Banc de l'Echangeur

arobas


Extérieur jour/ petit matin- gazouillis des zoziaux qui piaillent dans le petit matin ensoleillé - montage en ellipse - on a vu nos 2 z'héros entrer dans la taverne et maintenant ils en ressortent. Tant pis pour les voyeurs qui en seront pour leur frais... Luna avait dit "privé"!...

Il y a dans l'air printanier comme un vent de partance, celui qui vous emmène vers la ligne d'horizon.
Arobas le regard quelque peu éteint, Luna la démarche plus chaloupée que jamais s'en retourne vers le banc de l'échangeur.
Ils ont passé la soirée à s'enivrer et chanter en duo "L'aventuraaaaaaaaaa" une ballade qui eclipsa la lune.
Que restera t-il comme souvenir de l'escapade à dos de chameau? Quelques crottes tout au plus essaimées au hasard des ruminations de Kharavan que les villageois pourront utiliser comme engrais dans les pots de fleurs. Elles finiront par se mêler à la terre des jardinières pour tomber dans l'oubli. Mais c'est ainsi... Tout va et vient, en marche avant, à reculons ou la tête à l'envers, à chacun sa façon.

L'ennui se fait ressentir, il est temps de partir...

luna.ciredutemps


L’aventuraaaaaaaaaaa, c’est la vie que je vie avec touaaaaaaa,
L’aventuuuuraaaaaaaaaaa, c’est l’amour que l’on fait dans les bouaaaaaaaas…….

Luna braille, s’active et s’agite. Le banc de l’échangeur est vite démantelé, la mule renâcle sous le poids mais elle aussi a les sabots qui la démangent. Et pis, elle est un peu vexée d’avoir été momentanément délaissée au profit d’un truc à bosse.

Luna reste un instant pensive devant la montagne de boite qui orne l’entrée de la grange qu’ils occupèrent avec Arobass.

Ce n’était peu être pas une bonne idée, d’acheter tout ça à sieur Tupperware, en fin de compte…
Voyons, la petite dans la moyenne petite, dans la moyenne moyenne, dans la moyenne grande, dans la grande petite… .

Luna empile, entasse, la pyramide s’élève, chancèle mais tient bon.

Ne pas oublier d’en garder pour mettre les chaussettes sales de mon alter ego… Elles sont mignonnes mais leur parfum est parfois… entêtant.

Voyons voir, j’ai bien pensé à tout ? Alors… Les boites, c’est bon, l’avoine et le foin, c’est bon, le banc, c’est fait, les vêtements, c’est bon, les couvertures, le mangement… du pain, du vin, deux trois pommes, pas de viande, ça pourri et du poisson y en a pas…

Ah… mes culottes… hum, juste deux… Vais pas aller loin avec ça ! Mon popotin va encore connaître des jours de froidure. Sont pas si généreux que ça les alaisiens… Apres tout le pestacle qu’on leur a donné… Arf, artistes incompris nous sommes, artistes incompris nous resterons !
Je demanderais à Arobass de me réchauffer quand la bise se fera trop sentir… j’aime le vent !

Je crois que tout est là… reste plus qu’a retrouver Arobass en taverne et nous partirons. Le lointain horizon se doit d’être rattrapé, il a encore reculé pendant qu’on avait le dos tourné !!!

Trainant une mule gaillarde et la queue frétillante, Luna part à la recherche d’Arobass. Quand soudain, elle s’arrête :

Oulaaaaa, j’a oubliu le dessous de mon amant d’amour !!!!

Retournant à grand pas vers la grange, Luna escalade l’échelle qui mène à l’étage et plonge dans le tas de foin à la recherche du précieux dessous, qui même si il pique un peu est absôôlûûment adôrâbleuuuuuuuuuu.

Fouillant l’herbe sèche à la recherche de son aiguille à elle, grommelant et se maudissant de l’avoir balancée n’ importe où dans le feu et les flammes de l’action.

Eclatant d’un rire victorieux, elle brandit enfin le trésor de laine et pour être sure de ne plus l’égarer elle le range bien précieusement au creux de son décollette.

Le voyage peut enfin reprendre.

floei


Les Echangeurs avaient quitté le Cratère à l'aurore.
Dès qu'elle s'était aperçue de leur départ, floei s'était empressée de sortir. Elle avait trouvé ce qu'elle comptait leur proposer, et...
Tiens, le chameau était toujours là...

Par là ! lui indiqua l'apprenti qu'elle croisa dans la ruelle, en désignant la place du marché.
Elle courut dans cette direction, espérant les rattraper.

Mais elle eut beau chercher parmi les étals que les marchands déployaient : d'Echangeurs, point.
Un nuage de poussière s'élevait là où, la veille encore, ils avaient leurs tréteaux, et des crottes jonchaient le sol sous l'arbre auquel leur mule avait été attachée.

Bonne route ! murmura-t-elle, en regardant vers la Porte où nulle silhouette ne se profilait.

Elle repartit vers le Cratère à pas lents, traînant les pieds, et triturant au fond de sa poche le petit morceau de buis tourné qu'elle avait compté leur proposer. Ce serait pour une autre fois, sans doute. Du moins l'esperait-elle !

arobas


Arobas a laissé à Luna la charge de préparer les bagages et démonter le banc .
C'est sa tâche habituellement mais cette fois çi il a refusé de le faire, trés faché avec le Sieur Tupperware, ce marchand ambulant qui en profite à chaque halte pour refiler sa camelote à Luna qui emboite. mais il est rentré plus tôt que d'habitude au campement car les tavernes sont fermées une fois de plus. C'est souvent en ce moment.
Il lance un cri d'effroi
Arghhhhhhhhhhhhhh!....la pauvre!
la mule ressemble à une pyramide à 4 pattes rivalisant avec le chameau qui les a balladé.
Il adore ce moment, l'excitation du départ et des promesses liées au voyage.
Dévorer des yeux les nouveaux paysages en compagnie de Luna, marcher la tête dans les étoiles...
Tout à coup une brise sournoise lui fait craindre un oubli de la part de Luna.
Ma petite laine!
Il regarde Luna qui a son sourire malicieux, celui qui en dit plus long qu'un jour sans pain (avec la faim qui va avec sinon c'est pas assez long)
mais il remarque un bout de laine qui dépasse de son corsage et comprend qu'elle l'a mise bien au chaud pour eviter les chocs thermiques...
( des fois je me demande si je ne le fais pas exprès de jouer à l'idiot, c'est un message de sa part...pfffffff)
Mais l'heure n'est pas au batifolage, il est temps de se mettre en route, la mule piaffe déjà d'impatience...
Ils s'éloignent tous les 2 sans un regard en arrière, c'est devenu une règle chez eux...