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 Le cardinal et le marlou

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MessageSujet: Le cardinal et le marlou   Le cardinal et le marlou Icon_minitimeLun 24 Mar - 16:41

Marlowe's Posté le: Jeu Fév 07, 2008 3:44 am
Le cardinal et le marlou 15247926734692cfb19f96a

Une nuit en mamelles de vieille renarde rouée, tombante. Sous la très relative protection d'une treille dénudée par l'hiver, il scrute pensivement la bâtisse massive, de pierres ajustées, réchauffant ses pognes à une chope de vin brûlant, l'ombre lointaine de la cathédrale envahit les jardins de l'archevêché, il a eu le loisir de noter la protection efficace, précise, des patrouilles de gardes, et les plantons aux grilles et portes ont la vigilance de molosses veillant un os juteux. L'escalade nocturne se profile.

Sur les chemins menant à Tours, il a longuement étudié la prose de Robert Savoie, et les noms accolés au tracé léger de la plume, Marlowe's en a tiré deux conclusions contradictoires. L'homme est intelligent, et se targue d'offrir ses félicitations à Pikattosai, pour son courage entre autres. Soit il a la manipulation à la hauteur de l'esprit du duc, lourde, soit il est aveuglé par un objectif à écraser l'enclume avec l'œuvre de ferronnerie...

Dans les deux cas, l'affaire est à traité en finesse, avec trop peu de chances en réussite. L'ambition de l'homme d'église et sa vision de la Touraine pèseront en la balance, ainsi que sa marge de manœuvre. L'esprit de son siècle est-il grossier, le marlou a envie de savoir.

La suite de personnes citées le chagrine aussi, plus exactement le déçoit, elle n'est pas à jour, bourrée d'erreurs, semble basé sur des racontars et non un travail d'investigation sérieux. Ce royaume ne possède donc pas une seule organisation d'espionnage et de renseignements correcte, pas même la puissante Eglise Aristotélicienne, l'incrédulité du fait le titille, sauf si il ne possède pas tout les éléments, la connaissance des intrigues vaticanes, possible qu'une faction envoie l'archevêque à l'abattoir, il en viendrait presque à espérer cela, moins désespérant à envisager.

Il observe les premières étoiles, encore tôt, largement le temps d'explorer les compétences culinaires du gâte sauces de l'auberge, il pousse la porte en se demandant si Blanche va le rejoindre, et si elle va lui claquer le beignet en comprenant ses projets foutraques. Marlowe's rajuste sa rapière, y'a une cigale dans la fourmilière, peut-être pas qu'une...

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Le cardinal et le marlou Marlou1ac1




Robert Savoie
Le cardinal et le marlou 1422354353461def3c0c3cd

Cette chaude nuit de février était avancée: l'antre finissait de brûler les dernières cendres et la température ne fléchissait pas, dans la chambre de l'Éminence. Celui-ci dormait à poings fermé; les dernières journées avaient été longues. Qu'il était dur, le métier de prélat de l'église! Lui qui avait rêvé à simplement répandre sa foi, en toute quiétude, du fond de l'abbaye qu'il avait fondé, voilà maintenant qu'il devait frayé avec certaines des pires espèces du royaume...

Il s'était endormi, un Livre des Vertu sur son chevet, un cierge encore allumé sur sa table de travail. Dans cette pièce qui semblait revêtir la même jaquette que lui -un blanc cassé défraîchi sans aucun apparat- il était clair que l'archevêque s'était endormi dès qu'il fut étendu. La carafe d'eau était pleine, et celle de rouge, sur le bureau, n'était pas entamée non plus.

Ces trois premiers mois à la tête de la province de Tours n'avaient pas été de tout repos. Et les prochaines semaines semblaient toutes aussi prometteuse d'activités intenses... Le sommeil, ces jours-ci, se trouvait aisément, et il était lourd...

Les couvertures toute de même remontées jusqu'au nez, le Cardinal reniflait paisiblement plus qu'il ne ronflait, dans la solitude que sa dévotion l'accablait. Lui ne se sentait jamais seul. Pourtant, il n'y avait qu'un seul homme dans le lit, un homme seul dans une grande pièce. Le Très Haut, présent par le Livre des Vertu, semblait dormir lui aussi s'il était dans la pièce.
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Primat de France
Le cardinal et le marlou 2apm9





Blanche Morbaque
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Arrivée, sans sourire, mais avec la nuit. Comme on ne doit pas encore être des héros suffisamment cotés, la porte s’est ouverte sans grincement sinistre, le plancher sous mes bottes n’a émis aucun couinement annonciateur de mon entrée en scène. Me suis juste posée sur la chaise qui faisait face et tapé de quoi me rassasier dans sa gamelle après avoir lancé un coup d’œil expressif au taulier. Langage de taverne, le vin est venu par porteur exprès.

Raconte

Il en a dit assez, pas trop, entre deux jurons échangés pour s’octroyer la propriété de la bouffe, on a fini par faire moitié moitié, j’avais les crocs, possible que j’ai débordé sur ma part. J’aurais pu faire mine de réfléchir en zieutant les trognes de paysans qui garnissaient le comptoir, ou mieux, pour faire grand style, me perdre dans la contemplation rêveuse d’un feu qui crépitait vaillamment, je dois pas être douée pour la mise en scène, je me suis juste fendue d’une conclusion.

N’importe quoi

Cela étant posé, comme de toute façon la route était faite, que le mioche qui m’avait effectivement trouvée s’était vu payer d’un coup de pied au derche pour une onctuosité mal placée, autant ne pas traîner et constater l’ampleur de la connerie à venir. En plus l’assiette était vide et les verres tout autant. L’extérieur nous a ouvert les bras, la nuit n’avait pas remballé ses effets, toutes étoiles dehors et bise piquante.

Donc, on entre là. En passant les gardes et leurs armes. A deux.

Il y a du potentiel de rencontre sur cette terre, moi je suis tombée sur lui. Troisième fenêtre à droite, à l’étage, précision inutile, je suis même étonnée que par pure coquetterie le mur n’ait pas un air de falaise imprenable.

Un plan peut être ?

J’ai tenté, pour voir. J’ai vu, son sourire.

Non hein … m’en doutais un peu.

Passons sur les détails d’une engueulade supplémentaire, je ne vais pas m’éterniser là-dessus, on pourrait finir par lasser notre public. Au final, c’est au pied d’un arbre que la magie du dialogue reprend tout son intérêt, sa botte en poussée entre mes mains jointes, sur une saccade de souffle volée par l’effort.

Allez grimpe chaton.

A toi, à moi, merci le branchage de nous fournir point de vue et ligne de départ, ça fait encore loin de l’objectif à atteindre, y’a de la corde lestée pour compenser la distance. Loin c’est bien, on voit venir les emmerdes en ayant le temps de leur préparer l’accueil. Ici, rien à signaler, les gardes sont à leurs postes, les chatons, dans l’arbre, la fenêtre joue la tremblote d’une lumière imprécise. Une belle ligne droite en perspective.

A toi la suite.





Marlowe's
Le cardinal et le marlou 15247926734692cfb19f96a

Il existe deux mots, double question existentielle et matérielle taraudante à l'humain, brillant d'une absence absolue en la réflexion imaginative de Marlowe's, pourquoi, comment. Adossé à l'écorce rugueuse du tronc, dans la hauteur des ramures, moue pensive, le bouquet garni du chou farci l'intrigue, laurier, thym, persil, d'accord, enroulé dans une feuille de poireau, forcément, mais un arôme lui échappe, agaçant.

Un discret raclement de gorge sur sa gauche, vrai, au besoin il rendra visite au cuistot de l'auberge ultérieurement. Les pupilles ont eu le temps d'apprivoiser l'obscurité, considère le mur, l'ouverture lumineuse, inspire, torsion des poignets, assure son baudrier à l'épaule, empoigne le filin envidé, corniche du premier étage en point de mire, la pointe des bottes y trouvera sa place, reste la prise pour la main, et surtout la précision de l'angle d'arrivée, heureusement, l'architecture tourangelle aime le tarabiscoté, et le marlou a grandit entre les gréements des ports et les toits des faubourgs.

Élan minime, compensé par l'appui souple de la branche, saccade, envol, droit dans le mur.

Suée. Cœur qui cogne. Litanie de jurons silencieux. Doigts crochés à la foutue corniche, il oscille doucement dans le noir, pas loupé de beaucoup, juste la place manque pour se rétablir, dents serrées, relâche une partie de la corde, légère impulsion, lentement, pas question de foirer, tournoiement prenant de l'amplitude, ajuster l'effort des muscles, la gargouille à gueule de gouttière du second, soucis, son lancé va le déstabiliser, le mouvement déjà fait ripper ses jointures crispées, envoie en limite de chute, discret sifflement du filin s'élevant, l'extrémité lestée s'enroule à la saillie de roche, maintenant.

Joue appuyée à la pierre fraiche, calme peu à peu les tremblements, quelques pas de surplomb le sépare de la fenêtre faiblement éclairée, soupir, il renvoie la corde en balancier vers Blanche, peinarde, dans l'arbre, déplacement fluide du funambule, jette un œil à l'intérieur, calme et dénuement, une forme se devine sous le drap, le prélat pionce tranquille, le veinard, passage aux travaux pratiques, il sort un poignard de la tige d'une botte, et, paisiblement, commence à virer le joint, entre le verre et le bois, d'un carreau central, le Jo' l'a dit, les deux cotés et le haut, pas touche au bas et gratte ma caille.

La mercenaire a hissé sa stature à sa sénestre depuis un moment lors, enfin, il dégage assez de jeu pour glisser sa main entre la vitre branlante et le bâtit, soulever la clenche, voilà, à pied d'œuvre.

Il s'étire dans le silence de la chambre, le cardinal apprécie le dénuement, Marlowe's prend le temps de se servir un verre de vin, indique la porte à Blanche, pas le moment d'être dérangé, sauter par les fenêtres l'amuse, mais il n'est pas là pour ça.

La béatitude dans le sommeil du prince de l'église lui arrache un sourire, avec précautions, il s'allonge à ses cotés, matelas confortable tout de même, boit une gorgée de vin, cru agréable, puis pose paume légère à sa bouche, murmure à l'oreille.


Votre éminence ? Un temps, celui de l'éveil, de la surprise, il ajoute d'une voix douce. Puis-je solliciter une entrevue ? Privée et feutrée, cela m'ennuierais d'ajouter le parme sanglant à votre pourpre ecclésiastique...

Il ôte le bâillon de chair, attentif, à la moindre ébauche de cri, de toute autre son qu'un chuchotis, il regarrotte, le poignard a été rengainé, sortir une lame en menace n'a aucun sens pour le marlou, une arme hors du fourreau est faites pour tuer.


Blanche Morbaque
Le cardinal et le marlou 19984618074602c97711201

Chaise happée, sur deux pattes la bête offre sa tête pour coincer une poignée offrant trop de possibilités d'intrusions au rendez-vous galant du p'tit con. Ca lui donne un air d'insecte hésitant à poser ses petits petons sur le plancher ecclésiastique. Comme s'il avait oublié les patins.

Un tour d'horizon de l'alcôve aux amours marliens rassure sur le nombre d'ouvertures dans les pierres. A part la fenêtre violée en caresse d'acier et cette porte, aucune autre ressource. De l'autre côté du bois, un silence de nuit tranquille, ne flotte pas même le frappement régulier d'une ronde nocturne.

Moi, je m'étais tapée la route d'une traite, m'étais emplie le bide de substances comestibles, l'atmosphère chauffée aidant, je me suis octroyée le droit de me poser sur le cadenas à quatre pieds. Histoire d'assurer le verrouillage, bien sûr.

Une chaise en bascule, une poignée de porte au creux de la nuque, j'avais connu pire comme couchage. Il est vrai que l'église veille au repos de ses brebis. Luxe, calme et volupté.
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Le Copiste
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MessageSujet: Re: Le cardinal et le marlou   Le cardinal et le marlou Icon_minitimeLun 24 Mar - 16:47

Robert Savoie
Le cardinal et le marlou 1422354353461def3c0c3cd

L'éminence à le sommeil lourd. Très lourd. Alors qu'il rêve aux anges tournoyant dans le ciel, entre les nuages, au dessus de sa tête, illuminées par moults mouche à feu qui scintillent ce festival aérien. Puis, le Très Haut arrive, et s'approche de lui. Il lui souffle à l'oreille. Non, Il colle sa bouche à la sienne, plutôt, pour lui insouffler...

Citation :
...puis pose paume légère à sa bouche, murmure à l'oreille.

Réveil.

Brutal.

Une main sur la bouche, un souffle dans l'oreille. Et ce n'est pas l'odeur du Très Haut, mais celle de l'alcool qui lui vient d'abord au nez. L'alcool et la sueur réunies. Pourquoi pense-t-il immédiatement à une luciole qui éclaire un champ, une chambre, la nuit? Ca ne suinte pas, une luciole. Le rêve, sans doute... Une Luciole, alors? Non, il ne se peut pas. Rome à dépêché maints gardes. Personne ne peut s'introduire ici. Un servant qui lui joue un tour? Mais c'est qu'il n'a jamais eu de servant...

Déjà, cependant, l'heure n'est plus à la réflection...

La pensée lui est de toute manière difficile. Son éminence Savoie est toujours bête, lorsqu'il s'éveille...

Tout de même, quelques conclusions s'imposent d'elles-mêmes. La bouche bée, l'option parole n'est déjà plus envisageable. N'ayant jamais vraiment réussi à faire bouger ces oreilles comme certains de ces copain de la petite école le faisait, il ne pouvait non plus compter sur cet organe pour communiquer. Lui restait les yeux. Alors, il se décida à les ouvrir.

Une tête -elle lui semblait gigantesque- à deux pouce de la sienne. Un murmure en émanait...


Citation :
Votre éminence ? Puis-je solliciter une entrevue ? Privée et feutrée, cela m'ennuierais d'ajouter le parme sanglant à votre pourpre ecclésiastique...


Brrrr. L'alcool, en fait, faisait une haleine glaciale. Il ne s'en doutait pas.

Une rencontre impromptue...

Avait-il vraiment le choix?

Avait-il
seulement le choix?

Ses yeux se tournèrent vers la porte, implorant le Vidame d'arriver sur l'entrefait. Au lieu, il vit une chaise sur la poignée, et une dame sur la chaise. Mouais. Il faudra prier plus fort. Ses yeux se retournèrent vers l'homme.

La dague faisait pression. Elle semblait le faire opter pour un "oui", sans autre questionnement superflu". Peut-être un petit "mais vous viendrez me voir en confesse ensuite", quoiqu'il n'avait pas arrêté sa pensée sur la pertinence de prononcer ces mots, une fois la bouche délivrée, à ce moment-ci.

Si, derrière leurs rétines, ses yeux avaient pu exprimer une opinion, peut être un mélange de surprise et de peur, voir d'angoisse, aurait transpiré. Mais, vu l'heure avancée de la nuit, l'état du sommeil dasn lequel le prêtre avait été réveillé, de ce coté-ci de la rétine, Marlowe pouvait déceler du rouge, un très mince filet de blanc, et un petit iris tout mince. Les paupières de l'archevêque se rabaissèrent doucement, en suivant le mouvement de la tête -doux, mais perceptible aux mains de Marlowe- un mouvement qui semblait vouloir répondre par l'affirmative à la question posée.

L'entrevue était accordée.




Marlowe's
Le cardinal et le marlou 15247926734692cfb19f96a

Il croise doucement ses jambes, talon de la botte sur la pointe de l'autre, amusant, reste persuadé que le prélat devrait dormir en mitre de nuit, avec un pompon guilleret, a priori, au regard trouble de ce dernier, il semble se croire menacé de fer effilé, les préjugés ont le cuir tanné, bonnet blanc et pâle beau nez, Marlowe's reprend une gorgée de vin, suit les ramifications d'une fissure au plafond, et entame, sotto voce, une improbable discussion.

La religion n'est point ma mignardise favorite, mon existence ne prête guère à l'introspection spirituelle... J'avoue, causer à brule pourpoint de l'influence ecclésiastique sur la civilisation occidentale, et de ses influences sur le commun, en terme d'ouvertures des consciences sur l'univers, dépassant la prime corporalité du labeur journalier, aurait ses charmes, surtout à l'aune d'un esprit tel que le votre.

Sourire, rapetasse un oreiller, le confort est important pour laisser aisances aux idées.

Toutefois, l'un comme l'autre, nous avons emploi du temps chargé, des buchers à préparer pour vous, des intrigues à nouer de mon coté, ce qui n'est point antinomique notez le. Posons l'essentiel donc, même si l'essence des choses et des actes...

Geste léger de la main, incline un peu la tête, écoute, le craquement des grandes bâtisses endormies, pas de frôlements suspects, considère Blanche veillant, à sa manière.

Rome a dressé une liste, anathème à l'emporte pièce, je pourrais chipoter la façon et la qualité de vos services de renseignements, esquisser ce qui manque cruellement à toutes organisations un brin structurée, ayant volonté d'appliquer un pouvoir, tant profane que religieux, gloser sur les manières cavalières de vos supérieurs, d'envoyer ainsi au charbon sans même fournir les gants, baste, là n'est point mon propos.

Termine le vin, jongle du verre en bout des doigts, le préambule doit être suffisant, le cardinal a eu toutes opportunités pour sortir des strates du sommeil.

Vous croyez vraiment faire passer un concordat impopulaire, nantis pour principal soutien de pleutres et d'imbéciles ? Et priver la Touraine d'une de ses forces vives, parmi les plus conséquentes ? Par aussi sotte attaque frontale ? Le Vatican est à ce point coupé du monde ?

Étirement du bras, la carafe se rend sans rechigner, froncement bref des sourcils.

Rien de pire qu'un ennemi à la ramasse, perte de temps et d'énergie inutile. Si je dois vous tuez, un jour, que cela en vaille au moins la peine mordiable.

Il lui propose la coupe au liquide rouge, attentif à sa réponse, les ambitions de l'archevêque émergeront-elles, un terrain d'entente sur le terrain du combat peut-il se dégager, Marlowe's est prêt à des concessions étranges parfois, pour le plaisir du jeu des existences, et la sauvegarde des siens.



Robert Savoie
Le cardinal et le marlou 1422354353461def3c0c3cd

Le clerc, une fois la bouche dé-béeifiée, se passa la langue sur les lèvres. D'abord, parce qu'il en avait envie, puis, parce qu'il voyait sa carafe de rouge se faire engloutir.

À mesure que le liquide baissa, ces yeux à lui reprenaient leurs couleurs naturelles ; de rouges vers livides. Il tâchait quand même de ne pas le laisser trop se faire voir.

Le discours du Marlowe's avait bien commencé... pour finir un peu drastiquement, au goût de celui qui venait de se faire réveillé. Cependant, cela lui donnait une certitude. Le visiteur avait tout à négocier, comme l'Éminence était toujours en vie. Cela le rassurait un peu.

Une Luciole, donc... Voilà à qui il avait honneur...


Oui... Enfin, oui, merci pour le vin... Ma dernière coupe, je présume?

Il prit une gorgée pour lui permettre de terminer ce réveil inhabituel, tout de même. Une fois lancé, se dit-il...

Impopulaire, le concordat de Rome? Oui, sans doute avez-vous raison : chez les Lucioles... Évidemment, il ne respecte pas vos... moeurs, dirais-je... Quant au reste du royaume, vous devez savoir que c’est partout qu’il a été signé. Je ne doute pas qu’il puisse subir le même sort chez les Tourangeau, donc. Ils tiennent tout autant que les autres à ce que Loi Naturelle soit respectée.

Il leva l'oeil alors que ces lèvres étaient à la coupe, alors qu'il prononçait ces dernières paroles. Puis, il enchaîna de suite:

Enfin, je ne crois pas être en position pour vous contredire, cher ami ! Mais comme je m'étonne de vous retrouver chez moi ici en cette soirée, et que je suis d'un naturel accueillant, je vous offre donc mes respect, très cher.

Se retournant vers Blanche...

Ainsi qu'à vous aussi, amie. Si le gosier vous en dit, vous devriez trouver une bonne vielle bouteille de Chouchen dans l'armoire qui se trouve sous ma table. Chouchen franciscain. N'hésitez pas pour moi, servez-vous.

Quant à nous...


Il retourna son regard vers l'homme:

Faire l'amalgame entre le concordat et l'avis d'anathème est fort intéressant. Cependant, vous devez savoir qu'il s'agit là de deux dossiers totalement différents. Le premier est d’ordre temporel, et le deuxième, d’ordre spirituel. Si vous aidiez à sa conduction, le Très Haut vous serait redevable, certes. Mais ce n'est pas nécessairement ainsi que les choses fonctionnent, où doivent fonctionner. Prenons par exemple votre visite de courtoisie: vous avez le choix de la faire tourner au calvaire, pour moi comme pour vous. Offrez moi plutôt des roses regardant son verre -ou du rouge, comme vous le faites-, et cette escapade nocturne pourrait bien vous devenir une bénédiction. Non pas parce que vous me laisserez la vie sauve, mais parce qu'en suite, vous pourriez décider de vous mettre au service de celui qui vous importe.

Il regarda Marlowe droit dans les yeux.

Ne mentez pas, Seigneur. Si vous êtes ici, ce soir, c'est que cet anathème vous blesse l'âme. Vous vous savez le corps mortel, et désirez que votre âme, elle, soit impérissable. Vous ne voulez pas rater cette chance unique que vous avez de ne point disparaître tout à fait. De festoyer jusqu’à la fin des temps parmis les Saints du Paradis Solaire. Vous savez par contre que pour cela, vous devez vous laver. Vous vous savez coupable, ou vous ne seriez jamais pointé le nez ici, chez moi.

Ainsi, vous êtes venu chercher conseil. Je suis prêt à vous le donner. Je suis, ce soir, votre bénédiction.




Marlowe's
Le cardinal et le marlou 15247926734692cfb19f96a

Hospitalier le cardinal, une fois réveillé, taquin, mais partageur, c'est sa dernière coupe, sa dernière gorgée, demain dans l'plumard, y s'ra tout bourré, cela étant, il a la viciosité pateline, l'argumentaire savonneux, le verbe vif dés l'abord, et si sa dialectique est de bonne aloi, Marlowe's n'est pas loin de qualifier de mauvaise sa foi.

Impopulaire au sens se foutant du peuple, vous me direz, tant qu'ils raquent le denier du culte et se gratte pas trop pendant le sermon. Partout ? Tiens donc, quid de l'Helvétie, des remous du Languedoc, et plus près, l'Anjou, épargnez moi le prosélytisme, je ne vous assommerais point de boniment à camelot.

Il rectifie l'ongle de l'index d'un coup de canine, place un sourcil en circonflexe.

L'amalgame, éminence, est de votre fait. Usez du prétexte d'un guerroiement du dimanche, à l'encontre de la seule compagnie des Lucioles, lors la signature du concordat en Touraine se retrouve mise en porte à faux, c'est une jolie tentative visant à démontrer la puissance de l'église.

Et la tentation, d'offrir une mise à terre en cadeaux d'alliances à leurs ennemis, bien grande pour asseoir votre pouvoir temporel. Je nie pas l'habilitée de l'office, même si la ficelle est grossière, et la distinction séparant les fidèles attristante, l'ancien Grand Maistre du royaume, entre autres combattants nobles, ne fut jamais inquiété pour les mêmes fait en Bretagne il me semble...


Lorgne vers l'armoire, se décide pour un peu d'eau, considère l'archevêque, presque perplexe.

Certes, je sais mon corps mortel, sinon je ne serais pas vivant. Malheureusement, pour vous, la culpabilité m'ennuie, je crois en l'essence pure du fatum, notion connue par vous je gage, et ne me préoccupe donc point du reste.

Je suis venu ; le Monde en est-il moins mauvais
Je partirais ; au monde aurais-je profité, je ne sais
Mes oreilles jamais n'ont appris de personne
Pourquoi je suis venu, pourquoi je m'en irai

Un vieil ami, Teutonique reclus, d'Orient m'a transmit cela, un philosophe, poète, mathématicien, astronome, persan, traducteur d'Aristote à propos, Khayyam, le "Faiseur de tentes"...


Regard songeur, puis revient vers son interlocuteur, sérieux paisible aux pupilles.

Je suis venu voir si il était possible de parcourir un bout de chemin ensemble, pour ce duché. Tout deux avons un objectif la dépassant, mais si le voyage est long, les rencontres aux bivouacs sont parfois aimantes, la Touraine est de celle là.

Donnez toujours votre conseil. Le mien vous sera en sus...


Étonnante conversation, appréciable, pourtant Marlowe's se doute que l'homme à ses cotés est aussi dangereux qu'un spadassin parcourant les venelles des Miracles. Dans un autre genre, mais tout autant mortel.



Blanche Morbaque
Le cardinal et le marlou 19984618074602c97711201

On m’en a plaqué en coin de réputation des qualificatifs durant mes années de pérégrination sur cette terre, mais alors celle là, personne n’avait encore osé me la faire. De surprise, j’en ai ouvert un œil. Il devait y avoir erreur sur le destinataire du message, le gars devait s’adresser à son édredon. Et non, apparemment pas, c’était bien pour ma pomme. Grommellement sourd, façon j’ai pas l’air mais j’ai la chanson.

J’suis pas ton amie, tout juste celle du merdeux alors la tienne, tu r’passeras.

Il suffisait de lancer la machine, un tour de manivelle pour enclencher le mode humeur riante par nuit froide sans sommeil après escalade en équilibre précaire, le discours prend un sens giratoire. Tout en descente de sonorité.

S’pas parce qu’elle s’balade en jupette sa saint’té qui faut s’croire tout permis, les guiboles au vent … Faudrait voir à pas mélanger les goupillons et les fourreaux.

Il a réussi à m’agacer. Inutile ceci dit, faut les comprendre les curetons, on leur repasse des plats refroidis alors, dès qu’ils croisent un vivant sont tout émoustillés, d’un coup, ils ont du mal à retenir leurs élans. Foutu boulot, je préfère le mien. Les morts au moins c’est moi qui les faits, je profite, parfois on n'a même l'occasion d'en découvrir de sympathiques, pas le temps de l'apprécier sur le long terme c'est certain mais au moins sont vigoureux. Leur taf, c’est comme demander à un marmiton de cuisiner les restes. C’est couru d’avance, il en ressortira morose.

Tiens s’il voulait s’rendre utile le sauveur des âmes perdues, il nous f’rait une démonstration du feu des enfers parce que pardon, c’est cossu chez toi mais on s’les gèle.

Ces grandes bâtisses c’est toujours mal isolé. A monter des bûchers, qu’ils y jettent leurs architectes, les suivants réfléchiraient un peu plus en terme de déperdition de chaleur. Manteau resserré sur mes formes, girondes il parait, bottes jouant du centre de gravité, mon avis ? la nuit est loin d'être finie.
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Le Copiste
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MessageSujet: Re: Le cardinal et le marlou   Le cardinal et le marlou Icon_minitimeLun 24 Mar - 16:50

Robert Savoie
Le cardinal et le marlou 1422354353461def3c0c3cd

Le Cardinal se dit qu'en ce moment délicat, il valait peut-être mieux ne pas répondre à la Dame Blanche... Un autre jour, probablement, pour les cours de bienséance... ou peut-être jamais, finalement. Il y aura, chez elle, sans doute quelque chose à tirer: de la copie des Idées dans l'architecture, peut-être... mais peut-être pas en ce moment...

Il en revînt donc à Marlowe's, qui avait, à sa grande surprise, montré une certaine compréhension sur les choses. Interprétation libre, soit, marquant une philosophie du gros bon sens,
du gros bon sang plus que d'autre chose, mais il fallait respecter tout de même car l'homme, à tout le moins, réfléchissait. Cela méritait considération.

Savoie débuta doucement...


Sachez, d'abord, que le GMF à subi les même foudres de Rome qui menacent les Lucioles. Il du subir procès Romain. Remarquez, d'ailleurs: il n'est plus GMF. Il a choisit de faire son chemin de croix, afin de ne plus subir les contre-coups de cet erreur de jugement qu'il l'a alors affligé. Ainsi, l'église à pu démontré son pardon, et n'est pas décu de l'avoir fait: le seigneur Julianni continue certes de travailler, d'avancer en la vie. Sa foi en l'église romaine à été récupérée. Et le Très Haut sait de quelle belle manière, depuis ces événements malheureux que vous avez mentionné. Ce n'est pas l'église qui l'a retirée de sa position. Mais la réflexion que nous avons fait avec lui à certes remis des choses en plan, et les conséquences sont qu'il a suivit le chemin que le Créateur nous trace tous. Force est de constater que le coup à porté, et que nous avons réussi notre entreprise: nous avons enseigné au GMF le sens de la Vraie Foi.

Mais, rassurez-vous, ce qui est reproché à votre groupe -car vous êtes Luciole, n'est-ce pas?- dépasse le simple combat divin... Enfin, c'est de peu d'importance, en cette nuit...

Je préfère par contre discuter de ce que vous mentionniez sur votre ami... Comment s'appelait-il? Khayyam? Oui, voilà...


Son éminence marque une petite pause, reprenant son souffle, avant de continuer.

Vous savez, des questions comme vous vous en posez, nous nous en posons tous. Et chacun d'entre nous en avons nos réponses. Sachez que nulle n'est meilleure que l'autre; elles sont nôtres, et le Très Haut à voulu chacune de ces Créatures égales.

Mais il a reconnu en l'homme, parmi toutes ces créations, la faculté d'amour. Ainsi, il a choisit, en récompense, de lui donner le cadeau de la parole. Et de lui permettre la vie éternelle.

Ce n'est pas quelque chose que nous pensons: cela est quelque chose qui est. À l'instar d'Aristote qui nous confie que la beauté est la copie des Idées -impérissable- , Il a fait le monde de cette façon: infini. Malheureusement, seul notre âme à accès à cette continuité de notre vie terrestre.

Cela peut sembler difficile à accepter, de prime abord. Quelles preuves en avant nous? Quelle mémoire auront nous de cet état de fait? Qui peut témoigner de cette mansuétude? Qui peut nous prouver que le paradis nous attends?


Savoie regarda Marlowe dans le fond des yeux.

D'où aurait-il inventé le vin que nous buvons -d'ailleurs, ouvrez ce placard. Vous trouverez une autre bouteille...- le pain que nous mangeons? La discussion, même, que nous avons, est la preuve de l'existence du paradis solaire. Tout ceci est création du Très Haut. La beauté de ce monde est copie des Idées. Celles-ci provenant du monde des Idées -le paradis- nous est preuve terrestre que le paradis solaire existe bel et bien.

Qui vous apprendra pourquoi vous vous y trouvez, sur Terre? Les récits de Spyosu, les écrits d'Aristote, les interprétations de Christos.

À qui profiterez-vous? À vos frères, vos soeurs, qui, grâce aux enseignements permis par le Très Haut, nous permettra d'avancer plus en avant, en Tourraine, comme en France.

Oui, très cher


-Savoie faisait plus attention aux sobriquets qu'il prêtait à ces visiteurs-

nous pouvons faire un bout de chemin côte à côte. Et même bivouaquer ensemble. Mais il nous faut reconnaître que nous ne choisissons pas les règles; les chemins nous sont tracés, très cher, que nous le reconnaissions consciemment ou non...

Je serai parmi vous tout ce temps. Vous pourrez venir me demander conseil à tout moment. Telle est ma mission: répondre à vos intérogations. Partager les grands textes avec les fidèles.

Je ne suis pas un opposant, je suis votre allié...

Je reconnais que je préfère que cela se fasse de jour, mais même en pleine nuit, je puis être disponible... quelques minutes à peine après que mes clercs m'aient réveillé, d'ordinaire...


Le prêtre se ressaisit:

Vous pouvez douter. Vous en avez le droit. Mais vous devez tout autant faire confiance aux anciens. Je vous propose près de mille cinq cent ans de réflexion, devant les pensées d'un homme. Moi même je ne suis rien devant cela. Pendant que vous guerroyiez, je lisais. Je lisais encore à l'instant avant de m'endormir, ce soir. Et réfléchissais. À la vie, la mort, la suite des choses: voilà le travail quotidien d'un prêtre. Je ne vous demande ni de me rejoindre, ni de me faire confiance. Je vous demande de douter à mes côtés.

Il avait insisté sur ces derniers mots. Puis, le prêtre ferma les yeux, avant de prononcer:

Pour cela, il faut accepter les conditions du Très Haut. Autrement, c'est refuser de vous battre avec moi...

Il ouvrit tranquillement les yeux, désirant mesurer l'impact de son sermon improvisé...




Blanche Morbaque
Le cardinal et le marlou 19984618074602c97711201

Retour à la verticale silencieux et en douceur. Quelques pas feutrés sur les tapis œcuméniques, une inclinaison de buste dosée pour retirer la rapière de la hanche découplée façon cheval racé du tourtereaux fardé, à peine la torsion de lame qu'il faut pour lui arracher le doux son de l'acier crissant sur le fourreau. Pouce décalé, léger coup de poignet, un tour de main à prendre afin d'obtenir un cercle parfait, effilé, à taquiner le ciel et faire frissonner l'air d'un vent déchirant. De l'esbroufe qui produit toujours son petit effet, surtout quand l'arrondi interrompt sa course à la peau nue d'un cou de cardinal.

Tu mélanges tout. Moi je suis cher, lui, il est chiant.

Non, je ne me suis pas levée seulement pour placer cette phrase mais j'avoue, elle n'est pas pour rien dans mon ascension de fessier.

En règle générale, j'apprécie assez que l'on porte attention pointue à mes propos, hors, de toute évidence, on bavassait bien aimablement dans le coin mais il devait me manquer un, oserais-je ... poil de virilité pour être entendue. Qu'à cela ne tienne. La rapière du p'tit con me ferait fac-similé de bijoux de familles.


Je surveille ta nuit ta Magnificence, soit. Note que c'est généreux de ma part parce que ...

Regard à mon fournisseur d'outil de découpage accompagné d'un sourire indiquant qu'il pourrait bien être le prochain condiment que j'étalerais sur mes tartines.

... je ne suis pas payée pour ça. Donc, si tu ne veux pas que je t'expédie voir là-haut si tes théories sont justes, tu vas te lever et m'activer ce feu, le froid m'engourdit les doigts, imagine un instant que je tremble.

Sourcil en point d'interrogation, manière de laisser une sorte de choix.

Tu vois qu'on veut bien se battre avec toi.

Faut les rassurer ces petits bonshommes, perdus, tous seuls, dans leurs grands lits humides, à jamais condamnés à y demeurer, nuit après nuit, sans la chaleur conviviale d'un autre corps que le leur.



Robert Savoie
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Le Cardinal se retourna, face à ce cri du coeur d'une paroissienne en quête de reconnaissance...


Du feu dans ma cheminée? Ah... mais s'il n'y a que ça pour faire votre bonheur, soit, soit. Je ne suis pas le bourreau que certains tente de me dépeindre...

Son Éminence se leva, prenant soin de s'assurer que sa robe de chambre le couvrait bien. Il ne voulait pas insulter le Très Haut, déjà qu'il recevait une femme à cet heure dans sa chambre... Il tenait à garder tout de même sa dignité...

Ainsi, il se dirigea vers le foyer, et y plongea quelques 3 ou 4 buches, ce qui raviva le feu...
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MessageSujet: Re: Le cardinal et le marlou   Le cardinal et le marlou Icon_minitimeLun 24 Mar - 16:55

Marlowe's
Le cardinal et le marlou 15247926734692cfb19f96a

Il existe, chez Marlowe's, un état, étranger, indistinct à ses proches, peu perceptible de son entourage, une réflexion de nature froide et lucide, métallique, indifférente, association d'analogies, analysant les êtres, leurs paroles, postures, relations, décortiquant les possibilités, les potentialités, une taxinomie abstraite, dénuée de morale, hors de tout idéal, dépourvue d'empathie.

C'est à cette seule condition qu'il se permet, sans craintes, la naïveté, l'emportement, la confiance innée. Jamais son esprit ne cesse, en sourdine, de disséquer le comportement de ses semblables, et le sien propre.

Il laisse le cardinal et la mercenaire découvrir les bienfaits de la communication, à voir l'entente naissante les liant, l'embryon d'une idée s'affirme, par pur sadisme rigolard, plus exactement, au plan se peaufinant, s'ajoute le plaisir du dawa de leur marivaudage incertain.

Machinalement, il note le besoin de justification du prélat, transparait la soif de reconnaissance de sa bonté, bourreau ou victime, œuf ou poule, la coquille est mince. Les sorcières en savent leur bucher, au profit des empoisonneuses.

Autre chose, son envie prégnante de cataloguer, et l'esquive du concordat. Pourquoi pas, Marlowe's aime autant les entrées en fanfare que les sorties lucarnières.


Si vous voulez à toute force que je sois un état, soit, je suis Luciole. Cela me définit-il justement ? A votre regard éminence... J'arbore nombres masques, et tous ne sont que pièces d'un puzzle à relier, fonction de l'interlocuteur.

Les réponses, voilà sans doute le précipice amusant nous séparant. Vous les concevez en matériaux de construction, afin de bâtir la maison vous protégeant de l'averse de questions. Lors j'aime la pluie des interrogations, caressant les explications trouvées, jusqu'à en faire éclore le nouveau mystère serti en son sein.

Pouvez vous imaginez un mouvement, perpétuel, sans commencement ni fin, infini ? Le concevoir réellement ? Sans frémir ni chanceler ?

Je ne le puis, et je frémis, et je chancelle, et cela me fait découvrir le pas suivant, que je ne pouvais imaginer l'instant d'avant.


Il s'extrait de la couche moelleuse, rejoint Robert Savoie accroupis auprès de l'âtre. Démarche souple du marlou des faubourgs, tenu à deux doigts, nonchalant, non la carafe de vin, mais bien celle d'eau, il a pris sa décision, plusieurs en fait, mais, en funambule averti, il pose la pointe avant le talon, le vide est une attirance, une tentation inspiratrice, non un aboutissement en soi.

Vous êtes mon allié ? Vous voulez douter avec moi ? Vous battre à mes cotés ? Soit.

Baptisez moi.

Soyez tout à la fois mon parrain et mon initiateur. Témoin devant le Très Haut et les hommes. Ici et maintenant.

Et, non point en échange, car il ne s'agit d'un marché, je ne suis le malin et votre âme vaut plus et moins qu'une goutte de sang, je vous offrirez un voyage surprenant. Matériel et éthérée. Un vagabondage en ces contrées que j'ai fait mienne, celles de l'incertitude et de l'étonnement éternel, et, tout autant, celles de mes ancêtres.


Il lui tends la carafe, visage fardé de blanc, larme mortellement sérieuse, mèches rieuses, multiples replis sont possible au cardinal, il peut arguer de la non valeur d'une cérémonie impromptue, du lieu, non une église, une simple chambre, du manque de préparation, de bien des choses, de même, il peut se prêter faussement au jeu, faire semblant, ni mettre ni foi, ni véracité, ni enregistrement administratif, il peut s'en moquer, s'offusquer, tourner en dérision la proposition, il peut.

Ou pas.

C'est un choix qui brille aux prunelles de Marlowe's, et ce choix n'est pas le sien.




Robert Savoie
Le cardinal et le marlou 1422354353461def3c0c3cd

Surpris de cette proposition qu'il n'attendait pas, du moins, si promptement, le Cardinal voulu d'abord refuser catégoriquement. On ne s'improvise pas aristotélicien. Il faut en connaître les préceptes, les accepter, les vivre. Le catéchumène ne venait-il pas de refuser, la phrase précédent sa demande, le principe même de la Foi?

Cependant, il ne pouvait le faire; sa situation, par bien trop précaire, l'en empêchait. Et d'ailleurs, toute la manœuvre, les audiences, les rencontres avec les Lucioles, ne tournait-elle pas autour de ce but: aristotéliser les anathèmes, une bonne et belle fois pour toute? Refuser cette proposition en viendrait à anéantir tout ce travail -envers lequel il avait la Foi- commencé depuis maintenant un mois?

Il devait donc le faire... Mais le Marlowe devrait accepter ces conditions...

Tout en restant accroupi, il prononça doucement:


Vous me surprenez, Marlowe. Je ne pensais pas que votre âme serait si facile à amener à Raison. Vous baptiser? Je le ferai avec plaisir, ici même, en ces lieux, en cet instant. Cependant, avant que je ne puisse vous baptiser réellement -ce qui prendra environ dix minutes de votre précieux temps... qu'est-ce, devant l'éternité promise, me direz-vous?- je dois faire deux choses. D'abord, sanctifier cette eau. Sinon, le baptême serait nul et non avenant. Mais surtout, mon cher, vous devrez vous purifier de vos fautes. Je ne puis baptiser un être dont il y a à peine quelques minutes, ne coryait en rien -ou presque- à nos principes.

Le Cardinal se leva, se retourna, et regarda Marlowe droit dans les yeux. Son Eminence avait retrouvé toute sa force, parlait avec conviction et fermeté comme lorsqu'il était devant ces fidèles, en cathédrale. Il dit d'un ton affirmé:

D'abord, vous devez accepter d'entrer dans la famille aristotélicienne. Cela veut dire quitter celle des Lucioles. Jamais Rome ne validerait un baptême d'un anathème. Êtes-vous prêt à le faire? Ici même, en présence de votre amie? Êtes-vous prêt à prononcer devant elle, devant moi, et devant le Très Haut votre désirs de repentir devant tous les actes accomplis au nom d'un groupe dont je ferai sous peu la démonstration qu'il est motivé par la Créature Sans Nom?

Prononcez les paroles que je vous demande. Je pourrais ensuite sanctifier cette eau que vous me présentez.


Le défi était lancé...




Marlowe's
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Sous le choc de l'insulte, la carafe explose entre ses mains, pluie de verre et d'eau sur le tapis, il prend appui au linteau de la cheminée, un violent accès de colère blanchit ses jointures, poigne crispée sur le bois, sang suintant doucement à son poignet, regard fixé sur les braises, voix atone.

Croyez-vous que nous soyons pesé à l'aune de nos repentances ? Ce faux semblant pour couard incapable d'assumer ses actes ? Invoquer l'erreur, l'inconscience, l'incompréhension, non pour connaitre et apprendre de son existence, mais justifier ainsi ses décisions, et s'en faire absoudre, la vilaine habitude que celle là.

L'injure mériterait réparation, baste, cela serait porter par trop considération à votre jugement.


Il se redresse posément, tire un mouchoir de son pourpoint, bande sa paume, en sort un second, sourire terne à l'archevêque.

Navré votre Eminence, je vais devoir vous bâillonnez, j'ai entière réponse à mes interrogations, sur vous et sur l'église. Du moins, tout ce que vous pouviez m'en apprendre. Cette conversation fut un plaisir.

Marlowe's s'incline légèrement, poliment, numquam bis...



Robert Savoie
Le cardinal et le marlou 1422354353461def3c0c3cd

Le Cardinal Romain fut surpris de la réaction soudaine du Marlowe. Il tenta un ultime coup:

Un instant, très cher. Ne partez pas si vite. Vous semblez passer à côté du plus important...

S'il vous sied de prendre cette demande d'un point de vue plus... philosophique, alors prenez-le ainsi: votre repentance signifiera pour vous un passage entre vos agissements anciens... et vos nouveaux. Je ne me propose pas de vous chagez; je vous propose d'entrer en la maison de la Raison.

L'église aristotélicienne est souvent prise à tort pour un organe de pouvoir. Je vous rappelle que nous sommes la maison d'Aristote. Celle des anciens. De la philosophie. Je ne vous offre que des points de références. Celle d'un homme qui a, toute sa vie, réfléchie sur les commandements que l'un peu amener à sa vie pour la rendre plus vertueuse.

C'est devant les paroles du prophète que je vous demande de vous engager... Raison. Sens. Idées. N'est-ce pas là des concepts qui font écho chez vous?





Marlowe's
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Le geste reste en suspend, les mots du cardinal glisse avec facilité à sa bouche, trahissant toutefois une once de précipitation, et le discours privilégie les assertions en vrac à une argumentation étayée. Marlowe's prend inspiration profonde, soutient le regard de Robert Savoie, une malice planant sur ses paroles.

Le soucis, votre éminence, réside en la manière. L'obligation de vertu, le dénie du choix, lors la philosophie se fait précepte, mais ce propos est à réserver pour d'éventuelles discussions au coin du feu, quand vous et moi serons devenu chenus.

Ses doigts jouent doucement avec le mouchoir, sourire affleurant.

L'église est un pouvoir, que vous le vouliez ou non, que vous l'assumiez ou non. L'un des plus importants du royaume, avec la Hérauderie... Amusant n'est-ce-pas. Et ce pouvoir...

Il range l'étoffe en son pourpoint, replace une mèche volage derrière l'oreille de l'archevêque.

...je vous le laisse. Je n'entamerais pas négociation, un baptême contre un pèlerinage, une levée d'anathème en échange de la fondation d'un couvent... Encore que, pour le couvent... Il ne tient qu'à vous de me compter en ami, en allié, ou en ennemi, voir les trois mêlés.

Le marlou laisse échapper un rire silencieux, se dirige vers la fenêtre, signe de tête à Blanche, galanterie oblige.

Allez, on calte. Oh, j'oubliais... Je compte sur votre discrétion éminence, n'aller pas esbaudir la populace en contant qu'un damoiseau maquillé viens vous rendre visite la nuit en votre chambre.

Il assure prestement la corde, l'aube n'est plus si loin, mais quel soleil fera germer les graines de ces prémices discursives nocturnes.




Blanche Morbaque Posté le: Ven Mar 21, 2008 10:35 pm
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Tout ça pour ça, j'aurais du parier. Ca m'aurait peut être permis de me refaire sur une vieille histoire qui traine dans la mémoire courte commune. Il s'y connait en paris foireux le merdeux, patience. Les Druides ont toujours eu la langue trop pendue, d'autant plus quand l'acier d'une tenaille leur chatouille la seule canine qui leur reste. Patience.

Une nuit de sommeil offerte gracieusement à la très sainte église, c'est plus que je n'ai fait pour elle dans toute une vie. Mes prérogatives sur la compagnie me font lui accorder en supplément le salut des hommes de bonnes volontés et le bonsoir de leurs canassons réunis en conclave corné.

En appuis sur le rebord de la fenêtre, déjà dehors, pas encore totalement partie, le froid du jour naissant m'a conté une fable glaciale à faire dresser les poils. Ces crétins se sont laissés gagner par leur imagination. Un temps en suspens ...


Y'a du monde en bas, va falloir se la jouer rasante.

Attachés à leur service les gardes épiscopaux, personne ne pourra leur reprocher de se faire une pause buissonnière. C'est pourtant la base du métier de planton, s'esquiver sur un vin chaud. Tout se perd.

Inspiration profonde, la jambe quitte définitivement la sureté du plancher, fille de l'air, l'occasion de se dire que foutre des crampons sous ses bottes n'est peut être pas inutile et que si l'épée est une joyeuse compagne de combat, elle ne vaut rien aux désescalades nocturnes.

De dérapages en frayeurs glissantes, une décision a fini par s'imposer, au plus court. Un tour de corde raffermie au poignet, les pieds calés à la pierre, j'ai tranché dans le vif, en descente rectiligne, bougez pas, j'arrive.

L'avantage de la ligne droite, rapide, sur vingt mètres de hauteur, c'est que ça vous bouche la réflexion, pas le temps de cogiter qu'au bout de la corde, y'a la terre ... ferme. Du vent dans les cheveux, parait que c'est bon pour eux, une paire de gants fumante, pénétration dans l'air plus moelleuse qu'une motte de beurre.

Atterrissage tout sourire, sous le regard éberlué des deux troufions empanaché, plumes soyeuses, uniformes rutilants, des premiers de la classe.


Messieurs, le bonsoir, service de livraison express.

Celui de gauche a failli gueuler, un mauvais point pour lui, toujours taper avant de se renseigner, il a découvert ce que je livrais. Des mandales.
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MessageSujet: Re: Le cardinal et le marlou   Le cardinal et le marlou Icon_minitimeLun 14 Avr - 23:16

Marlowe's
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Il imprime le talon de sa botte sur la tronche du ruffian épiscopal, reprend appui sur le mur, lâche sa prise, deux sont quittes pour réveil migraineux, il décroche la corde d'une saccade, l'escrime est espagnole, la destreza verdadera, les nœuds sont breton, et nul ne sait quand le filin se révèle indispensable.

En s'éloignant vers les chevaux, il lance un regard vers la fenêtre du prélat, éclairé d'une chandelle, la lune tire mine revêche, le pierrot remballe sa plume, l'église entend devenir force agissante du royaume, leurre de l'ignorer, mystification d'accroire à son absolue domination, mais la multiplication des pouvoirs est à sa convenance, terreau fertile et propice à la manipulations et aux intrigues.

Reste la problématique des moyens. De fer et de cuir... Mercenaire. De réseaux et de liens... Tisseur. D'intrigues et d'entourloupes... Marlou. Les contours de l'échiquier se précisent, dans la nuit s'éclaircissant, ils dirigent leurs montures vers les portes de la ville, en impatience à la venue des autres étapes de l'aléatoire cheminement.

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