Le Projet de Sebwood

Kad


La mignonne commence à entrer dans le vif du sujet, lui explique le chemin qui mène à l'église ou il officiera exceptionnellement. Puis elle prononce ce nom... Kad n'y croit... Non, il a mal entendu ! Non, impossible !

Non, NON NON NON !

Assommé par cette révélation, il n'entend plus la voix sèche qui lui énumère les détails. Kob... Le colosse contre lequel il avait lutté aux arènes. Un duel acharné qu'il n'oublierait jamais. Le saint homme s’évade dans ses souvenirs, se remémore ces bons moments. Que de tristesse. Quelle perte pour le Languedoc. Une de plus, après le départ de Fleur. Décidément, Aristote se montrait capricieux ces derniers mois. La soirée lampion à Béziers… Et toutes ces morts qui se succèdent.

Rien, plus rien. L’esprit vide, il perd toute conscience du temps. Les secondes passent… Une pression sur son bras le ramène à la vie. La mignonne qui l’effleure en lui désignant une chose dont il n’a que faire.

Le Saint homme vient poser ses deux mains sur les épaules de la donzelle et commence à la secouer vigoureusement. Sa langue à fourché… Ou il a mal entendu…
D’une voix paniquée et vacillante, Kad s’adressa alors à elle :

Kob… est… mort… ?

Tristesse, chagrin, effroi. Il lui faudrait trouver une bouteille au plus vite si la nouvelle venait à être confirmée. Mais non… Non, impossible…

Non, NON NON NON !

Eglantine le pigeon


Flap flap flap

Dans le ciel blanc, une pigeonne tourne, transie. Elle se les gèle et elle est de très mauvais poil. Le message de félicitations à destination du tout nouveau sex symbol d'Alais la Torride, elle l'a perdu en cours de route et si jamais son maître apprend cela, il va lui voler dans les plumes. Pauvre Eglantine... Or, au milieu de tout ce caphanaüm de toits brouillés de neige, une place se creuse, plus accueillante. Et là, merveille ! au beau milieu de la place, une idole érectile plante son doigt vengeur dans le bide mou des nuées.

Eglantine a toujours rêvé de se poser sur un doigt. Celui-ci, taillé dans un bois fier et sombre, prolonge un membre grêle, lequel membre jaillit d'un torse creux surmonté d'une tête gibbeuse où naît un regard brûlant. Pas plus difforme que la majorité des humains. Mais un bien joli doigt, se félicite Eglantine en se trémoussant au sommet.

Plitch !

Un petit cadeau nacré vient orner ce nez vengeur qui sépare la droite et la gauche du visage comme un soc sépare les terres à ensemencer. Une petite pensée émue pour le message perdu qui erre désormais à jamais dans la forêt mais qui sait : s'il tombait près d'une route et qu'un voyageur serviable le ramassait, il le porterait lui-même de vive voix à sa bienheureuse destinataire et c'est ainsi que deux êtres que tout sépare, la grâce, et l'amabilité surtout, se trouveraient à nouveau réunis par la simple vertu du verbe et de la plume.

Au pied de la statue, un sale chat vient se faire les griffes sur le bois sombre et observe Eglantine en miaulant.

Ksss, sale bête.

Plitch sur le chat, hihihi !!

Allez, je retourne en Auvergne faire de l'oeil à mon beau Furax, moi...

Flap flap flap

tromal


Titubant et à bout de souffle, Tromal se planta devant la MAGNIFIQUE statue de lui meme emputée d'un bras.

"SALUT MOI! T'inquiette pas j'ai un plan je fais te retrouver un bras je sais comment que je vais faire j'vais devenir meunier...
ah nan plutot je vais devenir charpentier...

Ah nan plutot je vais demander à un charpentier....

Et pour les pigeons t'inquiette pas non plus je pense qu'ils ont tous compris maintenant que t'es pas la pour eux ein!"

Pa vraiment motiver à se deplacer jusqu'au panneau des annonces, Tromal opta pour la solution à l'ancienne, il grimpa sur le socle de la statue et beugla:

" CHARPENTIIIIIIER! CHAAAAAAAAAARPENNNNNNNNTIER! CHAAAAAAAAAAAAAARENNNNNNNNNNTIIIIIIIIIIIIIIIIIERRRRRRRRRR!"

Ne s'arretant que le temps de reprendre son souffle , Tromal se promit à lui meme de ne pas s'abandonner ici tant que qu'un charpentier ne lui viendrait pas en aide..

sebwood


Sebwood à quelques rues de l'âme en détresse, mâchouillant un épi de blé ramassé dans un champs voisin, entendit ce cri déchirant :

tromal a écrit:

" CHARPENTIIIIIIER! CHAAAAAAAAAARPENNNNNNNNTIER! CHAAAAAAAAAAAAAARENNNNNNNNNNTIIIIIIIIIIIIIIIIIERRRRRRRRRR!"

"Bon sang un Tromal en détresse !!! Vite c'est encore un boulot pour ... Super charpentier !!!!!"

Remisant sa cape comme il faut et rejetant au loin l'épi de blé mâchouiller, le sup.... le charpentier activa ses muscles et couru dans la direction du bruit déchirant le coeur et les tympans !
Il courait à la rescousse, la cape au vent et les bras en avant

un trio de personnes âgées assises sur un bans eurent cet échange :
"Mais qu'est ce que c'est? Est-ce un lièvre?"
"Est-ce un fier étalon dans le vent?"
"Mais non ! C'est l'autre abruti de charpentier qui fait encore le guignol!"
"Dis vous n'auriez pas entendu une sorte de hurlement affreux?"

Mais Sebwood déjà arrivait sur le lieu du crime...

"Tromalounet, ne désespère plus, je suis là pour te sauver !!! "

sebwood


Sebwood se gratta la tête. IL nde comprenait pas un traitre mot de ceux que venaient de prononcer son ami.

Mais ses yeux inspiraient le désespoir, ou plutôt même auraient rendu le désespoir lui-même dépressif.

Ses yeux se portèrent sur l'arrière plan et il lui sembla comprendre ce qui avait dramatiquement attristé Tromal.
Son 'lui' de bois avait ... perdu un bras.

"Hmm je vois ... il me semble qu'il ne reste qu'une dernière chance pour sauver cette oeuvre qui symbolise le plus grand homme d'Alais et que c'est même un vote qu'il l'a dit !
Viens suis moi à mont atel... hôpital, on va mettre au point une opération 'Il faut sauver mon bras' Hop hop !"

Sebwood se mit au pas de course en faisant signe à Tromal de le suivre.
Il se dirigèrent ainsi vers son atelier.

Louis de l'Hotel Borgne


Le cheval noir arriva sur la petite place. Louis venait de la taverne dite du "Troll", et cherchait toujours de quoi se renseigner sur le Lys de Fer. La place était quasiment vide, seul quelques péquenot discutaient ça et là, ou vendaient des articles on ne peut plus désuets.

Les Sabot du palefroi résonnèrent sur les pavés concentriques à mesure que Louis s'approchait de la statue. Il arrêta le cheval à bonne distance et contempla un instant "l'oeuvre" sur son socle d'un oeil amusé, et d'une moue réprobatrice.

Mon dieu que cet homme est laid, dit il pour lui même, ou bien est ce l'artiste qui est vraiment mauvais? Décidément cette ville possède un certain don pour le mauvais goût, mais le pire c'est qu'elle a l'air d'en être fière.

Il fit claquer les rênes de sa monture qui contourna la statue d'un pas nerveux. Louis, heureux de ne plus avoir dans son champ de vision, l"oeuvre Alaisienne", fit d'un regard expert le tour des badauds qui circulaient sur la place.
Ici deux jeunes femmes aux paniers emplis de provisions diverses, là un jeune garçon qui avait attaché à la queue d'un chien une cloche à l'aide d'une corde, et le faisait fuir à coup de bâton. Un peu plus loin, assis sur un banc, trois petits vieux qui se livraient à l'attraction favorite des gens de leur âge : médire sur les gens de la ville. A une fenêtre du deuxième étage, une dame étendait en chantonnant son linge, et l'on pouvait entendre dans l'échoppe en dessous d'elle, les coups de marteau sur l'enclume que donnait son ferronnier de mari. Enfin, perdu dans ses pensées, un jeune homme marchait le nez dans un lourd grimoire, certainement un de ces fainéants de la nouvelle génération, toujours perdu dans les livres au lieu de travailler de ses mains.

Dans tout cela, rien qui ne pourrait être utile à Louis, et toujours cette statue qui, bien qu'elle se trouva maintenant dans son dos, lui incommodait toujours fortement les sens. Puis, alors qu'il allait quitter le place, il aperçu dans l'ombre d'une porte cochère, un vieux mendiant tendant la main, réclamant une aumône d'écu ou de pain. Le pigeon parfait.
Louis vérifia sa bourse qui était encore garnie d'une substantielle somme d'argent et descendit de son cheval avant d'aller l'attacher à un piquet. Il fit un petit détour afin d'emprunter la ruelle du mendiant plus en amont et la descendit d'un air perdu plutôt réussi.
Il passa devant le mendiant sans le voir, s'arrêta pour regarder les croisements qu'offraient la place et resta perplexe quelques secondes. Puis il se retourna, comme pour vérifier le chemin qu'il venait de parcourir et fit mine de découvrir le mendiant. Il se dirigea alors vers lui et s'accroupit pour se mettre à sa hauteur.
Crasseux et dégageant une odeur peu amène, le mendiant était à l'image de ce que Louis avait imaginé de pire. Cependant, il lui décocha son sourire le plus commercial.

Bonjour mon brave, dites moi, je suis un peu perdu, votre citée et si vaste et si pleine de surprise, que je me suis totalement égaré. Je cherche le "Lys de Fer" est ce que vous connaissez?
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