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| Pochée | |
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Le Copiste Bibliothécaire
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| Sujet: Pochée Mar 24 Mar - 23:26 | |
| AlvinMaker Posté le: 16 Déc 2007 19:58
Rats et punaises, tics et cafards se nourrissant des restes qui jonchaient la venelle. Alvin arpentait la cour de son pas lent et claudiquant lorsqu’il déboucha dans la petite ruelle où, à l’instar de bon nombre de recoins sombres de la cour, se trouvaient affalé contre les murs ou allongés à même le pavement, des vagues reliefs d’être humains, le plus souvent le regard absent, certain peut être même morts là sans que quiconque n’y fasse attention. Il y à bien longtemps de cela il n’aurait jamais eut le soupçon d’une vague idée de se traîner dans ce genre d’endroit, il l’aurait fuit par peur de se voir égorgé pour les quelques écus qu’il aurait put trimballer dans sa bourse. Mais aujourd’hui, la mort lui rongeant le corps petit à petit, il n’avait plus grand chose à perdre si ce n’était la haine qui le maintenait debout, l’idée de vengeance qui le poussait à supporter chaque respirations si douloureuses furent elles.
Il ne savait guère où il allait, n’avait pas d’adresse où entamer ses plans, mais espérait que son instinct guiderait ses pas. Il avait longtemps été dépourvu de cette animalité qui aurait pourtant peut être put le prévenir des sombres heures qu’il avait vécu depuis tant de mois, l’aurait incité à poursuivre son voyage au lieu de s’en retourner à la ville maudite qui avait vu mourir sa compagne et l’avait réduit à l’état de pestiféré errant après s’être extirpé de sous la terre. Mais la vie solitaire qu’il avait mené loin des chemins et qui l’avait vu se transformer petit à petit en ce presque être humain qui marchait aujourd’hui dans la cour, avait eut pour incidence d’aiguiser ce sens qui lui avait maintes fois permis d’échapper à la vue des brigands ou des simples passants alors que la peste qui rongeait son corps l’aurait inexorablement conduit à un bûcher ou tout du moins à une lapidation en règle.
Il en était là de ses réflexions alors que son pied butta sur une planche de bois abandonnée sur le sol. Il baissa la tête pour contempler la femme borgne qui le lorgnait sous sa couche de peinture passée. En lettres rouges, Taverne de la Pochée. L’enseigne gisait là, à quelques pas d’un homme grisâtre qui était affalé contre un mur, le visage à même le sol faisant face à ce que ses entrailles avaient régurgités il y a quelques heures, encore relié à sa bouche par un mince filet de bile sèche. Dans sa main, une bouteille barrée de trois X, exsangue. Détournant l’œil, Alvin porta son regard sur la porte miteuse que surplombait le socle métallique d’une enseigne sur laquelle il avait le pied.
Sa respiration lourde et muqueuse s’accéléra quelque peu lorsqu’il pivota péniblement pour se diriger à pas lents vers la taverne. Sa seul main valide et visible clencha la poignée et la porte pivota lentement sur ses gonds sous la poussée du peu de force qu’il avait. La porte se referma et il s’appuya derechef à une poutrelle fatiguée pour reprendre, tête basse, le souffle, que l’effort de quelques pas et d’une poussée de vieille porte lui avait coupé… _________________ La justice, comme la Peste, change les âmes et les visages... | |
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| Sujet: Re: Pochée Mar 24 Mar - 23:27 | |
| Alvera
Rares sont les apparitions de la folle. Tempête en plein crâne, orage grondant au corps, c’est la faim qui la ramène en surface. On se laisse aller en bas, rien ne va. Le baveux a quitté la place, les rats dansent.
Tu as faim oui oui
En bas ils roupillent
Veulent plus s’occuper de toi non non
Mais tu sais où trouver
Porte, bois, poussée, jamais traîner dans les rues dégueulasses, au but, tout droit. Elle sait l’handicap de cette jambe qui ne s’est jamais remise, elle a vu, le déséquilibre de sa lame à cause de ce doigt qu’il lui a volé.
Cassée oui oui
Il a cassé Alvera
Toi tu lui as taillé un sourire oui oui
Gnyéééééééééééé héééééééééééééééé
Elle rabâche, encore et toujours depuis ce jour. SA victoire sur le monstre qui hante et nourrit ses cauchemars. Dans la chair du baveux, à sa bouche même, la lame a porté sa vengeance.
Ca quoi ?
Ordure sur ton passage oui oui
Puant aussi, vilain, pas beau non non
Un plissement de nez, dilatation de narines sur le tas de hardes stoppé devant elle. Jamais vu tissu bouger tout seul, avec œil au milieu. Un doigt se porte pour venir toucher la chose. Découverte, curieuse.
Fichons sales oui oui
tout pourris
pas jolis non non
pour faire quoi ? | |
| | | Le Copiste Bibliothécaire
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| Sujet: Re: Pochée Mar 24 Mar - 23:28 | |
| AlvinMaker
Reprendre son souffle… doucement… lentement, ne pas trop remplire les poumons douloureux sous les côtes fragilisés, rongées elles aussi… Alvin s’était habitué au bruit rauque de sa propre respiration, au glougloutement lointain de la bile et du sang qui les emplissaient, peut-être au tiers.
Il releva la tête dans son effort pour contempler le lieu dans lequel il venait de pénétrer, toujours appuyé contre le montant de bois suranné. Une taverne miteuse s’étalait devant lui dans la pénombre d’un éclairage chiche… une porte se refermant dans le fond du taudis attira son attention, mais il n’y avait déjà plus personne dans l’encadrement de l’accès à une autre partie du bâtiment, quelqu’un venait de sortir. Deux hommes de bel stature se faisaient face un peu plus loin, l’un tenant une bêche et qui avait des airs que Sidjil aurait put posséder si un jour il avait été plus jeune, ce dont Alvin avait toujours douté. L’autre était tout autant éloigné de l’enfant de chœur, mais si l’un pouvait inquiéter par sa stature imposante, celui ci concentrait son antipathie dans le regard. Tout au fond, dans la pénombre des recoins, se dessinaient quelques silhouettes immobiles, semblables à des statues, quelques clients posés là, peut être depuis des lustres et qui avaient oublié le chemin de la sortie.
Les quelques forces du pesteux lui revinrent enfin après un long moment, et il put se départire de son support pour faire quelques pas en direction d’une demi barrique de bois pourrit qui servait de table, entourée de trois tabourets dépareillés mais avec ceci de commun qu’aucun être doué d’un certain sens moral et d’hygiène n’aurait osé imaginé s’asseoir dessus. Cependant, Alvin ne fit pas trois de ses pas incertains et gauches vers les assises qu’il se retrouva tout d’un coup face à une donzelle qui avait allure aussi étrange que son phrasé le laissait suggérer. Il ne s’en étonna pas plus que ça, s’étant vite rendu à l’évidence qu’en cette cour des miracles, fols et marauds, bossus et borgnes, maudits et prévaricateurs étaient tout ce qu’elle comptait de population. Le chemin arrêté, il redressa la tête, dos voûté, pour contempler la jeune femme de son œil unique. Il aurait été bien incapable de la couper dans son laïus incohérent tant il lui fallait prendre une large inspiration pour ne pouvoir prononcer que quelques syllabes. Tout aussi incapable d’arrêter son geste, il ne put l’empêcher de le toucher, et émis un léger gémissement au contact du doigt qui appuya le tissus de sa cape contre un bubon douloureux qui se gorgeait à cet endroit.
Evitez don…dit il enfin, entrecoupé de larges inspirations bruyantes qui faisaient monter et descendre la cape au rythme des mouvements démesurés de sa cage thoracique, … de toucher ces « fichons »…. ,la voix était caverneuse, et son volume réduit à la douleur supportable, …si vous ne voulez…. vous aussi vous en vêtir…. afin de masquer…. ce que la peste risque d’enlaidir…
Avec une apparente difficulté qui tenait presque du grotesque tant les gestes lui étaient difficiles, il entama un pas de coté avec pour intention de contourner largement la jeune fille pour poursuivre son avancée… | |
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| Sujet: Re: Pochée Mar 24 Mar - 23:29 | |
| Alvera
Les yeux s'ouvrent, gigantesques, l'ébahissement. Elle se baisse, plie les genoux, elle veut voir d'où le son sort. Tics nerveux en avalanche, les mains s'agitent, la chose lui plait. Sons amusants de raclure de fer contre fer, gargouillis en bulles collantes. Jamais vu ça.
Ca parle oui oui
Ca fait des sons
Les fichons ont des mots oui oui
mais pourquoi ... d'où ils viennent ...
Frénésie, excitation grandissante, le regard mobile, l'iris en tressautement perpétuel ne quitte la chose. Oublié la faim, omise pour une fois sa révulsion pour le monde. Le jouet lui fait envie. Parce que ça ne peut être que cela, un joujou, un hochet purulent.
Encore encore
Dis encore les mots oui oui
Parle parle Alvera écoute
Elle se décalle, lui livre passage, qu'il aille où il veut, ses claudications sont aussi distrayantes que ses glaires pulmonaires. Ses gestes l'imitent, elle se tasse, prend mouvements saccadés, tête de guingois, épaules décalées.
A moi à moi oui oui
mais ça pue ça pue ça pue
pire que le Baveux oui oui pire
pourri pourri tout pourri
Ca perd des bouts oui oui
Comprend pas d'où vient le bruit, pas de bouche, rien qu'on voit, où est le trou qui forment les mots ? Encore une fois la main se lève pour venir triturer la chose qui tombe plus qu'elle n'avance. Elle veut qu'il recommence les gémissements amusants. | |
| | | Le Copiste Bibliothécaire
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| Sujet: Re: Pochée Mar 24 Mar - 23:30 | |
| AlvinMaker
« Ca »… oui, après tout, à bien y réfléchir, la donzelle lui ouvrait les yeux malgré son incohérence. De l’être humain il n’avait plus grand chose, ni peut être tant de l’animal que ce qu’il croyait. « Ca », voilà tout le statut auquel il pouvait prétendre dorénavant, un tas de tissus pourrissant qui avait la parole. Elle s’écarta pour lui livrer passage et Alvin poursuivit son chemin laborieux en direction des assises salvatrices sans prêter plus attention aux regards soutenus, enfantins qu’elle lui portait. Mais pas un mot de plus, être l’objet d’une curiosité déplacée était une chose, mais y apporter son concours en accédant à sa demande de spectacle oratoire ne saurait être du domaine du supportable. On avait beau ne plus être que « ça », on en gardait pas moins une certaine dignité.
Un pas… deux pas… trois pas de plus dans la lenteur incertaine de sa démarche. Il la sentait derrière lui, le suivre et le moquant, mais qu’aurait il bien put y faire lorsque même un bambin aurait put le soumettre physiquement à sa volonté. Il n’avait plus pour seule arme que le virus contagieux qu’il abritait et son apparence monstrueuse pour faire fuir les importuns. Bien qu’ici, à la cour, la trempe de la majorité ne lui laissait plus beaucoup le dessus sur les autres. Nouvelle douleur.. malgré l’avertissement elle réitéra le geste qui eut pour conséquence ce qu’elle en attendait apparemment, une pose dans la marche, une courbure plus prononcée du corps et un gémissement un peu plus accentué que le premier.
Il hâta quelque peu le pas pour gagner au plus vite une position plus stable sur un tabouret et ainsi peut être pouvoir lutter plus efficacement contre la curieuse, n ‘étant, debout, qu’équilibre précaire et douleur de chaque enjambée. Dans l’appréhension d’un nouveau contact il gagna enfin sa destination. Quelques contorsions lui furent nécessaires afin de s’asseoir, et c’est main appuyée sur la table qu’il réussit enfin à trouver une position assise où la souffrance était quelque peu moindre.
V Ténébris… l’exclamation retenti dans la taverne, provenant d’un des deux personnages qui semblait s’adresser à la donzelle dont il était l’objet de la curiosité… est ce que quelque par sa lente décrépitude aurait eut pour conséquence de lui valoir un instinct plus développé qu’il ne l’aurait pensé ? Il avait déjà entendu ce cri de ralliement, mais ce jour était précoce, oui, trop précoce. Le rire fou retentit et tout se remit lentement en place dans les méandre de ses pensées… de sa mémoire. Il tourna lentement le regard cyclopéen vers la donzelle qui le mimait toujours. « Dans les Ténèbres »… un bouffon incendiaire…. Au rire funèbre…. Se moque de ses pères… il tendit lentement un doigt décharné qui semblait vouloir transpercer la face de la fille,… où est le compagnon…de la femme enfant…. Qui acquit son renom…. A Alais en son temps ? | |
| | | Le Copiste Bibliothécaire
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| Sujet: Re: Pochée Mar 24 Mar - 23:31 | |
| Alvera
Elle bat des mains, la chose a encore chanté. Spectacle pour elle seule. C’est fête aujourd’hui. Mais il faut toujours que le monde se rappelle à elle, les pauses sont de courtes durées.
Beuglement, vagissement, court la crispation nerveuse dans sa tête. Ne pas crier, jamais, auprès d’elle. Trop consciente de ce qui l’entoure, perception aiguisée par une folie sans maîtrise. D’un bloc, elle se retourne vers l’horreur phonique qui lui vrille les tympans. Un crachas vient maculer le plancher.
Ta gueule !
Il lui a fait perdre le jeu, l’amusement est mort dans les remous de sa cervelle agressée. Un saut d’une idée à une autre. Elle déteste celui là et retrouve la faim. C’est lié, In Tenebris n’est que garde mangé. Mais la chose se remet à proférer paroles, laisse même s’extraire de son corps une excroissance qui ressemble fort à … elle regarde, lève sa propre main à hauteur de ses yeux, compare.
Ca laid ! pas toi non non
Vexée, laid elle connaît. Rat, c’est laid. Gamelle fumante, c’est beau. Tas de chiffons, c’est laid. Sa lame, c’est beau. Sa patte folle à sa suite, elle part à la chasse dans les tréfonds du comptoir. Passe à côté du gueulard sans lui prêter attention. Pourrait encore l’ouvrir et elle veut pas. La pensée pourtant s’exhale seule, rien ne peut l’endiguer, marmonnement toujours à ses lèvres.
Faut pas crier, jamais crier non non
Se taire, chuuuut, chuuuuuuut
Sinon couic l’oiseau !
Elle fouille, remue, viole, envoie au loin ce qu’elle ne veut pas, repousse, cherche, cherche, cherche où ils ont caché son bien. Les mots font des entrechats entre compréhension et divagation. Les mains s’activent, les souvenirs vagabondent.
bouffon bouffon bouffon oui oui
bouffon qui rie toujours
hahahahaahhahahhaaaa !
plein de couleur oui oui
et le vilain corbeaux qui te voulait du mal
bouffon, bouffon
Elle réapparait, tête inclinée au dessus du bar, les doigts crochetés sur une vieille miche rassis. Trésor qu’ils avaient cru lui subtiliser. Mais Alvera toujours trouve. La faim est une compagne trop encombrante pour qu’elle puisse s’en accommoder. Un nom refait surface alors qu’elle contemple incrédule le tas de chiffons posé sur son tabouret.
Drill oui oui
ça parle de Drill
rigolo oui oui
dangereux oui oui
Drill, drill, drill
Fou, lui fou
Parti, flouf, envolé disparu, Drill, Drill
Comme feu, flouf, fumée
Un jour Drill oui oui
Un jour plus là non non
Loin loin loin
Pas vu en bas depuis ….
Pas vu non non | |
| | | Le Copiste Bibliothécaire
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| Sujet: Re: Pochée Mar 24 Mar - 23:33 | |
| AlvinMaker
Disparu ?... voilà qui contrariait déjà ses plans, si il avait réussit par miracle à trouver le lieu où se côtoyaient les membres de la secte sanguinaire qu'il recherchait, voilà que la première personne qui devait ouvrir son bal était porté aux abonnés absents... La respiration lourde, il suivit de l'oeil la donzelle aller se carrer derrière le comptoir pour commencer à se repaître d'une vieille miche de pain avant qu'elle ne lui ait, dans son vocable étrange, apporté réponse à son interrogation. Elle s'était lassé plus vite qu'il ne l'aurait cru de sa personne, mais cela n'était en rien pour le contrarier. Si il aurait peut être put tenter quelque chose contre elle au cas où la situation avait dégénéré, ce qui l'inquiétait le plus pour le moment était le regard mauvais que lui portait celui qui avait beuglé dans la taverne. Il y a bien longtemps, même si déjà sa stature ne lui aurait permis de faire face physiquement, peut être que sa verve aurait, elle, réussit à maîtriser quelques élans barbaresques. Mais même cela il l'avait perdu, si son esprit était alerte, ses mots étaient d'une lenteur exaspérante, c'était peut être là ce qui le faisait le plus souffrir.
La petite fille s'installa sur le comptoir. Il réfléchit quelques secondes à ce que son oeil avait perçut alors qu'il détournait la tête de la donzelle pour se perdre dans sa réflexion. Que ferait don une petite fille dans un tel lieu de perdition? Il ramena laborieusement la tête vers elle pour s'assurer que son imagination ne l'avait joué, et, en effet, une petite gamine se tenait là, assise sur le comptoir miteux de la taverne non moins décrépite. Il ne l'avait ni vu ni entendu arriver et pourtant elle se tenait là, hautaine bien que le regard candide. Les autres ne semblaient pas s'en émouvoir d'avantage, bien qu'il était en fait peut être le seul à pouvoir la voir... serais ce là le début de sa décrépitude mentale? Moment qu'il avait redouté par dessus tout, laissant son corps à la maladie mais protégeant comme Oedipe son Iseult sa réflexion et ses pensées. L'angoisse sourde le prit et il voulut se passer la main sur l'oeil pour s'assurer de sa vue, mais, perdu dans ses pensées, le geste fut trop rapide et son coude émit un bruit étrange, indescriptiblement profond, et qui fut accompagné d'une douleur cuisante qui le fit se courber un peu plus sur lui même pour étouffer le cri rauque que ses pauvres cordes vocales émirent à ce moment..
Doucement, il se redressa quelque peu sur son tabouret et tourna à nouveau son oeil vers la donzelle à la miche rassit... il devait être sûr... en avoir le coeur net.. tant de choses dépendaient de sa santé mentale. Tout en fixant sa moqueuse, il tendit à nouveau un doigt rachitique, dans un mouvement précautionneux cette fois, vers la gamine. Sont ce mes yeux qui me jouent?... voyez vous aussi cette chose?... il toussa grassement entre les bribes de phrases, en plissant l'oeil, et quelques gouttelettes d'un sang sombre vinrent atterrir sur la table en une étrange constellation, ...dites moi que je ne suis fou.. que de l'enfant vous voyez la pose... la phrase fut trop longue et il dût prendre une inspiration un peu plus bruyante pour se remettre du palabre. _________________ La justice, comme la Peste, change les âmes et les visages... | |
| | | Le Copiste Bibliothécaire
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| Sujet: Re: Pochée Mar 24 Mar - 23:36 | |
| Alvera
Les doigts nerveux dépiottent le pain, les dents mastiquent en déglutissions bruyantes. C'est pas bon mais ça occupe les mâchoires, ça donne du travail à l'estomac. Encore le tas de linges laisse apercevoir ce qui ressemble à une main. Encore, il émet sons en cascades roulantes de roches arrachées à falaise.
Ca pas Drill non non
Un regard dédaigneux c'est posé sur la gamine. L'aime pas les enfants, surtout pas celle là. Toujours à fouiner partout, à surgir des trous noirs.
Ca Miette pue la mort oui oui
Vilaine petite
Méchante fille
Ca pas Drill non non
Elle plonge la face dans son pain moisi, pas la patience d'attendre que les mains fassent leur office. Manger, manger, manger. Un verre lui fait de l'oeil, tout crasseux qu'il est, il lui donne des idées. Les doigts saisissent et l'objet part s'éclater sur le comptoir aux côtés de la morveuse.
Miette pue la mort !
Ca pas parler à morveuse pas jolie non non
elle poison oui oui
Miette toujours pourri le manger
toujours oui oui
Impardonnable chose que d'aller empoisonner une marmite ou un plat. Sait jamais si on peut se nourrir quand la gamine est dans les parages et ça ... Crever de faim par peur de crever d'autre chose. Un doigt se tend vers la pourriture sur son tabouret, mimétisme involontaire.
Ca pas s'approcher Miette non non
Alvera pas laissé faire
Petite toujours casse les jouets oui oui
T'aimes pas ! | |
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| Sujet: Re: Pochée | |
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