Le Cimetière d'Alais

sebwood


La nuit redoublait d'éfforts face au scintillement des étoiles et à la douce lumière lunaire afin de maintenir en cet instant une obscurité des plus sombre sur cet endroit où les résidents offrent leur silence à tout visiteur qui s'avance ici.

Cet instant voit rentrer en ce cimetierre une silhouette dans une cape qui à la lueur d'une lumière aurait dévoilé un vert immense.

Ses pas sont légers comme un timide zéphyr.
Et comme une feuille d'automne qui se glisse entre les bras du vent la silhouette se dirige en un endroit précis.

Citation :

Fleur de Lys
1426 ~ 1454

Ici gît suis
Ici gît reste

La silhouette alors adopte une parfaite immobilité que sa cape vient trancher d'une bercement dans le vent léger.

A qui il serait donné d'y voir le visage, les yeux sont clos.
Pas un mot ne s'échappe de ces lèvres malgré les lents mouvements qui s'y écoulent.

La Lune pointant alors sa pâle lueur à travers l'obscurite, afin que de s'y reflèter dans une larme s'écoulant doucement le long de la joue gauche.

Une heure peut être s'écoule ainsi.





Sebwood avait appris la résurrection de son ami Kob.

Aussi il était rassuré de n'y voir sa demeure en cet endroit au côté de son amie et ancienne patronne, la "Dame à l'Ombrelle".

Quand vous aviez reçu un coup de cette ombrelle là, même la mort ne pouvait en effacé le souvenir.

Sebwood avait beaucoup été absent ces derniers temps et n'avait revu Kob depuis tout ce temps.

Il était temps de retourner dans ce monde là pour lui aussi.

Il n'y avait qu'un endroit indiqué pour cela....

Dans un mouvement de cape, Sebwood quitta le cimetière non sans un dernier signe de la main comme pour prendre congé des ses amis conservant l'éternité en ces lieux.

luna.ciredutemps


Entre deux froufrous culottiens, Luna décide de trainer ses jupons du coté des âmes défuntes, histoires de se mettre au calme. Elles au moins ne sont pas bruyantes et on peut leurs dire ce que l’on veut, on est sur qu’elles ne le répéteront pas…

Des esquisses de pas dans l’allée lui font penser que son amant est passé par là, mais quelques choses les ont brouillées… bizarre.

Son amant, justement… C’est un peu pour lui qu’elle est là… Parce qu’une pensée lui trotte dans la tête depuis un moment. Et quand une pensée lui trottine le cerveau, mieux vaut la laisser sortir sinon elle dévaste tout dans son esprit à la recherche d’une sortie. Les pensée c’est comme les oiseaux, faut que ça prenne son envol sinon ça ne sert à rien !

Luna avise une tombe qu’un rayon de soleil réchauffe. Poussant les fleurs moisis qui la recouvre, elle s’allonge sur le marbre chaud et offre son visage à la douceur printanière. Sa pensée s’envole :

Un an déjà……… Un an de chemin, de rire, de grange à foin (pour ne pas dire autre chose…), de tristesse, de colères aussi parfois…
Un an qu’une rencontre de taverne s’est transformée en odyssée vers l’horizon. Un an qu’ils repoussent les limites et qu’elles cèdent à leurs désirs.
Un an, qu’il a fracassé la fenêtre de l’esprit de Luna et y a fait entrer le soleil. Un an qu’elle se laisse porter, emporter, transporter par son rire et ses mots magiques.
Un an qu’il a posé ses deux mains sur son popotin et qu’il la pousse à aller toujours plus loin voir de quoi sera fait le lendemain.
Un an qu’elle tente maladroitement de lui rendre ne serait ce qu’un fragment de ce bonheur que sur elle il étend…

Un an… quel si long et si petit instant, face à l’immensité du temps…

Luna se redresse, aperçoit au centre du cimetière un cairn en formation, sourit, et pose elle aussi son offrande à la montagne qui un jour ornera la demeure des défunts, ainsi ils auront eux aussi leur olympe.

namarië


Longtemps qu'elle avait repoussé cet instant. Longtemps qu'elle passait sur ce chemin sans pousser plus loin. Longtemps qu'elle éclusait des litres pour les laisser partir. Le temps aujourd'hui était maussade, lui aussi laissait mourir l'hiver pour passer à la suite. Alors ... elle s'était décidée à laisser mourir ses souvenirs pour passer à la suite.
Debout devant leur dernière demeure, elle reste, les bras croisés dans le dos, les yeux secs, à regarder. Rien à voir évidemment ... Rien à leur dire non plus. Ce serait si inutilement ridicule. Au Lys elle entre en communion avec elles, des fois, les soirs où trop de bouteilles l'amènent au-delà des frontières conventionnelles. Mais ici, devant ces tas de terre, elle ne voit ... que des tas de terre. Peut être, tout compte fait, aurait elle du se passer de cette visite. Elles ne sont plus là les amies perdues, mais, qui peut bien savoir où elles sont. Il lui plait de croire qu'elles marchent ailleurs, c'est moins compliqué comme cela.
Un soupir qui dénote l'impuissance et la vacuité de cette vie et elle se retourne pour ne plus regarder. Les pas s'allongent, elle remonte le sentier qui serpente entre les tombes. Se baisser pour apporter sa pierre de vie en ces lieux de repos. Et juste avant de partir, un murmure, celui qui voudrait marquer dans la pierre que la page est tournée.

Au revoir ...

luna.ciredutemps


Dans cette demeure de la mort, il n'y aura pas de place pour les enflammés.
Flammes accidentelles qui enbrasèrent deux amants aux corps brulants, flammes purificatrices qui mèlêrent definitivement deux amoureux enlacés lorsque la mort les prend.

Pour eux, Luna est venue deposer sa pierre à l'édifice, pour que le souvenir persiste.......

sebwood


Vêtu d'une sombre cape aux allures de nuit sans étoiles, Sebwood était resté à l'écart de toute la cérémonie.

Au pied d'un arbre il observait la funèbre scène se jouer comme un dernier acte d'une tragédie.

Il avait encore été absent ces derniers temps et comme la dernière fois à son retour l'automne avait frappé Alais.
4 de plus belles feuilles s'étaient détachées de l'arbre.

On dit qu'au printemps l'arbre retrouve sa splendeur.
Dans le coeur de certains, le printemps n'éxisterait plus à Alais.

Sebwood cracha par terre et murmura une série de mots étranges qui auraient pu se traduire comme suit :

Car il est des gens qui s'y font plus ressentir par leur absence.
Que les larmes qui couleront le long de ma joue jusqu'au coeur de la forêt, sèment les arbres qui s'élèveront dignes et immuables comme votre souvenir à jamais dans nos coeurs.

Il ferma les yeux une poignée de minutes avant de s'en aller silencieusement et lentement.
Vers le coeur de la forêt il se dirigeat, afin d'y trouver dans la sérénité des arbres l'occasion de s'y recueillir.
Car c'est ainsi dans la méditation qu'il honorera des amis partis dont le temps à grandes vagues déchaînées ne saurait érroder le souvenir.

Sidjil le Fossoyeur


L'office s'était poursuivi dans le calme. Il était désormais venu le temps de dire adieu aux défunts, et de rendre à la terre ce qui lui appartenait, bien que les cercueils en ce jour sonnaient creux. Sidjil invita les présents à empoigner les cordes épaisses, passées avec soin sous les coffres de bois.

Ceux ci vinrent prendre place au dessus des fosses. Les cordes glissèrent doucement, râpant les mains des amis, ou membres de la famille. Le fossoyeur affichait une mine sombre et sévère. Bien qu'il les ait peu connus, il savait la valeur de ceux qui s'en allaient en ce jour. Des noms. De grands noms. Que nul ne pourrait remplacer. Jamais.

Les cercueils s'en allèrent épouser les trous béants à merveille. Sidjil avait creusé avec soin, dans l'un des recoins du cimetière qu'il avait préservé au fil des années, afin que celui ci puisse accueillir des personnes de choix.

Prononcer quelques mots... il ne peut s'y résoudre. Il préfère baigner dans la solitude pour s'adresser à ceux qui ne sont plus.

Floei et Alvin gisent désormais côte à côte, dans la tombe adjacente à celle de Fleur. De l'autre côté de celle ci se tiennent les fosses individuelles de Namarié et Kob.

Lancée doucement, une poignée de terre s’envole et s’en va parsemer les cercueils…
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