination. S'étant assez joué de l'apesanteur pour la matinée, elle se laisse glisser à bas de la monture sans forcer son talent. Un défroissage en règle suit. Pas encore tout à fait au clair avec elle-même, mais mal fagotée, hors de question. Ainsi donc, voici la demeure en pierre et en bois. Elle en avait eu les plans sous les yeux pendant des heures, toutefois, la vision manquait. Sa main mime pour elle un : après vous. L'impatience se doit d'être refrénée pour aiguiser l'envie.



Marlowe's
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Nonchalant, il la laisse descendre, réajuster sa mise, point de cri de souris effarouchée, point de paroles inutiles, note son absence de réaction à son sous entendus, effleure sa bosse avec un sourire, liberté d'action et indépendance semble être le lot commun de ceux dont ils emploient les dons. Parfois dangereux, mais souvent bien plus efficace. Savoir improviser et interpréter est le premier talent d'un agent de terrain, il ne remerciera jamais assez le Coucou de cet apprentissage.

Il s'excuse d'un geste, et mène tout d'abord Sans Nom à l'écurie, va aussi lui falloir un palefrenier, sa sœur devrait pouvoir lui dégoter ça, mordiable, c'est qu'il en faut du personnel pour faire tourner un établissement pareil. Marlowe's étrille et bouchonne rapidement sa cavale, faire attendre une demoiselle ne se fait pas, mais soigner sa monture est gage de survie. Les gestes sont sûr, et peu de temps s'écoule avant sa réapparition, sourire désinvolte aux lèvres, adoucit d'une moue désolée en partage de compréhension.


Navré, je reste cavalier avant d'être homme du monde. De surcroit, je vous reçoit dans les travaux... Mais votre imagination saura aller au delà des apparences, si mes ouvriers savent donner à voir le précieux du monde où d'autres cachent le réel, les vôtres effacent les illusions.

Le ton est badin, presque anodin, simple conversation de mise en bouche, il salut en révérence Martel est Cloche, éveilleurs du merveilleux, au passage, s'arrête un instant, laisse courir son regard, discerne presque les échos d'un rêve sur les murs, admire le subtil né des pognes calleuses, offre son bras à Madelon.

Je vous ai promis à déjeuner, nous deviserons en le préparant, du moins, taches partagées, je confectionne, vous causez, une préférence en vos goûts ?

Se retourne vers les ouvriers, idée revenant subitement, trop qui trainent, certain d'en avoir perdu les trois quart.

Il faudra préparer une suite aussi, pour une troubadour blonde, le genre à jouer de la harpe au lever en déshabillée... Je vous fais confiance... Mon écuyer vous porte un repas dés que possible.

Accompagne la demoiselle vers les cuisines, se demandant confusément dans quel état elle sont. Une autre idée suit la première, mais combien se cachent encore...

Un piano... vénitien... Non, écoutez, déjeunons, trop à faire, autant prendre une pause, sinon on va finir par se mettre à travailler.

Les cuisines, ça doit être par là, logiquement. Mais la Suerte est-il logique...

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Madelon
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Non, en fait les cuisines, c'est par là. Quelques marches descendant sous le niveau de la rue, camouflées par l'escalier qui fait face à l'entrée. Il y a un avantage à faire la visite avec la fouineuse de votre vie, c'est qu'elle vous évite l'errance. Elle quitte son bras à l'arrivée dans ce qui présage d'être la bouche de l'enfer quand tous ces fourneaux seront allumés. Il y a place de préparer la sustentation de tous les royaumes et encore un peu pour les ennemis du nord.

Sa bouche ne s'est toujours pas ouverte mais elle n'a rien perdu de ses paroles. Ainsi donc, il avait croisé Joseph qui avait salué leur rencontre d'un oeuf de cocotte disgracieux. Cela encore pourrait bien être excusable, mais qu'il lui ait laissé l'occasion de faire le lien entre eux demandera une mise au point obligatoire.

Installation, les reins calés contre un rebord de table massif, le regard pensif posé sur son cuisinier d'occasion. Faire patienter, se laisser encore le temps de la réflexion.


Faites à votre plaisir de bouche, mes goûts se mettront à l'unisson.

Comment tourner la situation à son avantage, nier ou pour une fois partager quelque chose ? Peu importe qu'il lui raconte les circonstances du télescopage, cela ne changeait rien, les faits divers ne l'intéressaient pas pour l'heure. Seule la conséquence restait. Toutefois, il faut savoir aller au plus sage et au plus réfléchi, nier alors qu'elle n'a eu aucun rapport de la part de ses compères pouvait s'avérer la pire des solutions. Décision prise à l'unanimité des votants, il faut parfois savoir adapter ses plans et il sortirait certainement un mieux de tout cela. Sauf pour Joseph peut être ....

J'ai également une proposition à vous faire. Seriez vous tenté par une promenade digestive dans les couloirs de votre propriété ? Nous pourrions ainsi inverser les rôles, je ferais et vous parlerez.

Résoudre cette question pour la reporter à plus tard, un déjeuner ne se gache pas par de stupides problèmes de gestion du personnel. Reste cette petite phrase s'amusant à faire des tours de passe passe dans sa tête, nous risquerions de nous mettre à travailler .... Trop précis et flou à la fois. Le type même de l'écharde plantée sous la pulpe d'un doigt. Pas handicapante mais agaçante. Comme le dessert, réservée pour plus tard. Une devinette en appelant une autre et les affaires ayant odeur particulière, elle se donne l'aubaine de deux répliques à ses pensées.

Me direz vous tout de même quelle est cette histoire de piano ?


Marlowe's
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Non. Un refus soudain. Une bile grimaçante, amère, mauvaise, flux acre de pensées raidissant les muscles, il tord machinalement une louche grasse et crasse entre ses mains, la balance dans un coin, dégage un fourneau, réunit, en gestes contenus, quelques ustensiles épargnés, fourre le reste dans une marmite à étouffer un bœuf, retrousse ses manches, dévoilant la gaine maillés d'acier de sa dague, entasse des buches, chêne sec, ras la gueule, et fourrage un foyer, lèvres serrées, des flammes ne tardent à caresser la fonte, léchant la suie des siècles, d'un coup de bottes il leur claque la porte au bec, et entreprend le reste de la pièce, il ne la range pas, il l'ordonne, il ne la nettoie pas, il la combat, point maître queux, mais bretteur, Marlowe's est sortit sans une égratignure de la conquête du Berry, la cuisine est défaite sans un mouvement de trop, en silence.

Non. Blocage brusque. Il ne prévoit rien, certes, se laisse glisser sur les évènements, admettons, foire tout ses plans, passons, il est crédule, naïf, confiant, soit, il cherche un chemin là où le monde ne voit que taillis touffus et piquant, d'accord, il est saltimbanque et ne lira jamais la noblesse au regard des autres, c'est vrai, le sourire d'une femme, l'amitié d'un homme, suffit à le rendre crédule, oui, il n'est qu'un funambule grisé par le fil et la chute, il le sait, mordiable, il le sait ! Alors pourquoi cette sensation de couleuvre ne passant pas son gosier, ce nœud infect flambant sa poitrine, cette salive acide rongeant sa bouche...

Non. Baste.

L'arrivée de Lancelot coïncide à merveilles, les victuailles sont abondantes, provende récoltée avec un talent indéniable, entamant à peine la trésorerie, il se demande fugitivement sous combien de semaines le guet viendra frapper à sa porte en lui causant du drôle, même cela ne lui arrache pas un rictus, il le remercie d'une inclinaison de tête, se cale aux cotés de Madelon, paumes s'agrippant au bois solide de la table.


Soyons clair. Je ne quémande pas explications. Vos affaires vous regardent. Au pire, je vous félicite de vos choix. Vos associés ont de la maitrise, du répondant, et une fidélité sans failles. L'intelligence du silence. La manipulation ne me gène pas. L'aumône si.

Il se refuse à construire la relation d'une entreprise aussi dangereusement hasardeuse sur un béat échange d'atouts. Si ils doivent jouer ensemble, le minimum est de savoir deviner leur propre bluff, et surtout, de savoir l'appuyer, sans temps morts périlleux, instinctivement. La mise est d'importance, et personne ne quittera la table sans être lessivé jusqu'à l'os. Sauf eux. Ou pas.

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MessageSujet: Re: Chapitre Quatre : Plumes et remparts   Chapitre Quatre : Plumes et remparts Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:31

Madelon
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Quand la tension devient chose palpable, frontière, tel mur dressé entre les protagonistes d'une histoire qui n'en est qu'à ses balbutiements. S'il faut définir les atmosphères, celle-ci se trouve alourdie par les mystères dont ils aiment à se parer. Chacun court à son but, en voies parallèles qui ne sont point faites pour se rencontrer.

Trêve accordée par l'arrivée du nécessaire à combler un appétit naissant, sourire en salut au visage renfrogné qui vient compléter le tableau. Un enfant pour faire ses courses, pourquoi pas après tout. Il détourne l'attention vers ses provisions de bouche, permet une respiration dans le jeu qui se met en place.

Les silences se doivent de souligner la reprise de la partition, porter l'écoute à son point culminant, soutenir les suites de notes, fussent elles dissonantes. Une teinte de surprise contrariée accueille son intrusion sur son appui de fortune, vite chassée par ce masque d'impassibilité dont toujours elle se fait écran. Il faut découvrir dans ces yeux là à quelle profondeur s'ancre la détermination, quelle est la marge de manœuvre, où se situent les bornes à franchir. Car il est vrai que les limites ne valent que pour être dépassées.

La phase d'apprentissage commence pour chacun d'eux. Les leçons a étudier se dévoileront au fur et à mesure. Nous n'en sommes qu'aux fondations. Le temps se trouvera être un allié ou celui qui chaque fois manque. Leurs évidences réciproques s'élèveront vers la surface au moment venu, en voici une qui affleure.


Vous avez payé fort cher, mais la confiance ne s'achète pas. Ne demandez pas ce que vous n'avez pas les moyens de vous offrir.

L'associer à ses projets n'est tout simplement pas envisageable. Pas encore, pas tant qu'elle ne saura pas qui il est. Et même comme cela en sera t-elle capable, omettre une seule fois ses réticences à partager ses pensées. L'instant n'est point encore venu de solutionner cette question. La décision était déjà prise, il ne fait qu'en accélérer la mise en application et aura droit à un peu plus d'explications que prévu au départ. Le corps s'anime, elle saisit sa main et l'entraîne à sa suite, le déjeuner attendrait.

Suivez moi.

Sortie des cuisines, retour en surface. Quelques instants d'hésitation sur la direction à prendre, cela ne dur pas. A gauche. Il faut mettre en volume le plan établit, tracés en pointillés sur un parchemin crasseux. Remontée de couloir à pas pressés, jupes d'une main relevées pour défaire l'entrave.

Je connais votre demeure bien mieux que je n'ai connu la mienne, c'est qu'au prix exigé, vos affaires sont devenues miennes. C'est aussi que je ne laisserais pas la marchandise négociée entre les mains de n'importe qui. Vous me concèderez que j'y porte attention.

Là, objet de ses recherches, se montre bibliothèque ou étagère sertie dans le mur. Les doigts interrogent le bois. Elle recule, l'emmenant à la suivre dans ces trois pas en arrière. Pas un bruit quand le battant pivote pour livrer la vision de marches s'enfonçant dans l'épaisseur du mur.

Pas un mot, quand elle les fait entrer dans le passage dévoilé, tirant le battant à leur suite. Etroit goulet tout de pierres, aux marches brutes. Un doigt vient se poser sur ses lèvres en bâillon.


Ecoutez ...

...chaque craquement de bois dans la demeure qui vie, l'écho que toujours le vide produit et le bourdonnement étouffé de la rue au dehors. Tout est dans la gestion de la circulation d'air avait dit le Maître. Un murmure, comme imposé par le noir profond qui sert de lumière à cet échange. Il lui aura manqué le temps de prévoir les torches nécessaires à une visite plus éclairée.

Et maintenant, imaginez votre hôtel plein de monde, bruissant des secrets des autres et laissez vous aller à envisager les possibilités ...


Marlowe's
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Il écoute. Bien plus qu'il ne le laissera entendre. Le battement du sang, sous la peau appuyée à sa bouche, le menu froissement de l'étoffe d'un corsage, animé par souffle régulier, la fragile résonance de son dernier mot, imperceptible tentateur de significations multiples.

Furtives sonorités, renvoyant néanmoins au silence les bruits amplifiés de la Suerte, de la bruyante déglutition de son écuyer au barouf des ouvriers.

L'obscurité est absolue, fluidité opaque, un univers où le noir prends sa véritable texture, un grain de satin, tiède, voluptuaire oraison aux nuits primordiales, d'avant les étoiles. Fermer les yeux serait se priver d'un spectacle inhabituel, précieux, se voir offrir la lumière par sa parfaite absence, infime caresse de son sourire sur la pulpe d'un index discret.

Ses pensées affleurent, sphères vaporeuses, à ses sens, évanescentes, la confiance ne se demande, ne se questionne, ne s'achète, et les possibilités ne s'envisagent pas, elles se découvrent, pour un funambule affamé de liberté. Il laisse les mots à leurs mystères, abandonne ses réflexions au néant, et respire. Lenteur.

Odeurs. Poussière délaissée par le vent. Douce. Pierre privée de soleil. Froide. Piquante. Et, se mêlant discrètement à l'haleine de la demeure, une senteur de sauge et de badiane taquine ses inspirations.


Les secrets partagés ont une autre saveur... Délicate, imprudente, impudente...

Phrase chuchotée, étouffée, à un doigt de la déraison.

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Madelon
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Lors Madelon est à ses affaires, jamais la bagatelle ne vient frôler son esprit. On ne peut être rouages et chatte en même temps. L'un perturbe fatalement l'autre, dans quelque sens qu'on le prenne. Hors, situation inhabituelle entraine réaction inaccoutumée.

La voilà qui se trouve à recompter les jours, les semaines durant lesquelles pas un homme n'a posé ses mains sur elle. Le service de Monseigneur n'offre pas l'occasion d'assouvir ses désirs. Quand le corps a ses exigences et impose ses commandements. Tant de promiscuité à elle seule procure trop de chaleur, réveille des envies que la raison enfouie. Rien à voir c'est encore pire, laisser le souvenir d'une image se jouer de votre esprit. La mémoire de l'épiderme ... les souffles mêlés, une main qui caresse, la brûlure de ... les reins se rappellent et la sagesse chancelle.

Trop près, trop vivant, trop présent.

Partir, s'enfuir, se rappeler qui, retrouver le pourquoi, une main fébrile fait jouer un mécanisme, la lumière revient à flot faire éclater le charme. Elle s'écarte, sort comme on reprend de l'air. Oublier, faire taire ce frémissement qui hurle, maintenant ! Quand on n'est pas femme à priver ses appétits, il faut se faire violence pour ne pas consommer alors que la saveur est déjà à vos lèvres.

Quelques pas pour éloigner ce corps du sien. La frustration ne sera pas épargnée. Enchaîner, dire n'importe quoi.


Celui là monte jusqu'à l'étage. Il y en a d'autres. Chacun son secret et son utilité.

Elle se retourne, lui fait face, stabilité retrouvée si ce n'est ce reste de regard voilé. Elle se rappelle qui et pourquoi.


Marlowe's
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Le mouvement de Madelon est par trop brusque pour qu'il n'ait l'intuition de clore les paupières, évitant la lumière d'un battement de cœur. Il choisit les ténèbres, toujours. Et ce qu'il préserve, c'est l'amorce, fugitive, cristalline, d'un gémissement.

Partagé, peut-être.

Imaginé, peut-être.

Aussi, il ignore et le regard enroué et la fausse naïveté, s'attache aux timbres des voix.


Mon hôtel est un gruyère, une souris me demande les clefs du garde manger... Je vous préviens, mon testament n'est pas fait.

En fait, il n'a aucune envie d'ouvrir les yeux, ni de chercher à comprendre pourquoi. Alors, il se dirige au jugé, un brin en zig, un zeste en zag, se guidant à l'odeur d'un fantaisie de plats mijotants par avance. Un gratin de courgettes au roquefort en entrée chaude, une marinade de poivrons au thym finement salée pour patienter, un velouté de potimarron à la crème d'asperges, juste pour éveiller l'appétit, une croustade de blancs à poularde, ornée en champignons rissolés, pour l'odeur des sous bois, qui sait, tout est possible.

...et le dessert, pour satisfaire pleinement le désir des papilles. Allons découvrir si mon écuyer sait choisir le vin. Il agrémentera la conversation du piano, entre autres, les affaires ne nous priverons pas du plaisir. Lancelot, tu a posé les affiches ?

Marlowe's, un jour, devra desciller son regard, mais la manière lui importe.

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MessageSujet: Re: Chapitre Quatre : Plumes et remparts   Chapitre Quatre : Plumes et remparts Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:35

Madelon
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De chute libre en déséquilibre, de surprise en incompréhension. Elle avait pourtant préparé la visite, déjà décidé de rendre le trousseau de clés. Il lui aurait suffit de deux mots : où et comment. Mais il ne demande rien, perdu dans son monde, enfoncé dans ses rêves. Comment joue-t-on des songes des autres ... Soit, elle ne dira rien puisqu'il ne voulait pas savoir.

Un froncement de sourcil, un pincement de lèvres posent la question de l'être. Elle qui n'est que raison et calculs, mots et décisions fermes, se trouve démunie face au vide qu'il lui présente. Le corps finit de se taire, muet, étouffe la pulsation, alors que l'esprit cherche à cerner les contours du personnage. A la fin, qui est-il ! Peu importe le patronyme, on peut en avoir cent et pas un qui ne soit réel. Peu importe l'apparence, la vue toujours est une menteuse. Ce qu'il faut saisir c'est ce qui le compose, ce qui le fait, qui le construit. Le pourquoi de l'homme, le comment de la source, les motifs de ses jours.

Personne n'est une impasse, chacun a ses chemins, ses sentiers plus ou moins tracés et mis à découverts. Où faut il poser ses pas pour remonter les siens ? Tirer l'échevaut de laine, mettre le doigt sur le fil de départ et jusqu'au bout le suivre. Le hasard ne fait guère parti de sa vie, la dérive n'est pas prise en compte dans ses fonctionnements, il lui faut une ligne de conduite sûr. Alors se raccrocher à ce qu'elle connait. Revenir en terrain ferme, se sortir des sables mouvants. Le peu qu'il donne et qui soit concret.


Le piano allons enfin, contez moi cette histoire.


Marlowe's
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Il ouvre les yeux sur un sourire. S'engouffre dans la cuisine, vérifie le feu, débouche une bouteille, cherche des verres, en trouve un, élancé, tout juste poussiéreux, le pied en naïade, considère sa chemise avec un froncement de sourcil, faudra résoudre ce soucis un jour, l'essuie délicatement, verse le liquide grenat le pose devant Madelon, farfouille, récupère un bol de bois, nouvelle rasade, lorgne le reste de moustache laiteuse de Lancelot, se juche sur un plan à découpe, cale son menton sur son genoux, et, le crépitement des flammes en fond, commence.

Il y a peu de temps, pas très loin d'ici, un bateleur bretteur pouilleux se prit des idées de grandeurs. Il fit ça tout seul, point de fée déguisée en vieille grincheuse, point de reinette taquine à sauver, ni de mage crochu l'envoyant en quête, simplement l'envie de se marrer.

Il eut envie d'un cirque, voguant sur les pavés, toiles déployées aux puanteurs de la ville, un théâtre à mirages, coulisses en trompes l'œil, un filet, ravaudé en rayons de lune, à pêcher les illusions.

Il trouva, sur les chemins creux, des mécènes prodigues, convaincus à la justesse pointu de ses arguments aiguisés, et manda une sienne amie, harpiste solaire, de lui dégoter le lieu de ses rêves. Un endroit où sa chance assouvirait ses envies de danse.

Elle s'acquitta de la recherche avec diligence, et vint l'instant pour nôtre crevard innocent de rembourser sa dette. Le prix fut fixé. Un refuge luxueux à vie réservé, un crédit du montant estimé de l'achat, et...


Il lampe une gorgée de vin, incline un peu la tête.

...un piano. Vénitien par exemple, sans oublier que ce lieu est un coffre à chimères bien sûr.

Mhm, ce conte n'a pas de morale, si ce n'est que de nos jours, un hôtel parisien vaut le prix de son ameublement.


Marlowe's étouffe un sourire de sale gosse dans son bol.

Bien, je pourrais vous narrez comment nôtre héros confia les clefs à secrets de sa demeure à une astucieuse djinn, où ce qui arriva à son écuyer lors il oublia une tache de prime importance, mais, nous avons des choses à régler précisément et un repas à faire.

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Madelon
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Une chaise qui traine accueille les jupes de Mademoiselle. Le verre tourne entre ses doigts alors qu'elle considère un funambule qui s'offre un peu de hauteur. Tout à fait cela, au-dessus de la mêlée, survolant le monde quand d'autres s'y cramponnent des deux mains. Quand une vision apporte un commencement de réponse. Voltigeur ... faudra t-il tendre les cordes où devront dévier ses pas ?

Suffit ! S'il faut, cela sera. Plus de travail pour elle, et bien soit, elle y consacrerait le temps qu'il faudrait. Il n'est plus temps de reculer, trop de choses ont déjà été amorcées, et la certitude du trésor découvert reste entière. Elle ne s'est pas trompée, juste a t-elle sous estimé la part d'irraison. De la raison elle en a largement pour deux, elle donnera ce qu'il manque. Reste qu'il ne s'agit pas que de cela, que d'autres gouffres s'ouvriront sous ses pas, qu'elle en est consciente et qu'ainsi, en toute connaissance de cause, elle prend la décision qu'il sera ce qu'elle veut en faire. Parce que cela ne peut qu'être lui ou personne.

Les monologues intérieurs de la demoiselle se terminent toujours de la sorte, décision franche et tranchée en point final. C'est le gage de ne pas reculer ou pire tourner en rond. Allons voyons son histoire. Soulagée du poids de ses incertitudes, elle profite à loisir autant de la vision que de l'audition. Elle n'est plus qu'écoute et regard attentif, confortablement calée contre le dossier de son reposoir. Un sourire souligne ses rapines, un autre ses entourloupes et de mots en virgules, la voici coude sur la table, menton dans la paume à savourer le récit. Un éclat de rire pour les meubles de prix, un regard voilé pour le petit génie et un coup d'oeil moqueur à l'écuyer oublieux.


Faut-il que je comprenne à vos mots qu'un instrument à corde est à ajouter à ma prochaine liste de course. Ainsi nous avons donc : oignons, poireaux, fèves, quelques parchemins donc ... une citrouille, navets et un piano ... vénitien.

Les engrenages reprennent leurs habitudes sans qu'il soit besoin de leur donner le départ. Y'a t-il cela en stock à la boutique ? Hmm, peu probable, il faudra se fournir à la source. Lui faire payer ou faire un don, fidéliser en quelque sorte.

La provenance a-t-elle quelque importance .... je suppose que non ...

Où va t-elle trouver cela ? Joie étrange que celle qu'elle éprouve à devoir fouiller au fond d'elle pour débusquer des solutions. Certains diraient du vice, elle s'en fiche. C'est très exactement à cause de ce frisson qu'elle est à cette table à l'instant. La voici vivante, riante, vibrante.

Pour le repas, il vous appartient, pour les choses précises, dîtes moi quand il faut vous livrer ce que déjà vous avez payé et quand arrivera le paiement.


Marlowe's
Chapitre Quatre : Plumes et remparts 15247926734692cfb19f96a

L'enfance a cela de merveilleux que le monde est sujet à l'interprétation des désirs. D'un geste négligent, il attrape un cruchon d'eau, sort sa timbale de la besace, la rince et le clair liquide est versé à ras, elle ne goûte le vin, c'est un choix, il lui laisse néanmoins le godet, peut-être Madelon en apprécie la couleur, voir l'arôme, puis, elle sait tenir un verre, un point d'importance. L'évolution dans la société se joue sur minces détails, une simple façon de se déplacer change tout, suivant les lieux, être un prince dans une taverne ou un soudard dans un salon, ça se travaille, et l'inverse tout autant, il lui a fallu six mois de frustrations pour l'apprendre, en normandie, l'été de ses quinze ans, cette châtelaine était d'une perversion absolue, un moyen comme un autre de sortir de l'enfance justement, après un an de guerres et de boue, et se rendre compte, neuf ans plus tard, qu'on en sort jamais vraiment, que Lancelot sera un artiste, oui, si il survit, et sans doute pas tel que le mioche l'imagine à l'instant même. Qu'importe.

La livraison au plus tôt, je dois repartir, la Touraine d'abord, le Maine ensuite, d'autres affaires... Payement à vôtre guise, écus, marchandises ou lettres de changes, point de joyaux encore, l'avenir en apportera sans doute. Pour le reste, voyons...

Leur premier repas sera rustique, il hache un chou en délicate pousse primeur, sel et poivre, filet d'huile, rehausse la crudité croquante, un fromage affiné sans façon, simplement ceint de basilic tendre et odorant, fourre deux poivrons en coriandre, roquefort frais et touche de crème épaisse, un filet de miel, les laisse caresser de la tiédeur des flammes, une poignée d'olives, et du pain, croute craquante, mie à s'y endormir.

J'ai quelques idées pour l'inauguration, mais encore un peu jeune pour en causer, excepté... Oui, il me faut la bénédiction d'un évêque, un curé serait léger, et un cardinal trop onctueux. Quoi d'autres... mhm... Un soupir de menthe bien sûr...

Il farfouille à loisir dans les paquets, s'arrête étonné sur un sac contenant des sortes de fèves brunes, joliment tournées, dégageant une odeur amère, agréable, il hausse un sourcil, cela lui rappelle une histoire de Gunther, comment donc Lancelot a-t-il dégoté cela, et à quel prix, il remise la promesse inaudible du plaisir des sens, réservée à moment choisis.

Voilà, nous sommes parés. La Suerte est notre. Mangeons, la suite est laissé à votre imagination. A son heure.

Face à elle, il est prit d'une soudaine curiosité, d'où vient elle cette demoiselle ne s'étonnant de rien, acceptant ainsi ses demandes, sans un sourcillement, semblant même y trouver du plaisir... Marlowe's pique une olive, esquisse un sourire, un noyau se découvre en son temps.

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MessageSujet: Re: Chapitre Quatre : Plumes et remparts   Chapitre Quatre : Plumes et remparts Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:39

Madelon
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Quelle énergie cet enfant et quelle jolie imagination. Il n’y a point à douter que son maître lui lègue une part de lui-même. Seulement, les grandes personnes qui jonglent avec des jeux de mômes se doivent de laisser les enfants rêver pour aller flirter avec des considérations plus terre à terre.

En senteurs gastronomiques, les pensées suivent leur voie. Il réussit en une phrase à la replonger dans les errements de leurs différences. Trop de nous, trop vite offerts. La question est de savoir s’il les pense vraiment ou si ce n’est qu’un piège à souris. Petit bout de fromage agité par un joli cœur sous le museau des demoiselles qui se croient assez malines pour le rouler. La réponse dans un sens ou dans l’autre induira beaucoup à elle seule. En attendant de la trouver, il faut jouer l’anguille. Prendre les choses dans l’ordre où elles se présentent.

En grignotage et appréciation de saveurs, les affaires sont dégrossies et mises à nues. Aplanir le matériel, écarter ce qui pourrait poser problème.


Le paiement en écus sonnants sans être trébuchants, on ne sait jamais où ils pourraient aller rouler. Le jour de la livraison, pas d’or, pas de meubles. Quant au dit jour voyons …

Pas aujourd’hui, Joseph ne lui pardonnerait pas de l’obliger deux jours de suite à s’épuiser la santé. Savoir ménager ses partenaires est le gage d’une relation durable. Lui laisser le temps de réunir la somme. L’un dans l’autre …

Dans deux jours. Nous serons à vos portes au matin. J’en profiterai pour vous présenter une partie du personnel que je vous cède. J’ai trouvé ce qu’il vous fallait.

Elle énonce sans place pour la discussion, entre chaque bouchée. En dit assez, pas trop. Les confidences ne sont pas encore de mise. A évoquer le personnel, elle se confronte à un conflit d’intêret non prévu tout d’abord au programme. Elle aurait bien un Monseigneur à proposer pour les besoins de cette histoire mais … Il faudrait jongler évidemment, cela n’était pourtant pas impossible et puis, oui, soyons joueur, un peu, pour le frisson. Retenir le sourire naissant.

J’ai un évêque à disposition si cela vous convient. Je ne garantie pas qu’il fasse cela pour rien.

Autant prévenir tout de suite, Monseigneur fait rarement les choses pour l’amour de l’art. Il y a gagné le respect de Mademoiselle d’ailleurs. Une faculté hors du commun à tout transformer en profit.

Pour le reste, il sera temps de s’occuper de tout cela à votre retour. J’y songerai le temps de votre absence.

Une rectification muette. A mon heure Messire, pas n’importe laquelle abandonnée au hasard.


Marlowe's
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Nous y voilà, à la mention du personnel, un éclair fugace traverse ses pupilles, de qui va-t-elle l'entourer, ainsi que la teneur de leurs instructions, voilà une question dont il se délecte d'avance. Il se sait capable d'utiliser ce que d'autres nomment obstacles en atouts gagnants, mais veut-elle accompagner le mouvement, ou simplement l'utiliser en pauvre outil, cela reste à voir. Ce qu'il doit tester dans les semaines à venir, c'est les capacités d'imagination de Madelon, elle a l'intelligence vive, c'est certains, mais un intellect trop précis et ajusté peut être un frein si il est seul.

Marlowe's fait lentement tourner une gorgée de vin à sa bouche, il est capable de déstabiliser mais c'est d'un appui solide dont il a besoin, sur une intuition son choix s'est porté sur cette femme, il ne reculera pas.


L'or y sera. Vous avez beaucoup de choses à dispositions ma demoiselle, tellement que je reste étonné de votre intérêt à mon égard...

Une mèche balaie son œil, il fait soudain son age, plus proche de la vingtaine qu'il n'y parait.

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Madelon
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Geste en suspens. Regard qui vole au dessus d'un verre, raideur soudaine, pas désagréable mais inattendue. Elle le considère en cherchant à retrouver la sensation de départ. Aucun mal à y parvenir. Peut être même un peu plus intéressant qu'elle ne l'avait supposé. Chat acrobate courant le long des gouttières ou se lovant sur coussins de brocard.

L'étonnement a du bon Messire, peut être serait-il dommage de vous l'ôter.

Un brin amusée ? Peut être, sûrement. Un goût réveillé pour les mots échangés, juste pour le plaisir de les formuler. Possible qu'elle ait passé trop de temps en silences obligatoires et écoutes attentives, fort probable qu'elle se soit trop souvent ennuyée en discussions de salon stériles. Il rouvre un accès qu'elle avait omis de cultiver depuis longtemps. L'art de la conversation. La jubilation toujours renouvelée de tourner autour d'un sujet sans y poser vraiment le terme qu'il faut. La futilité réjouissante de la tournure de phrase qui produit le bon son.

Elle repousse l'assiette, pose les coudes sur la table. La voilà qui oublie un peu ses manières, les renvoyant chez leur mère pour le repas dominical où elle doit les attendre. Place est laissée au phrasé en divertissement de ses habituelles monologues intérieurs. Elle entrebâille la porte à un interlocuteur qui ne serait pas elle.


Faut-il vraiment tout dire ? Les parts de mystères ont leur charme, les vôtres comme les miennes. Hmm, privons nous un peu mais point trop. Vous avez l'or, moi pas. J'ai les contacts, pas vous. Des projets plein la tête, moi également. Les mêmes ... certainement pas, compatibles ... peut être.

Une pause dans les modulations de sa voix. Autant pour ménager ses effets que pour s'accorder un temps de réflexion. Elle va, pour une fois laisse filer et contre toute attente partage cet instant en division égale, sans dédommagement en retour. Une vérité crue, donner sans rien attendre en échange, juste elle quelques secondes éphémères.

Vous les dévoilerais-je ? Sans même avoir à poser la question vous savez déjà qu'il n'en sera point ainsi. Pas dans la totalité. Alors à vous de choisir et de décider si l'intérêt que je vous porte se suffit à lui même ou si nous finirons notre route ici.

Les paris de la demoiselle sont choses rares et se doivent donc d'être risqués. Celui-ci tiens du quitte ou double. Qu'il dise au revoir, même poliment et s'en était fini des rêves de grandeur. Mais bêtement, elle veut savoir, une fois, cette unique fois, s'il est possible d'être deux sans connaître la route de l'autre.

L'air a pris différente structure, vibrations inaudibles, irritantes aux nerfs, tension perceptible. Un ajout pour ne pas tout détruire sur un coup de dé par trop hasardeux.


Je ne vous nuierai pas.

Ces mots précisément à ses lèvres sont pires qu'une promesse, ils sont engagements.


Marlowe's
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Un funambule aime la chute, pour sa frustration perpétuelle, ce frisson repoussé à l'extrême limite du déséquilibre, et si son fil est la surprise, de fait il en maitrise les chatouilles de la pointe des orteils. Et il a su, rencontres après rencontres, dominer l'éclat de ses pupilles, là où tout se lit, colère et éblouissement, embarras et saisissement, admiration et mépris, jouant du dévoilement des sensations, laissant paraitre, persiennes de l'âme, juste ce qu'il faut, en un dosage savant, afin d'assurer son emprise, maestria des relations, et un peu plus, comme par mégarde, pour placer une botte, escrime des mots, si douce que l'autre ne sente la blessure, profonde.

Et cette fois, dans les cuisines de la Suerte, il détourne un instant le regard. A peine une brève seconde, extase du vacillement, aperçu sans fin d'un abime, en refus des ailes, ni terrestre ni aérien, à la jonction précise des deux.


Vous êtes trop étonnante pour pouvoir m'en priver, même le désiriez-vous.

Il s'assoie sa hauteur, délaisse son bol de vin, l'ivresse ne lui sourit plus depuis quelque temps, cette ivresse en tout cas.

Nous pourrions dire bien plus, à loisir, mais à faire, nos talents particuliers seront mieux employés. Tout ceci est à peine une ébauche, et l'adjonction de nos projets respectifs pourrait bien construire une œuvre nous dépassant...

Oui, il va falloir apprendre à jongler au plus vite, cela au moins est certain, la tapisserie est encore ténue, quelques motifs commencent d'apparaitre, encore faut-il les relier, avec délicatesse, broderie léchée, déliée.

J'ai par trop envie de savoir si le partage est possible pour... me refuser une route. Mes idéaux ne sont que poussières, de la source du désir je veux en créer une argile, mener à naissance, au vue de tous, la forme des illusions.

Infime hésitation, le nous affleure, mais cette fois il le retient, son utilisation ne sera baguenaudé, cadeau silencieux dont Marlowe's prends à peine conscience.

Je ne vous entraverais pas.

Ce n'est pas un pacte, mais l'expression d'une volonté, sa parole l'engage, sans failles, à cette seconde, et toutes les suivantes, il est entier. Il se le permet, enfin, sans concessions, fin d'une errance, Marlowe's accepte ce qu'il est, et le rire d'un vieux ladre, approbateur, le fait sourire.

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MessageSujet: Re: Chapitre Quatre : Plumes et remparts   Chapitre Quatre : Plumes et remparts Icon_minitimeLun 24 Déc - 18:46

Madelon
Chapitre Quatre : Plumes et remparts 109253339745e9cbd2d9523

Elle en a conclu des marchés, scellé des pactes, paraphé des alliances mais jamais tout cela n'a eu cette saveur. Ils viennent de se consentir la liberté d'être, d'agir en connaissance de cause. Elle jouera de ses propres rouages, il formera ses nœuds, ils enfermeront Paris dans leurs filets.

Elle ouvre la bouche pour répondre, se ravise, hésite. Désorientée ? Pas exactement, plutôt en recherche d'équilibre. Il faut intégrer la notion de partage, si petit qu'il paraisse. Il n'a pas été dit plus qu'il ne fallait, ils n'ont pas trahi leurs secrets respectifs, elle a fait pire que cela, accorder blanc seing.

Le sourire qui nait et s'épanouit n'est que le reflet physique du goût qu'elle vient de découvrir à cette histoire. Histoire oui, alors qu'elle n'était qu'affaire supplémentaire jusque là. Un changement de dénomination qui lui vient tout naturellement. Ses objectifs n'ont pas dévié d'un iota, les formes et les moyens mis en œuvre, par contre, seront reconsidérés.

La chaise est repoussée, Mademoiselle se lève, l'interlude est terminé. Elle a revêtu ses masques, ceux qui lui servent à mener sa vie toujours dans la direction qu'elle désire. Lui fera parti de son parcours pré-établi mais sans faillir, elle couvrira ses arrières, ange gardien discret mettant toutes ses ressources à sa disposition. Blanc seing, définitivement.


Aux vues de tous et à la connaissance d'aucun, jusqu'au dernier moment.

Quelques secondes consacrées entièrement à la contemplation d'un être qu'elle ne comprend pas, même si elle croit en caresser les contours. Elle cherche encore la part de ses vérités. Révérence esquissé, par habitude.

Dans deux jours, pas plus tôt, pas plus tard. Avant que Notre-Dame ait fini d'annoncer sa huitième sentence.

La phrase lui sert d'au revoir, elle se raccompagne elle même jusqu'à la porte le laissant à ses pensées. Disparue, battant de bois qui se referme sur un son mat, emportant avec elle ses besoins, ses envies, ses intérêts, conjuguant tout cela pour les intégrer aux siens propres.


Martel est Cloche
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Nous ne nous sommes pas arrêtés, dans un premier temps, fignolant les détails.

Une troubadour blonde…

Blonde or blé champs chanson…

Padam, padam, padam.

Troubadour d’une vie de musique et d’épis de liberté, une idée nouvelle, un champ qui s’étend entre les notes des plumes blondes comme le blé. C’est une idée qui s’étend sur les murs même parfois sur les armoires, une idée qui ouvre les portes en trompe l’œil et qui donne chaleur a nuit d’hiver. Et un criquet qui chante tout l’été.

Il ne faut jamais sous estimer le détail, lecteur. Ce qui nous touches, là ce n’est pas tes mains. La main est belle dans son empreinte. Unique, elle touche à l’éternel. Le regard lui nous voit, par la fenêtre de ton réel, de ta seule perception, ainsi, chaque regard nous rendra différent. Mais par CE détail, nous resterons nous même.

Nous avons vu passer un ange. Vif. Sa présence c’était comme un ralenti qui serait passé trop vite. Les cheveux qui flottent, le parfum qui volent, les gestes mesurés. Un ange, oui, mais gardien. Sait elle quelle étrange image elle dévoile ? Un regard, lecteur un regard. Nous étions alors assis, nous nourrissant, bectée après bectée, quelle mains rempli quelle bouche et ne nous regardant que nous même. Soudainement, la tranquillité change de musique. C’est une symphonie cette odeur. Nous en ratons notre bouche. Elle est mis ouverte, mais nous ne nous y fions plus, puis ce que ses mouvements sont couleurs. Mesurée, précise, le vrai caché derrière le faux (ou serait ce l’inverse), Cette perle pure à l’abri dans l’huître. Nous ne sommes plus à la bouffe, mais le pinceau, lui bouge, elle passe. Une simple courbe. Pour la première fois depuis douze ans, nous ne sommes pas d’accord sur une couleur. Nous prenons tape forte derrière la tête. Nous nous cognons nos têtes. Nous nous mettrons d’accord plus tard. Nous ne savons pas trop, quelles couleurs ils ont. Mais ce sont les plus doux qu’ils nous aient été donnés de voir.


Marlowe's
Chapitre Quatre : Plumes et remparts 15247926734692cfb19f96a

L'envie de prendre un bain, ne pas assouvir une fringale, se contraindre aussi tant qu'a y être, à vivre sans satisfaire ses fantaisies, on meurt avec répugnance. Il siffle par la fenêtre, hélant un porteur d'eau ambulant, de quoi remplir le baquet près du fourneau grondant, en attendant d'aménager la Suerte, les cuisines sont devenues son antre, là se niche le cœur d'une demeure pour le funambule, sa liberté et sa chaleur, dans les coroles de vapeurs, il vire bottes, chemise, braies, se sert un verre de vin en sifflotant, contemple ses doigts dénués de bijoux, une bague peut-être, voir, gorgée prolongée d'un soupir de plaisir, s'étire en chat goûtant un premier rayon de soleil, et se plonge en douceur dans le liquide brulant, étouffe un râle de douleur et de jouissance mêlés, flotte, détaché du réel, portant la sève rubis, à sa bouche nonchalante, de temps à autre, réflexions murmurantes en repos délassant.

Vole, cours, donne la cadence petite demoiselle, remue Paris, trame, échafaude, complote, foule le pavé d'est en ouest de ton pied menu, menuet intrigant, noue, dénoue, broderie des contours, je taillerais dans le vif au besoin, ou à l'envie, dépendra de l'humeur, venez à moi mes mignons, je vous dévoilerai votre danse, les fils sont innombrables, croyez-vous que mon écheveau les réunit tous, possible... Tentant...

Un temps.

Incertain. Celui du songe, bercés en clapotis léger. Profonde inspiration détendue enfin, séchage au feu, en tailleur sur un coin de table, visage à nu, rides pensives au front.


Longue absence le môme, doit bien exister un ouvrage savant sur l'usage des écuyers... Et la frangine... elle connait les Miracles pourtant, simple de récolter des informations sur les bordels du coin... Mhm, l'un comme l'autre, capable de s'être fourré dans la mouise jusqu'aux oreilles... Sont pas dans mes guêtres pour rien ceux là...

Bruit de galopades venant de l'escalier, à peine le réflexe de choper un torchon sur l'ouverture de la porte, une frimousse de minot s'y encadre. Tends une enveloppe, son nom hâtivement griffonné dessus, et s'esbigne sans souffler, haussement de sourcils, pas à dire, les gavroches ont mis au point un service postal damnant le pion aux courriers royaux. Il fait sauter le cachet d'un ongle précis, la signature, Lithian, perplexité, que lui veut l'archer, le marlou parcours les quelques mots, tracés sans fioritures, violence sourde, meurtrière...

Vacille

Ferme les yeux


Mara des Acoma

information très importante

Nicolas du Palazzo et moi même te faisons part

Mara des Acoma est morte

Elle a laissé des instructions

morte

ta présence

morte

manque que toi

Mara

ne doit les lire qu'en ta présence

dernières volontés

Mara

morte

morte

morte


L'éclat dur de ses pupilles se rouvre sur le monde. La lettre se consume à peine dans les flammes qu'il a passé une chemise, noire, lacé des braies, noires, enfilé ses bottes, montantes, noires, sa dague se niche à son avant bras, son ceinturon portant rapière et miséricorde se cale sur ses hanches, son maquillage refait en trois gestes habitués, et brutalement se retient à un meuble, respiration disparue, ongles s'enfonçant dans le bois, crissant d'échardes, blême, ainsi elle le nommait, le livide, jamais elle n'a faillit, jamais elle n'a trahit, la guerrière, pour cela il ira. Pour elle, et nul autre.

D'un effort de volonté, il arrête les tremblements de ses mains, dessine unique larme, rouge, il ne s'en permet plus d'autres, elles alimentent la fournaise de sa rage, Marlowe's quitte la Suerte, vêtu de noir charbon jusqu'aux tréfonds de l'âme.


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Lancelöt
Chapitre Quatre : Plumes et remparts 245766133474f21f580f16

Comme ordonné, je courais, je courais.
A toute vitesse, de tout mon souffle, sans m'arrêter, sans pouvoir m'arrêter. Un ordre, une demande. J'avais été rappelé a moi, mes devoirs, d'écuyer.
Je courais.
La Cour des Miracles n'était qu'un quartier de Paris, bientôt je serait arrivé a la Suerte, juste un espoir : que Marlowe's soit là. Il devait être là le bougre, le vagabond, le glandeur! Sinon, sinon...
Je courais.
Sur la très légère cape de neige formée, entre les très légers flocons tombants. Je courais sans froid, réchauffé par l'urgence devinée dans la voix.
Je courais.
Il fallait arriver chez Marlowe's. Et le trouver! SURTOUT le trouver!

La Suerte n'était plus qu'à deux ruelles et trois tours, j'allais y arriver, je n'avais même pas pris 5 minutes. Je devais y arriver et trouver mon maître AVANT la fin des combats, et avant qu'Ederlyne ne puisse plus rien faire, et avant que quelqu'un ne meure, seul Marl' était digne de décider de la suite, son nom était inscrit sur l'affiche, non? Près d'un autre, inconnu... mort?

Soudain, je me retrouvai par terre, une affreuse douleur au ventre. Je me relevai, sans que le choc d'un autre corps ne m'importe, sans regarder ni dire pardon.
Il fallait me relever, arriver.

Et à peine j'allais commencer la course, mon regard tomba sur ce visage.
Ce visage froid. Ce visage blanc. Dans ce corps noir. Et ma surprise fut telle de vois le funambule ainsi habillé, et ses yeux ainsi voilés de je ne sais quel sentiment, que je faillit continuer ma course, songeant a une ressemblance due au coup d'oeil trop rapide, ou à une hallucination du au feu de mes poumons.
Mais non, c'était bien lui, bien Marlowe's.

Je ne repris même pas ma respiration, et des souffles qui me donnaient vie, je les rejetait pour dire des mots.


Libertad....... Duel...... Mange Rat, Rey...... Contre..... Le Gris.... Luciole..... Elderlyne.... Besoin.............. de toi.

J'appuyai mes mains contre mes genoux, me sentant mourir, respirant avec force...
Et... souvenir, soudain, douloureux...


Mara.....

J'avais besoin d'air... mais ne pouvait respirer, non, pas avant qu'il le sache.
Air...
Air...


Est morte

Et inspirer de nouveau, une énorme bouffée d'air, de cet air glacial qui déchira mes poumons trop chauds. Le contraste brutal, je tombai à genoux.
Mara est morte.
Je suis arrivé a Marlowe's.
J'ai mal.
Plus besoin de courir.
Mains dans la neige, je tremblai, les yeux fermés, me concentrant plus que dans ma respiration, qui devait reprendre un rythme normal. J'avais envie de vomir, et j'avais mal.

Bon, en tout cas, on ne pouvait pas dire que je ne savais pas courir! Je méritais même une médaille du meilleur coureur écuyer!
L'idée me fit sourire. Le nez, je l'avais face aux bottes noires de mon maître. Et en les voyant, je me souvins qu'il n'était vraiment pas moment de rire...

Je me relevais. Je respirai encore avec un peu de difficulté, j'avais encore un peu mal aux poumons, mais ça passait, lentement, alors que l'air glacé entrait, sortait réchauffé.

Je n'osai pas regarder Marlowe's... La mort de Mara, ma petite fuite avec pour but d'aller le découvrir sans son autorisation, ma perte de temps.
Je me sentais soudainement très coupable.

Mon geste, regard bas, dévoué, était clair : je te suis, ou je t'y emmène, tu est mon maître. Pardon.



Marlowe's
Chapitre Quatre : Plumes et remparts 15247926734692cfb19f96a

D'un mouvement souple, délicat, il croche la taille de Lancelot, l'assure à son dos, bras de l'enfant autour du cou, reprends sa marche, remontant vers le nord, vers la Cour, foulées assurées dans la neige crissante. Il n'a pas sourcillé aux paroles de son écuyer, une part froide de son esprit enregistrant les informations, analysant les vides, triant les manques, le reste aussi lumineux et glacial que le givre couvrant la ville, blessant de sa clarté reflétée les passants.

Je sais. Reprends ton souffle. C'est une journée comme il y en a parfois. Longue à crever. Mara m'attends. Le reste...

Sa voix est atone, unie, et si un sourire apparait parfois à ses lèvres, il n'atteint jamais ses yeux. Elderlyne... Sa soeur... Elle aura à assumer ses choix, stupides ou juste. Le Gris... Son ami, plus que frère... Il les a déjà fait, il y longtemps. Mange... Son héritier... Il ne l'a pas choisit au hasard. Marlowe's trace sa route, silhouette noire dans un décor immaculé.

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