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 La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ...

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MessageSujet: La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ...   La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ... Icon_minitimeMar 2 Sep - 17:24

mara.des.acoma

Bonheur de sentir à nouveau le cuir glisser souplement le long de ses jambes, la fraîcheur du lin sur son torse épanoui. Le long manteau dissimulant sa silhouette, claquant sur les hautes bottes de cuir également, terminées par un large revers à mi-cuisse. Elle caresse la froideur de métal des étoiles qui ceinturent ses reins. Le poids de la ceinture est normalement rassurant.
Pas léger mais pressé, qui entame chaque tournant sans hésitation.

Derrière gît le déguisement de grosse toile roulé en boule et jeté dans un trou. Elle avance dans un des souterrains qui rayonnent depuis la grotte, semble reconnaître l’un des embranchements qu’elle prit en compagnie de Sélène quand elles se lancèrent toutes deux à la recherche du livide aux prises avec le rey drogué, ce foutu mégalo de Danilo...
Il serait venu crâner à la fête à n’en pas douter et Sélène l’aurait gardé à vue d’un carreau d’arbalète.
Et des crâneurs, y’en avait un beau lot, les noirauds de la cour étaient venus en meute, un vrai vol de corbeaux.


Opportunistes, tous.
L’ordre des Encapuchonnés.

Un sourire sarcastique s’ébauche puis crisse sur un rire méprisant,

ramassis d’abâtardis à couvercle. Voilà tout. Oh, gros matériel et belle prestance, mais le fond de commerce est indigne, ça joue sur la faiblesse.
S’ils devaient empiéter un peu trop, prendre des aises, il faudrait y remédier et leur faire savoir que la cour ne souffrira pas un tel joug.

Une visite à la rue Saint Martin, ce serait du dernier chic.


C’est à ce quartier grouillant de rats affamés et de gueux puants que la Guerrière a voué son bras armé et engagé sa foi. Libertad. Faudrait voir à ne rien oublier et à ne pas s’endormir sur les lauriers d’un calme qui endort toutes velléités d’action. Rester aux aguets pour qu’un équilibre fragile persiste.

L’écho de sa voix résonne à peine. Le silence ici est de mise. Elle finit par se taire. La sortie n’est pas loin.

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Azazel Lupus Luxuriae Posté le: 03 Mar 2007

Douleur. Dans le noir absolu, le corps en partie enseveli sous gravats et pierrailles, la gorge emplie de poussière, gît Azazel l’Encapuchonné. Il respire lentement, l’expansion de ses côtes arrachant faibles gémissements à ses lèvres crevassées, yeux clos, sa volonté toute entière dédiée à l’unique tache d’enrayer la panique. Il ignore combien de temps s’est écoulé depuis son réveil, des heures sans doute, ou à peine quelques secondes, comment savoir dans cette absence totale de repères. Douleur. Il respire. Vivant donc. Pour l’instant. Ne pas penser, respirer, ne pas bouger, reprendre le contrôle.

La garde de son épée rentre douloureusement dans les muscles tendus de sa nuque. La Luxure supporte mal l’étreinte de la roche. D’un murmure rauque il se ramène à la réalité. Tentant d’échapper au cycle des cauchemars, refusant cette fin d’enterré vif.


Sois maudit l’Orgueil de faire sous-estimer ces cafards d’humains, sois maudite la Gourmandise de ne savoir quitter banquet sans saucer les derniers plats, sois maudite l’Envie pour tes tentations perpétuelles agaçant les sens, sois maudite l’Acédie en ta faiblesse d’outrepasser les lois édictées de l’instinct, sois maudite la Colère dans ton arrogance de ne jamais céder un pouce de terrain, sois maudite l’Avarice pour ta volonté de posséder jusqu’aux dents en or de la mort.

Et sois maudite la Luxure à vouloir te délecter de la saveur intime des anges.


Le Prince Démon a un rire sec et cassant. Penser à ses frères et sœurs lui a fait le plus grand bien. Il se sent moulu comme au sortir du combat, de plumes ou de fer. Des courbatures plein les bras, il entreprend de dégager ses jambes. Avoir survécu à l’effondrement de la grotte est une chose, trouver la sortie avant de succomber à la soif ou un écroulement définitif en est une autre. Concentré sur sa tache, il essaye de faire abstraction des craquements sinistres, des débris de pierres tombant à intervalles rapprochés sur sa capuche, et de l’obscurité complète.

Certes, l’endroit est tombeau à la taille des roys antiques, cela n’en reste pas moins étroit et un peu miséreux pour un Prince Démon. Cornedrues, ma dernière couche sera chargée de foutu velours, de foutues soieries à foison, pas moins de sept foutues concubines à peine nubiles, et des foutues chandelles !!!

Sa litanie se termine en quinte de toux. Le souffle court, les larmes coulant de ses yeux irrités, Azazel arrive à s’asseoir, tourne précautionneusement la tête, et sourit soudain.

Mortetripes, je reste l’enfant favori des enfers.

Se découpant furtivement sur la poussière, un filament translucide trace une cicatrice de lumière en chair de ténèbres, un rayon de lune se faufilant par une fissure de la paroi supérieure. Avec une nouvelle énergie, faisant fi de la souffrance, Azazel tâtonne dans les éboulis, cherchant un passage. La Cour connaîtra à nouveau la musique du talon de ses bottes ferrées.
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La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ... Azazelky8



Galomé

Un petit gamin, de pas plus d'1m15, brun avec de grands yeux verts passait sur les ruines de la grotte, il avait la frimousse sale et un habit déchiré, vert comme ses iris. Il soulevait e temps à autre les pierre en appellant sa mère, les larmes lui coulaient sur les joues...
Parfois il criait ou murmurait, pleurait ou chantonnait, mais ne trouvait ni sa mère, ni le réconfort. Il savait qu'elle était partie à la fête des fous, elle lui avait dit de rester à la maison, qu'elle ne reviendrait pas trop tard... Mais voilà, la lune était déjà haute et le bout de chou ne trouvait pas le sommeil. Il savait juste qu'elle s'était habillée en bleu pour partir, et qu'elle s'était beaucoup maquillées...
En marchant sur la caillasse, il tomba sur un homme mal en point qui venait juste de se isser de dessous la pierre, il avait un masque, et une grande burre noire. Il faisait un peu peur à galomé, mais pas trop.

Tu sais où est ma maman?

Demanda le petit en sanglotant, ses yeux emplis de larmes luisaient dans la nuit... Il s'assit à côté du monsieur et lui fit un calin, il avait tant besoin de réconfort, et il était bien trop jeune pour savoir le risque qu'il encourait avec l'encapuchonné...


Anonyme

Soirée riche en rebondissement. Sorties plus vives les unes que les autres. Observation intense, ne pas intervenir, attendre le moment propice.
Instructif comme la rencontre plus tôt avec cette charette...
Chemin faisant, quelques encouragements froids, il avait obtenu la clé.
Pas son affaire, oui mais...

Un gamin le tira de ses reflexions, il semblait perdu dans les decombres.
Le Traqueur laissa courir, peu lui importait mais il semblait parler à quelqu'un...Des survivants ? Son attention s'accrue, l'instinct qui l'avait poussé à rester. Oui toujours s'y fier.


Il approche, juché sur sa monture, noir sur fond noir, luit soudain un eclair blanc, trait sur l'obscurité. Une ouverture, escarpée, fragile entre deux blocs de roche. Deux silhouettes, une grande, l'autre plus petite, le mome. Gravats, silence, une mort prochaine, deux peut etre, lentement un sourire sous la capuche.
Pas une emotion, juste un constat, une erreur. A reparer...

La lame courbe va d'une main ferme, s'appuyer sur le cou, surprenant par la pression soudaine, juste pour demontrer la determination, l'intention. Depasse la garde d'une épée. Ton monocorde, le visage impassible et invisible, scrute les alentours. Pas un bruit, pas un frolement, un tombeau en apparence.Si ce n'est les sanglots qui ne l'emeuvent pas.

Professionnel, detaché, ne pas donner de prise. Accomplir ce qui doit et disparaitre. Son regard se pose sur sa cible, identifiée, le doute est infime. La traque fut bonne, le gibier moins nombreux que prevu. Faut il qu'ils soient haïs...S'il n'en reste qu'un, il sera pour lui. Il considere l'ombre, chaque fibres tendues, en alerte, mais son calme est grand. Maitrise. Peut etre dans l'attente d'un tressaillement au contact de cette pointe qui menace une nuque déjà lasse.


Debout et de face... Lentement surtout.

Derniers mots adressés au gamin.Qui n'appellent aucune discussion.

Toi file! Si ta mère etait là, elle n'y est plus...

....]

[b]Azazel Lupus Luxuriae
Posté le: 11 Mar 2007

Un soudain sentiment d’irritation vient exacerber l’exaspération profonde d’Azazel, crispant son visage, sous le masque d’ivoire. S’ennuyer dans une soirée, passe. L’anecdotique rejoint l’insignifiant ? Admettons. Son frère ventru s’empare d’une proie digne de SA qualité, passe. Son AUTRE frère barbotte une épine à SA couronne, passe. Un humain, profiteur avide du laxisme barbare de la sélection à l’entrée, OSE se parer des blasons Encapuchonnés, passe. Se prendre une grotte sur la tronche, passe. Ramper pour en sortir, passe. Se faire demander assistance par un bambin angélique…



Passe.

Subir une étreinte aimante, confiante, avoir une pointe d’épée tapotant sa nuque, au son de voix méprisante…



Pas…

Le Prince Démon avale sa salive, compte lentement vers dix.

1

Non.

2

Décidément ça…

3

…ne passe vraiment…

4

PAS !



Droit, les deux genoux au sol, il entoure de sa dextre la frêle taille du marmot, le serrant étroitement, s’affaisse sur lui-même, vers l’avant, la pointe de l’épée accompagnant le mouvement, glissant un peu sur l’épaule gauche, crissant au travers de l’étoffe contre les mailles de sa cotte. Il parle, la fatigue incrustée dans ses intonations, le timbre râpeux, crin coupé dru d’un vieux percheron, aux pas pesants.


« Y’a des jours faut pas chercher la Luxure... »

Profond soupir.

Il se détend brutalement en arrière, l’épée néglige la bure, ripe sur sa protection d’acier, appui, pointes de bottes enracinées dans le sol, muscles des cuisses tendues, la lame force, le métal pénètre le métal, se prend dans la chair, traverse de part en part, torsion brusque, le mioche est soulevé de terre, Azazel volte, et balance le corps enfantin, tête la première, en bélier, dans le ventre de son adversaire.

Les enfants ont le crâne dur.

Il trébuche de quelques pas en arrière, tison porté au rouge logé dans l’épaule, ondes de douleurs saccadées, tache sombre s’élargissant sur sa robe maculée, la pointe saille à une main du cœur, guère plus, deux épées au fourreau, voix au velouté haletant.


« …et y’a des jours tous les jours. »
_________________
La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ... Azazelky8

[...]


Usurpateur l'Encapuchonné

Non, IL ne Fût pas ensevelit.
Non, les carillons annonçant retrouvailles avec Sans Nom...
Non, ils ne retentirent pas.
Non, pas d'appel pour lui.
Non, décidément non.
IL Vivait encore.
Bravant sanction.

Le choc fût rude.
La détonation titanesque.
IL Jouxtait l'épicentre, en compagnie de son frère, lorsque survint celle ci.
Enfermé dans le gouffre sacré.
Infinie souffrance.
Immortelle jouissance.
Sous la bure perle le sang d'un apprenti démon.
Chaud, poisseux.
La blessure semble profonde.
IL se Caresse.
Contemple.
Rouge.
Non, décidément non.
Quelle déception.

Rien qu'un homme.
Aucune transformation.
Ainsi Avait IL simplement eu de la chance.
Arf.

Sa cape claque. Un opaque nuage de fumée s'en détache pour retourner épouser la pierre. IL se Dresse, Surplombe les gravats, Foudroie l'ombre. Noir, partout. Son ombre, grandiose dans la pénombre. L'obscurité naît de son être. IL en Est convaincu.

Menacé mais libre.
Mélancolie.
Non, juste un homme…
Impossible.
Ferme le poing.
Le sang afflue, gonfle les veines.
Sève sous l’écorce.
Attention…

Une étincelle soudaine se propage.
L'idée germe.
Morts...
Oui, les sept ne peuvent avoir survécu.
IL Gagnera une place.
IL SERA...
DEMON !

Une voix.


Par les douze cornes du Sans Nom, si je trouve le fils de catin tuberculeuse qui a fait ça... J'y pète les dents !
Et la tête !


Tiens.
Ne serait ce pas l'un des crachas de son frère.
Sourire.
Réplique.


Et la tête.

Jubile.
Poursuit.

Et le reste !


Alouette.

Un fracas.
Léviathan pestifère.
Dommage.
IL Aurait voulu l'être.
Léviathan.
Dommage.
Celui la...
Se foutre de sa gueule.
Que cela peut être bon.
Quel con !

Un pas devant l'autre.
La sortie.
Ce soir, IL Accomplira sa vengeance.
Que les clous se terrent.
IL leur Limera le bout.
Pour se détendre.
Et ne pas...
Péter un plomb.

Deux encapuchonnés.
La Colère épaule...
IL ne Sait Lequel.

Que faire.
Dévisage le misérable humain.
IL s'Adresse aux Siens :


Bonsoir, Frères.

IL Jette à l'autre :

Bonsoir, homme.
JE te Limerai le bout.
Tu ramperas à moignons.
Ferme ta gueule mon mignon !
Face à trois princes démons,
Fols et furibonds,
Ta carcasse ne menace,
Que cette terre meurtrie,
Ou pour seule trace,
De ta vie restera trou.

Tombe...

Tu chuteras.

Tombe...

On t'enterrera.


Adversaire vif.
IL Dégaine.
Empoigne la lame en son bout.
Envoie manche percuter arcade.

Démonstration préventive.


Danse, avorton !
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MessageSujet: Re: La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ...   La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ... Icon_minitimeMar 2 Sep - 17:43

Azazel Lupus Luxuriae Posté le: 15 Mai 2007

Assis sur une pierre, menton repose sur paume gantée de noir en coupe à la garde de sa lame, il contemple pensivement le frais cadavre d'un tueur valeureux. De sa blessure, sous la bure, suinte le sang au rythme des pulsations lentes du coeur. Rassuré par l'immobilité de l'Encapuchonné, un premier corbeau tombe de son tournoiement près du corps, le bec claquetant. Azazel n'en a cure, il ya quelque chose de pourri au royaume des Princes Démons, de méchamment pourri.

Une grotte effondrée à l'odeur de la poudre noire. Un mercenaire expérimenté guettant la sortie des décombres. Les attendant eux. Un frère Encapuchonné de trop. Une troubadour bien trop pressée de partir, des provocations trop évidentes pour être gratuite, et l'attitude étrange adoptée par certains de ses frères...

Non, ça c'est normal.

Encore que...

Lucifer apportant son aide au faux moine, Asmodée s'éclipsant fort à propos avant l'explosion, le retour de l'Avarice...


Mhm... Faudrait voir à pas prendre la Luxure pour une fraise des bois.

Prenant appui sur son épée, il se relève, dérangeant l'apéritif des corbeaux. Considère la stature du Traqueur, hoche lentement la tête et entreprend de découper les habits de l'homme sous l'oeil rond et perplexe des sombres oiseaux. Puis, la respiration courte, il se défait de sa capuche, de sa bure, ôte sa cotte de mailles cliquetante, exhibant le lys pâle de son épiderme, la blanche blondeur de sa chevelure, dans la ruelle déserte.

Il ne lui faut guère de temps pour revêtir l'assassin tombé de son acoutrement, enlevant enfin son masque d'ivoire et d'argent, le posant délicatement sur le visage apaisé après y avoir apposé le sceau de ses lèvres. Avec un soupir attristé il fait jouer le fin fil de sa lame dans un rayon de soleil, caresse la garde ornée du couple d'hermaphrodites, avant, d'un coup de talon ferré bien placé, que de la briser en deux tronçons abandonnés près du corps à l'apparence d'un Encapuchonné mort.

Azazel l'Encapuchonné, Prince Démon de la Luxure, essuie les perles de sueur à son front exposé, attrape le sabre courbe, le glisse nu à sa ceinture, et, chemise tachée de sang frais, cheveux jouant dans la brise, mais le talon de ses bottes martelant toujours le pavé, s'éloigne, un sourire vénéneux et dévoilé aux lèvres.

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MessageSujet: Re: La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ...   La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ... Icon_minitimeMar 2 Sep - 17:47

Azazel Lupus Luxuriae Posté le: 10 Mai 2008

Le corps repose, semblable place, nettoyé à fleur de moelle, nu, anonyme, rictus figé, squelette oublié de tous, à peine plus âgé qu'Aznar, la Luxure entend presque les échos de ses propres pas, une nuit pas si lointaine de tourmentes glacées. Ancré dans le présent par le souffle chaud de son fils, à son cou. Ils viennent de traverser la Cour en silence retrouvé, moments heureux de respirations accordées, ce gamin possède déjà les prémisses du Grand Jeu, l'espièglerie d'une manipulation naïve, à tarabiscoter les frémissements du cœur de son père, Azazel le pose au sol, dans un tourbillon de bure noire, histoire de prouver, aux recueillements des roches éboulées, qu'un Prince Démon sait faire la toupie.

Il s'agenouille aux cotés du Traqueur d'Ombres, transforme cinq phalanges en osselets, jongle complexe, traçant courbes sinueuses à leurs regards, dextérité rehaussée d'attentive lecture des positions et des faces offertes en retombée.


Loupiot, je te présente ton parrain, deux fois trépassé, l'une par ton oncle, la Colère, l'autre par ton père, qui ne l'était pas encore, poignées d'heures manquantes, la Luxure. Je l'ai dépouillé au pire, la néfaste prise, de son identité. Le privant ainsi de l'univers.

L'oracle d'os poursuit son ballet, cliquetant, d'un signe, il fait entrer Aznar dans la danse, vivacité des doigts, double gigue couvée par vides orbites.

Les jeux naissent des augures. Ici l'ancêtre du dés, issu au respect des morts, de leur parole. Garde souvenance de cela. Aucun n'est anodin, et sources de danger aux consciences révélées en ignorant les signes.

Leurs mains s'entrelacent au dessus du dernier jeté, il hoche doucement la tête, ramassant la divination, déposant les cinq pierres de vie à la paume de son fils.

En attendant les bottes et l'épée mon précieux Mat. Viens, le ventre des ténèbres nous espère, et une invitée pour intercéder avec féminine magie.

Le Prince Démon s'enfonce dans la rocaille chaotique, appuie son épaule à une lourde roche, révélant un boyau étroit, où Aznar de l'Aube Rouge et Azazel Lupus Luxuriae s'engagent. Vers la crypte aménagée à son retour de Guyenne. Le squelette reste seul, caressé par la lumière des étoiles mortes.
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La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ... Aznar de L'aube rouge

Un géant dans les traces du Monde, saute trois pas où lui n'en fait que la moitié d'un, orbite idéale, il girationne aux franges chaotiques de la bure, extirpant l'essentielle message que tentent de lui transmettre les osselets cliquetants. Balader les phalanges d'un parrain découvert mort-mort, même pas enterré mourru, avoir des bouts de doigts gigotant entre les siens, à les manipuler pour leur faire dire tout os le baume divinatoire de leur message, entraine la vie à prendre un angle équerre. La médiane hésite un court instant sur la localisation de sa droite, le temps oscille sur ses aiguilles, la réalité, rechaussant ses lunettes fumées, ajustant d'un trémoussement d'orteils ses sandales de cordes, étale sa serviette léopard sur le sable chaud et se tape une sieste, chapeau effilé de paille rabattu sur le blaire.

Dans la noirceur du boyau, cinq boudins bien vivants agrippent l'habit de nuit du Monde pour lui sonner les cloches.


Tu sais ... Ces choses affirment que pour les bottes, le temps est déjà venu. Hein ? Comment ?

La main en coupe à son oreille, le géant se penche vers les devineresses, attentifs, hochant la tête, compréhensif.

Ferrées les bottes, elles disent que c'est très important.

C'est au prix d'un effort incommensurable qu'est retenu le besoin frénétique des pieds de sautiller, l'envie irrépressible d'accompagner le tout d'une rengaine en boucle, tu veux bien dis dis dis dis dis dis tu veux tu veux tu veux dis dis dis dis, dis moi qu'tu veux bien, si tu l'dis pas je chante jusqu'à en devenir tout bleu lalalallalalalaaaaaaaaaaa lalalalallalalallaaaaaa laaaaaaaaaaaaaaaaaaaalalalalalaaaaaaaaaaaaa lalalalalalala, hein qu'tu veux, hein qu'tu veux, hein qu'tu veux .... Qu'on lui donne enfin le moyen d'utiliser toutes issues et autres voies d'accès à la sonorité du claquement sec des talons, du crissement du cuir, parce que ceux qui n'en sont pas dotés pourront toujours affirmer le contraire, la vérité c'est que c'est la classe.

Par étayer la thèse, le Monde pénètre la crypte dallée de pierres au clac dosé de lenteur de son pas, créant l'ambiance, emplissant dès lors la pièce d'une aura ténébreuse, actionnant le commutateur cérébral sur la position tendu à bloc quand le géant doit se contenter du floute floute soyeux de ses gnourfs. Et qu'on ne vienne pas lui élucubrer que la taille compte, ceci n'est qu'un mythe pour bonnes femmes et mômes boutonneux.

Un flambeau solitaire s'épuise à inventer des zones d'ombres plus resplendissantes que l'espace restreint qu'il éclaire, n'omettant pas d'aiguiser les saillies du masque, creusant l'ivoire, développant les courbes jusqu'à les distordre dans l'épaisseur neigeuse.

Un oeil de géant se coule derrière l'étole de nuit sans lune, interroge le père, questionne le Monde, se pose aux commissures éclairées. Un bruit de chaînes, une respiration désordonnée, un grattement. Le géant s'avance, curiosité attisée, poings fermés sur les ossements, minutieusement, loup y es tu ....

Soudain, jailli du mur une sirène démantibulée, serres ongulées en avant, hurlante, déchirant le silence, fracassant la seconde jusqu'au raidissement des maillons en bout de course.


PUTEBORGNE !

Un saut de recul, le coeur s'emballe, s'élance en folle sarabande, main accolée à sa poitrine, les yeux ne quittent le semblant de femme qui rugit en tirant sur ses liens à s'en pulvériser les poignets. Baveuse, morveuse, égrainant des sons sans suite, le fantôme d'humanité se débat fuyant le regard du Prince Démon, évitant d'approcher les limites mouvantes, brume de sa silhouette couvrant le sol.

Kécécé ça ...

Au replis du tissu, le géant s'enfouit, s'offre une pause respiratoire dans les guiboles de son père. Il n'y a que les couillons pour se prétendre le courage des lions en rut.
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Alvera

Nuit. Le temps s’écoule mais elle ne sait pas le mesurer. Elle ne sait que le voir et ici, il n’y à rien à voir. Pas de dehors, pas de dedans, pas de carré bleu qui devient gris ou rose avant de sombrer dans le noir, rien, juste nuit, chaque fois que les yeux se sont ouverts, nuit. Un soleil artificiel au-delà de la liberté laissée par les chaînes, insaisissable, fumant, un qui ne réchauffe pas les os douloureux, qui n’apaise pas le ventre creux. Sert à rien, inutile, juste il vacille pour faire peur, comme s’il allait s’éteindre, la plonger dans le noir, alors les pierres s’avanceraient pour la digérer et il faudrait hurler pour les repousser.

Un futur a fait marche arrière, peut être peut être, sûrement, il est réapparu, le monstre blanc et ombre, sans visage, ce n’est plus lui et lui encore, il se cache mais elle sent, la haine, la même, réveille les douleurs, fouaille les plaies ouvertes, purulentes, le mal, pulsation du sang sous la peau et la faim, impérieuse, nouant les fils des pensées, embrouillant la logique, diluant l’énergie vitale.

Le fer entaille, le frottement cuit les chairs, elle tire encore, tendre les liens jusqu’à la rupture, le monstre a accouché de lui-même, pour se moquer, un tout petit lui, lutin, nabot de luxure, la sueur froide, collante, commande d’ignorer l’aîné pour dévorer le nain, se repaître de ses entrailles, taire la peur de l’un dans l’éviscération de l’autre.


Un rat, deux rats

Un oiseau, deux oiseaux

Tu l’attrapes, crac oui oui

Pas morte non non

Pas encore

Viens oui oui

Tu vas pas faire du mal non non

Petit petit petit petit petit


A l’usure des dalles, demi cercle d’un mur à son jumeau de moellon enduit, la limite tracée des libertés accordées, les pieds se croisent, les bras se tendent, un reniflement pour ravaler la morve du dégoût des autres, de celui là en particulier, les chaînes s’emmêlent, freinent la déambulation saccadée. Les yeux obstinément accrochés à l’empreinte de l’embryon de démon pour ignorer la présence du Prince, nier, ne pas savoir.

Pas là non non

Tout noir dans le noir

Pas là pas là pas là

Petit petit petit petit

Un rat, deux rats non non

Un rat

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MessageSujet: Re: La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ...   La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ... Icon_minitimeMar 2 Sep - 17:58

Azazel Lupus Luxuriae

Sa large paume, enserrée de cuir noir, fourrage tendrement la chevelure d'Aznar. Le cliquetis furieux des chaines atteste de l'énergie dévorante aiguisée par le jeûne, la réclusion, attiser les sens aux privations, riche et savoureuse intuition de ne l'avoir sacrifiée à l'autel du pacte rompu. Le Prince Démon claque sèchement des doigts, à un souffle du visage de la servante de Nestracha. A peine un cillement, pupilles obstinément fixées sur l'enfant, parfait, elle n'en sera que plus attentive, arcboutée aux portes de son esprit vacillant lors il en fera disparaitre les murs.

Il tire, d'une niche obscure, une large sacoche aux sangles épaisses à la lumière vacillante. En sort un encensoir de métal gravé, bourre la boule d'un peu de charbon, et d'herbes séchées, Lucifer en a conçu et expérimenté le mélange, les mystères de l'Acédie utilisés par la Luxure, offre l'ensemble à son fils, puis, avec un raffinement de précautions, extrait d'un linge soyeux un luth ouvragé. Azazel ôte ses gants, en caresse doucement les courbes de bois ancien.


Celui ci présage la rencontre entre celle qui n'était encore ta mère et celui qui n'était que incarnation des enfers. Prise en édifice religieux dévoré par les flammes. Les cloches ont sonné, et l'homme presque devenu un ami...

Allons loupiot, tachons de trouver la voie des envers.


Tandis qu'Aznar embaume la pièce à la fumigation épicée, il ajuste la tonalité des huit chœurs, couple de cordes en résonance, à l'unisson, à l'exception de la solitaire chanterelle. Cherchant plus longuement l'octave supérieur des graves, le pincement adoptant peu à peu un rythme syncopé, une mélodie mouvante, déstabilisant l'âme et l'oreille, repères fluctuants, ondoyant sans fin aux vides des pierres ajustées par la force chaotique de l'effondrement.

Écoute
se nouer
palpiter
avide
le néant

Sang et néant
Sur les mains
Poisseux et froids
Incrustés sous les ongles
Sang et néant
Dans les yeux
Visqueux et chauds
Barbouillent les joues
Caillots dans les oreilles
Mielleux et tiède
Poissent dans le cou
Sang et néant
D'enfants
Sang et néant
De femmes
Sang et néant
D'hommes
Sang et néant
De ton espèce
Qui coulent et courent
Aussi
Dans mes veines

Écoute
se nouer
palpiter
avide
le néant


La mélopée suinte de sa gorge, en rivières assourdies aux crues des sècheresses. S'en va cogner aux tempes d'Alvera, se mêlant aux fumées acres et bleutées, les ombres se tordent, rampantes, affluent, léchantes, tracent en dessins cruels, gueules de noirceurs, sournoises, aux crocs tranchants. Azazel Lupus Luxuriae, frère des Sept, membre de l'Ordre des Encapuchonnés, Prince Démon de la Luxure, père et amant aimant, se dresse, face aux murailles des réalités, déchirant leurs trames, en failles acérées._________________
La Grotte effondrée - (bouts de) Dernière Fête des Fous ... Azazelky8


Aznar de L'aube rouge

L'encensoir s'agite mollement, géant incrédule, pas trop certain de la marche à suivre. Les hochets il a passé l'âge lui semble-t-il, pourtant celui-ci a des effets intéressants. Où qu'il se déplace la folle enchainée le suit du regard, hypnotisée, certaine qu'il s'agit là d'un instrument de torture. La lecture de ses grimaces de guenon sont aisées, s'y tournent toutes les pages de la peur de l'inconnu, de la certitude que tout ce qui émane du Prince n'est destiné qu'à la maltraiter.

Le géant lève le bras, emportant l'objet à caresser les ombres des voutes, la folle dresse le nez, un geste sec vers la gauche, les yeux se percutent à vouloir suivre le même chemin, une loucherie qui fait glousser le géant. Au chant qui s'épanouit parmi les brumes, le môme accorde la danse, le corps en mouvements fluides aux frontières extérieurs du périmètre d'action de la vilaine. Les bras dessinent des formes étranges, suivent des parcours alambiqués avec un axe commun, le passage obligatoire à l'effleurement du visage de la noiraude.

Les vapeurs se répandent, flattant les pierres de leurs caresses, s'enroulant en tornades molles. Elles cherchent leur route, leur utilité, tâtant chaque recoin de la pièce. Le nain saltimbanque et son public attentif respirent à la même goulée d'air ce nuage délicat s'insinuant dans les pores, chatouillant les narines palpitantes. Ca monte doucement, éclaire l'esprit à nouvelle lumière, une dilatation de pupille, le géant entame une valse aux bras déments d'une marmotte préoccupée par des histoires d'emballage, bizarrement vêtue, arborant tâches blanches au milieu de son poil violet. Elle est sortie de terre comme le sang se charge de transporter les effluves jusqu'à ce déhanché audacieux, ce mouvement de jambes rythmé, faisant naître la vision éclair d'un fruit jaune allongé, marbré de marron, sans que le géant ne comprenne pourquoi il veut le nommer banane.

Les mots du Monde s'amusent à la matérialisation, le géant a oublié la femme, il observe, sourire béat, son royaume entrer dans le vivant et se module à sa gorge un point final sur genoux glissants au dallage.


Woooooooo Yéééééééééééééééééééé

Un claquement de doigts, index tendu vers le Monde, y'a pas à dire ...

P'pa, t'es LE Roi.

Evidemment, le luth aux mains de la Luxure fausse un brin le tableau, le géant aurait préféré quelque chose de plus volumineux, mais pour le costume de scène personne ne pourra prétendre le contraire, noir sur noir, fallait oser. Une telle humilité dans son art pousse au respect.
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Alvera

Un nuage nait de l'instrument du diable, le démon faiseur de tempête. Elle cherche, attend mais ne comprend pas où se cache la pluie. Les mains s'agrippent aux pavés dégrossis par un biseau mal affuté, ça écorche la peau, c'est pas plus douloureux que le reste alors elle n'y prête pas garde. Les jambes se prennent dans les chaines qui la freinent, l'agacent, l'entravent. Elle tire, secoue mais rien n'y fait, enchainée Alvera.

Ca pue oui oui

Pas un nuage, sale petit morveux

Ca veut étouffer oui oui

Ca pue, ça pue, ça pue

Menteur, donne l'eau, Alvera a soif

Donne, donne oui oui

Pas faire de mal non non


Les mots glissent sur la colère, elle voudrait fermer la porte à la mélopée, ignorer tout, ne pas être là, elle voudrait, elle voudrait, pouvoir traverser les murs, être de l'autre côté, échapper aux monstres qui s'agitent, dériver son regard du nabot, elle voudrait, elle voudrait. Les doigts quittent l'humidité poisseuse des pierres, se plaquent à ses oreilles, elle reflue jusqu'à l'angle du mur, recroquevillée dans ses loques, le balancement cadencé à la folie qui s'impose.

Pas là pas là pas là pas là

Alvera pas là

pas là pas là pas là pas là

Alvera partie oui oui

Loin, ailleurs, comme l'oiseau pfiout envolée

Plus de puant non non

Couic le puant, alors Alvera retourne au trou oui oui


Tout s'embrouille et se confond, l'antre, le démon, Akzanss qui l'appelle, le Puant Baveux qui la mange, la porte de la cellule verrouillée sur laquelle elle se jette, les bêtes qui courent partout ici, le nabot qui saute, le démon, le nabot, les bêtes, le démon. Rouge le sang qui coule à sa peau, rouge la perte de conscience, rouge l'explosion dans son crâne.

Tais toi !

La tête claque contre les moellons ajoutant un son creux aux imprécations de la voix qui la cherche, encore, encore, elle frappe pour n'entendre plus que l'éclatement de l'os, que les mots se cachent dans la résonance mate qui lui fait grincer la mâchoire à chaque choc renouvelé.
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Azazel Lupus Luxuriae

Alors il se tait. Du plat de la main, la torche vole, explosion crépitante, étincelles en sarabandes volages, il en écrase flammes et brasilles sous sa botte. Unique note repoussant indéfiniment les frontières du silence, cédant enfin à la pression de l'épaisse obscurité. Voluptueuse de noirceur, suie luxuriante, caressante d'oppression, s'insinuant, viscosité d'une soie liquide, aux humeurs huileuses, interstices des paupières, ravinant les salines de l'âme.

Le cuir du gant crisse en tendresse à l'épaule d'Aznar, une paume scellant la bouche par semblable mouvement, un souffle à l'oreille, once d'ironie, soupçon de défi, pincée poivrée de ludisme taquin.


Des bottes ferrées mhm ? En cuir de lézard des sables ? Simple, murène maillard. Attrape-moi, tu auras le meilleur sur mesure, mais prends garde loupiot, elle a de sacrés crocs...

La main imprime rotations, orbe en pivot sans repères, tournis de coté, nulle étoile ne brille dans le ventre des roches, point de Pollux dans ce manège de vertige aveugle, et si castors et Luxure possèdent travail commun, Azazel, pour l'heure, s'en trouverait fort dépourvu si la biaise survenait.

Le Prince Démon se glisse entre les couches de ténèbres, bien des éons à scruter les sombres recoins de l'humanité seuls permettent de les différencier, il en sent le goût sirupeux à ses papilles. Elle peut bien le chantonner, Alvera est toujours là, lors l'Encapuchonné la désire vierge, vide, réceptacle accueillant à son invocation salvatrice.

En tréfonds de la terre, nichés aux pores de son derme pierreux, père et fils jouent à cache cache, éducation infernale aux plaisirs des collines inversées de l'hiver.

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Aznar de L'aube rouge

Retrouver la maitrise de l'équilibre quand le regard file comme quenouille et que le Monde s'amuse à retourner un estomac de la taille d'une outre de voyage. Les pieds campés fermement dans le sol, refaire les niveaux, se frotter le nez parce qu'à l'instant ça le gratouille et soupeser le silence. Menteur.

Ici, la respiration saccadée de la folle, le cliquetis de ses chaînes, la stupéfaction muette qu'elle exprime à être plongée dans le noir, là-bas, le décompte d'une quelconque infiltration à travers les pierres, quelque part, le froissement des tissus, le craquement discret du cuir. Les oreilles aux aguets dépiotent l'environnement en lamelles égales, extraient le superflu pour se concentrer sur la chasse. Elles les veulent ces bottes elles aussi.

Envahir l'espace laissé libre, se servir des obstacles pour jauger les consistances, les sons apportent des réponses.


Azazel ! Azazel ! Allez viens ! C'est pour rire Azazel ! Azazel ! Allez viens, Allez... Tu vas pas rester seul dans ce trou, hein ?

Et se taire. Les mains posées sur le dallage un peu poisseux sous les doigts, genoux fléchis, il écoute le retour de sa propre voix. Le Monde joue de la relativité, où on l'imagine il n'est pas, où on le rêve il n'est plus, où on le devine il triche.

Il faut laisser agir les heures passées avec sa saveur à se pourchasser à travers les pièces, les combats pour rire, les recherches tactiques en prétexte aux câlins, l'apprentissage et l'envie. Lèvres serrées, le géant retient le grognement qu'elle lui a légué au fil de leurs affrontements, pas cette fois, les bottes ne le lui pardonneraient pas.

Il entame un cercle large, reptation lente, associe l'odeur aux repères déjà fixés. Le Monde c'est cheval et cuir, nuit et rosée, ce n'est pas l'âcreté des mousses, c'est ce matin où ils sont restés volontairement perdus pour le siècle, enfouis dans leur amas de plumes chaudes, ce n'est pas ce picotement léger que les pierres flanquent sur la langue, c'est ce que tous ignorent, l'écorce des cannelles ocres, piquantes, entêtantes. Un jour l'Oncle Belzébuth se rendra compte que le Monde lui revient une fortune en épices, que même les bateaux sur les océans indomptables sont au service de la Luxure et quand cela arrivera, il faudra prendre des notes pour les générations futures.

Le Monde, c'est le sel qu'il concède à qui peut glisser son nez à son cou, à la frontière des peaux et il est .... là !

Si le grognement victorieux ne retentit que dans l'antichambre de son crâne, en soulagement personnel, en présent à sa saveur, le trémoussement félin de son popotin lui est manifeste. Muscles tendus, crocs à découverts, la crispation pré dévorante, l'anticipation des batailles.

Je suis Aznar de l'Aube Rouge et je vais te croquer.

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Alvera

Nuit faut pas, fait noir, fait peur, faut pas. Tassée entre les pierres, elle se tait. Ils ne sont plus là, ils sont partout et elle ne veut pas, fait nuit, fait peur, partout. Ca s'insinue, la repousse, la tire, elle veut pas, fait peur.

Un bruit. Larves spongieuses. Jutant aux disjointures. Entre les dermes coagulés. Un geste. Griffes luisantes. Découpent en lamelles. Si minces. Carcasses putrescentes. Une couleur. Tilleul avide. Fouaillant les ossements. Racines serpentines à la glaise. Grasse des charniers. Un nom. La Gangue Reyne. Asphyxie. Des. Espoirs.

Les fumées étouffantes sont allées se percher sous les voutes et maintenant, méchantes, elles retombent, reviennent la chercher, mais faut pas. Par chaque trou, chaque pore, ça entre, la fouille, la folie n'y peut rien.

Offrande. Véritable. Vivante. Entière. Glaire excrétée. Hors du réel. Cauchemar suintant. Aux tréfonds de la chair. Offerte. Couverte de chaînes. Rouille éthérée. Tranchante. Offerte. Esprit dénudé. A elle. Gangrène.

Les nerfs s'agitent et elle lutte pour ne pas partir en courant, tenter encore une fois de briser l'entrave, puis si, elle s'élance, jusqu'à s'écarteler. Au hurlement libérateur une bouffée de mort avalée. Et les chaînes se tendent pour la ramener frapper le sol.

Vénéneuse éclosion. Fouissant les membranes. Véreuses graines. Lianes visqueuses. Broiement des garrots. Délectable Gangrène. Exquise sœur. Lèche. Les humeurs. Des peurs. Lape. La frayeur. Des heures. De son nouveau. Cauchemar.

Choc sourd de son crâne, elle secoue la tête pour ne pas perdre pieds, laisse couler les larmes et chaque goutte perlant à ses doigts l'emporte pour lui montrer la solution.

Hiatus en prisme. Le rire de Gangrène. Cliquète. Pleurs. Respire leurs saveurs. A elle. Offrande. Entaille aux songes. Les Nuées s'en repaissent. Goulues. Individualité fragmentée. Engloutie. Crevasses sordides. Des rêves. Humains.

Va t'en, sors, fait nuit ici mais pas dehors, sors. Mais Alvera peut pas partir, le démon ne veut pas, sors, par où, sors ! pas possible ! sors ! Elle court dans sa tête, après les impossibilités qui se percutent, le noir la poursuit, chaque seconde il gagne le terrain qu'elle vole, comme un mur qui voudrait la manger, à bout de souffle, encore avancer, plus vite mais ça approche, ça approche, cours, cours, sors !

Viens. A t'amputer. Là. Dissoute aux morsures. De Gangrène. Rôdeuse. A jamais. Frayant le cloaque. Du désir. Et. L'honneur du présent. Cadenasse la parure. Des questions. Assertion putride. Aux canines rieuses. De Gangrène.

L'esprit trébuche, les pieds dans le délire se prennent, dehors, dedans, nuit, Alvera dort, loin, sans savoir où mais ailleurs.

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