Errance

arobas


Un cauchemar a torchonné la fin de sa nuit. Empêtré dans ces mauvaises couvertures de laine grossière Arobas se réveille. Allongé sur le dos, les mains derriere la tête il contemple le ciel en repensant à ses songes noctambules.
Il a rêvé qu'on lui avait ravi Luna, qu'on l'emmenait dans une île loin à la bordure du monde, et qu'elle n'en reviendrait jamais.
Enfantin! Puéril ! sans fondement !
Son regard plein de vie, ses rires et ses malices... Luna absente, elle lui manque tout simplement.

Son esprit s'évade, ses pensées se noient dans les nuages. Puis les images arrivent



Il imagine...

Ce zéphir courbant l'echine des limbes en un point au nadir pour mieux en adoucir les lignes.

Il imagine

A la frontière des juxtapositions chromatiques,
Au sommet de cet océan de vert une brise sensuelle créant des vagues au bleu
qui ondoie et caresse.

Il imagine

Au dela d'un cadre, au zénith....
ce rayon jaune doré blondissant cette mer d'abondance.
Loin des balcons de la Lune et des nuits froides qui crient famines.

Il imagine

Une paille arc en ciel,
qu'on tisse comme des fils de merveilles
parmi un vert qu'on juge sévère
et un bleu triste qui vous chagrine

C'est faux! tout est couleur, elle est couleur
et il ne peut tomber dans le noir.

Il sait que leurs esprits se touchent...

([hrp] thème simple et sans équivoque: l'errance sous toutes ses formes. flood interdit. postez au moins 5 lignes![hrp])

luna.ciredutemps


Il est….une heure sans importance de la journée. Le soleil offre ses premiers rayons printaniers. Encore timide, il hésite à s’offrir totalement. Chaque année, il connaît le même doute, cet imperceptible tremblement qui rend le monde fragile… Offrira, N’offrira pas ? Et avec lui, le monde retient son souffle………Il est la vie, il est la renaissance, il est le fruit qui murit… mais il est aussi les terres asséchés, les blés desséchés…

Luna offre son corps à ses rayons, qu’il chauffe, qu’il brule jamais elle ne lui en voudra. Elle reprend vie lorsqu’il apparaît, espère sa présence, recherche sa luminescence… Et elle rêve :

D’un pont qui relierait les étoiles, d’un pont que rien ne dévoile
Caché de ceux qui se moque, plus solide qu’un roc…
Elle imagine qu’elle possède des bottes de sept lieues, pour avaler les distances, voir le monde entier de ses yeux
Elle imagine qu’un espoir suffit, pour voir son rêve devenir vie…

Elle imagine un instant pas très sage, une plage sans partage







Ne plus jouer avec les maux, mais vivre les mots…


De cette rêverie, sans conséquence, Luna ne gardera qu’un sourire tendre, un peu de rose sur les joues, un haussement d’épaule, et son leitmotiv……………. On verra…..

image redimensionnée par ~*Oeil de Lynx*~ le 26/03/07 à 17h20

luna.ciredutemps


Luna sort de la taverne. Il est tard. Les étoiles palissent, le soleil doucement s’interstisse. Dans ce petit matin, qui n’en est pas encore un, tendrement elle se glisse, dans le secret de la grange à foin… A son amant elle récite, une prière, une invite……..

D’un albatros, je voudrais le vol
Qu’un courant d’air m’envole
A travers les cieux déambuler
De la simple terre me gausser

Que le ciel m’offre
Plus qu’une simple strophe
Pour chanter ma liberté
Mon choix impossible d’aimer

Ah, d’ouest ou d’est, les vents
Je ne veux que les courants ascendants
Escalader à l’envers le toboggan
Aimer et penser à contre courant

Déployer mes ailes, m’envoler
Tout la haut le rattraper
Mon oiseau aux ailes bariolées
Qu’il m’apprenne enfin à planer………

Agagamemnon


Errance, -1 (approximation)
Chercher par soi-même.
Passant sur la place que parcouraient des silhouettes vagues, Agagamemnon pensait à l'on ne sut jamais quoi quand il entendit des fantômes poser de bien étranges questions... Une cohorte d'âmes nues gémissait sur le fléau des balances dans l'attente des Jugements.

Méfie-toi des juges, des sycophantes et des donneurs de leçons. Leur monde est souvent bien trop simple pour être tout à fait vrai.

Errance, 0 (fluctuation)
Hésiter.
Un peu plus loin au milieu de la place environ, qui était ronde, il se trouva à égale distance de toute destination.
Il se dit tout cela en même temps. Dans le même moment, par consé
quand ?

Errances, 1 (hypothèse)
Guetter ?
Le bord du monde
où la chute du rien
délimite le sens ?

Errances, 2 (alternative)
Guetter.
Le commencement du monde
où ta chute de reins
délimite mes sens ?

Errances, 3 (soubassements)
Chercher
quoi ?

Errances, 4 (épigloses)
Evoquer.
"Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est chemin "
(et une tournée à celui qui trouve l'auteur !)

Errances, 5 (apories)
Douter.
Dans ces pâles semis de choses sépulcrales,
Je suis celui qui fuit la fugue des silences.
Ton espace n'est rien qu'un bulletin d'absence.
La dune roule. Tu dors. Et le désert s'étale.

Errances, 6 (éclaircissements)
Conclure.
Courir sur son erre épuise le mouvement
Qui déplace les lignes, ce con !
Et pourquoi fallait-il que celle
de l'horizon soit si loin, putain !

Errances, 7 (reprise)
Interroger.
Ha, si tout discours était apophantique ! Quel repos ! Quel ennui...
Où donc en étions-nous ???

D'idée vague en rêverie fumeuse, il était arrivé au paradis sans doute, car on y servait des cervoises à foison. Il entra et cessa de se poser des questions à la con. Tiens, des visages de connaissance ! Là où il y a de la bière, il y a un chemin.

luna.ciredutemps


Luna aime cette heure de la nuit, ou seule la lune luit, quand les bonne gens s’endorment, que les chiens cessent de mordre.
Alors dans ces moments vides pour ceux qui ne voient que leurs désirs avides, elle se laisse aller à aimer, espérer et rêver.
La nuit porte conseil, qu’elle veille sur les hargneux qui dans leurs tours d’ivoires se retournent dans leur sommeil.
Luna s’en fiche, le monde est pour elle un cadeau, un gâteau, qu’elle entend bien déguster jusqu'à la dernière miette.




Errer sur les routes du monde, errer dans mes humeurs vagabondes
Me laisser porter au fil du temps, légère comme un rêve d’enfant
Profiter de ce rien d’un instant, ou tout devient important, ou rien ne l’est vraiment
Tendre mon esprit et retrouver malgré la distance, ce que mon cœur réclame avec tant d’insistance……..

Remarquant dans le ciel, le premier papillon de nuit, Luna pense que le printemps est bien là, que demain les fleurs offriront leurs saveurs et qu’il sera enfin temps de se rouler dedans.



(HRP : Merci à Arobass pour cette peinture/image... Me pardonneras tu de te l'avoir "emprunté" ?)

floei


Luna déployait une bannière...
Et l'image soudain s'imposa à elle.
La lumière paradoxale d'un bleu, l'ombre d'un noir, intimement mêlés, la ramenèrent à cette nuit d'hiver sur la grève océane. Le ciel ponctué d'étoiles chancelait à chaque souffle du vent glacé qui venait se perdre dans les terres.
L'incessant battement des vague à ses pieds l'attirait inexpliquablement, dans cette nuit limpide. Elle s'était emmitouflée dans tout ce qu'elle avait trouvé de couvertures pour affronter l'haleine glaciale de la mer et, tournant le dos au phare, avait marché jusqu'à une crique peu éloignée et s'était abritée entre des rochers. Le froid qui s'insinuait sous la laine n'était guere propice à la contemplation, et pourtant elle s'était arrêtée là, subjuguée par le jeu de la mer scintillante.



Vague ourlée d'écume
Toute perlée de Lune
Dans la nuit profonde

Vague, roule et gronde
Engloutissant un monde
Dans son déferlement

Vague d'un bond se levant
Dans le long mouvement
D'une andante puissante

Vague, onde mouvante
Silhouette inconstante
Se perdant sur la dune



[HRP]Quand une image t'emporte, plonge !
Laisse le vertige t'aspirer, t'immerger, baigne-toi de tous tes yeux,
vite, vite ! avant qu'elle ne s'evanouisse
dans un caprice...

Marine ou non, qu'importe ? Chacun y verra ce qu'il voudra, pour moi c'est la mer.
Pour cette image déployée par Luna, merci !
Et dire que je ne suis pas sensible à la peinture...

zeze5




La vie est un long fleuve tranquille, dit-on,
Non ! La vie est un passage entre deux rives.
Un ami bateleur m'a dit un jour, il y a deux rives,
L'une est sombre, l'autre lumineuse.
Refuser d'accoster sur l'une des deux,
C'est nier l'autre, c'est vivre à moitié
Le hazard de la vie, fait que nous passons d'une rive à l'autre.
Nos choix, nos désirs, nos envies, nos rencontres,
Font que nous passons de la nuit au soleil.
L'espoir c'est être entre les deux rives.........

arobas


Les mots éparpillés sur les ligne brisée font de l'errance une rime dispersée pour mon plus grand plaisir.
Les poètes portraiturent,
prosoposent à la dure.

Moments d'ombres et lumières,
Harmonie solaire et lunaire.

Nostalgie de fusion que la raison contraint,
Souvenir de passion que la mémoire retient.

Le passé est composé pour toutes sortes d'élégie.
La ballade de plaisir se conjugue au présent pour une poésie.


Il y a aussi des silences
qu'on écoute sans rien dire.

Il est des silences
assourdit par le bruit.

Il est des silences
alourdit par le sens.

Il est des silences
qui raisonnent et qui hurlent.

Il est des silences
plein d'intense, plein d'immense.

Il y a aussi des verres qui tintent comme des vers solitaires
Parfois..
a moitié vides, à moitié pleins,
que les puristes nous pardonnent
C'est un besoin...
Quand on boira ce dernier verre
et que nous tomberons le nez par terre,
point de tempête dans un verre d'eau.
Car sur le bateau ivre de la vie
Nous aurons bu jusqu'à la lie.

Errance, errances...

tromal


( Pour Alais, que j'ai connu, que je connais)

Où est tu maintenant,
Jeune pousse qui flottait sur une feuille?
Dans notre solitude, tu as promis la pierre de ton coeur.

Lorsque ta tete a embrassé le sol,
Tu avais déjà disparu à moitié,
A fouler le sable...

S'il te plait tends la main,
Je ne suis qu'une personne dont les brassards flottent,
A bout de bras, perdus.

"Ne vous manquerai-je-pas?
Ne vais-je pas vous manquer un peu?"


Le passage nerveux des oiseaux,
Fait frémir les échoppes du coin.
Agitant leurs elixirs, de leur langue de plume.

Ta tete a embrassé le sol, tu étais déjà à moitié morte.
Et nous foulons le sable....

S'il te plait tends la main,
Je ne suis qu'un homme avec des racines esquimaudes,
J'ai tatoué mon esprit à tout va...

"Ne vous manquerai-je pas?
Ne vais-je pas vous manquer un peu?"




(Libre adaptation/traduction de "Dark Globe" de Syd Barrett)

[/b]

arobas


D'errance en errance on finit par y perdre ses rêves... Mais nous recommencerons ailleurs ...dans un autre monde, sur la voie des clous par exemple.
Merci à Zeze, Namarie, Floei, Alvin, Agaga et ma douce Luna Vous m'avez fait rêver chacun à votre manière, chacun avec votre sensibilité et vos émotions, vos essais... C'est un trés beau cadeau.

Oeil de lynx, gardien des mots, fais ton oeuvre, verrouille ce topic si tu le veux bien.
Des rumeurs courent et je ne veux pas que la peste s'installe en ces murs et les salisse.