Banc de l'Echangeur - Le retour

luna.ciredutemps Posté le: Mer Mar 28, 2007


L’orage semble s’apaiser. Il reste bien quelques nuages qui s’amusent encore à jouer les tempêtes du siècle, (faut toujours qu’ils y en aient qui comprennent pas quand la fête est finie, allez savoir pourquoi) mais le calme reviendra, c’est inéluctable. A moins que les orages d’étés ne prennent le relais. Allez savoir, la météo est si capricieuse et Alais semble bénéficier d’un micro climat des plus inconstant…

Mais en ce jour de printemps, Luna a décidé d’en revenir à ses amours premières… Le Banc de l’Echangeur… Qu’ils avaient abandonné suite à une ballade en chameau et un voyage au bord de la grande bleue…



Luna a troqué ses haillons carmin pour une robe de soie vert d’eau dont les jupons sont si fins et le décolleté si généreux que l’on devine aisément les courbes harmonieuses de son anatomie.
Ses cheveux sont parsemé de feuilles et de fleurs aquatiques qui exhalent leurs aromes à la fois pimentées et vivifiantes.
A ses pieds tintinnabulent des grelots de cristal tel le chant de la pluie sur un lac un soir d’été.

Ainsi parée, elle semble une ondine sortie des eaux.

Vaporeuse et fluide, ondulante et dansante, elle s’approche des quelques badauds que le Banc de l’Echangeur ne manque jamais d’attirer :

Hommes et femmes d’Alais, enfançons, vieillards, soudards ou soulards… Approchez…
Nous sommes revenus pour vous…
Pour vous nous nous sommes fais troubadours, trouvères…
Nous avons capturé les histoires, les légendes, les vérités, les mensonges…

Venez écouter les secrets du monde
Venez allumer la lueur dans vos esprits emplis de morne quotidien…
Venez, rien n’est vrais, rien n’est faux… Tout est demi-vérité…
Pour une fois, Laissez votre esprit rêver…

Luna laisse sa voix chanter son appel aux songes.
A ses pieds les grelots semblent ponctués ses paroles, rythme quasi hypnotique d’une femme soudain devenue floue. Les jupons de soie s’agitent, brouillent le regard… On dirait la surface d’un lac agité par un vent d’automne… Les contours se voilent seul reste la voie haute et claire :

Mais il y a un prix à payer…
Rien ne se donne vraiment…
Les histoires volées réclament remboursement…
Pour un sourire, une image, un don de soi… Nous conterons, nous inventerons une réponse sur le monde…



(HRP. C’est reparti… Alors les mêmes règles, encore et toujours… 5 lignes en accords, raccords avec l’histoire en cours… Merci…)

arobas


Ces derniers jours ont été éreintants. Quel plaisir de se retrouver enfin chez soi. La joie se lit sur le visage des 2 rimailleurs.
Luna est encore plus resplendissante et Arobas semble comblé.
Il a envie de reconduire une formule qui avait trés bien marché dans une contrée loin dans le Nord.
Il ouvre un sac qu'il a saisi de sous l'étalage de fortune. Au fur et à mesure qu'il dénoue les filasses, une vague odeur de maquereau s'en échappe.

Ola Ribaudes et nigauds! Approchez!
Venez contempler notre peche miraculeuse.
N'ayez pas peur jeunes jouvencelles ! Aucune crainte à avoir fiers damoiseaux !

Une forme allongée commence à emerger du sac et la foule par crainte se recule.
Arobas ménage ses effets par moult effets de manche et entrechat, retardant ainsi l'instant ou il dévoilera ce que contient ce sac de mauvaise étoffe.

Adoptant un ton de confidence avec le public, il dit:

C'était un soir de Lune pleine.
Nous étions tous les deux avec Luna à contempler le reflet des étoiles dans la grande bleue. Tout à coup le regard de ma belle fut attiré par un scintillement particulier juste au sommet d'une vague mourrissante sur la grève.
Nous avions pratiquement les pieds dans l'eau et nous n'eumes qu'à nous baisser pour ramasser cette chose qui s'échoua comme une offrande.

Il fait un clin d'oeil espiègle à Luna et referme brusquement le sac. Fanfaron il toise l'assistance.

Allons ! allons ! qui osera ?
venez découvrir vos rêves les plus fous, connaitre sans détour le chemin des imaginaires, trouver la clé qui ouvre la porte de vos fantasmagories.

D'un geste rapide il lance le sac à Luna...

luna.ciredutemps


Le sac s’ouvre en pleins vol, au sol termine sa parabole. Un poisson prend son envol, ses milles portes en farandoles livreront leurs mystères contre quelques babioles.

Les grelots s’assagissent, mélopée berçante de l’océan berçant son enfant. Les jupons enfin se posent et aux yeux de tous, Luna expose :




De ce soir d’été, ce don écailleux, nous avons ramené.
Saurez-vous trouver les clefs qui ouvriront les portes
Pour que leurs secrets nous transportent vers d’autres lieux, d’autres contrées
Ou nous perdre, nous retrouver…

Luna a repris sa danse, Les voiles s’agitent de nouveaux, Les grelots chantent leur appel au voyage onirique.
Le vert des jupes se mêlent aux couleurs chatoyantes de l’offrande maritime. Arc en ciel de nuances, que l’ondoyante océanide par sa danse mélange.




(HRP : Pas d’obligations d’images, ni même de clefs à proprement parler. A vous de voir, quel cadeau, pour vous, conviendra le mieux.)

arobas


j'ai connu des badauds plus curieux!

Arobas harrangue

- Vous la matronne ! vous semblez plus amène de rabrouer votre poch'tron de compagnon rentrant ivre de taverne que de risquer d'échanger un objet contre la clé d'une de ces portes ?
- N'avez vous plus d'imaginaire, de jardin secret à cultiver ?

Il houspille

- Toi le bourgeois? Oui toi....avance.
- la vie se résume t-elle au prix de ces sacs de blé que tu emmènes sur le marché?
- N'as tu point rêver un jour de tenir dans tes bras une princesse saladine qui te fera oublier les poils sur le menton de ta brigadière de logis qui sait mener sa bicoque à la baguette ?

Roule des yeux et se fait faussement menacant

- Venez ici les chenapans, les enfants libres, laissez tomber vos batailles héroïques contre vos pirates, je vous propose des combats onirique contre des créatures elfiques : dragons, goules, trolls et autres golem..

la règle est simple, proposez nous un échange et nous vous donnerons peut être la clé qui ouvre l'une de ces portes...



Derrière? Nul ne le sait.... une aventure, un rêve, des illusions...

glaviot

Citation :

Les grelots chantent leur appel au voyage onirique.

Répondant à l'appel de la tintinabulante mélodie, le bouffon fit tinter les siens.

Comment était-il arrivé jusqu'ici ?
Lui même n'en savait rien - peut être le charme des deux magiciens - mais il s'accomodait fort bien de ce mystère...
Après tout le grotesque et l'absurde rayonnent sur ce monde et bien bête celui qui prétendrait y échapper.

Jolie pêche que voilà !
Moi-même j'ai quelque peu pratiqué cet paisible activité, on s'installe avec soin sur un tapis d'herbe moelleux, on allume une bouffarde et bercé par l'onde, on s'endort bientôt après quelques ronds de fumée...
Lorsque la ligne s'agite, on réalise alors, qu'on ramène parfois du pays des songes, de bien étranges chimères...

En voici un specimen que j'ai pêché autrefois :



J'ai d'abord cru rêver, mais il est toujours là (la mairie achète bien du poisson... mais point de ce genre là).
Peut-être que sous la forme d'une clé son histoire se prolongera...

luna.ciredutemps


Luna sourit à la pêche du tintinnabuleur, admirative devant cette preuve de l’immense magie de la nature.

Un poisson aux milles bras, tendus vers le néant désespérant d’être loin de l’océan, loin de ses pairs ondoyants…
Mais vous avez raison, clochettes grelottantes, cet animal est une clé qui ouvrira un monde secret.

Laissez moi vous conter, puisque les poissons vous semblez aimer, cette légende d’une pêche à jamais recommencée.


Ouvrant en grand la première porte, Luna laisse apparaître aux yeux de tous :




Il était une fois…

Une grève au bord d’une mer… dans un pays lointain… Il y a si longtemps… que la mémoire ne se souvient plus de l’époque, seule la légende est restée…

Une grève, une plage … était ce un matin, une nuit ? Un matin certainement car il est question de reflets scintillants…

Etait ce un homme, une femme ?
Une femme car il est dit que des larmes furent versées.
Pour elle ? par elle ?
Pour elle, tant de larmes de sang coulèrent pour les yeux d’une femme…

Mais sur cette grève était un pécheur, qui inlassablement lançait son filet, le ramenait, le relançait… nul poisson ne trouvait grâce à ses yeux, à peine leur jetait il un œil dédaigneux.

Le pécheur n’attendait point de poisson… Dans ces filets se prenaient les regrets, les péchés… A la recherche d’une âme, d’un corps. il était… il attendait la grande marée…

Lorsqu’au matin du 5 eme jour, la mer fut haute sur la grève, le pécheur lançât son filet avec plus d’ardeur encore… De ses lèvres s’échappait une chanson :

« Quand arrivera la grande marée, je tiendrai la corde, te ramènerai… dans mes filets… ».

Et son filet trouva enfin, le trésor convoité. La naïade fut capturée…
Belle à en tomber en pâmoison, trompeuse comme son élément d’origine, douce comme la plage ou le pécheur l’allongea…

Doucement, le pécheur prit la femme entre ses bras, la berça, la caressa… Et toujours il chantait :

« Je ne laisserai plus jamais ton corps
Au fil de l’eau dériver
Je deviendrai le sémaphore
Sur lequel tu pourras t’accrocher… »

Mais déjà la marée reculait… Les bras de la naïade, au corps du pécheur s’accrochaient… Mais rien n’y faisait…
Dans l’onde, l’ondine, la sardinelle fut rappelée… On ne change pas si simplement ce que l’on est…

Le pécheur repris son filet, se réinstalla sur la grève… Sa pèche toujours il recommencerait, sa chanson, jamais ne finirait :

« Je retournerai la nuit sur le port
Harponner tous tes péchés
Les ouvrir, les écaillers… »


(HRP : chanson de Miossec, merci à lui).

luna.ciredutemps


Luna se tourne vers Floei, sourire ravi et main tendue en signe d’amitié. Les grelots se font chantants, tempo saccadé du rire en cascade des enfants

Dame Floei, votre visite nous comble de joie et nous honore. Je dois avouer l’avoir secrètement espérée et ne plus oser y croire…

Mais vous êtes là, toujours aussi délicate de surcroit. Votre présent restera près de mon cœur, je le protègerai du froid.

Il ouvre bien plus que les portes de l’imaginaire…

Pour vous, Dame à la beauté rare, laissez-moi-vous conter cette histoire :






Dans le champ d’hellébores, le matin à trouvé, petite enfouie, n’osant se montrer, une perle un trésor, une corolle encore fermée.
Fragile espoir par ses feuilles masquées, des intrépides venimeuses elle espère se protéger.

Poussée par l’envie, aimantée par la vie, peu à peu elle s’est dépliée offrant aux regards son innocente pureté.
Lumineuse beauté, chatoyante naïveté, elle a offert son cœur à celles la même qui voulaient la dévorer.

Jalouses hellébores, que jamais un regard n’honore que pour en appeler à la mort, sur le sol ont répandu leurs sucs de maldoror.

A la fin du jour, lorsque les cigales chantent l’amour, la douce corolle a plié. Vaincue par les ardeurs arides des hellébores aux humeurs acides qui n’ont eu de cesse de l’assassiner.

Un à un les doux pétales sont tombés, les feuilles se sont fanées à jamais, les étamines ne seront point fécondées.

Sous les coups de boutoirs des entêtés, ce soir se meurt une fleur nommée………..

Luna n’achève pas sa phrase, chacun en son sein aura le loisir de la faire rimer.

Penchant la tête en un infime salut vers la belle Floei, personne ne saura dire si ce qui illumine les yeux de la bateleuse sont larmes de joies, de tristesse ou de fierté.

Déjà, elle s’en retourne au coté de son amant, a ses pieds les grelots recommencent à tinter, appelant d’autres amateurs de légendes oubliées.

floei


Sa main tremble en déposant l'objet dans la main de Luna. De ce piètre souvenir, puisse-t-il nul mal advenir.

Un timide sourire, une larme. Un élan qu'elle réprime.
La douleur qui l'accable ne doit point rejaillir.
Elle frissonne encore, et sa voix tremble un peu.

Dame Luna, depuis fort longtemps ma visite vous était promise.
Rien au monde ne m'eut fait déroger.
Ce Banc tant désiré, en Alais s'est enfin posé. Et une fois déjà je vous y ai manqués. Une fois de trop, la honte m'en brûle encore.
Merci à vous de m'avoir accordé cette seconde chance, faveur insigne, je le sais.
J'aurais aimé un temps serein pour mieux vous accueillir, mais ainsi va la vie. Et ainsi elle fuit.
J'aurais aimé ma main nouée à une autre pour vous rendre cette visite.
Ce simple bonheur m'est hélas refusé, le sort sur nous s'acharne, et les geoles languedociennes sur une part de moi se sont fermées.

Luna, et vous Arobas, ce fut un privilège pour moi que de vous rencontrer.
Cette ville est aveugle, elle ne sait voir par delà les apparences, se soule de vanité. Son destin m'est désormais étranger, seuls mes amis m'y attachent encore.

Que votre route soit longue, et belle.
En d'autres lieux nul doute que nous nous reverrons.
Si vous etes patients... Un sourire, mi-contrit, mi-mutin.

Elle tend la main, caresse l'image offerte. Merveille.
Sur ce qu'il me reste de chemin, elle m'accompagnera.
Et le conte, Luna, aux heures noires me reconfortera.

Merci encore à vous.
Et que dieu vous préserve.

Sur la pointe des pieds elle s'eloigne.
Tremblant de fièvre.

lyselle


Les grelots s'agitent et tintent. Doux sons métalliques et enchanteurs. Ambiance de fête et de mystère.

Lyselle s'approche, doucement, soutenant de la main droite un petit pot en terre cuite et de la main gauche son ventre gonflé soumis aux assauts répétés du petit bouchon qui depuis peu s'est réveillé.

Souriante, elle tend le pot à Luna et Arobas.

Pour vous ce petit pot en terre
Protégeant en son sein tel une mère
Un rhizome bien charnu
Bourgeonnant et chevelu.
Un peu d'eau, de lumière et de chaleur,
Un zest de patience et d'amour
Et s'épanouira lorsque viendra son heure,
Fragile dans la rosée du petit jour,
Un majestueux Lys des Vallées,
Aux clochettes immaculées,
Qui exhalera ses effluves parfumées à l'envi.
Pour vous ce petit pot bientôt fleuri.

arobas


Arobas s'approche de Lyselle et reçoit le bouquet de simplicité , il sait que c'est un énorme cadeau de la part de lyselle même si le lys cette fleur au parfum si capiteux, symbole de fécondité et de pureté est une plante entièrement vénéneuse. Encore un paradoxe de la nature.

-Pour te remercier de ton intention, je vais te donner la clé qui ouvre la porte des géants.
-Mon père m’a raconté une légende quand j’étais petit. Mon arrière grand-mère à raconte cela a mon père quand il était petit, elle detenait ce conte de mon arrière-arrière grand-père qui le détenait de sa mère. Nous pouvons remonter jusqu'à la nuit des temps.

La terre vit un équilibre fragile.
Elle repose sur une corne de taureau
Et ce taureau a dessous de chaque sabot un œuf.
Chaque année la Terre bascule sur l’autre corne
Au risque que celle-ci sombre à jamais.

Et en voici une autre

le géant sans nom était le fils de Gaïa, la terre, et d'un troll qui avait abusé d'elle.
C'était un géant issu de la terre et il n'avait de force que lorsqu'il avait les pieds bien campés dessus. Affaibli, il reprenait force chaque fois qu'il touchait le sol.
Sûr de sa force,il était craint pour sa cruauté.Un jour les habitants du village tout proche, lassés de ses exactions, décidèrent de se venger. ils lui coupèrent le corps et les membres pendant son sommeil. Il ne resta plus qu'une grosse tête énorme qui eut tout à loisir de se lamenter et de réfléchir au mal qu'il avait fait.
Souffrant de sa solitude, il se morfondait au fond de sa caverne. les jours passèrent, les mois et les saisons quand un jour
Une vagabonde perdue sur les chemins passa à proximité dans ce mauvais hiver.
Dans les alentours une chappe de brouillard givré étouffait la terre anesthésiée par le froid.
Combien de jours alourdissait ses pas, un fardeau qui n'arrivait pas à marquer le sol gelé. Depuis combien de temps sa silhouette évanescente dans l'opalescence de l'air glaciale n'avait pas rencontré de compagnie?
Elle marchait vers le néant trainant sa soufrance et sa désesperance.



Une brise déchirait ça et là des brides d'un sentier mal tracé.
Exténuée et lasse elle vit apparaitre au détour de ce chemin de janvier sans pourtour l'ouverture de la tannière du géant...
La silhouette de la vagabonde s'était enfin arrêtée. Elle distingua une forme sombre au fond de la grotte.
Etait-ce ce la fin d'un quête? le rêve ou le cauvchemard étaient t-ils arrivé comme une crispation de l'impossible?
Non une hallucination, c'était le froid le froid, la fatigue la lassitude de la solitude sur ces sentiers de désolation.Puis elle vit apparaitre la chose à la faveur d'un eclat de Lune et de la déchirure des nuages pendant un bref instant.

L'émotion étant trop forte en voyant cette tête grotesuqe sans corps, elle perdit connaissance.
Le géant veilla sur elle toute la nuit, l'enveloppant de son souffle doux afin qu'elle ne meurt pas de froid.
C'était facile! Un tout petit bout de femme comme toi, Lyselle!
A son réveil, la vagabonde comprit qu'elle devait la vie au géant sans nom et lui demanda à son tour ce qu'elle pouvait faire pour lui.
- Donne moi un nom, si tu le veux et deviens mon amie?
- je t'appellerai sommeil, tu m'as permis de me reposer sans que je sois emportée par les rêves éternels, ceux qui mènent là d'ou on ne revient jamais. Lui répondit la vagabonde.

Ils devinrent inséparables.
A ton avis qui sauva l'autre? la réponse n'a pas d'importance mais je voudrais te dire qu'on est tous le nain d'un géant et le grand d'un petit mais aussi que l'équilibre du monde tient à peu de chose parfois.

Arobas se retourne vers Luna et lui tend une fleur.

Permettez moi mon aimée d'aller déposer les autres au pied du mausolée sur la place du village. je voudrais honorer nos amis, ils me manquent tellement. Plus rien n'est comme avant depuis leurs disparitions, je n'ai plus coeur à rien même à ce banc de l'échangeur qui fût un lieu qui respirait la joie en d'autres temps. Nous y avons tellement ri, nous y avons tant pleuré de larmes de bonheur... Grâce à eux nous avons reculé les limites de l'horizon, découvrant de nouveaux paysages par la danse des mots, par l'extravagance des phrases au nom de l'amitié.

- Nam ! Floei ! Alvin ! Kob ! ces mots restent à jamais gravés dans mon coeur...
- Ce lieu a t-il encore sa raison d'être ?

luna.ciredutemps


Le ciel se voile, les nuages s’amoncellent poussés par le vent. Le vent qui emporte les rires et les larmes, le vent qui attise les flammes, le vent qui répand les miasmes, le vent qui appelle aux départs, le vent qui les a conduits vers ce nulle part.

Luna a écouté le conte d’Arobass, en ses yeux une infinie tristesse, en son cœur un amour toujours plus grand, au creux de son ventre une rage brulante.

Oui, il est temps, mon soleil rougeoyant, de faire taire les mots qui riment pour laisser place à ceux qui ne connaissent que les mots qui triment.

Nous avons partagés avec ceux qui le voulaient… Offert, reçu… Le monde est ainsi fait… Mais……..

Luna encore une fois, laisse sa phrase en suspend, la colère est trop forte, l’envie de tout détruire trop présente, elle le voudrait, le pourrait…

Luna avale une grande goulée d’air, comme elle a vu jadis Namarié le faire… L’expire lentement et se retourne vers son amant.

Viens, toi… amour des mes jours, amant de mes folies… J’ai des besoins de vie, pour conjurer la mort, J’ai des envies d’amour pour anéantir la haine…

Luna attrape Arobass par le cou, l’embrasse et l’entraine vers la grange toute proche. Arobass feint une brève résistance si bien qu’à la fin l’on ne sait trop qui entraine l’autre.

La grange à foin se referme sur des chausses et une culotte de soie violette volantes…






Dans le souffle du vent, le banc de l’échangeur s’envole, Fragile édifice qu’un rien étiole.



(HRP : Merci au censeur de verrouiller ce topic, la fête est finie ! Et merci à tous ceux qui ont participé, que ce soit ici ou au précédent Banc… Ce furent de beaux moments.)