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 D'outre-tombe

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MessageSujet: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:20

AlvinMaker Posté le: Sam Déc 15, 2007 4:08 pm
D'outre-tombe 260865815476398b32351f

Ils nous ont chassé… ma douce,…
Ils nous ont condamné…
Ils nous ont oublié…
laissé pour mort…
A notre sort...



Le pas traînant, Alvin marchait sans but dans les ruelles de la cour. La maladie l’avait réduit à un monceau de chaire vive, recouverte ça et là de bandelettes sales et odorantes. De son visage on ne voyait plus qu'un oeil, les bandes de tissus crasseux protégeant les parties restantes, l'autre oeil rongé par un bubon purulent, le nez réduit à deux fentes minces à même la face et les oreilles ratatinés en protubérances informes de chaque coté de la tête.
Il était couvert d'une grande cape déchirée faites d'un tissus lourd, passé et aussi sale que l'odeur nauséabond qui s'en dégageait le laissait présager. Un foulard de la même engeance cachait la quasi totalité du visage, ne laissant voir que l'oeil unique et rougit. Son crane chauve, rongé, était caché par un tricorne sans âge de la même couleur terreuse que le reste de ses oripeaux.

Son pas était incertain, il boitait fortement de la jambe droite bien que ses enjambées étaient réduites au minimum nécessaire à sa progression. La longue cape traînait au sol, cachant les jambes difformes et les pieds enflés et méconnaissables.
Ne ressortait du vêtement de fortune qu'un de ses bras maigre, couvert de cicatrices et et des marques de la peste qui le rongeait depuis si longtemps. Le membre était prolongé d'une main filiforme aux articulations saillantes et don les doigts étaient pour quatre d'entre eux dépourvus d'ongles. Son autre bras était serré contre son ventre, invisible sous le tissus épais de la cape, et qui n'avait plus pour terminaison qu'un moignon à vif d'où ressortait deux doigts pourrissants.

Ainsi se traînait ce presque être humain, cette créature doucement mangée par la mort noire qui, étrangement, tardait à reprendre la vie de l'ancien alaisien, le laissant entre humanité et monstruosité, ne cessant de lui prendre chaque jour un peu plus de son apparence et de son âme qui n'étaient autrefois que sympathie et joie de vivre. S'en souvenait il? Il lui semblait que cette vie sans autre soucis que de trouver de quoi amuser la plèbe n'était plus qu'un rêve dont il s'était éveillé depuis... depuis combien de temps? Depuis combien de temps s'était il éveillé dans l'obscurité de sa propre tombe, la peste lui rongeant déjà la peau? Depuis combien de temps avait il réussit à s'extirper de son trou de terre meuble lors d'une nuit sans lune? Depuis combien de temps avait il pleuré sur la tombe de Floei, sa douce compagne emportée elle aussi? Depuis combien de temps avait il erré sans but loin des chemins, son corps s'effaçant petit à petit, mut par un désir de vengeance qui seul le faisait s'accrocher à ce semblant d'existence?... depuis combien de temps?
Cela n'avait pas d'importance, seul comptait le fait qu'aujourd'hui il retournait parmi les Hommes
avec la seule chose qui comptait à présent : le prix qu'ils devraient payer.

Tout commencerait ici, à la cour, où il savait pouvoir trouver ceux qui seraient les premiers instruments de ses sinistres desseins, de ses projets qui avaient mûris durant tant de mois de haine ressassée, et de réflexions, seuls et uniques choses que la maladie n'avait gâté... pour le moment.


Ils nous ont chassé… murmurait il dans sa marche, entrecoupé de longues inspirations que les humeurs de ses poumons rendaient difficiles, douloureuses et bruyantes, ma douce,…
Ils nous ont condamné…
Ils nous ont oublié…
laissé pour mort…
A notre sort...

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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:25

AlvinMaker Posté le: Dim Déc 16, 2007 9:58 pm
D'outre-tombe 260865815476398b32351f

Rats et punaises, tics et cafards se nourrissant des restes qui jonchaient la venelle. Alvin arpentait la cour de son pas lent et claudiquant lorsqu’il déboucha dans la petite ruelle où, à l’instar de bon nombre de recoins sombres de la cour, se trouvaient affalé contre les murs ou allongés à même le pavement, des vagues reliefs d’être humains, le plus souvent le regard absent, certain peut être même morts là sans que quiconque n’y fasse attention.
Il y à bien longtemps de cela il n’aurait jamais eut le soupçon d’une vague idée de se traîner dans ce genre d’endroit, il l’aurait fuit par peur de se voir égorgé pour les quelques écus qu’il aurait put trimballer dans sa bourse. Mais aujourd’hui, la mort lui rongeant le corps petit à petit, il n’avait plus grand chose à perdre si ce n’était la haine qui le maintenait debout, l’idée de vengeance qui le poussait à supporter chaque respirations si douloureuses furent elles.

Il ne savait guère où il allait, n’avait pas d’adresse où entamer ses plans, mais espérait que son instinct guiderait ses pas. Il avait longtemps été dépourvu de cette animalité qui aurait pourtant peut être put le prévenir des sombres heures qu’il avait vécu depuis tant de mois, l’aurait incité à poursuivre son voyage au lieu de s’en retourner à la ville maudite qui avait vu mourir sa compagne et l’avait réduit à l’état de pestiféré errant après s’être extirpé de sous la terre.
Mais la vie solitaire qu’il avait mené loin des chemins et qui l’avait vu se transformer petit à petit en ce presque être humain qui marchait aujourd’hui dans la cour, avait eut pour incidence d’aiguiser ce sens qui lui avait maintes fois permis d’échapper à la vue des brigands ou des simples passants alors que la peste qui rongeait son corps l’aurait inexorablement conduit à un bûcher ou tout du moins à une lapidation en règle.

Il en était là de ses réflexions alors que son pied butta sur une planche de bois abandonnée sur le sol. Il baissa la tête pour contempler la femme borgne qui le lorgnait sous sa couche de peinture passée. En lettres rouges, Taverne de la Pochée.
L’enseigne gisait là, à quelques pas d’un homme grisâtre qui était affalé contre un mur, le visage à même le sol faisant face à ce que ses entrailles avaient régurgités il y a quelques heures, encore relié à sa bouche par un mince filet de bile sèche. Dans sa main, une bouteille barrée de trois X, exsangue. Détournant l’œil, Alvin porta son regard sur la porte miteuse que surplombait le socle métallique d’une enseigne sur laquelle il avait le pied.

Sa respiration lourde et muqueuse s’accéléra quelque peu lorsqu’il pivota péniblement pour se diriger à pas lents vers la taverne. Sa seul main valide et visible clencha la poignée et la porte pivota lentement sur ses gonds sous la poussée du peu de force qu’il avait.
La porte se referma et il s’appuya derechef à une poutrelle fatiguée pour reprendre, tête basse, le souffle, que l’effort de quelques pas et d’une poussée de vieille porte lui avait coupé…

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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:27

Alvera Posté le: Mar Déc 18, 2007 12:29 pm
D'outre-tombe 15873369844547341d59364

Rares sont les apparitions de la folle. Tempête en plein crâne, orage grondant au corps, c’est la faim qui la ramène en surface. On se laisse aller en bas, rien ne va. Le baveux a quitté la place, les rats dansent.

Tu as faim oui oui

En bas ils roupillent

Veulent plus s’occuper de toi non non

Mais tu sais où trouver


Porte, bois, poussée, jamais traîner dans les rues dégueulasses, au but, tout droit. Elle sait l’handicap de cette jambe qui ne s’est jamais remise, elle a vu, le déséquilibre de sa lame à cause de ce doigt qu’il lui a volé.

Cassée oui oui

Il a cassé Alvera

Toi tu lui as taillé un sourire oui oui

Gnyéééééééééééé héééééééééééééééé


Elle rabâche, encore et toujours depuis ce jour. SA victoire sur le monstre qui hante et nourrit ses cauchemars. Dans la chair du baveux, à sa bouche même, la lame a porté sa vengeance.

Ca quoi ?

Ordure sur ton passage oui oui

Puant aussi, vilain, pas beau non non


Un plissement de nez, dilatation de narines sur le tas de hardes stoppé devant elle. Jamais vu tissu bouger tout seul, avec œil au milieu. Un doigt se porte pour venir toucher la chose. Découverte, curieuse.

Fichons sales oui oui

tout pourris

pas jolis non non

pour faire quoi ?
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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:28

AlvinMaker Posté le: Mar Déc 18, 2007 9:04 pm
D'outre-tombe 260865815476398b32351f

Reprendre son souffle… doucement… lentement, ne pas trop remplir les poumons douloureux sous les côtes fragilisés, rongées elles aussi… Alvin s’était habitué au bruit rauque de sa propre respiration, au glougloutement lointain de la bile et du sang qui les emplissaient, peut-être au tiers.

Il releva la tête dans son effort pour contempler le lieu dans lequel il venait de pénétrer, toujours appuyé contre le montant de bois suranné. Une taverne miteuse s’étalait devant lui dans la pénombre d’un éclairage chiche… une porte se refermant dans le fond du taudis attira son attention, mais il n’y avait déjà plus personne dans l’encadrement de l’accès à une autre partie du bâtiment, quelqu’un venait de sortir. Deux hommes de bel stature se faisaient face un peu plus loin, l’un tenant une bêche et qui avait des airs que Sidjil aurait put posséder si un jour il avait été plus jeune, ce dont Alvin avait toujours douté. L’autre était tout autant éloigné de l’enfant de chœur, mais si l’un pouvait inquiéter par sa stature imposante, celui ci concentrait son antipathie dans le regard.
Tout au fond, dans la pénombre des recoins, se dessinaient quelques silhouettes immobiles, semblables à des statues, quelques clients posés là, peut être depuis des lustres et qui avaient oublié le chemin de la sortie.

Les quelques forces du pesteux lui revinrent enfin après un long moment, et il put se départire de son support pour faire quelques pas en direction d’une demi barrique de bois pourrit qui servait de table, entourée de trois tabourets dépareillés mais avec ceci de commun qu’aucun être doué d’un certain sens moral et d’hygiène n’aurait osé imaginé s’asseoir dessus.
Cependant, Alvin ne fit pas trois de ses pas incertains et gauches vers les assises qu’il se retrouva tout d’un coup face à une donzelle qui avait allure aussi étrange que son phrasé le laissait suggérer. Il ne s’en étonna pas plus que ça, s’étant vite rendu à l’évidence qu’en cette cour des miracles, fols et marauds, bossus et borgnes, maudits et prévaricateurs étaient tout ce qu’elle comptait de population.
Le chemin arrêté, il redressa la tête, dos voûté, pour contempler la jeune femme de son œil unique. Il aurait été bien incapable de la couper dans son laïus incohérent tant il lui fallait prendre une large inspiration pour ne pouvoir prononcer que quelques syllabes. Tout aussi incapable d’arrêter son geste, il ne put l’empêcher de le toucher, et émis un léger gémissement au contact du doigt qui appuya le tissus de sa cape contre un bubon douloureux qui se gorgeait à cet endroit.

Evitez don…dit il enfin, entrecoupé de larges inspirations bruyantes qui faisaient monter et descendre la cape au rythme des mouvements démesurés de sa cage thoracique, … de toucher ces « fichons »…. ,la voix était caverneuse, et son volume réduit à la douleur supportable, …si vous ne voulez…. vous aussi vous en vêtir…. afin de masquer…. ce que la peste risque d’enlaidir…

Avec une apparente difficulté qui tenait presque du grotesque tant les gestes lui étaient difficiles, il entama un pas de coté avec pour intention de contourner largement la jeune fille pour poursuivre son avancée…
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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:30

Alvera Posté le: Mer Déc 19, 2007 12:53 am
D'outre-tombe 15873369844547341d59364

Les yeux s'ouvrent, gigantesques, l'ébahissement. Elle se baisse, plie les genoux, elle veut voir d'où le son sort. Tics nerveux en avalanche, les mains s'agitent, la chose lui plait. Sons amusants de raclure de fer contre fer, gargouillis en bulles collantes. Jamais vu ça.

Ca parle oui oui

Ca fait des sons

Les fichons ont des mots oui oui

mais pourquoi ... d'où ils viennent ...


Frénésie, excitation grandissante, le regard mobile, l'iris en tressautement perpétuel ne quitte la chose. Oublié la faim, omise pour une fois sa révulsion pour le monde. Le jouet lui fait envie. Parce que ça ne peut être que cela, un joujou, un hochet purulent.

Encore encore

Dis encore les mots oui oui

Parle parle Alvera écoute


Elle se décale, lui livre passage, qu'il aille où il veut, ses claudications sont aussi distrayantes que ses glaires pulmonaires. Ses gestes l'imitent, elle se tasse, prend mouvements saccadés, tête de guingois, épaules décalées.

A moi à moi oui oui

mais ça pue ça pue ça pue

pire que le Baveux oui oui pire

pourri pourri tout pourri

Ca perd des bouts oui oui


Comprend pas d'où vient le bruit, pas de bouche, rien qu'on voit, où est le trou qui forment les mots ? Encore une fois la main se lève pour venir triturer la chose qui tombe plus qu'elle n'avance. Elle veut qu'il recommence les gémissements amusants.
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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:31

Sanguin Arius Posté le: Mer Déc 19, 2007 4:16 am
D'outre-tombe 783057546459e7de012107

Geste de la main... La bourse tombe à ses pieds sur le plancher crasseux... Toc... Clic... Quelques écus.. Guère plus ! Poil de carotte semble décidé à sortir par les souterrains, enfin sortir....

Dans l'encadrement de la porte la femme disparaît comme aspirée par la pénombre, un craquement dans les escaliers menant a la cave... Pour sûr, des surprises l'attendent dans les souterrains, elle est loin d'être sortie d'affaires. Le regard se porte vers Jack le Fossoyeur, à son regard il jubile....

D'un geste la bourse disparaît dans une poche, la torche est remise à sa place contre le mur. L'épée retrouve le fourreau, nul doute qu’elle ressortira d'ici peut. Quelques pas vers la porte la clef est rapidement en place! Il ouvre la lourde... Signe de tête en direction de l'escouade, ils peuvent continuer leur chemin, visiblement ils se sont amusés quelques cadavres de plus jonchent le sol. Sourire mauvais, In Ténébris retrouve la place qui est la sienne à la cour.

Sanguin Arius se calme doucement et rejoint le Fossoyeur...
Au fond de la pièce toujours faisant le mort... L'homme va donc mourir... Un crâne, il voulait pour le Circulus!!

La lourde grince et laisse entrer un homme, enfin un tricorne a deux jambes mal en point visiblement... Un parfum connu lui chatouille les narines... La Mort noire... Souffrances.... L'encapuchonné ne peut s'empêcher de sourire... un rictus mauvais. Hé bien....Voilà de quoi se distraire ! Pendant un long moment Sanguin Arius observe la chose qui semble vouloir reprendre son souffle. Quelques bandes crasseuses et un foulard recouvrent son visage, l'homme est borgne. Une longue cape traînant sur le sol semble vouloir le suivre péniblement maintenant qu'il se décide a faire quelques pas. Détail d'importance... un bras caché dans son vêtement...

Sortie de nulle part comme à son habitude... La folle Alvera!! Voila qu'elle parle à l'homme et s'agite de tous ses tics nerveux, elle touche... Elle s'active... C'est ainsi... Toujours !!
La voix tonne avec force en sa direction, le salut du clan retentit une nouvelle fois....
B Tенебрис ! Alvera!

L'encapuchonné se laisse choir sur une chaise... Craquement du bois... Ça tient ! Le spectacle devant lui l'amuse un rire de dément envahit la taverne...HA haaa haaa haaaaaa ha ha ho haa. Il a bien fait de sortir, à La Miette il ramènera un présent... elle avait raison !! Reprenant son serieux, le regard mauvais se porte à nouveau vers le Tricorne...
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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:33

AlvinMaker Posté le: Mer Déc 19, 2007 9:33 pm
D'outre-tombe 260865815476398b32351f

« Ca »… oui, après tout, à bien y réfléchir, la donzelle lui ouvrait les yeux malgré son incohérence. De l’être humain il n’avait plus grand chose, ni peut être tant de l’animal que ce qu’il croyait. « Ca », voilà tout le statut auquel il pouvait prétendre dorénavant, un tas de tissus pourrissant qui avait la parole.
Elle s’écarta pour lui livrer passage et Alvin poursuivit son chemin laborieux en direction des assises salvatrices sans prêter plus attention aux regards soutenus, enfantins qu’elle lui portait. Mais pas un mot de plus, être l’objet d’une curiosité déplacée était une chose, mais y apporter son concours en accédant à sa demande de spectacle oratoire ne saurait être du domaine du supportable. On avait beau ne plus être que « ça », on en gardait pas moins une certaine dignité.

Un pas… deux pas… trois pas de plus dans la lenteur incertaine de sa démarche. Il la sentait derrière lui, le suivre et le moquant, mais qu’aurait il bien put y faire lorsque même un bambin aurait put le soumettre physiquement à sa volonté. Il n’avait plus pour seule arme que le virus contagieux qu’il abritait et son apparence monstrueuse pour faire fuir les importuns. Bien qu’ici, à la cour, la trempe de la majorité ne lui laissait plus beaucoup le dessus sur les autres.
Nouvelle douleur.. malgré l’avertissement elle réitéra le geste qui eut pour conséquence ce qu’elle en attendait apparemment, une pose dans la marche, une courbure plus prononcée du corps et un gémissement un peu plus accentué que le premier.

Il hâta quelque peu le pas pour gagner au plus vite une position plus stable sur un tabouret et ainsi peut être pouvoir lutter plus efficacement contre la curieuse, n ‘étant, debout, qu’équilibre précaire et douleur de chaque enjambée.
Dans l’appréhension d’un nouveau contact il gagna enfin sa destination. Quelques contorsions lui furent nécessaires afin de s’asseoir, et c’est main appuyée sur la table qu’il réussit enfin à trouver une position assise où la souffrance était quelque peu moindre.

B Ténébris… l’exclamation retenti dans la taverne, provenant d’un des deux personnages qui semblait s’adresser à la donzelle dont il était l’objet de la curiosité… est ce que quelque par sa lente décrépitude aurait eut pour conséquence de lui valoir un instinct plus développé qu’il ne l’aurait pensé ? Il avait déjà entendu ce cri de ralliement, mais ce jour était précoce, oui, trop précoce. Le rire fou retentit et tout se remit lentement en place dans les méandre de ses pensées… de sa mémoire.
Il tourna lentement le regard cyclopéen vers la donzelle qui le mimait toujours.
« Dans les Ténèbres »… un bouffon incendiaire…. Au rire funèbre…. Se moque de ses pères… il tendit lentement un doigt décharné qui semblait vouloir transpercer la face de la fille,… où est le compagnon…de la femme enfant…. Qui acquit son renom…. A Alais en son temps ?
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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:34

Alvera Posté le: Mer Déc 19, 2007 11:53 pm
D'outre-tombe 15873369844547341d59364

Elle bat des mains, la chose a encore chanté. Spectacle pour elle seule. C’est fête aujourd’hui. Mais il faut toujours que le monde se rappelle à elle, les pauses sont de courtes durées.

Beuglement, vagissement, court la crispation nerveuse dans sa tête. Ne pas crier, jamais, auprès d’elle. Trop consciente de ce qui l’entoure, perception aiguisée par une folie sans maîtrise. D’un bloc, elle se retourne vers l’horreur phonique qui lui vrille les tympans. Un crachas vient maculer le plancher.


Ta gueule !

Il lui a fait perdre le jeu, l’amusement est mort dans les remous de sa cervelle agressée. Un saut d’une idée à une autre. Elle déteste celui là et retrouve la faim. C’est lié, In Tenebris n’est que garde mangé. Mais la chose se remet à proférer paroles, laisse même s’extraire de son corps une excroissance qui ressemble fort à … elle regarde, lève sa propre main à hauteur de ses yeux, compare.

Ca laid ! pas toi non non

Vexée, laid elle connaît. Rat, c’est laid. Gamelle fumante, c’est beau. Tas de chiffons, c’est laid. Sa lame, c’est beau. Sa patte folle à sa suite, elle part à la chasse dans les tréfonds du comptoir. Passe à côté du gueulard sans lui prêter attention. Pourrait encore l’ouvrir et elle veut pas. La pensée pourtant s’exhale seule, rien ne peut l’endiguer, marmonnement toujours à ses lèvres.

Faut pas crier, jamais crier non non

Se taire, chuuuut, chuuuuuuut

Sinon couic l’oiseau !

Elle fouille, remue, viole, envoie au loin ce qu’elle ne veut pas, repousse, cherche, cherche, cherche où ils ont caché son bien. Les mots font des entrechats entre compréhension et divagation. Les mains s’activent, les souvenirs vagabondent.

bouffon bouffon bouffon oui oui

bouffon qui rie toujours

hahahahaahhahahhaaaa !

plein de couleur oui oui

et le vilain corbeaux qui te voulait du mal

bouffon, bouffon

Elle réapparaît, tête inclinée au dessus du bar, les doigts crochetés sur une vieille miche rassis. Trésor qu’ils avaient cru lui subtiliser. Mais Alvera toujours trouve. La faim est une compagne trop encombrante pour qu’elle puisse s’en accommoder. Un nom refait surface alors qu’elle contemple incrédule le tas de chiffons posé sur son tabouret.

Drill oui oui

ça parle de Drill

rigolo oui oui

dangereux oui oui

Drill, drill, drill

Fou, lui fou

Parti, flouf, envolé disparu, Drill, Drill

Comme feu, flouf, fumée

Un jour Drill oui oui

Un jour plus là non non

Loin loin loin

Pas vu en bas depuis ….

Pas vu non non
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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:36

P'tite Miette Posté le: Jeu Déc 20, 2007 5:11 pm
D'outre-tombe 1968552108476aeaf691196

La porte de la cuisine grince, personne n'a entendu les pas sur le plancher crasseux.
La mome, retournée un moment aux obscurités de son antre, en est ressortie. Lavée de ce depôt qui avait paru l'impregner en frequentations des autres. Epurée, essence renouvellée. Elle a retrouvé son monde, ses rites, cette animalité latente.

Silhouette menue dans cette salle, elle entre sur un grincement inquietant comme une reyne tenebreuse, l'eclat glacé du regard, feu de Nestrecha. Elle a retrouvé sa peau, son âme.
Retrouvé ses galeries sombres, ses milles cachettes, son tresor et si elle n'a pas encore retrouvé son papy c 'est question de peu d'heures...
Elle le sent, instinct sûr de ceux qui sont d'une meute.

Le passage sert bien et Miette investit la piece, notant, compilant les presents et si petite soit elle, elle en impose dans l'attitude. Justement le paradoxe, contraste de celle qui sera un jour, irradiant déjà d'une enveloppe enfantine.
Elle est là à murir, attendant son heure et de pouvoir sortir une fois l'autre grandie, l'enfant morte et disparue. Bientôt.
Elle a reconnu les siens, effleuré d'une lame azurée et gelée les intrus, la loque humaine.
La folle avec.
Elle est là, dans SA Pochée, certaine sûre de son bon droit.

Jupons bleus, defraichis, balançants comme cheveux en tortillons autour d'un visage d' ange. Mais ce qui derange et met mal à l'aise chez elle c 'est le regard, si inhabituel chez une gamine de son âge. Profondeur à faire fremir. Secrete et sournoise tous le savent et se mefient.
Et aujourdh'ui elle a eu son heure du chaton. Delice et joie, retrouvailles de jeux longtemps delaissés. Goût du sang, de la mort. Il traine son agonie desarticulée et sanglante au bout de la corde enroulée au fin poignet.

Elle traverse demarche lente, ignorant ostensiblement chacun et d'un bond agile aidée d'un tonneau la voilà assise au comptoir.
Un nom coloré, evocateur d 'un bien qu'elle n'avait pas pu obtenir lors...
Miette est posée dans le decor, ecoute attentive et elle n'en perd rien...

Forcement.

Rarement elle daigne repondre ou meme parler, question d 'interet surtout pour la fureteuse des recoins, epiant les grands, rassemblant des donnees, des bribes à reconstituer...
Tronante l'enfant IT, sur le bar d'une Pochée ravie à la Raclure. Elle est souveraine en son domaine et meme plus. Mais le dire ne se neccessite pour s'en convaincre. C 'est ainsi. Point. Incontestable.
Les autres on les tolere...les chiens.

Elle aime cet eveil qu'elle ressent dans chaque fibres, on dirait que le quartier vibre.
Sourire fugace et lumineux, attendrissant mais qui cache sous fausse douceur tout ce qu'il y a de plus Tenebris au fond des tripes et des croyances...
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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:38

AlvinMaker Posté le: Ven Déc 21, 2007 12:42 am
D'outre-tombe 260865815476398b32351f

Disparu ?... voilà qui contrariait déjà ses plans, si il avait réussit par miracle à trouver le lieu où se côtoyaient les membres de la secte sanguinaire qu'il recherchait, voilà que la première personne qui devait ouvrir son bal était porté aux abonnés absents...
La respiration lourde, il suivit de l'oeil la donzelle aller se carrer derrière le comptoir pour commencer à se repaître d'une vieille miche de pain avant qu'elle ne lui ait, dans son vocable étrange, apporté réponse à son interrogation. Elle s'était lassé plus vite qu'il ne l'aurait cru de sa personne, mais cela n'était en rien pour le contrarier. Si il aurait peut être put tenter quelque chose contre elle au cas où la situation avait dégénéré, ce qui l'inquiétait le plus pour le moment était le regard mauvais que lui portait celui qui avait beuglé dans la taverne. Il y a bien longtemps, même si déjà sa stature ne lui aurait permis de faire face physiquement, peut être que sa verve aurait, elle, réussit à maîtriser quelques élans barbaresques. Mais même cela il l'avait perdu, si son esprit était alerte, ses mots étaient d'une lenteur exaspérante, c'était peut être là ce qui le faisait le plus souffrir.

La petite fille s'installa sur le comptoir. Il réfléchit quelques secondes à ce que son oeil avait perçut alors qu'il détournait la tête de la donzelle pour se perdre dans sa réflexion. Que ferait don une petite fille dans un tel lieu de perdition? Il ramena laborieusement la tête vers elle pour s'assurer que son imagination ne l'avait joué, et, en effet, une petite gamine se tenait là, assise sur le comptoir miteux de la taverne non moins décrépite. Il ne l'avait ni vu ni entendu arriver et pourtant elle se tenait là, hautaine bien que le regard candide.
Les autres ne semblaient pas s'en émouvoir d'avantage, bien qu'il était en fait peut être le seul à pouvoir la voir... serais ce là le début de sa décrépitude mentale? Moment qu'il avait redouté par dessus tout, laissant son corps à la maladie mais protégeant comme Oedipe son Iseult sa réflexion et ses pensées.
L'angoisse sourde le prit et il voulut se passer la main sur l'oeil pour s'assurer de sa vue, mais, perdu dans ses pensées, le geste fut trop rapide et son coude émit un bruit étrange, indescriptiblement profond, et qui fut accompagné d'une douleur cuisante qui le fit se courber un peu plus sur lui même pour étouffer le cri rauque que ses pauvres cordes vocales émirent à ce moment..

Doucement, il se redressa quelque peu sur son tabouret et tourna à nouveau son oeil vers la donzelle à la miche rassit... il devait être sûr... en avoir le coeur net.. tant de choses dépendaient de sa santé mentale. Tout en fixant sa moqueuse, il tendit à nouveau un doigt rachitique, dans un mouvement précautionneux cette fois, vers la gamine.

Sont ce mes yeux qui me jouent?... voyez vous aussi cette chose?... il toussa grassement entre les bribes de phrases, en plissant l'oeil, et quelques gouttelettes d'un sang sombre vinrent atterrir sur la table en une étrange constellation, ...dites moi que je ne suis fou.. que de l'enfant vous voyez la pose... la phrase fut trop longue et il dût prendre une inspiration un peu plus bruyante pour se remettre du palabre.
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MessageSujet: Re: D'outre-tombe   D'outre-tombe Icon_minitimeSam 16 Fév - 1:40

Alvera Posté le: Dim Déc 23, 2007 6:27 pm
D'outre-tombe 15873369844547341d59364

Les doigts nerveux dépiotent le pain, les dents mastiquent en déglutissions bruyantes. C'est pas bon mais ça occupe les mâchoires, ça donne du travail à l'estomac. Encore le tas de linges laisse apercevoir ce qui ressemble à une main. Encore, il émet sons en cascades roulantes de roches arrachées à falaise.

Ca pas Drill non non

Un regard dédaigneux c'est posé sur la gamine. L'aime pas les enfants, surtout pas celle là. Toujours à fouiner partout, à surgir des trous noirs.

Ca Miette pue la mort oui oui

Vilaine petite

Méchante fille

Ca pas Drill non non


Elle plonge la face dans son pain moisi, pas la patience d'attendre que les mains fassent leur office. Manger, manger, manger. Un verre lui fait de l'oeil, tout crasseux qu'il est, il lui donne des idées. Les doigts saisissent et l'objet part s'éclater sur le comptoir aux côtés de la morveuse.

Miette pue la mort !

Ca pas parler à morveuse pas jolie non non

elle poison oui oui

Miette toujours pourri le manger

toujours oui oui


Impardonnable chose que d'aller empoisonner une marmite ou un plat. Sait jamais si on peut se nourrir quand la gamine est dans les parages et ça ... Crever de faim par peur de crever d'autre chose. Un doigt se tend vers la pourriture sur son tabouret, mimétisme involontaire.

Ca pas s'approcher Miette non non

Alvera pas laissé faire

Petite toujours casse les jouets oui oui

T'aime pas !
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